تقي زاده

تقي زاده

mardi, 23 août 2022 16:26

"Grand Israël"? à jamais enterré! "

Une reconstitution hologramme de son très grand commandant martyr Imad Moghniyeh a donné le ton pour cette cérémonie qui a eu lieu à peine à une dizaine de jours de l'échéance fixée par Nasrallah au-delà de laquelle le Karish et autres sites gaziers israéliens seront visés si le Liban ne recouvre pas son droit d'exploiter ses richesses offshores.

Dans un discours particulièrement attendu dans la région ainsi qu'à Tel Aviv et à Washington, le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah s'est livré à tracer non seulement les grandes étapes du parcours du mouvement depuis sa naissance en 1982, une "naissance très fortement marquée par les idéaux du défunt fondateur de la République islamique, l'imam Khomeini" jusqu' à son émergence à titre d'un acteur non seulement étatique, d'une puissance régionale mais il a décrit la place du mouvement au sein de l'axe de la Résistance laissant entendre que toute confrontation anti Israël à venir pourrait voir la contribution aux cotes du Hezbollah d'autres composantes de la Résistance.  

Pour Nasrallah la bataille qui s'annonce proche en Méditerranée est "la victoire de l'an 2000 année où l'entité a fui le sud Liban et où son mythe d'invincibilité s'est effondré à jamais. Cette guerre prolongerait aussi la victoire de 2006 où le Hezbollah a définitivement fait son entrée dans la ligne de la défense des droits souverains des libanais qui couvrent évidemment les droits pétroliers et gaziers du Liban et que personne ne se trompe pas! Ce sont des droits à se faire restituer à n'importe quel prix et les matraquage médiatiques, des campagnes de diffamation et d'injure anti Hezbollah n'y changeront rien.

Au fait la victoire de 2006 a débouché sur une constante et irréfragable équation Armée-Peuple-Résistance et c'est cette même équation qui a changé littéralement les règles de guerre avec l'entité sioniste. Et Nasrallah d'ajouter : " L'échéance imminente sur quoi le Hezbollah s'est focalisé est la question du pétrole et du gaz et la démarcation des frontières maritimes. Je n'ajouterai rien de nouveau à ce que j'en ai déjà dit. Tout ce que nous devions dire nous l’avons dit. Nous nous attendons tous (les propositions de l'émissaire US, NDLR) , et quiconque a attendu plus de 10 ans, pourrait aussi attendre quelques jours de plus (…) Les menaces ne valent rien et il faut qu'elles se concrétisent en acte . En ce sens notre décision et notre approche sont claires, et nous attendons ce qu’apporteront les prochains jours pour décider à leur lumière ce qu’il convient de faire, a affirmé Nasrallah, en allusion bien claire à ce premier septembre fatidique où tout pourrait basculer dans le jeu énergétique en Méditerranée. 

Mais comme si cette guerre anti-Israël que Nasrallah axe sur le droit offshore libanais devait d'une manière ou d'une autre impliquer la Syrie, une grande partie du discours d'hier soir du commandant a été consacré à la Syrie, " où le Hezbollah a participé à une guerre juste et où le refera si la Syrie est en danger". Est-ce une manière pour laisser entendre que la bataille gazière qui s'annonce verra la Syrie y participer? 

« la Syrie est un pilier de l’axe de la Résistance et un front de Résistance et de refus des conditions israéliennes (… )Nous nous sommes engagés en Syrie et nous avons soutenu l'Etat,  l’armée et le peuple syriens  et chaque jour qui passe, nous sommes un peu plus convaincus de la pertinence et de la justesse de ce choix. Et si la Syrie fait face à une offensive similaire à celle qu’elle a vécu pendant une décennie, le Hezbollah n’hésitera pas à voler à son secours. C’est notre devoir que de remercier nos frères en Syrie parce qu’ils se sont tenus à nos côtés depuis 40 ans, et ils nous ouvert leurs portes et nous ont procuré de la protection sur les plans politique, diplomatique et sécuritaire. Aujourd’hui, la situation dans la majeure partie de la Syrie est sécurisée et pourtant le retour des réfugiés syriens se heurte aux pressions politiques américaines et celles des pays de la région, dont l’Arabie saoudite qui entravent aussi une normalisation à part entière des relations entre le Liban et la Syrie alors que tout indique que le Liban a tout à y gagner. C'est clair, Riyad cherche à priver le Liban de son droit d'exercer sa souveraineté et sa liberté d'action, quitte à le soumettre à son diktat, ce qui est de loin inadmissible. N'empêche que cette hostilité systématique de Riyad ne peut contrer notre volonté de se solidariser avec tous les peuples arabes et d'en assumer parfaitement ses conséquences "

C'est là que Nasrallah est revenu sur la normalisation avec l'entité, cheval de bataille des Golfiens pour la rejeter d'emblée alors même qu'on sait que l'un des objectifs les plus recherchés des Yankee à travers l'affaire de Karish c'est de pousser le Liban dans les bras d'Israël :  "Les Sionistes ont misé sur la jeune génération qualifiant qu'elle est celle d'internet, de Smartphone pas celle de la bataille. Ils se trompent. Je salue cette jeunesse sur quoi la Résistance a tout misé et dont est issu ce jeune joueur d'échec libanais qui a refusé d'affronter son adversaire puisqu'il était sioniste. Et de là je me renvoie à la cause palestinienne en quoi nous n'avons pas cessé de croire pendant 40 ans, 40 années de foi et d'action : "La cause palestinienne fait partie de la religion de la Oumma, de sa culture de sa dignité et son honneur. Il n’est pas question d’y renoncer ou de s'y soustraire (…). D'ailleurs notre stratégie s'enracine dans la cause palestinienne et se base sur la révolution et la résistance du peuple palestinien, ce qui explique notre assistance assidue à cette cause. »

Nasrallah est-il en train de suggérer la présence du Hezbollah en Cisjordanie d'où est partie la toute dernière confrontation avec l'entité et qui l'a fait plier en trois jours?

Bien probable dans la mesure où la bataille " Unité des tranchées" a été marqué par des tirs de salves de missiles non seulement contre les ports gaziers du sud d'Israël mais encore par cette frappe aux drones contre le site offshore Tamar au large d'Ashdod qu'a rapportées a presse golfienne et  qui aurait poussé Lapid à quémander une trêve alors même que l'armée sioniste s'était préparé pour au moins une semaine de combat.  « Pendant 40 ans, nous avons adopté des mesures en faveur de la résolution des problèmes des réfugiés palestiniens dans les camps et suivi leurs droits, et nous continuerons à nous tenir aux côtés de nos frères palestiniens et à leur droit de rejet leur implantation et de revenir vers leur patrie ».

Alors la guerre aura-t-elle lieu? " Chercher à libérer les territoires occupés du Liban est un devoir national. Et la responsabilité du Hezbollah à l'avenir consiste à œuvrer dans ce sens. La prochaine étape se focalisera sur la consolidation de l'équation de dissuasion (anti Israël, NDL). Et les menaces d'Israël au sujet de la démarcation des frontières maritime sont parfaitement creuses. Nous travaillerons avec tous les groupes libanais à l'effet de former un Etat juste et puissant, un Etat qui ne dépendra pas à l'ambassade US, un Etat indépendant immunisé contre tout suivisme ou dépendance. Une fois cette mission accomplie tous les Libanais devront retrousser les manches et apporter leur solution pour sauver le Liban. Au fait l'exploitation du gaz et du pétrole libanais est notre unique bouée de sauvetage. cela fait 40 ans que le Hezbollah est au service de son peuple en dépit des sanctions et de l'embargo. Et à ce moment fatidique de notre histoire, il continuera à aller toujours dans ce sens et avec plus d'abnégation. Je remercie les frères syriens et les responsables iraniens qui ont soutenu le Hezbollah ces 40 dernières années et surtout les frères au sein des Gardiens de la Révolution islamique qui depuis le premier jours ont toujours été présent à nos côtés et dans nos camps". 

mardi, 23 août 2022 16:25

Ukraine: USA les perdants de la guerre

Peu importe qui gagnera la guerre d'Ukraine, les États-Unis en seront les perdants stratégiques. La Russie a établi des relations plus étroites avec la Chine et d'autres pays de la région eurasienne et du golfe Persique dont l’Iran, l’Inde et l'Arabie saoudite, se détournant irrévocablement de l'Europe et de Washington, d’après The National Interest.

Dans un article signé Ramon Marks publié dans son numéro du dimanche 21 août, le magazine américain The National Interest note que tout comme les présidents Richard Nixon et Henry Kissinger ont joué la « carte chinoise » pour isoler l'Union soviétique pendant la guerre froide, les présidents Vladimir Poutine et Xi Jinping joueront leurs cartes pour tenter de contenir l’hégémonie mondiale américaine.

Sachant qu'elle ne peut plus garder l'Europe comme premier client énergétique, Moscou a logiquement décidé de développer ses ventes d'énergies fossiles avec l'Asie, notamment la Chine et l'Inde. Depuis le lancement de son opération militaire en Ukraine, la Russie est devenue le premier fournisseur de pétrole de la Chine, remplaçant l'Arabie saoudite.

 

Dans les années à venir, la Chine et la Russie feront sans aucun doute des investissements substantiels pour étendre le transport de pétrole et de gaz entre elles, permettant ainsi à la Russie d'être le principal fournisseur de combustibles fossiles de la Chine. Des relations énergétiques plus étroites entre la Chine et la Russie contribueront à les rapprocher en tant qu'alliés stratégiques sans limites sur le continent eurasien. En ayant un fournisseur d'énergie russe engagé, la Chine obtiendra inévitablement plus de flexibilité stratégique pour traiter avec les États-Unis et ses alliés régionaux de l'Indo-Pacifique, le tout au détriment de l’Occident.

 

 

La Russie a également considérablement augmenté ses affaires énergétiques avec l'Inde depuis son opération militaire en Ukraine. Selon le Centre for Research on Energy and Clean Air, L'Inde, qui n'achetait presque pas de pétrole à Moscou, importe désormais plus de 760 000 barils de pétrole de ce pays par jour. L'augmentation des ventes de combustibles fossiles russes à l'Inde nuira aux efforts déployés par les États-Unis, l'Australie et le Japon pour continuer à rapprocher Delhi des alliés dans la région indo-pacifique.

 

 

Ce sont des réalités stratégiques difficiles à assimiler pour les États-Unis qui sont pourtant loin de s’arrêter là. Après le lancement de l’opération russe, les pays occidentaux ont rapidement adopté un large éventail de sanctions contre Moscou, y compris des délais pour mettre fin aux achats de combustibles fossiles à la Russie. Les sanctions énergétiques de l'Occident ont dans une certaine mesure échoué, provoquant des perturbations inflationnistes et d'approvisionnement si graves que Bruxelles a maintenant du mal à faire face aux conséquences économiques.

L'UE a même discrètement annoncé des mesures pour assouplir les sanctions énergétiques russes afin d'aider à stabiliser les marchés de l'énergie. Alors que l'Occident se plaint que la Russie a militarisé ses exportations de pétrole et de gaz, la réalité est que ce sont Bruxelles et Washington qui ont levé en premier l’épée en annonçant leur intention de réduire les achats russes de combustibles fossiles immédiatement après le début de l’opération russe en Ukraine.

Il est à noter que les États-Unis, ayant fourni une aide militaire de 54 milliards de dollars à Kiev jusqu’en 20 2022, supportent plus que leur part proportionnelle du fardeau pour soutenir l'Ukraine par rapport aux autres partenaires de l'alliance, à l'exception des États baltes et de la Pologne.

mardi, 23 août 2022 16:24

Iran: la plus grosse arnaque US?

Le commandant en chef de la 5e flotte de la marine américaine à Bahreïn vient de déclarer à un journal bahreïni que Washington prévoyait de déployer 100 systèmes d'interception automatisés dans la région,

et ce, dans le but d'atteindre la flotte de drones la plus récente au monde, d'ici l'été 2023. Vraiment? En Ukraine où l'Amérique se livre depuis quelques jours à des raids aux drones, en Crimée la limite dronesque US saute aux yeux. D'ailleurs le succès plein et entier de la DCA russe en Crimée à repousser ces drones que les publications US tentent de faire passer péniblement pour des drones-croisières en apporte parfaitement la preuve. 

Dans une interview exclusive accordée au journal bahreïni Al-Ayam, le commandant de la 5e flotte de l'US Navy, l’amiral Charles Bradford Cooper, a prétendu que les forces américaines prévoyaient de déployer 100 systèmes d'interception automatique dans les pays arabes du golfe Persique. « Le but principal étant d'atteindre la flotte des drones la plus récente au monde d'ici l'été 2023 », dit le commandant.

Grâce à cette mesure, on peut surveiller tout acte provoquant des tensions dans la région, en particulier dans les zones maritimes et les voies navigables sensibles et passer rapidement à l’action le cas échéant pour assurer la sécurité maritime régionale, a-t-il poursuivi. 

 

Le commandant en chef de la 5e flotte de l’US Navy dit d’ailleurs qu'à l'avenir, davantage de pays rejoindraient des coalitions internationales dans la région et qu’un système de sécurité maritime plus fort serait formé dans cette région très importante du monde.

Mais les golfiens, interlocuteurs privilégiés de la Ve flotte, dont les pétrodollars ont fait tourner ces huit dernières années l’économie de guerre US/OTAN croient-ils vraiment à ces sornettes? 

Alors que les Américains tentent d’attirer l’attention des pays arabes de la région pour y installer 100 systèmes d'interception automatiques, ils vendent du matériel militaire de mauvaise qualité aux Arabes du golfe Persique.

mardi, 23 août 2022 16:22

Syrie: 5e frappe anti-US en 10 jours

La chaîne Telegram Sabereen News proche de la Résistance irakienne a annoncé que la base militaire d’al-Tanf qui abrite des troupes occupantes américaines dans le sud-est de la Syrie avait été prise, pendant la matinée du lundi 22 août, pour cible d’une attaque au drone.

Selon l’agence de presse Fars News qui rapporte la nouvelle, aucun groupe n’a encore revendiqué cette attaque et aucun rapport n’a encore filtré permettant d’établir le bilan d’éventuels dégâts ou pertes occasionnés lors de l’attaque.

De son côté, le soi-disant Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dont le siège se trouve à Londres a prétendu qu’un drone avait été intercepté et détruit avant de pouvoir s’approcher de la base d’al-Tanf.

Précédemment le 15 août, la base d’al-Tanf située à la frontière syro-irakienne a été frappée par des drones-suicides, la soi-disant coalition de lutte anti-Daech ayant alors prétendu dans un communiqué que ses troupes, épaulées par des terroristes du groupe Maghaweir Al-Thawrah, ont écarté l’attaque. La coalition a annoncé avoir écarté un drone et détruit un autre, et d’ajouter que la frappe n’a pas causé de dégât matériel ni de pertes en vies humaines.

Al-Tanf constitue la plus importante base des militaires américains en Syrie qui se trouve sur le triangle frontalier syro-irako-jordanien. À noter que le siège du groupe terroriste Maghaweir Al-Thawrah est également situé à l’intérieur de la base d’al-Tanf aux côtés des troupes américaines.

Renouant avec les stratégie de l’Allemagne durant la Première Guerre mondiale et des États-Unis et des nationalistes intégraux ukrainiens durant la Guerre froide, les Occidentaux viennent de créer un Forum des peuples libres de Russie. Il s’agit de prolonger l’éclatement de l’URSS, de créer des mouvements séparatistes pour, en définitive, proclamer l’indépendance de vingt régions du pays.L’EMPIRE ALLEMAND DE GUILLAUME II CONTRE L’EMPIRE RUSSE DE NICOLAS II

Au début du XXème siècle, avant les guerres mondiales, l’Europe centrale était profondément instable. Deux pouvoirs s’affrontaient dans cette grande plaine : à l’Ouest, les Empires allemand et austro-hongrois, à l’Est, l’Empire russe. Les populations étaient invitées à choisir leur protecteur, sachant que les frontières avaient été maintes fois modifiées et qu’aucune ne paraissait définitive.

Or, l’Empire russe était resté bloqué pendant plusieurs siècles, laissant ses sujets dans une situation d’ignorance et de misère complète, tandis que l’Empire allemand était devenu le principal centre scientifique du monde et se développait à grande vitesse. Aussi, la plupart des intellectuels d’Europe centrale choisirent-ils de soutenir l’Allemagne plutôt que la Russie.

Durant la Première Guerre mondiale, les ministères des Affaires étrangères allemand et austro-hongrois lancèrent une opération secrète commune : la création de la Ligue des peuples allogènes de Russie (Liga der Fremdvölker Rußlands - LFR) [1]. Ils recrutèrent de nombreux intellectuels de haut niveau pour l’animer. Il s’agissait de faire imploser l’Empire russe en faisant surgir des mouvements séparatistes. Cette Ligue appela les États-Unis (qui n’entrèrent en guerre qu’en 1917) à libérer les peuples asservis de Russie.

Dmytro Dontsov, le futur fondateur du « nationalisme intégral ukrainien » [2], soutint ce mouvement et en devint même salarié. Sans honte, il dirigea l’antenne de Berne et édita le mensuel en français Bulletin des nationalités de Russie.

La World League for Freedom and Democracy a tenu son dernier congrès annuel, le 22 janvier 2022 à Taïwan.

LES ÉTATS-UNIS CONTRE L’UNION SOVIÉTIQUE

Par ailleurs, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’OSS, puis la CIA, organisèrent le transfert de dirigeants anti-communistes de l’Axe vers le tiers-monde et les recyclèrent dans différents gouvernements. Ils créèrent une Ligue anti-communiste des peuples d’Asie (Asian Peoples’ Anti-Communist League) autour du Chinois Chiang Kai-shek, puis une Ligue anti-communiste mondiale (World Anti-Communist League - WACL), avec le ralliement de l’ancien Premier ministre nationaliste intégral ukrainien, le nazi Yaroslav Stetsko [3]. Cette organisation secrète, dont le siège est toujours à Taïwan, a pris en 1990 le nom de Ligue mondiale pour la liberté et la démocratie.

Ce n’est pas un hasard, si la guerre en Ukraine est suivie de provocations à Taïwan, mais le prolongement logique de cette stratégie. La Ligue est toujours financée par les services secrets taïwanais et ses actions sont couvertes par le secret-Défense.

Dmytro Yarosh, l’actuel conseiller du commandant en chef des armées ukrainiennes, a fondé le Front anti-impérialiste contre la Fédération de Russie avec le l’émir d’Itchkérie.

LES NATIONALISTES INTÉGRAUX UKRAINIENS CONTRE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE

Le nationaliste intégral ukrainien Dmytro Yarosh créa à Ternopol (Ouest de l’Ukraine), en 2007 —c’est-à-dire sous la présidence de Viktor Iouchtchenko— un « Front anti-impérialiste », une organisation visant à faire exploser la Fédération de Russie . Mais alors que les tentatives des années 1910 étaient fondées sur l’attrait de l’Empire allemand et celles de la Guerre froide sur l’anti-communisme, cette troisième opération misait sur les jihadistes [4].

Le premier émir islamique d’Itchkérie (Tchétchénie), Dokou Oumarov, aurait dû y participer, mais, recherché mondialement, il ne parvint pas à sortir de Russie. Il envoya donc un message de soutien et fut élu co-président de l’organisation. Des jihadistes de Crimée, d’Adyguée, du Dagestan, d’Ingouchie, du Kabardino-Balkarie, du Karatchaïévo-Tcherkessie et d’Ossétie se déplacèrent.

Dmytro Yarosh et de nombreux nationalistes intégraux ukrainiens se sont battus en Tchétchénie aux côtés de l’Émirat islamique d’Itchkérie. À l’époque, la presse occidentale parlait d’un mouvement de libération nationale et ignorait l’imposition de la charia par Dokou Oumarov.

Le Forum des peuples libres de Russie a diffusé cette carte du démantèlement de la Fédération de Russie.

LE FORUM DES PEUPLES LIBRES DE RUSSIE

Aujourd’hui où les œuvres de Dontsov forment une lecture obligatoire pour les 120 000 soldats des milices nationalistes intégrales ukrainiennes et où Dmytro Yarosh est devenu conseiller du commandant en chef des armées ukrainiennes, un sponsor non identifié —probablement le BND allemand, la CIA états-unienne, le MI6 britannique, l’AW polonais, le VSB lituanien et le SBU ukrainien— a organisé à Prague, les 23 et 24 juillet 2022, un Forum des peuples libres de Russie (Free Nations of Russia) [5].

Il semble que le SBU ait hésité à participer et que ce soit une des raisons ayant conduit les États-Unis à recommander au président Volodymyr Zelenskyy de révoquer son directeur.

L’expression « Peuples libres » reprend celle utilisée par les nationalistes intégraux ukrainiens, dont l’économiste ukrainien Lev Dobriansky. Cet homme fonda le Comité national des nations captives (National Captive Nations Committee) avec le président Dwight Eisenhower et Yaroslav Stetsko, puis participa à la création de la Ligue anti-communiste mondiale. Sa fille, Paula Dobriansky, a joué un rôle central dans le dispositif de propagande du secrétariat d’État et de l’agence de presse Thomson Reuters. Elle a notamment été sous-secrétaire d’État pour les Affaires globales durant la présidence de George W. Bush. Le président Donald Trump s’est opposé à sa nomination au poste de sous-secrétaire d’État pour les Affaires politiques.

Le Forum des peuples libres de Russie utilise l’argument de l’autodétermination des peuples pour justifier une partition de la Russie. Lors de sa dissolution, l’URSS a libéré quinze États distincts, dont la Fédération de Russie. L’idée est de prolonger cette partition, en créant cette fois une vingtaine d’États supplémentaires. Il ne s’agirait pas uniquement de créer de nouveaux États dans le Caucase, mais aussi de modifier complètement la carte de Sibérie, c’est-à-dire des marches de la Chine.

Or, s’il existe un vrai problème de développement dans certains régions de Russie, il est en cours de solution avec la création de nouvelles voies de communication, d’abord Est-Ouest, puis depuis une dizaine d’années, Nord-Sud. Les peuples que les services secrets occidentaux souhaitent « libérer » n’ont jamais manifesté leur volonté de quitter la Fédération de Russie, à l’exception de la Tchétchénie, aujourd’hui en paix.

Là encore, ce n’est pas un hasard si l’armée russe met en avant, dans son opération militaire spéciale contre les « nazis » ukrainiens au Donbass [je préfère l’expression « nationalistes intégraux ukrainiens »], la place de ses unités tchétchènes. C’est un moyen pour elle de rappeler qu’elle a satisfait les revendications tchétchènes après deux terribles guerres. De même, le président de la République de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, appelle son peuple à se venger des exactions commises chez lui par les nationalistes intégraux ukrainiens.

Le 15 août 2022, le président Vladimir Poutine, qui a une conscience aigüe de cette stratégie occidentale, a annoncé la convocation d’une conférence mondiale anti-nazie à Moscou.

 

[2Dans des articles précédents, j’ai employé le terme de « nazi » pour qualifier ce courant de pensée. Cependant ce terme est impropre dans la mesure où il s’agit de deux idéologies distinctes. Puis, j’ai employé le terme de « bandéristes ». Mais il n’est pas plus adéquat dans la mesure où il renvoie au contexte de la Seconde Guerre mondiale. J’emploie donc désormais l’expression de « nationalistes intégraux » que ceux qui s’en réclament revendiquent. Il renvoie aux écrits du Français Charles Maurras et surtout à ceux de l’Ukrainien Dmytro Dontsov. Toutefois, le premier était germanophobe tandis que le second était germanophile.

[3« La Ligue anti-communiste mondiale, une internationale du crime », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 12 mai 2004.

[4« La CIA coordonne nazis et jihadistes », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie), Réseau Voltaire, 19 mai 2014.

[5« Déclaration adoptée par le deuxième Forum des peuples libres de Russie », Réseau Voltaire, 24 juillet 2022.

Après la mise à sac du camp de la Famille du Prophète sawas, les officiers de l'armée de Yazid s'étaient réunis autour de leur commandant. Ils cherchaient un moyen d'assouvir leur soif de vengeance. L'un d'eux suggéra de faire piétiner les corps des Martyrs du camp de l'Imam Hussein sous les sabots des chevaux. Omar fils de Saad trouva l'idée excellente, et ordonna de la mettre à exécution. Mais plusieurs membres du clan des Bani Asad déclarèrent qu'ils ne permettraient pas que l'on profane de la sorte les cadavres de ceux des morts qui étaient leurs parents. D'autres soulevèrent la même objection à propos des compagnons de l'Imam Hussein, qu'ils soient ou non membres de leur tribu. Finalement Omar fils de Saad ordonna que seul le corps de l'Imam Hussein subirait ce traitement. On ferra spécialement de neuf pour cette occasion plusieurs chevaux. Quand les morts de l'armée de Yazid eurent été enterrés, quand les corps des Martyrs eurent tous été décapités, les cavaliers passèrent et repassèrent sur le corps de l'Imam Hussein, sur le corps de l'enfant préféré du Saint Prophète, sur le corps de l'un des deux Princes de la jeunesse du Paradis...

C'est un soleil de la couleur du sang qui se leva sur le matin du 11 Moharram. Etait-ce l'effet de la poussière qui emplissait l'air au-dessus de la plaine de Karbala? Ou bien l'astre du jour avait-il honte de devoir éclairé le spectacle de la profanation des corps des Martyrs, de l'humiliation de la Famille du Prophète? Ou rougissait-il de colère d'être le témoin impuissant de tant de bassesse et d'ignominie?

 Les soldats de Yazid enchaînèrent les femmes et les enfants. Les voiles qui masquaient aux regards les visages des femmes avaient été arrachés. Les cous, les mains, les pieds furent liés de cordes et de chaînes. Tous furent hissés sur des chameaux sans selle. La caravane se mit en mouvement. Devant, en procession, venaient les têtes. Les têtes des Martyrs, plantées au bout de piques. 
Outre l'Imam Hussein, dix-sept membres de la Maison du Prophète . La tête de l'Imam Hussein précédait les autres. Derrière la caravane, couvert de lourdes chaînes, titubant de fièvre et d'épuisement, Ali Zayn Abidine.

La caravane marchait vite. Quand parfois un enfant glissait et tombait à terre, la femme à laquelle il était lié tombait également. Alors un soudard se jetait sur eux, levait son fouet, et frappait, frappait...

Au milieu de l'après-midi, on arriva sous les murs de Koufa. Pendant qu'un messager était dépêché auprès du Gouverneur Obeidullah, les soldats se reposèrent à l'ombre, se restaurèrent, se rafraîchirent... Les captifs demeurèrent en plein soleil, sans boire ni manger.

Le messager revint. Obeidullah fils de Ziyâd attendait ses prisonniers au palais. Le cortège devait suivre les principales rues de Koufa et traverser le marché principal. On se remit en marche. Un crieur allait devant:

-Habitants de Koufa ! Hussein fils d'Ali, qui avait refusé de reconnaître l'autorité du Commandeur des Croyants, votre bien-aimé Calife Yazid, a été tué, ainsi que ses Chiites ! Les femmes et les enfants de sa Famille ont été faits prisonniers. Ils vont être conduits devant le Calife, qui décidera quel châtiment doit leur être infligé. Habitants de Koufa!

C'est le sort qui attend quiconque met en question l'autorité du Calife ! Habitants de Koufa! Hussein fils d'Ali, qui avait refusé... La foule, muette, accablée, se pressait sur le passage du cortège. Aux fenêtres, sur les terrasses, les femmes et les enfants, les yeux écarquillés, regardaient. Personne ne disait mot. Parfois on entendait un sanglot réprimé.

Le visage masqué, enchaînée, épuisée, Zaynab se dressa. Elle se tenait droite sur sa monture. Sa voix couvrit celle du crieur qui marchait loin devant:

- Gens de Koufa! Je suis Zaynab, la fille d'Ali, le Commandeur des Croyants, et de Fatima la Resplendissante! Je suis la petite-fille de l'Envoyé de Dieu! Je suis la sœur de Hussein, votre Imam, que vous avez tué! Gens de Koufa! Gens de traîtrise et de perfidie! Vous pleurez maintenant? Que vos larmes ne sèchent jamais! Que vos cris ne cessent pas! Le mal que vous avez commis est si grand que Dieu est en Colère contre vous. Vous demeurerez immortels dans le Feu! De votre trahison vous ne récolterez que honte et déshonneur. Comment pourriez-vous vous faire pardonner l'assassinat du fils du Saint Prophète sawas, la Preuve de Dieu sur terre, votre Imam? Subissez les conséquences de votre crime! Soyez bannis et écrasés! Soyez humiliés et avilis! Malheur à vous, gens de Koufa! Qu'une pluie de sang s'abatte sur vos tètes! Qu'une torture sans fin soit votre lot dans l'Au-delà !

Les portes du palais du Gouverneur avaient été laissées ouvertes pour permettre à tous de venir féliciter Obeidullah fils de Ziyâd pour sa victoire sur l'Imam Hussein. Il était assis sur son trône, et paraissait joyeux. Il jouait négligemment avec une barre de fer dont il tapotait la tête et les lèvres de l'Imam Hussein (as), qui avait été déposée à ses pieds. Un vieillard, Compagnon du Saint Prophète sawas , Zayd fils d'Arqam, fut révolté par ce spectacle:

- Ote cette barre de fer de ce noble visage et de ces nobles lèvres, car j'ai vu de mes yeux les lèvres du Prophète s'y poser je ne sais combien de fois!

Et Il sanglota

Obeidullah se mit en colère:

- Si tu n'étais pas un vieillard sénile qui a perdu la raison, je t'aurais fait décapiter à l'instant!

Zayd fils d'Arqam sortit, accablé, se rappelant l'heureux temps où le Prophète jouait avec son petit-fils, le serrait contre lui l'embrassait...

Les captifs furent conduits en présence du Gouverneur, qui se les fit présenter un par un. Quand arriva le tour d'Ali Zayn Abidine, Obeidullah demanda:

- Qui es-tu?

- Je suis Ali fils de Hussein.

- Mais Ali fils de Hussein n'a-t-il pas été tué?

- J'avais un frère qui portait aussi ce nom. Les gens l'ont tué.

- C'est plutôt Dieu Qui l'a tué!

- Dieu accueille les âmes au moment de leur mort...

- Comment oses-tu me parler sur ce ton? Tu vas voir! Aucun fils de Hussein ne restera en vie! Bourreau, décapite-le!

Zaynab bondit, elle s'accrocha au fils de son frère. Elle cria:

Ne crois-tu pas que tu as déjà suffisamment répandu notre sang? Par Dieu, je ne le quitterai pas. Si tu le tues, tue-moi aussi avec lui!

Obeidullah hésita:

- Quel touchant tableau de famille! Tu voudrais que je te tue, Zaynab? Eh bien, je ne te ferai pas ce plaisir! Après tout, le Calife Yazid décidera du sort du fils de Hussein... Tu sais, Zaynab, quand vous êtes entrés, j'ai eu mal à croire que j'avais devant moi la Famille du Prophète... Je pensais plutôt que toi et les autres femmes n'étiez que de vulgaires esclaves qu'on avait achetées au marché!

Zaynab répondit à l'insulte:

- Fils de Ziyâd! Nous sommes les sœurs de Hussein, les petites-filles de Mohammad, que tu reconnais comme ton Prophète! Toi et les autres larbins de Yazid, vous avez foulé aux pieds les Principes de l'Islam en échange de quelques menus avantages matériels. Aujourd'hui tu te pavanes, et tu t'enorgueillis de la victoire de tes cinq mille soudards sur une poignée de héros! Tu te crois puissant parce que tu peux insulter impunément des femmes et des enfants sans défense. Mais je te préviens fils de Ziyâd! Bientôt la mort va s'abattre sur toi! Il te faudra alors rendre compte de tes crimes! Il te faudra payer pour l'assassinat du petit-fils du Prophète et de tous ceux qui étaient avec lui et à qui tu reprochais de refuser l'autorité religieuse d'un ivrogne et d'un débauché!

Les paroles de Zaynab produisirent l'effet d'un coup de tonnerre. Obeidullah, en l'écoutant parler, observait les réactions des présents. Il vit que tous écoutaient attentivement. Certains semblaient approuver de la tête, certains essuyaient furtivement une larme qu'ils n'avaient pu empêcher de couler.

Obeidullah vit que tous, presque sans exception, admiraient le courage de cette femme, et il se dit qu'elle était bien capable de soulever la ville entière contre lui! En hurlant, il lui ordonna de se taire, menaçant des pires châtiments elle-même et les autres captifs si elle n'obéissait pas. Zaynab continua de plus belle. Elle parla des mérites de son frère, l'Imam Hussein, qu'elle mit en parallèle avec les vices du fils de Muawiya. Elle dénonça les, atteintes que le dictateur omeyyade portait à l'intégrité du Message de l'Islam. Elle décrivit en détail les atrocités commises par les hommes de main du Calife à Karbala.

Obeidullah appela ses gardes, leur dit de faire sortir immédiatement les prisonniers. Il ordonna à Chamir de prendre à l'instant même la route de Damas, sans laisser un moment de plus Zaynab et les autres a Koufa. Et lui-même, fou de colère, sortit du palais pour aller à la Mosquée.

Du haut de la chaire, Obeidullah regarda la foule qui était massée à ses pieds. Il était ivre d'orgueil d'être Gouverneur de cette ville, autant que de la perfide victoire que ses troupes venaient de remporter. Il voulait chasser la fâcheuse impression que lui avait laissée le discours de Zaynab. Cette femme lui avait gâché le plaisir qu'il pensait tirer de son succès. Il prit la parole, s'adressant aux habitants de Koufa:

- Gloire à Dieu, Qui a fait triompher la Vérité et ses partisans, Qui a donné la victoire au Commandeur des Croyants, Yazid, et Qui a tué le menteur, Hussein, fils du menteur, Ali, ainsi que ses Chiites!

Une voix lui répondit faisant trembler les murs de la Mosquée:

- Tais-toi, ennemi de Dieu! Cesse de blasphémer! Tu es un menteur, de même que ton père, et de même que celui qui t'a nommé à ce poste et que le père de celui-ci! Tu as assassiné les descendants des Prophètes, et maintenant tu oses monter à leur place ici, sur cette chaire!

- Obeidullah pâlit, incapable de poursuivre:

- Attrapez-le!

Les soldats se saisirent de l'homme, Abdallah fils de Afif, qui était un Chiite de l'Imam Ali. Mais Abdallah lança le cri de guerre de sa tribu, les Azd. Immédiatement les guerriers se rassemblèrent, l'épée à la main. Obeidullah fut contraint de relâcher Abdallah. Mais la nuit venue, ses hommes de main s'introduisirent chez le courageux Chiite. Ils le tuèrent, et le crucifièrent sur la porte de sa maison.
 
Le Jour D'affliction, De Tristesse, De Lamentation, et de pleurs
L'Imam Hussein était seul. Tout seul, sans personne pour l'aider, sans personne pour le défendre. En face, il y avait une armée forte de près de cinq mille hommes, (30.000 selon d'autres riwayat) assoiffés de son sang. Il était assis sur le sable, près de la tombe d'Abdallah،son nourisson de 6 mois?. Il écoutait le roulement des tambours de guerre, et les cris poussés par les hommes de l'arméel de Calife tyran Yazid:

- N'y a-t-il personne pour venir nous combattre? L'Imam Hussein se demandait s'ils s'attendaient vraiment à ce qu'il reste encore quelqu'un pour les combattre, ou s'ils ne poussaient leur clameur que pour se moquer de lui. Ne savaient-ils pas que tous ses courageux amis, ses compagnons fidèles, avaient tous versé leur sang pour le défendre? Ignoraient-ils qu'ils avaient massacré tous ses proches, ses frères, ses cousins, ses neveux, ses fils ?

Il ne restait plus maintenant, avec l'Imam Hussein, que les femmes et les enfants. Et aussi Ali Zayn Abidine, cloué au lit depuis plusieurs jours par une fièvre dévorante, trop faible même pour lever seulement la tête...

Le soleil déclinait sur la plaine de Karbala. Les ombres s'allongeaient sur le sol. Les cris des hordes omeyyades devinrent plus vociférant, les appels au combat se firent plus pressants. Quelques soldats, plus impatients que d'autres, s'approchèrent:

- Hé Hussein ! Où sont donc passés tes soldats qui semblaient si pressés de mourir pour toi ? Où sont donc tes parents, tes frères, tes cousins, qui avaient juré de te protéger et d'empêcher quiconque d'élever la voix contre toi ?

L'Imam Hussein se leva. Il marcha jusqu'au milieu du campement, et il appela les femmes de la Famille du Prophète sawas:

- Zaynab et Koulsoum, mes sœurs, Omm Layla, Omm Rabab, et vous mes filles, Roukayya, Soukeina ! Et toi aussi Fizza, ma nourrice ! Venez toutes. L'heure de nous dire adieu a sonné !

Toutes elles accoururent à son appel. Toutes elles se pressèrent autour de lui. Zaynab prit la parole:

- Mon frère, est-ce bien vrai que tu vas partir pour ton dernier voyage ? Que nous ne te reverrons plus vivant ? Vas-tu partir en nous laissant seules, à la merci de ces brutes sauvages ?

-Oui Zaynab ! Le moment est arrivé, en vue duquel notre mère t'a préparée depuis ta plus tendre enfance. Je suis bien triste de vous laisser, car je sais que vos souffrances ne vont pas prendre fin aujourd'hui, mais commencer!

-O mon frère bien aimé ! Quand tu seras au Paradis, tout à l'heure, je te supplie de parler à notre grand-père en notre faveur ! Demande-lui d'intercéder pour que nous venions vite vous rejoindre, et pour que nous soient épargnés les outrages et les ignominies qui nous attendent en ce monde!

-Zaynab, si tu quittais ce monde si vite, qui donc s'acquitterait de la mission que tu dois remplir? Qui mènerait à son terme la tâche que je laisse inachevée ? Zaynab je te confie mes orphelins et mes veuves, et ceux et celles de mes courageux compagnons. C'est maintenant à toi, Zaynab de les diriger, de veiller sur eux, de prendre soin d'eux et de les consoler. Je mourrai en paix si tu me promets, Zaynab, d'être pour eux tous ce qu'étaient tous ceux qu'ils ont perdus aujourd'hui!

L'Imam Hossein regarda longuement sa sœur Zaynab, et il reprit:

-Zaynab, je te recommande particulièrement de veiller sur mon fils Ali Zayn Abidine; que la maladie a conduit à deux doigts de la mort. C'est lui mon Successeur. Il te faut coûte que coûte le protéger. Je te recommande aussi Soukeina ma petite fille, qui ne m'a jamais Quitté, pas même un seul jour. Console-la du mieux que tu le pourras. Je me souviens de quelle manière elle a demandé à son oncle Abbas de rapporter de l'eau ; mais depuis sa mort elle n'a pas soufflé un mot. Quand vous recevrez à boire, après ma mort, donne-lui à boire à elle en premier.

Chacun des mots que prononçait l'Imam Hussein pénétrait dans le cœur meurtri de sa sœur. Zaynab était incapable de répondre. Tout ce qu'elle pouvait faire était de hocher la tête pour montrer Qu'elle avait bien compris, et qu'elle ferait son devoir.

- Zaynab, les hommes de Yazid vont vous prendre comme prisonniers. Peut-être arracheront-ils les voiles des femmes. Peut-être vous exhiberont-ils dans les rues de Koufa et de Damas. Peut-être vous attacheront-ils ou vous chargeront-ils de chaînes.

Peut-être même iront-ils jusqu'à vous frapper et vous torturer, vous les femmes et les enfants de la Maison du Prophète! C'est une longue période de dures épreuves qui commence pour vous tous, Zaynab. Je te demande de ne jamais perdre patience, de ne jamais perdre espoir. Zaynab, c'est à toi, à toi seule, qu'il reviendra de redonner courage aux enfants et aux femmes, et de leur demander sans cesse de prier Dieu de les aider à tout supporter. N'oublie jamais, Zaynab, que nous, Gens de la Maison du Prophète, nous devons toujours rester fermes à l'heure des épreuves, sans même jamais maudire nos bourreaux !

Quand l'Imam Hussein eut fini de parler, Zaynab le regarda à travers ses larmes et dit, d'une voix douce:

- Hussein, mon frère, je te promets de faire exactement tout ce que tu m'as commandé. Mon frère, prie pour moi, que Dieu me donne la force et la patience dont j'aurai besoin. Avec le secours de Dieu Tout Puissant, j'assumerai toutes les responsabilités qui m'incombent désormais et je montrerai à tous que je suis Zaynab, la sœur de Hussein, la fille d'Ali et Fatima, la petite-fille de l'Envoyé de Dieu !

L'Imam Hussein embrassa longuement sa sœur, puis il se tourna vers la fidèle Fizza, sa nourrice, qui l'aimait comme son propre fils. Elle avait promis à Fatima, la mère de l'Imam Hussein, de veiller sur lui, de ne jamais le quitter. Et malgré son grand âge, pour tenir sa promesse, elle n'avait pas hésité à se lancer dans ce long et périlleux voyage, malgré tous les efforts de l'Imam pour l'en dissuader.

L'Imam Hussein entra sous la tente où gisait, toujours inconscient, son fils Ali Zayn Abidine. Il lui toucha l'épaule, en disant:

- Mon fils, je viens te dire adieu. Lève-toi, et embrasse-moi pour la dernière fois. Ali Zayn Abidine s'éveilla de sa torpeur. Il ouvrit les yeux, vit son père qu'il eut du mal à reconnaître tant ses traits accusaient les épreuves de la journée. Avec un effort surhumain il réussit à s'asseoir sur son lit.

- Mon Dieu ! Qu'ont donc fait- les ennemis à mon père, pour qu'il en soit si affecté ? Père, où est mon oncle Abbas, où est mon frère Akbar ? Où sont mes cousins Qasim, et Aoun et Mohammad ? Comment est-il possible que tu sois dans un tel état si un seul d'entre eux est encore vivant pour te protéger ?

- Mon fils, tous ont goutté le Martyre en me défendant ainsi que la cause de l'Islam. Il ne reste plus aucun homme dans le camp, à part toi et moi. C'est maintenant mon tour d'aller combattre et de mourir les armes à la main. Je suis venu te dire adieu.

A ces mots, Ali Zayn Abidine se mit debout, et dit en chancelant:

- Père ! Tant que je serai en vie tu ne peux être tué! Je demande ton autorisation d'aller au combat comme ont fait tous les autres avant moi!

Mais il était brûlant de fièvre. Il ne put rester debout, ses jambes ne le portaient pas...

- Mon fils, répondit l'Imam Hussein, je t'ordonne, en tant que ton père et ton Imam, de rester dans ce lit. Ton devoir est d'accompagner tes tantes, ta mère et tes sœurs, et les autres femmes en captivité. Ton devoir est de marcher dans les rues de Koufa et de Damas les mains et les pieds chargés de chaînes. Ton devoir est de supporter les insultes à la Cour de Yazid, et de subir tout cela avec fermeté d'âme et patience. Ton devoir est de montrer à tous, à Yazid comme aux Musulmans, aux vivants et aux générations futures, que nous, Gens de la Maison du Prophète, nous pouvons supporter toutes les épreuves et toutes les peines avec une Foi indéfectible en Dieu et en notre Cause. Ton devoir, mon fils, est de prouver à tous, en tous lieux et à toutes les époques, que le véritable combat, le véritable Jihad, est de montrer sa Foi quand sonne l'heure des épreuves, quand on rencontre les pires difficultés, les plus éprouvantes situations. Ce que tu vas souffrir, mon fils, est mille fois pire que la mort, car la mort apporte le soulagement. Mais toi, mon fils, tu devras vivre des années et des années, avec le souvenir des plus cruelles des souffrances!

L'Imam Hussein serra son fils contre son cœur. Le père et le fils se séparèrent pour toujours. Ali Zayn Abidine, accablé de chagrin autant que par sa maladie, s'effondra inconscient. La Miséricorde de Dieu lui épargna d'assister au départ de son père.

Ses adieux terminés, l'Imam Hussein regarda vers le fleuve de l'Euphrate et dit :

Mon frère Abass vient me ramener mon cheval 

A ce moment le cœur de Sayida Zaynab as se brisa en 1000 morceaux, elle couru et présenta Zuljanah (cheval de l'imam as) à L'Imam as en disant :

Oh Mon frère voici ton cheval ..

Avant que l'imam ne monte sur son cheval elle attrapa la main de l'Imam et le regarda dans les yeux .. en disant :

Oh mon frère, qu'est ce que mon cœur est dur .. as tu déjà vu une sœur ramener le cheval de la mort à son frère ?. . Sauf moi Zaynab 

Il répondit :
Ma Sœur c'est ton Jihad ya Zaynab ..

L'Imam as enfourcha son cheval Zuljanah. Zaynab, surmontant sa propre peine, s'occupait de réconforter chacun. L'Imam Hussein éperonna sa monture, mais Zuljanah demeura immobile. Que se passait-il donc?

L'Imam Hussein, regardant tout autour, découvrit sa petite fille, Soukeina, qui tenait les pattes avant du cheval en murmurant:

-Zuljanah, je t'en supplie, n'emporte pas mon père sur le champ de bataille d'où personne n'est revenu aujourd'hui. Zuljanah mon oncle Abbas est parti chercher de l'eau, mais il n'est jamais revenu. Zuljanah, j'ai entendu parler mon père : il veut partir pour toujours et ne reviendra jamais. Zuljanah, n'emporte pas mon père, si tu ne veux pas me voir orpheline, sans personne pour m'aimer ni s'occuper de moi.

L'Imam Hussein sauta à terre et prit Soukeina dans ses bras.

-Soukeina, ma chérie, pourquoi n'es-tu pas restée sous la tente? Ta mère a besoin que tu la consoles, après la mort d'Abdallah. Soukeina regarda son père dans les yeux.

-Papa, dis-moi: ne pars-tu pas, pour ne jamais revenir? N'es-tu pas sur le point de laisser ta Soukeina pour toujours? Papa, comment ta Soukeina pourra-t-elle survivre sans toi? Quand tu as ramené le corps sans vie de mon frère Akbar, j'ai cru que j'allais mourir de chagrin. Mais tu étais là, mon petit Papa. Tu étais là, et tu m'as consolée. Quand tu m'as dit que mon oncle Abbas était parti pour le Paradis et que je ne le verrai plus, j'ai cru devenir folle de tristesse, mais tu as su encore me réconforter. Dis-moi, Papa: quand tu seras parti, qui restera pour me parler, pour me rassurer qui partagera mes peines, qui me dira quelques mots de réconfort? Je ne te laisserai pas partir, Papa. Tu ne partiras pas !

Rassemblant tout son courage, l'Imam Hussein répondit à sa fille:

- Soukeina, ma chérie! Comment pourrais-je t'expliquer que je dois partir pour combattre et être tué? Comment pourrais-je te faire comprendre que je dois mourir pour la Cause de la Justice et de la Vérité, et que pour cette Cause, je dois sacrifier tout ce que j'aime le plus au monde? Tout ce que je peux te dire, c'est que la vie dans ce monde ne dure pas très longtemps. Ma chérie, je ne fais que partir un peu avant toi, mais tu viendras me rejoindre bientôt au Paradis. Maintenant Soukeina, il faut que tu me laisses partir. Ne me retiens pas. Mais adresse-moi plutôt ton plus joli sourire pour me dire au revoir!

-Papa, tu dis que je te rejoindrai au Paradis. Promets-moi, Papa, que ce sera bientôt, très bientôt! Promets-moi de demander à Dieu que nous ne soyons pas séparés longtemps. Et promets-moi encore, mon petit Papa, puisque je ne te verrai plus, de venir dans mes rêves toutes les nuits. Promets-le-moi, Papa ! S'il te plaît, promets-le-moi!

- Je te le promets, ma chérie. Je te le promets.

Soukeina se laissa glisser des bras de son père. Elle l'embrassa, et resta debout prés du cheval. L'Imam Hussein enfourcha Zuljanah. Il eut un dernier regard pour sa petite fille, un dernier sourire baigné de larmes.
Soukeina, immobile, agitait sa petite main pour dire adieu à son père.

Lorsqu'il s'élance une voix l'arrêta. . Hosseiiin attend un peu mon frère ..

C'était sayida Zaynab as .. 

Oh ma sœur que veux tu ? je t'ai déjà fait mes adieux ..

Elle répondit il ya encore une commission que je dois faire .. descend de ton cheval et découvre moi ta poitrine ..
L'Imam fit ce qu'elle demanda et sayida Zaynab as sentit sa poitrine et embrassa sa Sainte gorge puis se dirigea vers medine en disant Oh Mère Oh Fatima voici ta demande qui a été faite ?

L'Imam demanda de quoi s'agissait il ?

Elle répondit que leur mère Al zahraa avant de mourir en Martyr lui dit alors qu'elle était toute petite (5 ou 6 ans) :
" Oh Ma fille Zeynab le jour que tu verra ton frère Hossein seule sur la terre de Karbala allant vers les ennemis, sent le dans sa poitrine car c'est l'endroit où les chevaux chevaucheront et de embrasse le dans sa gorge car c'est là que les épées frapperont. ." 

Wa Waylaaa ya zahraa 
L'Imam Al Hossein refit une nouvelle fois ses adieux à sa sœur Zaynab (as) et s'élança vers les ennemis ...

Zuljanah ! C'est la dernière fois que je te monte. Emporte-moi là où m'attend mon destin. Emporte-moi au terme de mon voyage! Zuljanah, éperonné, s'élança vers le champ de bataille, là où résonnaient les tambours de guerre et les clameurs réclamant encore du sang.

- Soldats de Yazid! Je suis venu vous demander si vous me connaissez. L'Imam Hussein, qui avait revêtu la tunique et le turban de son grand-père, le Messager de Dieu, faisait face, seul, aux cinq mille hommes de l'armée omeyyade.

-Soldats de Yazid ! Pour ceux d'entre vous qui ne me connaîtraient pas, je suis Hussein, le petit-fils du Prophète Mohammad, que vous reconnaissez comme le Prophète de l'Islam! Je suis le fils de Fatima, la fille du Prophète, et d'Ali, le cousin du Prophète. Je suis le dernier des cinq personnes à propos desquelles le Prophète a parlé maintes et maintes fois. Nombreux sont ceux parmi vous qui ont vu et entendu le Prophète. A ceux-là, je demande s'ils ne se souviennent pas avoir vu le Prophète me porter sur ses épaules, en même temps que mon frère Hassan, quand nous étions enfants? N'ont-ils pas entendu le Prophète dire que j'étais le plus cher de ses enfants? N'ont-ils jamais vu les yeux du Prophète mouillés de larmes lorsque j'avais la moindre peine, le moindre chagrin? Le Prophète n'est plus, mais moi je suis ici devant vous! Vous avez blessé mon cœur en massacrant sans pitié mes fils, mes frères, mes neveux, mes fidèles compagnons. Vous n'avez pas épargné mon fils Abdallah, pauvre nourrisson innocent qui ne vous avait fait aucun mal! Chacun d'eux a été tué alors qu'il souffrait de la faim et de la soif et depuis plus de trois jours vous avez refusé à toute ma Famille la moindre parcelle de nourriture, la moindre goutte d'eau, malgré la chaleur étouffante qui règne dans cette plaine. Au Nom de Dieu, je vous demande ce que je vous ai fait pour mériter un tel traitement?

-Omar fils de Saad répondit à l'Imam Hussein:

Hussein, tu nous fatigues avec tes discours! Nous t'avons laissé la possibilité de reconnaître le Calife Yazid comme ton Maître spirituel et ton Chef politique et te soumettre à ses lois et à sa volonté dans tous les domaines. Reconnais-le comme Commandeur des Croyants et Successeur du Prophète! Tu sauveras ta vie, et tu épargneras souffrances et humiliations à ta famille. Tu n'as pas d'autre choix!

Omar fils de Saad ! Ton père était un Compagnon du Prophète. Toi-même tu as été témoin de ce que j'ai dit car tu accompagnais souvent ton père quand il rendait visite à mon grand-père. Crois-tu que je vais reconnaître un débauché comme mon Maître spirituel et comme le Successeur du Prophète? Crois-tu que je vais accepter les changements et les déviations qu'il veut introduire dans la Religion sans rien dire? Crois-tu que je me soumettrais à une telle abjection pour sauver ma vie et épargner souffrances et humiliations aux femmes et aux enfants de la Maison du Prophète ? Si l'abandon des Principes de l'Islam et des Enseignements du Coran est le prix que tu demandes pour ma vie et l'honneur de ma Famille, sache que je rejette ton offre méprisable!

Cela suffit, Hussein ! Tu refuses la seule et unique chose que nous te demandons reconnaître autorité religieuse du Calife Yazid, et le droit pour qui de décider ce qu'il veut dans toutes les questions religieuses. Tu ne discutes avec nous que pour gagner du temps. Nous savons bien que tu n'as aucune chance contre toute notre armée. Dans l'état où tu es même le plus faible de mes soldats te vaincrait sans effort...

L'insulte proférée par Omar fit bouillonner le sang de l'Imam Hussein. Lui, le fils du Lion de Dieu mit la main au fourreau, sortit son glaive et rugit, d'une voix puissante:

- Omar fils de Saad ! Je propose le combat en duel non seulement au plus fort et au plus courageux de tes hommes, mais encore à tous ceux que tu voudras envoyer me combattre, l'un après l'autre!

Comme un serpent glacé et hideux, la peur s'insinua dans les veines, se lova dans le cœur des cinq mille hommes massés en face de l'Imam Hussein. Tous se souvinrent d'Ali, le père de Hussein, qui avait de la sorte provoqué et défait tant et tant d'adversaires autrement courageux qu'eux ! Aucun n'eut le courage de relever le défi lancé par cet homme âgé de près de soixante ans, couvert de blessures, épuisé, affamé, à moitié mort de soif ! Omar fils de Saad ordonna à ses archers de lancer une volée de flèches vers l'Imam Hussein, à sa cavalerie et à son infanterie de manœuvrer pour l'encercler.

L'Imam Hussein lança son cheval contre ceux qui se préparaient à l'attaquer. Son épée fauchait tous ceux qui étaient à sa portée. Comme une flèche, il traversa l'aile gauche de l'armée omeyyade, décrivit un cercle pour aller mettre l'aile droite en déroute, revint semer la confusion en plein cœur de la horde épouvantée. Tous ces lâches ne pensaient qu'à sauver leur vie méprisable pour jouir des récompenses que Yazid leur avait promises en contrepartie de la tête de l'Imam Hussein. Ceux qui voyaient le petit-fils du Prophète fondre sur eux suppliaient à genoux qu'il leur laisse la vie sauve. Les autres fuyaient dans toutes les directions.

Le champ de bataille avait été nettoyé de tous ces couards. Le soleil brûlait le désert de Karbala .. L'Imam Hussein était baigné dans son sang pur .. Omar qui l'observait de loin pensa que c'était le moment de l'attaquer. Mais personne ne voulant se risquer à approcher le Saint Imam, Omar ordonna de l'ensevelir sous une pluie de flèche, de pierres, de morceaux de bitume enflammé. L'Imam Hussein, qui était déjà couvert de blessures de la tête aux pieds, reçut ainsi plusieurs coups mortels, l'un après l'autre. Il perdait son sang en abondance jusqu'à ne plus supporter de se tenir sur son cheval.. il demanda " Zuljanah fais moi descendre je ne tiens plus sur ton dos "
Le cheval se coucha pour faire descendre Tendrement l'Imam Al Houssein (as) ..

L'imam rassembla un peu de sable qu'il mit sous sa tête..

Omar fils de Saad appela ses soldats pour aller trancher la tête de l'Imam Hussein .. Mais personne n'osait approcher le héros moribond.

Des promesses mirobolantes décidèrent finalement Chamir le Maudit à sauter sur le dos de l'Imam Hussein .. Chamir leva son sabre, évaluant son coup.

Zaynab, qui s'était enveloppée de la tête aux pieds dans un rand voile, était montée sur une coltine, tout près du campement. Elle avait assisté, soulevée d'enthousiasme, aux exploits de son frère, à la débandade de toute une armée causée par un seul homme. L'Imam Hussein, son frère, était bien le digne fils de l'Imam Ali. Mais le vent s'était levé, soulevant une fine poussière de sable rouge. Maintenant Zaynab ne distinguait plus très bien ce qui se passait. Elle écarquillait les yeux, essayant d'apercevoir quelque chose. Dans l'embrasement du ciel d'où le soleil venait de se retirer, elle vit soudain se découper, comme en ombre chinoise, la tête de l'Imam Hussein, que Chamir portait comme un trophée au bout d'une pique.

Les tambours de guerre retentirent dans la plaine de Karbala. L'armée omeyyade annonçait sa victoire...

La clarté de la lune ne parvenait guère à traverser l'épais manteau de poussière qui avait envahi le ciel. La nuit était sombre sur la plaine de Karbala, où les tentes du campement de l'Imam Hussein achevaient de brûler.

Peu après le Martyre de l'Imam, la horde sans âme s'était ruée à l'assaut. Tout avait été pillé, dévasté. La Famille du Prophète n'accumulait pas les parures ni les objets de valeur, et les pillards avaient été frustrés du butin qu'ils escomptaient. Ils avaient quand même arraché aux veuves et aux orphelins tout ce qu'ils avaient pu leur prendre, et s'étaient vengés de leur déception en les frappant, en les fouettant...

Avant de quitter le campement qu'ils avaient mis à sac, les suppôts de Yazid avaient incendié les tentes. Zaynab, à qui l'Imam Hussein avait confié les survivants du massacre, s'était précipitée vers Ali Zayn Abidine, qui gisait sans connaissance. Elle l'avait secoué, réveillé, lui avait demandé:

-O fils de mon frère ! O notre Imam ! Les monstres ont mis le feu au campement. Devons-nous rester dans les tentes, et abréger ainsi nos souffrances, éviter les outrages, les humiliations? Ou devons-nous sortir pendant qu'il est encore temps ?

Rassemblant ses faibles forces, Ali Zayn Abidine s'était redressé:

- Ma tante, c'est notre devoir religieux de faire tout notre possible pour rester en vie, aussi pénible et peu désirable que puisse être ce qui nous attend!

Maintenant, ce qui restait de la Famille du Prophète s'était regroupé dans les débris d'une tente à moitié épargnée par l'incendie. Zaynab avait rassemblé les enfants, environ une quarantaine, et les femmes les comptaient, les identifiaient un par un pour s'assurer qu'aucun ne manquait. Quelle ne fut pas la consternation de Zaynab, d'Omm Rabab, et de tous les survivants en s'apercevant que Soukeina n'était pas là ! Laissant le campement à la garde des autres, Zaynab et Koulsoum se lancèrent à sa recherche. Longtemps elles errèrent dans la nuit sombre, marchant au hasard dans le désert. Elles appelaient:

- Soukeina! Où es-tu? Soukeina! Réponds!

Mais seule la plainte du vent répondait à leurs appels.

En désespoir de cause, Zaynab se dirigea vers l'endroit où reposait le corps de l'Imam Hussein. Avant même de l'atteindre, elle cria, des sanglots dans la voix:

-Hussein, mon frère! Je ne parviens pas à retrouver Soukeina! Hussein, mon frère! J'ai perdu ta fille chérie, que tu m'avais confiée! Hussein, mon frère! Dis-moi où elle est!

Comme Zaynab arrivait près du corps sans vie de l'Imam, la lune parut dans le ciel. A travers une déchirure dans les nuages de poussière, elle éclaira le champ de bataille endormi. Zaynab vit alors sa nièce. Soukeina dormait, serrée contre son père, le visage reposant sur sa poitrine.

- Soukeina! Soukeina! Réveille-toi ma chérie! Soukeina! Soukeina! Que fais-tu ici?

Soukeina leva vers sa tante son visage encore plein de sommeil. Sous la sombre clarté des rayons de lune filtrés par les nuages de sable, Zaynab vit les yeux de sa nièce. On aurait dit que tout son cœur, toute sa vie avaient été emportés par les larmes que l'enfant avait versées. Zaynab éloigna Soukeina du cadavre décapité de son père. La petite fille lui raconta comment, après la ruée sauvage des hommes de main du tyran, elle n'avait eu qu'une pensée: retrouver son père, pour lui confier sa peine. Elle avait marché droit devant elle, en l'appelant. Elle s'était laissé guider par le murmure du vent. Quand elle avait ainsi découvert le corps de l'Imam Hussein, elle lui avait tout raconté. Tout! Tout ce qu'elle avait souffert après son départ. Et tout ce que chacun avait enduré. Et comment un soudard lui avait arraché les boucles d'oreille que son père lui avait offertes, déchirant le lobe des oreilles, couvrant son visage de sang. Et comment cette brute inhumaine, rendue furieuse par les pleurs de l'enfant l'avait fouettée, fouettée, fouettée! A la fin, épuisée, Soukeina avait posé sa tête sur la poitrine de son père, comme elle l'avait fait tant de fois par le passé. Elle s'était endormie. Zaynab montait la garde. Tout le monde dormait dans ce qui restait de la tente à demi consumée...
La famille du Prophète sawas, est en captivité
dimanche, 21 août 2022 17:37

regard clairvoyant sur L’AZADARI

Il est crucial d’avoir un regard clairvoyant sur L’AZADARI...*

Pensées rassurantes

Ashoura, Karbala en l’an 61

Comment un tel évènement peut-il survivre au temps?

Le massacre, les prisonniers,

L’armada médiatique aux mains des assassins,

La terreur imposée aux partisans des Ahle Bayt (as)

Comment un tel évènement peut-il survivre au temps?

Des fatwas émis par des savants corrompus, aux ordres du pouvoir,

Des livres qui déforment l’Histoire,

Comment un tel évènement peut-il survivre au temps?

Mais le miracle s’est quand même opéré,

Les pleurs, les vêtements noirs,

La visite des tombes et des mausolées,

Les rassemblements de deuil,

Les marsyas, les nawhas,

Les poitrines en feu...

*Nos Massounines (as) ont transformé chaque partisan en média indépendant...*

On peut combattre un livre en y opposant 10 livres,

On peut tordre l’Histoire,

Mais comment faire face à celui qui pleure?

Mais comment faire face à celui qui visite?

On peut tuer 10, 100, 1000...

Mais comment faire face à une conscience collective qui voyage dans le temps?

En ce sens, il est crucial d’avoir un regard clairvoyant sur L’AZADARI...

Bénies soient ces pratiques de l’Azadari,

Que nous ont léguées nos Massoumines (as),

Et qui font voyager l’Histoire de Karbala,

D’une génération à l’autre...

Usages et Bons comportements en Islam

Les Transactions: Commerce  et Agriculture..
.
Lorsque vous décidez d'entreprendre une affaire, vous devez tout d'abord apprendre les règles juridiques la concernant, car se lancer dans les affaires tout en ignorant tout, peut conduire à la pratique de l'usure.

Le Saint Prophète (Psl) a dit: «Par Allah, l'usure parmi mes adeptes est plus dissimulée que la trace de la patte d'une fourmi sur une pierre lisse».
Les affaires et le commerce sont louables, surtout lorsque, en s'engageant dans les affaires, on cherche à gagner de l'argent pour le dépenser dans un but louable, pour satisfaire ses besoins ainsi que ceux de sa famille, pour permettre à celle-ci de vivre confortablement, et pour éviter de demander l'assis-tance financière des autres.

Un jour, selon une tradition, 'Alî Ibn Hamzah a vu l'Imâm Mûsâ al-Kâdhim (P) en train de travailler avec une pelle, trempé de sueur jusqu'aux pieds. Déviant l'étonnement d'Ibn Hamzah, le Saint Imâm (P) lui dit: «Le Saint Prophète et l'Imâm'Alî, que la Paix soit sur eux et sur leur Progéniture, avaient l'habitude de travailler avec leurs pelles, et tous mes ancêtres travaillaient avec leurs mains. D'ailleurs, ceci est la pratique des Prophètes, des Messagers, de leurs Successeurs (awciyâ') et de tous les gens pieux.

Le Saint Prophète (P) a dit: «La piété consiste en sept parties dont la meilleure est celle de rechercher des choses légales».
Le Saint Prophète (P) a dit aussi: «Celui qui se décharge du fardeau de sa famille sur les autres est maudit».On rapporta un jour à l'Imâm al-Çâdiq (P) qu'il y avait un homme qui disait: «Je reste à la maison pour faire des Prières, le jeûne et l'adoration de mon Seigneur, et je n'ai pas à m'inquiéter de mes moyens de subsistance, car de toute façon, ils viendront». Le Saint Imâm (P) dit alors :«Cet homme fait partie des trois catégories de personnes dont la Prière n'est sûrement pas acceptée».


Selon une autre tradition, un homme avait demandé à l'Imâm al-Çâdiq (P) de prier Allah pour lui assurer ses moyens de subsistance. Le Saint Imâm (P) lui répondit :«Tu dois tout d'abord chercher à gagner, avec tes efforts, tes moyens d'existence, comme Allah te l'a ordonné, et moi, je prierai pour toi (pour faciliter tes recherches)».

Bien qu'il soit louable de s'occuper de la recherche de moyens d'existence, il n'est pas bon d'être totalement absorbé par cette tâche.
Si une personne cherche à gagner les moyens de subsistance d'une façon illégale, son gain légal sera réduit au gain illégal, et le Jour du Jugement elle sera interrogée sur ce gain illégal.
Abstenez-vous de dissimuler le défaut d'une marchandise et d'en exagérer la bonne qualité lorsque vous essayez de la vendre, et de la déprécier lorsque vous voulez l'acheter.

Ne soyez pas difficile lors de l'achat ou de la vente d'une marchandise (ou de toute autre chose).
Récitez la supplication suivante lorsque vous marchez dans un bazar:
«Allâhumma inni as'aluka khayrahâ wa khayra ahlihâ».
[Ô Allah! Je te demande de m'accorder les bienfaits de ce bazar et de ses occupants.]

L'Imâm 'Alî (P) a dit: «Rappelez-vous Allah beaucoup sur le marché, notamment lorsque vous êtes occupés aux affaires de ce monde, afin d'expier vos péchés et d'accroître vos bonnes actions, et afin que votre nom ne soit pas inscrit parmi les négligents».
Ne trompez pas l'acheteur.


La thésaurisation a été interdite, et le Prophète a dit que celui qui fait des achats et des ventes (constamment) assure ses moyens de subsistance et que celui qui accapare une marchandise dans le but de la revendre plus cher est maudit.
La meilleure occupation est l'agriculture, car elle était celle du Prophète (P), de ses Successeurs (P) et des gens pieux.
Selon une tradition authentique, l'Imâm 'Alî (P) travaillait la terre avec une pelle et exploitait des fermes.

Selon un hadith: «Cultivez la terre et plantez des arbres. Par Allah, on ne saurait accomplir une tâche plus légale et plus convenable que celle-ci».
Récitez le verset coranique suivant lorsque vous voyez les semis:
«A-fa-ra'ytum mâ tahrûthûna. A-'antum tazra'ûnahu am nahnuz-zâri'ûn».


[Avez-vous vu ce que vous cultivez? Est-ce vous qui ensemencez, ou bien sommes-Nous les semeurs ?] (Sourate al-Waqi'ah, 56:63)

Et récitez ce qui suit lorsque vous plantez un arbre:
«Wa mathalahu kalimatin tayyibatin kachajaratin tayyibatin açluhâ thâbitun wa far'uhâ fi-s-samâ'i tu'ti ukulahâ kulla hînin bi-ithni rabbihâ».
[Un bon mot est comme un bon arbre dont la racine est fixée solidement et dont les branches (atteignent) au ciel, portant ses fruits à tout moment avec la permission de son Seigneur.]

L'Imâm Ja'far al-Çâdiq (P) a dit: «N'arrachez pas un arbre fruitier, car cela appellerait une torture».
On a demandé un jour au Saint Prophète ­ que la Paix soit sur lui et sur sa Progéniture ­ quel était le bon produit. Il répondit: «C'est le produit agricole qu'on a cultivé soi-même, et dont on a payé le dû requis».
L'Islam professe que l'agriculture est la source génératrice de la richesse. C'est pourquoi, l'Imâm 'Alî (P) dit: «Si une personne possède de l'eau et une terre et qu'elle reste malgré cela pauvre, Allah la privera de Ses Bénédictions».
dimanche, 21 août 2022 17:31

Hadith du jour

LA MORT EST PRÉFÉRABLE À L'ACCEPTATION DU DÉSHONNEUR

Ce qui est rapporté de l'épopée de l'Imam Hossayn (p) sur le champ de bataille, démontre parfaitement son immense dignité.

Ce dernier a déclamé ce jour-là:

" La mort est certes préférable qu'accepter le déshonneur et accepter le déshonneur est préférable à accéder au feu de l'Enfer!
Moi, Hossayn, je suis le fils de 'Alî et j'ai juré que je ne baisserai jamais la tête face à l'ennemi! 1
Je soutiens les descendants de mon père et leurs mémoires. Et dans la voie de la religion du Prophète, je suis prêt à sacrifier ma vie." 2
Références: 1- Lohouf, p.119.
2- Al-Manâqib, vol.3, p.258; Bahâr al-Anwâr, vol.45, p.49.