Pour contourner les sanctions que les Etats-Unis veulent imposer à l’Iran à partir du 6 février l’Iran a déjà conclu des contrats pétroliers qui excluent le paiement en dollar. La République islamique d’Iran fait l’objet des sanctions économiques et politiques des Etats-Unis depuis 34 ans, mais en 2012, ces sanctions anti-iraniennes ont pris de nouvelles formes et des ampleurs jamais vues. Cette fois-ci, les Etats-Unis ont visé directement les exportations pétrolières de la République islamique d’Iran :
1- Dans les nouvelles sanctions qui seront mises en vigueur à partir du 6 février 2013, les Etats-Unis imposeraient des sanctions économiques et financières à toutes les banques qui s’impliqueraient dans les ventes du pétrole iranien, dans le cas où l’argent du pétrole soit transférés à l’intérieur de l’Iran. Autrement dit, les Etats-Unis veulent empêcher que l’Iran puis rapatrier l’argent de ses ventes pétrolières.
2- Le Trésor des Etats-Unis a été autorisé à bloquer les biens des personnes physiques et morales qui aideraient d’une manière ou d’une autre la République islamique d’Iran à se procurer des métaux précieux dont l’or.
3- Le Département d’Etat américain fera des exemption à une vingtaine de pays qui achètent du pétrole iranien, mais leur demandent de réduire progressivement le taux de leurs achats dans un délai de six mois à compter à partir de septembre 2012. Par ailleurs, les Etats-Unis demandent de ces pays de vendre des marchandises à l’Iran au lieu de payer par monnaie le pétrole iranien.
4- Le Département américain de la Justice a déjà commencé à ouvrir des procès contre les banques accusées d’avoir violé le régime des sanctions imposé à la république islamique d’Iran.
Mais quelles sont les mesures prises par Téhéran face aux sanctions ?
La commission du budget de l’Assemblée islamique d’Iran a annoncé il y a un mois que le gouvernement devrait réduire le taux de la dépendance budgétaire au pétrole à mesure d’un million de barils par jour, cette année.
En outre, le Parlement iranien a approuvé des mesures préventives contre les sanctions imposées au secteur du gaz et du pétrole, en décidant d’interrompre la vente d’énergie aux pays européens qui ont collaboré avec les Etats-Unis pour boycotter les hydrocarbures iraniens. Dans ce sens, l’exportation du brut et du gaz liquéfié aux 27 pays membres de l’Union européenne a été interdite. Le porte-parole du ministère iranien du Pétrole a annoncé que les pétroliers qui voulaient transférer le pétrole iranien vers les pays européens ont dû quitter les ports iraniens sans la moindre goutte de brut.
Selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie, publié fin 2012, les exportations pétrolières d’Iran a diminué d’un million de barils par jour. Pourtant la République islamique d’Iran a su garder ses anciens clients (Corée du Sud, l’Inde, Chine, Japon, Turquie) et s’est procuré de nouveaux acheteurs pour remplacer les pays européens. Les contrats conclus avec ces nouveaux clients sont fondés sur trois principes : durée du contrat entre 2 et 5 ans, absence de toute condition préalable, paiement rapide.
L’Iran n’est pas seul à essayer de contourner les sanctions unilatérales des Etats-Unis, car les clients du pétrole iraniens tentent eux aussi à trouver des moyens leur permettant de continuer leurs transactions pétrolières avec la République islamique d’Iran. La presse turque a révélé que depuis mars 2012, le gouvernement d’Ankara paie le pétrole iranien en or. En effet, depuis quelques mois quelques 60 tonnes d’or ont été transféré vers l’Iran. La Chine et l’Inde ont emboîté le pas aux Turcs ces derniers mois et plusieurs convois d’or ont été ainsi envoyé en Iran par les gouvernements chinois et indien. La Chine a annoncé même que si les Etats-Unis tentent de perturber les transactions pétrolières entre l’Iran et la Chine, Pékin pourrait décider de remplacer le dollar américain par le Yuan pour payer le pétrole iranien.