Question : *L’être humain mentionné dans le Coran est-il né malheureux, ce qui signifierait qu’il est destiné à vivre dans la souffrance sans avoir le choix, ou bien est-ce lui-même qui crée son propre malheur par ses décisions et ses actes ?
La réponse : Dans le Coran, la souffrance est liée aux conséquences des actes et aux choix de l’être humain, et non à sa nature originelle. Dieu a créé l’homme dans la meilleure des formes et lui a donné la liberté de choisir entre le bien et le mal. Comme le dit le verset : { Nous avons certes créé l’homme dans la meilleure des formes} (At-Tîn, 4). Cela montre que Dieu a créé l’homme dans un état de perfection et avec une disposition naturelle vers le bien, et non dans un état de malheur.
Lorsqu’Allah évoque la souffrance dans le Coran, Il la relie aux conséquences des actes de l’homme et non à une nature imposée dès la création.
Par exemple, Il dit : {Descendez-en tous (du Paradis), [vous serez] ennemis les uns des autres. Puis, quand viendra de Ma part un guide, quiconque le suivra ne s’égarera pas et ne sera point malheureux. Et quiconque se détourne de Mon rappel mènera certes une vie pleine de gêne, et Nous le ressusciterons aveugle au Jour de la Résurrection.} (Tâ-Hâ, 123-124).
Ainsi, dans le Coran, la souffrance n’est pas une caractéristique innée de l’homme dès sa création, mais plutôt le résultat de ses choix et de ses actions.
Dans la perspective coranique, l’être humain est un être complexe composé de raison et de désir. La raison est le centre de la force et du discernement, qui permet à l’homme de percevoir la vérité et de s’élever au-dessus de ses désirs et de son égoïsme. Grâce à la raison, l’homme peut maîtriser ses penchants et orienter sa vie vers le bien, devenant ainsi un instrument pour construire une vie heureuse fondée sur la justice, la miséricorde et toutes les valeurs de la vertu.
En revanche, le désir représente le centre de la faiblesse de l’homme, et c’est à travers lui que se manifestent les tendances égoïstes qui poussent l’homme vers la cupidité, l’envie et la commission de vices. Cela ne signifie pas que le désir en lui-même soit un mal absolu, mais plutôt que le mal réside dans la soumission au désir sans aucune régulation morale ou éthique. Cette dualité entre la raison et le désir façonne la nature humaine et détermine le cours de sa vie.
Le Coran souligne clairement cette opposition dans la nature humaine : il ordonne l’usage de la raison et encourage à la suivre, tout en mettant en garde contre les passions et leur domination. Ainsi, dans le Coran, la raison et l’âme représentent deux forces distinctes, l’une guidant vers la sagesse et l’élévation, l’autre pouvant entraîner l’homme vers l’égarement s’il ne la maîtrise pas.
Allah dit dans le Coran : {Quant à celui qui aura craint de comparaître devant son Seigneur et aura préservé son âme des passions, alors, certes, le Paradis sera son refuge.} (An-Nâzi‘ât, 40-41).
Il dit aussi : {S’ils ne te répondent pas, sache alors qu’ils ne suivent que leurs propres passions.} (Al-Qasas, 50).
Le Prophète (paix et salut sur lui et sa famille) a également dit : « La raison est un frein contre l’ignorance, et l’âme est semblable aux pires des bêtes ; si elle n’est pas maîtrisée, elle s’égare. » (Tuhaf al-‘Uqoul, p. 15).
L’être humain, par sa volonté et son libre arbitre, est responsable du choix entre suivre la voie de la raison et de la guidance ou celle des passions et de l’égarement. Allah dit : {Et par l’âme et Celui qui l’a harmonieusement façonnée, et Lui a alors inspiré son immoralité tout comme sa piété.} (Ash-Shams, 7-8).
Cet enseignement signifie qu’Allah a montré à l’homme le chemin du bien et du mal, lui laissant la liberté de choisir son propre parcours.
Ce qui confirme la responsabilité de l’être humain dans le choix de l’une des deux voies, ce sont les versets qui suivent immédiatement, où Allah dit : {A certes réussi celui qui la purifie, et a certes perdu celui qui la corrompt.} (Ash-Shams, 9-10).
Ainsi, l’être humain n’est pas prédestiné à la souffrance, mais il façonne lui-même son destin par ses décisions. S’il choisit la voie de la piété et purifie son âme des désirs excessifs, il atteint le bonheur et l’élévation. En revanche, s’il se laisse dominer par ses penchants et néglige son perfectionnement, il tombe dans la souffrance et la perdition.
Ainsi, la souffrance n’est pas un destin inévitable pour l’homme, mais une conséquence naturelle de l’ignorance de la raison et de la soumission aux passions. La liberté de choix que Dieu a accordée à l’homme façonne son mode de vie : c’est par elle qu’il décide d’être heureux ou malheureux. Allah dit : {Et quiconque se détourne de Mon rappel mènera certes une vie pleine de gêne, et Nous le ressusciterons aveugle au Jour de la Résurrection.} (Tâ-Hâ, 124).
Et Il dit aussi : {Quiconque, homme ou femme, accomplit de bonnes œuvres tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une vie heureuse.} (An-Nahl, 97).
En conclusion, la nature de l’être humain n’est pas fondamentalement fondée sur la souffrance, mais elle repose sur un mélange de deux forces opposées : la raison, qui est la source du bien et du bonheur, et le désir, qui peut être une source de mal et de malheur. Entre ces deux forces, la volonté humaine joue un rôle décisif dans l’orientation du parcours de l’homme et la détermination de son destin. Ainsi, la souffrance n’est ni une fatalité ni un destin imposé, mais une conséquence naturelle des choix et des actions de l’homme.
Louange à Allah, Seigneur des mondes.
La souffrance fait-elle partie de la nature innée de l’être humain ?

Published in
Questions & Réponses