تقي زاده

تقي زاده

Le négociateur en chef iranien sur le nucléaire affirme que les pays occidentaux n'ont pas réussi à utiliser les récentes émeutes qui ont eu lieu en Iran comme levier dans les pourparlers pour relancer l'accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales. 

« En ce qui concerne les développements et les événements à l'intérieur de l'Iran, ils (les États occidentaux) ont peut-être fait un mauvais calcul, mais lorsqu'ils ont fait face aux réalités, ils se sont retrouvés les mains vides et n'avaient rien à critiquer lors des négociations », a déclaré Ali Bagheri Kani dans une interview accordée dimanche à la chaîne de télévision libanaise al-Manar en langue arabe.

« Il ne fait aucun doute qu'ils complotent pour utiliser divers outils contre la République islamique, y compris dans le domaine des négociations..., mais nous n'avons rien vu qui indique qu'ils peuvent exploiter les développements récents en Iran et certainement qu'ils ne pourront pas le faire», a-t-il souligné. 

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères pour les affaires politiques et négociateur en chef pour le nucléaire, Ali Bagheri a fait état de l’échange de messages entre l’Iran et les signataires de l’accord nucléaire de 2015.

Évoquant le rôle médiateur du Qatar dans la transmission des messages entre la RII et les autres parties, Ali Bagheri a déclaré lors d’une interview avec la chaîne de télévision Al-Manar : « Nous n’avons pas de relation directe avec les États-Unis, et il est naturel que l’échange de messages entre nous et les Américains passe par un intermédiaire. Certes, cet intermédiaire est parfois un pays européen et parfois un intermédiaire non européen ; dans ce même cadre, les échanges de messages se sont effectués entre les deux parties et maintenant ce processus se poursuit. »

 

Indépendance, Liberté, République Islamique ! C'est l'un des slogans les plus entendus lors des rassemblements marquant le 44e anniversaire de la victoire de la Révolution islamique. Ce mot d'ordre est la principale revendication des Iraniens depuis la victoire de la Révolution qui a renversé le régime Pahlavi et mis fin à la domination et à l'exploitation occidentales de l'Iran il y a plus de quarante ans.

Aujourd'hui, 44 ans après la victoire de la Révolution islamique, l'Iran est une nation indépendante en marche vers le progrès et le développement.

Cependant, les puissances mondiales hégémoniques qui ont été expulsées d'Iran ont toujours été confronté à un pays fort et indépendant. Au fil des ans, les ennemis de l'Iran, en particulier les États-Unis, ont essayé toutes les tactiques pour saper la sécurité et la stabilité de l'Iran. Ils ont poursuivi une politique de changement de régime en imposant des sanctions inhumaines et en soutenant les émeutes.

La participation massive des Iraniens aux rassemblements annuels de 22 Bahman est un rappel de la façon dont les gens se sont opposés aux puissances étrangères et à leurs pions qui cherchaient à détruire la souveraineté et l'indépendance du pays et à le soumettre à l'Occident.

La présence d'Iraniens aux rassemblements marquant l'anniversaire de la Révolution islamique cette année a été plus importante que les années précédentes, en particulier après une période d'émeutes soutenues par l'étranger et de pression politique occidentale croissante sur l'Iran.

Les rassemblements de masse, marquant la victoire de la Révolution islamique, se tiennent chaque année avec une formidable ferveur patriotique à travers l'Iran. Ces rassemblements sont aussi une manifestation de solidarité et envoient un message fort aux ennemis de la République islamique.

Au cours des 44 dernières années, la nation iranienne est restée résiliente et unie face aux sinistres complots des ennemis. Le pays a même fait des progrès dans de nombreux domaines, y compris la science et la technologie, malgré toutes les conspirations.

 

Le président syrien dénonce le double langage de l’Occident quant à la catastrophe humanitaire en Syrie gravement touchée par le séisme.

Le président syrien Bashar al-Assad a dénoncé la politique de deux poids deux mesures de l’Occident dans le traitement des victimes du récent tremblement de terre dévastateur qui a frappé la Syrie et la Turquie, déclarant que les pays occidentaux sont indifférents à la situation humanitaire en Syrie.

Assad a fait ces remarques lors de sa première visite dans les zones touchées par le séisme vendredi 10 février, selon la chaîne de télévision Al-Ahed : « Le double standard de l’Occident n’est pas nouveau et existe depuis six siècles. »

A l’occasion du 44e anniversaire de la victoire de la Révolution islamique, Mahdi al-Mashat, président du Conseil politique suprême yéménite a adressé un message de félicitation au président iranien, Ebrahim Raïssi, soulignant que la résistance dont a fait preuve la nation iranienne est un modèle à suivre pour les autres nations qui cherchent à s’émanciper de l’hégémonie de l’Occident.

« L’endurance et la persévérance du peuple iranien à achever le cours de la révolution [est] un modèle pour que d’autres peuples se libèrent du mal, de la tutelle et de la domination occidentaux », s’est-il félicité.

Et de poursuivre : « Le gouvernement de salut national tient à renforcer les relations bilatérales entre Téhéran et Sanaa et à maintenir la coordination sur tous les milieux internationaux au profit des deux pays. »

 

Le roi Mohammed VI rappelle son ambassadeur à Paris, sans désigner de successeur.  La décision a été prise dans un contexte de crise diplomatique en raison de la participation de députés français à l’émission du règlement du Parlement européen sur le réseau de corruption au Maroc et des violations des droits humains dans le pays.

Le Maroc a décidé de mettre fin à la mission de Mohamed Benchaaboun, l’ambassadeur du Royaume chérifien en France depuis octobre 2021, c’est ce qu’a annoncé le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le Bulletin Officiel marocain a fixé l’arrêt de la mission de l’ambassadeur au 19 janvier 2023. Une date symbolique, puisque ce jour-là, le Parlement européen a adopté à une large majorité une résolution – non contraignante – enjoignant aux autorités marocaines de respecter la liberté d’expression et la liberté des médias et de mettre fin au harcèlement de tous les journalistes. Bruxelles demandait notamment la libération des journalistes Omar Radi, Soulaimane Rassouni et Taoufik Bouachrine.

« Cela ne saurait être une simple coïncidence », note le site d’information Medias 24, qui décrit « une annonce aussi sobre et froide que peuvent l’être les colères du Maroc ».

Les milieux politiques marocains et la presse du pays ont accusé la France d’avoir organisé une campagne anti-marocaine à Bruxelles. Le président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE Lahcen Haddad a d’ailleurs accusé l’état profond français d’être à l’origine de la résolution des eurodéputés.

 

Les syndicats ont choisi ce samedi 11 février pour permettre à ceux qui n’ont pas pu répondre présents lors des trois dernières manifestations de se mobiliser contre la réforme des retraites.

Pour cette quatrième journée de mobilisation, «plus de 2,5 millions» de manifestants se sont réunis en France selon la CGT, 963 000 selon l’Intérieur. La première journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le 19 janvier, réunissait un million de personnes selon la police, deux millions selon les syndicats. Des incidents ont éclaté à Paris en marge de la manifestation organisée pour la quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, avec notamment une voiture renversée sur la chaussée et incendiée, ont constaté des journalistes de l'AFP. 

Le vice-président du Conseil de sécurité de la Russie, Dmitri Medvedev, a évoqué sur sa chaîne Telegram les problèmes des pays européens qui pourraient conduire à un « résultat déplorable ».

La raison en serait, selon lui, la hausse du coût de la vie en Europe, ainsi que « l'humiliation nationale ». Les résultats de la gouvernance des dirigeants européens actuels seront « extrêmement déplorables », prédit le vice-président du Conseil de sécurité de Russie, Dmitri Medvedev. D’après lui, l'Europe « disparaîtra complètement ».

Le porte-parole du mouvement Hamas a souligné ce samedi 11 février que les Etats-Unis ne pourraient jamais faire face à la Résistance palestinienne.

Selon l’agence de presse palestinienne Shehab, Abdel Latif Al-Qanou a déclaré que « ce qui est dit sur le rôle du gouvernement américain et le plan de Michael Fenzel, général américain et coordinateur de la sécurité US dans la région pour faire face à la Résistance, ne mènera nulle part ».

Le porte-parole du Hamas a réitéré que le général Fenzel ne réussirait pas à détruire cet état de soulèvement en Cisjordanie et à éradiquer la Résistance. « De tels plans contre lesquels le Hamas met en garde, échoueront face à la résistance du peuple palestinien », a-t-il noté.

Al-Qanou a souligné que « l'intifada grandissante en Cisjordanie et le soulèvement du peuple palestinien contre le régime sioniste se poursuivront, ne s'arrêteront pas et continueront à défendre la terre et les sanctuaires de la Palestine ».

Par Mehdi Moosvi

Le retour triomphal du défunt imam Khomeini, le leader charismatique de la Révolution islamique, il y a 44 ans, a marqué le début d'un réveil religieux et politique non seulement en Iran mais aussi dans le monde entier.

Peu de temps après la glorieuse Révolution de 1979, l'imam Khomeini a déclaré que la République islamique d'Iran défierait les « puissances arrogantes » du monde et exporterait la révolution qui a inspiré des millions de personnes dans le monde.

Le message du défunt fondateur de la RII était clair et net : se soulever contre les puissances hégémoniques et soutenir les opprimés et les faibles.

Les puissants courants de la Révolution se sont rapidement répandus au loin, y compris en Asie du Sud, où vivent des centaines de millions de musulmans.

Le professeur Ali Mohammad Naqvi, un érudit islamique de renom et directeur du Centre Dara Shikoh pour les études interreligieuses à l'Université musulmane d'Aligarh en Inde, se souvient très bien de ces jours où les membres de la famille Pahlavi ont fui l'Iran et l'imam est revenu. Il étudiait en Iran à l'époque et se souvient de la formidable euphorie et de l'excitation des gens qui ont envahi les rues dans tout le pays pour accueillir le grand dirigeant de la Révolution islamique.

« J'étais présent en Iran au moment de la Révolution en 1979, après avoir fui le régime de Saddam en Irak », a déclaré le professeur Naqvi dans une interview accordée au site web anglophone iranienne de Press TV.

« Ce que j'ai vu, c'est l'ensemble de l'Iran se lever à l'appel du grand imam Khomeini. C'était comme si l'Inde se levait à l'appel du Mahatma Gandhi pour son indépendance vis-à-vis des Britanniques ou si la France se levait pendant la Révolution française », a-t-il rappelé.

Révolution au « tournant »

Le professeur Naqvi, auteur de plusieurs livres fondateurs sur l'islam, a déclaré que la Révolution a marqué un « tournant » dans l'histoire de l'Iran et inauguré l'ère de la vérité, de la justice et de l'égalité.

« Les gens qui ont été témoins de ces événements sont vraiment privilégiés, et je me considère privilégié d'avoir été présent en Iran lorsque le Shah soutenu par l'Occident a été évincé », a-t-il indiqué.

« L'imam Khomeini a non seulement été le fer de lance de la grande Révolution, mais a également bouleversé le rôle du clergé et des leaders religieux. Il a démontré que le rôle d'un clerc ne se limite pas à l'éducation au séminaire, mais à servir des personnes de tous horizons sur le terrain », a-t-il expliqué.

Sur la façon dont la Révolution islamique a gagné en popularité à travers le monde, attirant des personnes de différentes cultures, castes et croyances, le professeur Naqvi a déclaré que l'un des pays où l'impact a été phénoménal était l'Inde, le pays de diverses cultures.

« Un impact très significatif de la Révolution islamique en Inde a été le retour des jeunes instruits et des intellectuels vers leur religion et leurs croyances. Le message de l'imam Khomeini a atteint les centres musulmans importants de l'Inde, tels que Lucknow et le Cachemire, et a bouleversé la pensée religieuse des chiites en particulier et des musulmans en général à travers le monde », a-t-il dit. La Révolution « a permis aux gens de reconnaître la véritable essence de l'islam grâce à la position puissante de l'imam Khomeini ».

« Même de nombreux hindous ont été impressionnés par l'acte héroïque des Iraniens de se dresser contre les tyrans. Sans aucun doute, la Révolution a été le premier pas vers un nouveau chapitre des relations entre l'Inde et l'Iran », a-t-il ajouté.

« Vive Khomeini »

Le Dr Raza Abbas, professeur adjoint de théologie chiite à l'Université musulmane d'Aligarh en Inde, est devenu profondément nostalgique en se rappelant des souvenirs de ce dont il a été témoin en Inde au moment de la Révolution islamique de 1979.

« Je me souviens clairement des gens gambader de joie dans la ruelle où se trouvait ma maison (dans une ville du nord de l'Inde), et ils ont applaudi en brandissant des pancartes sur lesquelles étaient libellées "Khomeini Zindabad" (Vive Khomeini) », a-t-il déclaré au site web Press TV.

« Après la Révolution, je me souviens que nous avions l'habitude de lire sans relâche un magazine intitulé Rah-e Islam (La voie de l'islam), qui parlait de la Révolution islamique, de la vie et de l'héritage de l'imam Khomeini. »

Le Dr Abbas a déclaré que la lutte inébranlable et courageuse du grand leader révolutionnaire contre la monarchie Pahlavi soutenue par l'Occident, « sera toujours une source d'inspiration pour ceux qui veulent élever la voix contre un dirigeant corrompu ou un système corrompu ».

L'article 154 de la Constitution iranienne affirme clairement que la République islamique « soutient les justes luttes des opprimés contre les oppresseurs aux quatre coins du globe ».

Après 1979, et à la suite de changements dans la politique étrangère de l'Iran, beaucoup ont commencé à se tourner vers l'Iran pour un leadership spirituel et un soutien politique et moral, en particulier les musulmans du sous-continent.

« L'établissement d'un système juste est l'un des idéaux les plus importants de la société islamique, et la Révolution islamique l'a rendu possible. L'impact de la Révolution a été ressenti le plus au niveau religieux et spirituel. Les musulmans du sous-continent se sont grandement inspirés de la Révolution islamique car elle a renforcé leur conscience et leur identité religieuses », a-t-il réaffirmé.

Révolution comme voix des musulmans

Le professeur Naqvi a déclaré que l'Iran est apparu après la Révolution de 1979 comme « la voix ultime des musulmans, car il a soulevé les problèmes du monde musulman, comme la cause palestinienne ».

« Cela a également permis un dialogue et une compréhension pacifiques entre les communautés chiites et sunnites en Inde, ce qui a pour résultat qu'aujourd'hui les deux sont unies », s’est-il réjoui.

Outre les liens politiques et économiques, l'Inde et l'Iran ont également d'autres affiliations. La minorité musulmane chiite de l'Inde, qui compte plus de 40 millions de populations et représente environ 20% de la population musulmane du pays, est la deuxième plus grande concentration chiite de tous les pays, après l'Iran avec environ 80 millions d’âmes.

« Après 1979, les chiites ont pris le pouvoir. Les gens en Inde, en particulier les hindous, ont commencé à leur accorder plus d'importance, contrairement au passé. La langue et la culture persanes ont également pris de l'ampleur en Inde après la Révolution. En conséquence, le persan est désormais considéré comme une langue indienne classique dans la nouvelle politique éducative de l'Inde », s'est-il félicité.

Selon les stratèges indiens, New Delhi considère l'Iran comme sa « porte d'entrée terrestre vers la région de l'Asie centrale et l'Afghanistan », un partenaire de choix pour lutter contre le terrorisme et renforcer la stabilité régionale.

« La Révolution a joué un grand rôle dans la représentation rationnelle et spirituelle de l'islam et l'Inde étant un acteur régional important, elle a réussi à raffermir la stabilité régionale, à l’aide de l’Iran, en particulier dans des pays comme l'Afghanistan et l'Irak », a précisé le Dr. Abbas.

Alors que l'Iran entre dans sa 44e année glorieuse de libération des chaînes de la dictature Pahlavi et de l'impérialisme américain, il continue de prendre position contre les oppresseurs tout en étant la voix des opprimés.

« Il ne fait aucun doute que la Révolution a montré au monde entier que les enseignements de l’islam sont en phase avec la pensée et la technologie libérales modernes », a noté le Dr. Abbas. Avant de rajouter : « L'Iran a montré un aperçu de la politique spirituelle et éthique de l'ordre mondial d'aujourd'hui. »

Il compare la Révolution islamique à l'âge d'or islamique, qui a duré du 8e au 14e siècle, affirmant que la Révolution a marqué « la renaissance de l'âge d'or de l'islam ».

« C'est grâce à la Révolution islamique dirigée par le défunt l'imam Khomeini que l'Iran connaît aujourd'hui sa bel élan de progrès spirituel et scientifique », a-t-il réitéré.

Par Xavier Villar

Le retour triomphal de l'Imam Khomeiny en Iran le 1er février 1979, après 15 ans d'exil, a marqué la glorieuse victoire de la Révolution islamique. 44 années se sont écoulées depuis cet événement historique.

Il est important de regarder au-delà de la chute de la dynastie Pahlavi soutenue par l'Occident afin de comprendre toute la signification politique de la grande révolution menée par l'Imam Khomeiny.

La Révolution islamique a été avant tout un mouvement contre le paradigme eurocentrique, un mouvement politique qui a déplacé le cadre orientaliste et sa vision des musulmans comme des êtres sans pouvoir.

L'anti-eurocentrisme de la révolution de 1979 se manifeste dans les tentatives du nouveau gouvernement de Téhéran d’éliminer l'influence de l'Occident au sein de la société iranienne.

On peut dire, en d'autres termes, que l'idéologie occidentale, politiquement incarnée par le Shah, était vue par la grande majorité des Iraniens comme un zombie politique. Un discours qui n'a eu et n'a pas de preneurs.

Nous pouvons décrire la Révolution islamique comme la première révolution qui n'a pas suivi le modèle occidental, et à cause de cela, les érudits et experts occidentaux ne l'ont pas prévenue. 

Le meilleur exemple en est le livre écrit par Fred Halliday à la veille de la révolution. L'auteur a prédit un certain nombre de résultats pour l'Iran [après sa révolution, ndlr], y compris un régime militaire, le maintien de la monarchie et même une république socialiste, mais n'a pas mentionné la possibilité d'un gouvernement islamique.

Que la possibilité d'une révolution islamique n'ait même pas été mentionnée peut nous aider à comprendre pourquoi l'Occident ne peut pas voir l'islam à travers un prisme politique. En d'autres termes, la possibilité d'utiliser le modèle islamique comme outil d'émancipation était, et est toujours, impensable pour l'Occident.

La Révolution islamique a été un processus politique, qui a créé l'identité islamique, une identité enracinée dans une longue tradition de résistance anticoloniale. Cette identité n'a rien à voir avec le modèle occidental du marxisme ou de la libération nationale.

Grâce à ce modèle alternatif, la révolution a pu donner une réponse à la question musulmane: comment les musulmans peuvent-ils vivre politiquement dans le monde actuel ?

Le principal succès de la révolution a été le décentrement épistémique de l'Occident. Ce décentrement a permis la formation de différentes manières d'être au monde. Ces voies politiques alternatives avaient été réprimées par les puissances hégémoniques en Occident et par la figure de l'humain-occidental.

La révolution dirigée par l'Imam Khomeiny a ouvert la voie à une participation politique des musulmans.

La révolution en est venue à représenter une critique de l'Occident en tant que modèle universel. Ce n'était cependant pas une réfutation point par point de l'idéologie occidentale, elle imaginait un horizon post-occidental, un horizon où les musulmans pourraient vivre en tant que musulmans.

Cet horizon post-occidental signifie que les musulmans ont la capacité de se décoloniser et de réaligner leurs sociétés dans l'histoire islamique. Nous ne pouvons pas comprendre cette décolonisation en termes nationaux.

En fait, la révolution, suivant les préceptes établis par l'Imam Khomeiny, a lancé une identité politique musulmane qui allait au-delà des identifications nationales et sectaires.

La décolonisation n'était pas simplement l'acte de libérer l'Iran de la domination coloniale indirecte, mais aussi de démanteler l'ordre colonial mondial.

Les musulmans peuvent être politiques et ils peuvent agir de manière politique, sans chercher à se greffer sur l'histoire occidentale. Le modèle occidental ne peut pas remplir tout le champ politique. Ce manque de plénitude signifie que la politique peut s'exprimer dans un autre langage et une autre manière d'être humain.

Cela signifie aussi que le discours hégémonique n'est en réalité qu'une articulation, et pas la dernière.

La Révolution islamique et la République islamique peuvent être considérées comme des « haut-parleurs » pour l’Oummah. Une Oummah qui avant 1979 était dans un état que l'on peut qualifier de « sans-abrisme politique ».

L'unité musulmane, une idée qui était à l'origine de la révolution, explique pourquoi la République islamique fonctionne aujourd'hui comme un foyer politique pour l’Oummah. Une grande puissance islamique qui défend l'ensemble de la classe politique contre les menaces de l'Occident.

On parle ici d'un projet oummatique, qui se veut inclusif. Une grande puissance islamique doit être inclusive parce que ce foyer politique pour les musulmans ne peut pas parler avec une voix nationale-sectaire.

C'est une autre caractéristique pertinente à la fois de la révolution et de la République islamique. Une vision « post-mazhabi ». Une vision qui veut construire une identité musulmane indépendamment des frontières nationales ou confessionnelles.

Nous devons garder à l'esprit que l'État-nation a une généalogie coloniale. Une généalogie qui bloque les tentatives d'identification de l'islam comme point nodal de l'identité politique.

La vision oummatique et « post-mazhabi » se perd lorsque l'on analyse la révolution dans une perspective laïque. La laïcité n'est pas seulement l'absence de religion ou l'exclusion de la religion de l'espace public. La laïcité est un projet normatif, qui construit ses propres limites.

Ce n'est ni naturel, ni l'aboutissement d'une sorte de processus historique. C'est un outil de discipline, une modalité politique qui sanctionne certaines sensibilités et pensées politiques et en même temps exclut d'autres possibilités.

La laïcité est aussi un outil « racialisant ». À travers elle, certains groupes ou populations sont catégorisés comme « extrémistes » tandis que d'autres sont vus comme « modérés ». La révolution a stoppé ce processus de racialisation.

La participation politique des musulmans [lancée par l’Imam khomeiny] signifiait aussi qu’être politique différait d’être laïque.

Un exemple en est, par exemple, l'émergence de mouvements de résistance comme le Hezbollah (Liban) ou le Hamas (Palestine), mouvements qui ne suivent pas la rhétorique occidentale dans leurs déclarations politiques. La présence de ces mouvements ainsi que l'existence de la République islamique montrent que le « politique » s'est ré-articulé autour du modèle islamique.

L'événement réussi a créé un mouvement anti-hégémonique qui se projette dans l'avenir. L'Axe de la Résistance est le meilleur exemple des graines politiques semées par la Révolution islamique de 1979.

Pour comprendre la Révolution islamique, il faut comprendre le rejet du modèle occidental, et comment ce rejet, conjugué au décentrement de l'Occident, a facilité le développement d'une vision politique qui ne suivait pas les relations horizontales et hiérarchiques promues par l'Occident. .

Le véritable succès de la révolution de 1979 menée de front par l'Imam Khomeiny a été que la rhétorique islamique est devenue la rhétorique politique de choix dans le monde musulman.

Xavier Villar est docteur en études islamiques et chercheur qui partage son temps entre l'Espagne et l'Iran.

(Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)