تقي زاده

تقي زاده

vendredi, 12 août 2022 13:46

POÈME

Houssein Ibn Ali petit fils du prophète paix salut sur lui et sa famille Purifiée.*

*Il n'est pas étonnant cet homme unique dans son genre?*

*- Il a crié seul dans le désert il y'a 14 siécles,*

*- Il est enterré seul dans son prestigieux mausolée , il attire des milions après millions d'amoureux scandaient d'une seule voix son prénom.*

*- Seul dans ce désert chaud de Kerbala , il en a fait une ville internationale qui accueille toutes les nationalités des 4 points cardinaux.*

*- Seul dans un désert reculé , un coin perdu de ce monde , son prénom est cité dans toutes les familles .*

*- Hussein, toi l'homme du sacrifice ,*

*tu n'as pas seulement transmis par le plus grand sacrifice de l'humanité,*

*le message de ton grand-père tu as rallumé son flambeau à jamais et , par ton nom et ton sang ne s'éteindra jamais ,*

*Tu as enseigné à l'humanité la justice et le courage de ton père Ali le Brave ,*

*Tu as illuminé l'islam par la lumière de ta Sainte Mère Fatima ,*

*Tu as rempli les livres par la sagesse de ton imam Al Hassan ,*

*Tu as laissé au monde l'amour et la fidélité entre toi et ton frère Al Abass .*

*Tu a dressé la voie de la patience et de l'Éloquence de Zaynab , patience premier point recommandé des cieux avant la prière.*

*Tu as enterré avec toi l'amour et la compassion de Mohamad qui nous a hérité,*

*Je suis de Houssein , Houssein est de moi*

*Ils n'ont rien compris !*

*Nous , nous avions compris que sans toi,*

*Houssein le Héros,*
*Houssein le Magnifique ,*
*Houssein la flamme des coeurs qui ne s'éteindra jamais,*

*Oui n'était toi , conté de l'est à l'ouest , du nord au sud,*

*L'islam et le Saint-Coran seraient enterrés il y'aurai 14 siécles à Damas.*

*Houssein tu es le Seul , oui le seul qui a illuminé la Kaaba, lieux de naissances de ton père ,*

*Mina lumière de Zahra ta mère ,*

*Médine la ville bien-aimée du Messager , la plus éclairée et la plus apaisante de ce monde.*

*Le constat est réel, vivant jusqu'au jour du compte :*

La commémoration du Martyre d'Imam Hussein Le jour d'Achoura 
Le Prophète Muhammad (pslf) est le premier à pleurer du martyre d'al-Hussayn 50 ans avant la tragédie de Karbala.

L'Imam Ali , cité par Ahmad ibn Hanbal a raconté:

"Un jour, en entrant chez le Messager de Dieu, j'ai vu que ses yeux débordaient de larmes. Aussi lui demandai-je: - Qu'est-ce qui te fait pleurer Ô Messager de Dieu? -L' Ange Gabriel, dit-il, vient de me quitter. I1 m'a informé qu'al-Hussayn serait tué près de l'Euphrate. Et me demandant, "veux-tu sentir la terre où il sera tué"?, il tendit sa main, ramassa une poignée de terre et me la donna. Je n'ai pu alors empêcher mes yeux de déborder de larmes".

cité par Ibn Kathir.

-Madjlissî rapporte dans son Bihâr al-anwâr […] que lorsque le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, informa sa fille Fatima que son fils Hossein serait tué et des épreuves qui s'abattront sur lui, elle pleura intensément et dit:

"Papa, quand donc aura-ce lieu?

— En un temps, répondit-il, où ni moi, ni toi, ni 'Ali ne serons là.

Ses pleurs s'intensifièrent alors et elle dit:

"Papa, qui donc le pleurera? Et qui donc se chargera de la cérémonie de deuil?

— O Fatima, répondit-il, en vérité les femmes de ma communauté pleureront les femmes de ma famille et les hommes pleureront les hommes de ma famille. Ils renouvelleront ce deuil chaque année, génération après génération. Et lors de la

Résurrection, tu intercéderas pour les femmes et moi pour les hommes: nous prendrons par la main chacun d'entre eux qui aura pleuré sur le malheur de Hossein et le ferons entrer au Paradis." (Bihâr, 44/292-293)

-Madjlissî rapporte d'après plusieurs sources dans son Bihâr al-anwâr […] que ['Ali Ibn Moussa] ar-Ridâ, que la Paix soit avec lui a dit:

"Quiconque pense à nos malheurs et pleure en raison de ce qu'on nous a fait sera avec nous à notre degré au jour de la Résurrection. Quiconque entend évoquer nos malheurs et pleure ou fait pleurer, son oeil ne pleurera pas le jour où les yeux pleureront. Quiconque participe à une réunion où l'on fait vivre notre cause, son coeur ne mourra pas le jour où mourront les coeurs." (Bihâr, 44/278)

-Il est aussi rapporté de l'Imam 'Ali Ibn Moussa ar-Ridâ, que la Paix soit avec lui, qu'il a dit:

"Moharram est un mois durant lequel les gens de la Djâhiliyya considéraient comme illicite de faire la guerre, et voilà qu'ils ont considéré licite d'y verser notre sang, qu'ils y ont porté atteinte à nos dignes épouses, qu'ils y ont capturé nos femmes et enfants et qu'ils ont mis le feu à notre campement et pillé ce qui s'y trouvait de nos trésors: ils ne firent en rien preuve du respect dû au Messager de Dieu en ce qui nous concerne.

                                          ******************
Chaque année les musulmans shiites commémorent le martyre de Imam Hussein (que le salut soit sur lui). Ce martyre représente un évènement fondamental dans l’histoire de l’humanité.

La commémoration de la tragédie de Karbala (ville où l’Imam a été martyrisé) dure en général treize nuits. Les musulmans mettent l’accent sur l’évènement historique et ils en retiennent les leçons en comparant le passé avec le présent.

La présentation de la tragédie de Karbala se fait sous plusieurs formes :

Par les discours prononcés devant une assemblée, les majlisses Hussaynis ou cérémonies de récit de la tragédie, les poèmes décrivant les scènes qui déchirent le cœur de tout homme ayant éspris de liberté,...

Ce qui est important dans ces présentations, c’est de faire ressentir l’amour que portait l’Imam Husayn (que le salut de Dieu soit sur lui) pour l’humanité et qui s’est manifesté par son soulèvement contre l’injustice et les forces du mal. De nombreux hadiths évoquent les bienfaits qu’apporte la commémoration du martyre de l’Imam (que le salut de Dieu soit sur lui) : le Pardon de Dieu, Sa Miséricorde et Ses Bénédictions.

L’Imam Hussein disait de lui même :

"Je suis le tué qu’on pleure de larmes intarissables. Aucun croyant ne m’évoque sans qu’il ne se mette à pleurer. "

Ce n’est pas sans raison que nos Imam (que le salut de Dieu soit sur eux) ont dit ; que celui qui pleure ou qui fait pleurer quelqu’un obtient le Paradis et que celui qui s’efforce de pleurer obtient également le Paradis. La question n’est pas de pleurer ni de faire semblant, mais nos Imams désirent grâce à leur clairvoyance et leur profonde vision divine que les rangs du peuple s’unifient et se mobilisent par différentes voies pour se protéger des malfaisances.Par ailleur l`amour pour Imam Hussein (p) nous conduit a le prendre comme exemple et a le suivre.

Il s’agit d’éduquer notre cœur et de le vivifier à travers notre amour pour l’Imam Hussein (as), pour ce pourquoi il s’est battu et par quoi il s’est battu. Il s’agit de s’attendrir devant l’intolérable évocation du massacre de l’Imam Hussein, de ses enfants, ses frères ainsi que ses cousins et ses compagnons.

Comment ne pas pleurer quand le ciel et la terre pleurèrent l’Imam Hussein (que le salut de Dieu soit sur lui), au moment de la tragédie de Karbala.

Depuis son martyre, des millions et des millions de Musulmans se sont rendus à sa tombe pour se rappeler que la sauvegarde du Message et de la Sunna (la Tradition du Prophète) exige parfois le sacrifice de soi, même si l’on a toutes les possibilités de l’éviter.

Aujourd’hui, cette tombe, transformée au fil des siècles en un site imposant de merveilles, dressant ses dômes et ses minarets dorés au centre de Karbalã (ville située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Bagdad) témoigne par sa splendeur de l’attachement profond et inébranlable des générations successives de Musulmans à cette personnalité islamique hors du commun, par le sens qu’il a su donner à son combat pour préserver l’Islam d’une déviation imminente.

Au fil des siècles des écoles littéraires spécifiques se sont créées pour dépeindre les tableaux épiques du martyre d’Al-Hussayn, et des milliers de littérateurs et des poètes ont consacré leurs plumes et leurs talents à l’évocation et à la description de sa tragédie, de son héroïsme et des moindres détails de sa noble vie.

Aujourd’hui, on ne compte plus le nombre de révoltes, de soulèvements et de révolutions qui ont éclaté en ayant pour moteur et agent galvanisateur, la mémoire de la Révolution d’Al-Hussayn, l’exemple de son sacrifice, de sa foi, et de ses principes.

Pleurer Imam Hussein (as) est une noble Sunnah mais réservée qu'à une élite croyante?

Labayka Ya Hussein
vendredi, 12 août 2022 13:38

Une prière sincère et pure

Un jour un homme offrit au Messager de Dieu ص deux grosses chamelles bien grasses et le Messager de Dieu ص dit à ses compagnons :

« Y a-t-il quelqu’un parmi vous qui prie 2 rakats avec leurs ablutions, leurs stations debout, leurs inclinations, leurs prosternations, et leurs humilités, sans rien penser aux choses de ce monde, sans que son cœur ne pense à ce monde ? A cette personne-là j'offrirai une de ces deux chamelles. »

Il répéta ce qu’il avait dit une fois, deux fois, trois fois et aucun de ses compagnons ne lui répondit.

Se leva alors vers lui Ali ibn Abi Talib ع qui dit :

« Moi, Ô Messager de Dieu. Je prie 2 rakats. Je dis le premier takbir et je fais les salutations finales de la prière et mon âme ne parle de rien des choses de ce monde. »

Le Messager de Dieu ص lui dit :

« Prie Ô Ali, et que Dieu prie sur toi. »

Ali ع fit le takbir du début de la prière et accomplit sa prière. Quand il finit les 2 rakats, l’ange Gabriel descendit sur le Prophète ص et dit :

« Ô Muhammad ! Dieu te fait parvenir Son salut de paix et te dit de donner à Ali une des deux chamelles. »

Le Messager de Dieu ص dit alors :

« Je lui ai donné comme condition pour lui donner l’une des deux chamelles de prier 2 rakats pendant lesquelles son âme ne parlerait de rien des choses de ce monde. Or, quand Ali était assis en train de faire le témoignage de la fin de la prière, il s’est mis à penser : Laquelle des deux je prends ? »

L’ange Gabriel lui dit :

« Ô Muhammad ! Dieu t’envoie Son salut de paix et te dit qu’il réfléchissait sur laquelle des deux il allait prendre, voulant choisir la plus grasse pour l’égorger et donner sa viande en aumône pour la face de Dieu. Ainsi, sa pensée était pour Dieu, non pas pour lui-même ni pour ce monde. »

Le Messager de Dieu ص se mit à pleurer et lui donna les deux chamelles. Ali ع les égorgea et donna leur viande en aumône.

C'est alors que Dieu révéla ce verset :

إِنَّ فِي ذَلِكَ لَذِكْرَى لِمَن كَانَ لَهُ قَلْبٌ أَوْ أَلْقَى السَّمْعَ وَهُوَ شَهِيدٌ

« C’est là un rappel pour tout homme qui a un cœur [déjà purifié] et prête l’oreille, et est témoin. »

Coran •50-37•

Désignant Ali ع, son âme avait parlé durant sa prière pour Dieu et n’avait pas pensé à aucune chose de ce monde, durant ces 2 rakats.

•Bihar al-Anwar, al-Majlissi, v 36 p 161•
 
vendredi, 12 août 2022 13:36

ACHOURA N'EST PAS UNE FÊTE !!

ACHOURA N'EST PAS UNE FÊTE !

Chers amis, Achoura n’est pas une fête !
La raison est le premier Prophète envoyé par Dieu à l’être humain et l’ignorance sa pire ennemie. Ne laissons pas cette ignorance nous vaincre, cette ignorance née dans le suivisme inconscient d’une pratique malsaine entretenue par les plus subversifs, les plus démagogues et les plus terroristes des clans que nous ayons jamais connus parmi les gens. Le cas échéant, le temporel prédominerait sur le spirituel.

Chers amis, Achoura ou Tamkharit n’est pas une fête pour les musulmans toutes convictions confondues. C’est un deuil, un jour de tristesse et de malheur pas pour les musulmans exclusivement mais pour toute l’humanité voire toutes les créatures de tout l’univers. Je vais paraitre sûrement bizarre aux yeux de certains, pensant que je suis en train de faire une hérésie. Parce qu’on vous a fait croire à un bon nombre de contre-vérités relatives à ce jour d’Achoura, traduction littérale de l’arabe du 10e jour du mois de Muharram.
Si je vous demanderais que s’était-il passé en ce jour dans l’histoire, la plupart d’entre vous me répondraient que c’est le 1er jour ou le 1er mois du nouvel an musulman. D’autres me rajouteraient mais pas que ! C’est ce jour où Noe a échappé au déluge, où Moise s’est sauvé de Pharaon et de son armée, où Yunus est libéré du ventre du poisson etc. Oui, je vous dirais, ces évènements se sont produits dans l’histoire. Mais NON, ils ne se sont pas produits à ce jour, 10 Muharram, Achoura. Un seul et unique évènement s’est passé le jour d’Achoura : Karbala, théâtre de la plus grande révolution de l’Histoire du monde, de la tragédie la plus insupportable de tout l’univers : le massacre du petit-fils bien aimé de notre Saint Prophète Mouhammad (PSLF), Houssein. Celui dont le Prophète sawas : “Houssein est de moi et je suis de Houssein”, fût tué de la manière la plus atroce, la plus horrible qu’on ait jamais vue, lui, sa famille et ses compagnons. Voilà ce qui s’était passé ! Voilà ce que vous êtes en train de fêter !

Chers amis, supposons que tous ces évènements se soient produits en ce jour d’Achoura. Là, doit automatiquement nous interpeller une question très pertinente : lequel parmi ces évènements nous concerne directement en tant que musulman ? La tragédie de Karbala, bien sûr si nous aimons le Prophète Mouhammad (PSLF). Nous devons, ne serait-ce que pour lui être reconnaissants, partager cette peine avec lui, pleurer comme il l’avait fait lorsqu’il avait pris Houssein dans ses mains juste après sa naissance. Pourtant l’Islam a bien des réalisations qui méritent d’être célébrées et dont le Prophète Mouhammad est témoin et acteur principal. Pourquoi snobons-nous la victoire de la bataille de Badr, la conquête de la Mecque par le Prophète ? Devons-nous pas les fêter si charité bien ordonnée commence par soi-même ?

Malheureusement, ceux qui ont commis ce grandissime crime ont eu la ruse de placer d’autres évènements le jour d’Achoura pour bien dissimuler leur scandale à la postérité. Mieux ou pis, ils sont allés jusqu’à decreter 10 Muharram comme jour de l’an. Laissons de côté la contradiction du fait de fêter le nouvel an au 10e jour et convoquons l’histoire. Nous savons tous, ou du moins, ceux qui ont une modeste connaissance de l’histoire savent que l’Islam a débuté son calendrier à l’hégire, jour qui marque l’émigration du Prophète à Medine. Ce voyage a eu lieu le 1er du mois de Rabi Al Awwal, mois du Gamou (célébration de l’anniversaire de la naissance du Prophète).
Un autre événement non sus-cité a aussi été placé à cette date : le Yom Kippour (fête juive du Pardon durant laquelle il est recommandé aux hébreux de jeûner). Là encore, le calendrier juif nous montre qu’elle n’avait pas coincidé au jour d’Achoura. Voilà une preuve qui atteste que le jeûne d’Achoura n’existe pas, comme tant d’autres pratiques rituellement respectées ici et ailleurs car ils émaneraient du Prophète sawas.
Non, chers amis, aucune Sunna de notre Prophète Mouhammad n’existe et n’a jamais existé le jour d’Achoura si ce n’est pleurer Imam Houssein (as). Et cela, El Hadj Malick Sy (qu’Allah l’agrèe) le savait très bien. Dans un de ses poêmes, il précise : “De tous mes prières, jeûnes, pélerinages et autres adorations, je n’ai aucun espoir en Allah d’accéder au Paradis. Mais pour les larmes que j’ai versées pour Houssein, j’ai grand espoir d’accéder au Paradis.” Cheikh Ahmadou Bamba (qu’Allah l’agrèe) lui, rend un brillant hommage à Imam Houssein et ses compagnons à travers son illustre Khassida intitulé Huqq-al Bukâ. Il dit : “Faut-il pleurer les nobles morts qui ont été pleurés même par la terre et les cieux ? Je les pleure, espérant de ce fait la Grâce de Celui en Qui ils se sont anéantis avec plaisir. O douleur! cette peine qui frappe mon âme par la perte d’éminents saints qui ont quitté ce monde vers un Seigneur qui les a appelés aux délices. Les nuits aussi bien que les mois, les pleurent de même que le soir et le matin avec douleur...”
De là, nous pouvons comprendre et accepter que pleurer Imam Houssein n’est pas seulement une expression émotionnelle liée à un amour éperdu. C’est une auto-éducation spirituelle, une sorte d’épuration du coeur des affaires mondaines. Mais surtout comprendre qu’Achoura est très loin d’être une fête.

Qu’Allâh rende grandiose notre rétribution pour notre malheur du massacre de Houssein et qu’IL nous place ainsi que vous au nombre de ceux qui demandent sa vengeance avec son Walî, l’Imam Mahdi (aj) de la famille de Mouhammad (PSLF) ! Amin !

Mouhamadoul Amine SOUGOU de la Jeunesse de Mozdahir

HISTOIRE DES PREMIERS TEMPS DE L'ISLAM

L'Imam Al-Hussayn et le Jour de 'Achourâ' ( Tamkharit)

(1ere partie)
Qui dit 'Âchourâ', dit tragédie qui n'a cessé d'émouvoir et de plonger dans la douleur des millions de Musulmans depuis plus de treize siècles, et événement politique crucial qui a influé fortement sur le cheminement de l'expérience islamique.

Tragédie, 'Âchourâ' est en effet le jour anniversaire de l'assassinat tragique du petit-fils chéri du Prophète, l'Imam al-Hussayn, et de quelques dizaines de ses compagnons et proches parents, massacrés en même temps que lui, sous les yeux de leurs femmes et de leurs enfants, sur une terre étrangère, après avoir subi un calvaire douloureux et effectué une marche pénible d'environ deux mille kilomètres, qui les a conduits de Médine (en Arabie) à Karbalâ' (en Irak).

Evénement historique crucial, cette tragédie est l'aboutissement du soulèvement de l'Imam al-Hussayn, qui avait pour but de donner un coup d'arrêt à la légalisation et à la généralisation de la déviation du Message de l'Islam par les Omayyades, et notamment par Yazid qui avait placé son pouvoir personnel et ses vices au-dessus de tous les tabous islamique, et dont les soldats n'ont pas hésité, sur ses ordres, à sévir contre la ville du Prophète, Médine, en s'y livrant à un génocide barbare et à des viols collectifs(1), avant de marcher sur la Mecque, pour y détruire et incendier la Maison de Dieu, la Sainte Ka'ba. La place particulière qu'al-Hussayn occupait dans le coeur du Prophète et des Musulmans, le sacrifice inégalable qu'il a consenti pour défendre la cause sublime à laquelle il s'est identifié, les pratiques odieuses et la répression sanguinaire des autorités illégitimes qu'il a combattues, tous ces facteurs ont fait du soulèvement du petit-fils du Messager de Dieu, le symbole de la résistance à tous les pouvoirs tyranniques et déviationnistes, et l'inspirateur de maintes révoltes et révolutions que les masses musulmanes ont déclenchées depuis lors contre des gouvernants despotiques qui avaient tendance à faire passer le souci de la conservation du pouvoir ou "la raison d'Etat" avant la morale islamique et les préceptes de la Chari'a.

Il est naturel dès lors que tous les régimes héréditaires - des Omayyades aux Ottomans en passant par les Abbassides - qui se sont imposés à la Umma depuis l'assassinat ignoble d'al-Hussayn aient tout fait pour que le récit de ce crime odieux (qu'aucun Musulman - y compris ses instigateurs - ne pouvait ne pas désapprouver) et de ce "Soulèvement noble et rayonnant", (qui ne saurait ne pas exalter l'élan révolutionnaire de tout musulman attaché aux valeurs sublimes de l'Islam authentique et originel, et de tout Musulman hostile à la déviation, à l'injustice et à la tyrannie) ne fût pas porté à la connaissance des masses, et qu'il n'occupât pas la place primordiale qui lui revient légitimement dans l'histoire du Message. C'est ce qui expliquerait sans doute pourquoi la tragédie d'al-Hussayn, les causes et les effets de son Soulèvement, qui n'ont jamais cessé d'émouvoir des dizaines de millions de Musulmans dans les quatre coins du monde, sont relativement ignorés ou partiellement et improprement connus par d'autres musulmans dans beaucoup de régions de la planète, et ce, bien que des dizaines de grands historiens, biographes et écrivains, anciens et contemporains - allant de l'imam Ahmad Ibn Hanbal à Abbas Mahmoud al-Aqqâd, d'Ibn Taymiyyeh à Mohammad Mahdi Chams el-Dine, d'Ibn Kathir à Aboul A'lâ al-Mawdoudî - se soient penchés sur le double aspect de ce sujet, les uns pour mettre en évidence l'atrocité de la tragédie, les autres pour souligner les différentes péripéties de l'événement historique.

Consciente de l'importance du sujet de 'Âchourâ' dans l'histoire de l'Islam et dans le cheminement de l'expérience islamique, et par conséquent de son importance, pour tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à cette histoire, et constatant l'absence d'ouvrages en français le concernant, nous nous sommes proposé de préparer le présent livre à l'intention des lecteurs francophones.

Mais il convient de noter tout de suite que ce modeste livre ne prétend ni restituer l'ensemble des éléments dramatiques de la tragédie pour susciter chez le lecteur l'émotion profonde que celle-ci suscite généralement chez tous ceux qui la connaissent dans ses moindres détails, ni rapporter toutes les péripéties du Soulèvement pour expliquer et justifier son importance dans l'histoire de l'Islam et dans l'esprit et le coeur des Musulmans. Ses auteurs ont seulement voulu décrire les lignes générales de la tragédie et brosser les grands traits de l'événement historique. Soucieux avant tout d'apporter au lecteur le plus possible d'éléments sur le double aspect du sujet, ils ont fait abstraction aussi bien de "l'art" de présenter une tragédie que des détails "techniques" chers à l'historien. Désireux de donner au lecteur une idée générale du "contenu", ils ne se sont pas attardés sur les détails formels des événements rapportés. Tout en prenant un soin particulier à vérifier l'authenticité et l'exactitude des faits historiques qu'ils mentionnent, et dont font part les principaux historiens et transmetteurs de Hadith, qui font autorité chez les différentes écoles et tendances juridico-religieuses musulmanes, ils se sont contentés de renvoyer le lecteur, le plus souvent à deux ou trois d'entre eux - tels Ibn Tâwûs, al-Cheikh al-Mufîd... etc. Ce choix d'un nombre limité de références n'est pas dicté par une préférence ou un parti pris pour celles-ci, mais parce que ces références répétées se chargent elles-mêmes d'énumérer les différentes sources historiques des faits, des Hadiths et des événements soulignés, et de démontrer leur authenticité ou leur bien fondé, ce qui permet aux auteurs de ce livre d'éviter des détails superflus et sans grand intérêt pour un lecteur désirant se faire avant tout une idée d'un sujet dont il n'aurait pas une grande connaissance.

Quant à la traduction, elle a été soumise à ces mêmes préoccupations, c'est-à-dire celles de la primauté du "contenu" sur la "forme", de la clarté des textes sur leurs détails formels, chaque fois que cela était nécessaire. Aussi n'avons-nous pas hésité à supprimer des textes arabes des passages difficilement traduisibles en français ou incompréhensibles pour le lecteur français, lorsque nous estimions que de telles suppressions ne nuisaient pas au contenu et qu'elles facilitaient la lecture et la compréhension du récit.

Qui est l'Imam al-Hussayn?
«Je ne me rendrai jamais à vous comme un soumis, ni ne me résignerai jamais comme un esclave».

L'écho de ce cri de refus et de défi qu'a lancé l'Imam al-Hussayn, à la face de la puissance déviationniste omayyade avant de tomber en martyr, retentit encore dans la vallée de Tûfûf(2), comme il a toujours retenti dans les oreilles de toutes les générations qui se sont succédé depuis son assassinat. Il n'a cessé d'agiter toutes les phases de l'histoire, comme un tourbillon qui moissonne les tyrans, ou un volcan qui fait trembler les trônes des injustes, en réveillant toutes les consciences libres et en galvanisant l'esprit révolutionnaire et de jihad missionnaire chaque fois que la déviation et les forces du mal poussent à l'excès leur arrogance.

Depuis son martyre, des millions et des millions de Musulmans se sont rendus à sa tombe pour se rappeler que la sauvegarde du Message et de la Sunna (la Tradition du Prophète) exige parfois le sacrifice de soi, même si l'on a toutes les possibilités de l'éviter.

Aujourd'hui, cette tombe, transformée au fil des siècles en un site imposant de merveilles, dressant ses dômes et ses minarets dorés au centre de Karbalâ' (ville située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Bagdad) témoigne par sa splendeur de l'attachement profond et inébranlable des générations successives de Musulmans à cette personnalité islamique hors du commun, par le sens qu'il a su donner à son combat pour préserver l'Islam d'une déviation imminente.

Au fil des siècles des écoles littéraires spécifiques se sont créées pour dépeindre les tableaux épiques du martyre d'al-Hussayn, et des milliers de littérateurs et des poètes ont consacré leurs plumes et leurs talents à l'évocation et à la description de sa tragédie, de son héroïsme et des moindres détails de sa noble vie.

Aujourd'hui, on ne compte plus le nombre de révoltes, de soulèvements et de révolutions qui ont éclaté en ayant pour moteur et agent galvanisateur, la mémoire de la Révolution d'al-Hussayn, l'exemple de son sacrifice, de sa foi, et de ses principes.

Quel est donc ce personnage qui a tant marqué l'histoire et les coeurs des musulmans, en général, et des adeptes des "Ahl-ul-Bayt"(3) en particulier? Pourquoi, des Musulmans légitimistes qui se disent avant tout attachés au Coran et à la Sunna du Prophète prennent-ils pour symbole de cet attachement, la personnalité et l'action de cette figure de proue de la légitimité en Islam, al-Hussayn, petit-fils du Prophète?

1- Son appartenance familiale

Al-Hussayn est le fils de l'Imam 'Ali Ibn Abi Tâlib, cousin et gendre du Prophète, et de la Dame Fatima al-Zahrâ, fille chérie du Prophète Muhammad et de la Dame Khadîjah al-Kubrâ. Il est le troisième Imam des Musulmans légitimistes (les Chiites imamites), après son père, l'Imam 'Ali Ibn Abi Tâlib (le lère Imam, et 4ème successeur officiel du Prophète), et son frère l'Imam al-Hassan (2ème Imam).

Al-Hussayn est né à Médine, le 25 Cha'bân de l'an 4 de l'Hégire(4). La famille du Prophète l'a accueilli à sa naissance avec amour et tendresse, et c'est le Messager de Dieu, lui-même, qui lui donna le nom d'al-Hussayn(5).

Al-Hussayn fut élevé et grandi dans le giron du Prophète, de l'Imam 'Ali et de Fâtimah al-Zahrâ.

Il fut donc nourri de la morale prophétique et élevé selon les principes du Message islamique, les principes du Bon Droit, de la justice et de la dignité.

2- Sa position auprès du Prophète et sa place dans la Sunna

Fait significatif - lorsqu'on sait que la Sunna ou la Tradition consiste en les paroles, les gestes et le comportement du Prophète - le Messager de Dieu le couvrait publiquement de son amour et de sa tendresse, et le portait ainsi que son frère aîné, al-Hassan, contre sa poitrine en exprimant à haute voix, devant ses Compagnons, cet amour paternel généreux:

«Ô mon Dieu! Je les aime et j'aime ceux qui les aiment».(6)

La métaphore suivante en dit long sur l'amour que le Prophète éprouvait et exprimait pour ses deux petits-fils:

«Mes deux fils(7) que voici sont mes deux basilics de ce bas-monde ». (8)

Et les propos suivants ne laissent plus de doute sur la portée et la profondeur de cet amour:

«Al-Hussayn fait partie de moi, et je fais partie d'al-Hussayn. Dieu aimera celui qui aura aimé al-Hussayn».(9)

«Celui qui aime al-Hassan et al-Hussayn m'aura aimé, et celui qui les déteste, m'aura détesté».(10)

Propos réitérés et confirmés à maintes autres occasions. Par exemple, lorsqu'un jour, le Prophète qui accomplissait sa prière, que al-Hassan et al-Hussayn se bousculaient sur son dos, en ces moments de recueillement, et que des gens vinrent les éloigner, dit:

«Laissez-les... Par mon père et ma mère, celui qui m'aime, doit les aimer aussi».(11)

Ou encore cette autre métaphore révélatrice et on ne peut plus claire, utilisée par le Prophète pour mettre en évidence la position prédestinée d'al-Hussayn auprès de Dieu:

«Celui qui se réjouirait de voir un homme destiné au Paradis,(12) qu'il regarde al-Hussayn».(13)

Ainsi, le Prophète a donc pris soin de faire connaître aux Musulmans le sort de martyr qui attendait al-Hussayn, dés son enfance et de désigner sa position privilégiée dans la Umma, pour que celle-ci ne pardonne jamais à quiconque aurait le malheur de devenir parmi les assassins de son bien-aimé.

Les assassins d'al-Hussayn ne pourraient jamais prétexter l'oubli ou l'ignorance de ces paroles du Prophète pour qu'on puisse leur pardonner un jour, car le Prophète s'était attaché à les mettre suffisamment en évidence pour que de grandes figures de l'Islam, tels que Abou Bakr al-Çiddiq et Ibn 'Omar, trouvent toujours l'occasion de les répéter à l'intention des Musulmans. En effet c'est Abou Bakr qui a dit un jour:

«J'ai entendu le Messager de Dieu dire: "Al-Hassan et al-Hussayn sont les deux Maîtres de la jeunesse du Paradis"».(14)

Quant à Ibn 'Omar, c'est bien après l'assassina d'al-Hussayn qu'il rappela à des Irakiens venus lui poser un question canonique sur les moustiques, ce que le Prophète avait dit à propos de la position privilégiée qu'occupaient auprès de lui ses deux petits-fils: «Les Irakiens, dit-il, amer, m'interrogent sur les moustiques, alors qu'ils ont tué le fils de la fille du Messager de Dieu, lequel Messager avait dit "ce sont (al-Hassan et al-Hussayn) mes deux basilics(15) dans ce bas monde"».(16)

Conscients de cette place de choix qu'al-Hussayn occupai dans le coeur et la pensée du Prophète et dans sa famille, les Musulmans ne pourront pas ne pas sentir qu'à travers son assassinat, c'était le sang du Prophète qui fut répandu si injustement et si tragiquement dans la terre de Karbalâ', comme nous le verrons plus loin. Ils ne cesseront jamais de penser à ce crime impardonnable perpétré contre la famille du Prophète ne pourra se réparer que par le rétablissement des principes l'Islam pour lesquels l'Imam al-Hussayn s'était soulevé, et p une révolte permanente contre ceux qui persistaient à dévier ces principes. De là les révolutions successives, dont ce d'al-Tawwâbine(17), contre le régime ommayyade, auteur ce crime. Le sang d'al-Hussayn sera ainsi le volcan qui ébranlera les piliers de l'Etat Omayyade et détruira son entité.

Malgré toutes les tentatives perfides des Omayyades de justifier l'assassinat d'al-Hussayn et de déformer la noble cause pour laquelle il se battait, l'attachement des Musulmans au petit-fils du Prophète alla grandissant après son martyre. Car, comment auraient-ils pu se détacher de lui, s'ils voulaient rester attachés au Message de leur religion, alors qu'ils savaient que ce martyr faisait partie des Ahl-ul-Bayt (la famille du Prophète) que le Coran leur ordonne d'aimer:

«Dis: " Je ne vous demande aucun salaire pour cela, si ce n'est votre affection envers les proches".(18) A celui qui accomplit une telle action, nous répondrons par quelque chose de plus beau encore». (Coran, XLII, 23);

et dont il souligne la purification:

«Ô vous, les gens de la Maison! Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement». (Coran, XXXIII, 33);

et qu'il associe au Prophète sawas:

«Si quelqu'un te contredit après ce que tu as vécu en fait de science, dit: "Venez! Appelons nos fils(19) et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous ferons alors une exécration réciproque en appelant une malédiction de Dieu sur les menteurs"». (Coran, III, 61)

Après l'assassinat du troisième calife, 'Othman Ibn 'Affân, les Musulmans prêtèrent serment d'allégeance à l'Imam 'Ali et le désignèrent pour diriger les affaires de l'Etat. Toutefois, Mu'âwîyah Ibn Abi Sufiyân, gouverneur de Syrie refusa la désignation de l'Imam 'Ali et fit scission en se proclamant Calife de la Province de Syrie.

Lorsqu'on se penche sur cette période difficile de l'histoire de l'Islam, on remarque que l'Imam 'Ali avait à faire face à trois blocs politiques:

1- Le parti Omayyade, dirigé par Mu'âwîyah Ibn Abi Sufiyân.

2- Le bloc des Khârijites (scissionnistes) qui firent sécession dans l'armée de l'Imam 'Ali après s'être révoltés contre lui.

3- Le bloc de Â'ichah et de Talhah et al-Zubair Ibn al-'Awâm.

Après une période de guerres et de conflits entre l'Imam 'Ali et ces partis, ce dernier a pu venir à bout du mouvement de Â'ichah et de Talhah et al-Zubair lors de la célèbre bataille d'Al-Jamal qui s'est déroulée à Basrah. Il a pu vaincre également l'armée du Mu'awiyah dans la bataille de Çiffine qui a débouché sur un arbitrage et des négociations que l'Imam 'Ali a fini par refuser, ayant constaté que Mu'âwîyah avait bel et bien recouru à une ruse de guerre et à une machination politique visant à diviser son armée. En effet, une partie de cette armée avait refusé l'arbitrage et s'était mutinée. La mutinerie a conduit l'Imam 'Ali à livrer bataille aux sécessionnistes (la Bataille d'al-Nahrawân) qui furent vaincus et dispersés.

Dans ce climat de confrontation, de guerres sanglantes et de conflits, un groupe de Khârijites ont élaboré un plan pour l'assassinat de Mu'âwîyah, de 'Amr Ibn al-'Âç et de 'Ali Ibn Abi Tâlib. Ils ont mis leur plan à exécution, pour ce qui concerne le dernier nommé. Ainsi, un jour, alors que l'Imam 'Ali faisait sa prière de l'Aube à la Mosquée de Kûfa, 'Abdul Rahmân Ibn Muljim le frappa d'un coup d'épée empoisonnée sur la tête. C'était le 19 Ramadân de l'an 40 Hégirien. Il mourra en martyr, après deux jours d'agonie, des suites de sa blessure, le 21 Ramadân. Avec cet assassinat la Umma perdit le plus cher de ses hommes, le modèle exemplaire de ses avant-gardes, le porte-drapeau des Musulmans.

Après le martyre de cet homme politique et d'Etat, de cet homme de doctrine et de principes, l'équilibre social et politique du mouvement de la Umma et de sa pensée fut rompu, le Message commença à être vidé de son contenu, et la Tradition du Prophète et de ses successeurs, bafouée. Le "Califat Bien Dirigé"(20) qui présidait jusqu'alors à la destinée de la Umma et qui s'efforçait de maintenir et de poursuivre la Tradition du Prophète, s'éclipse et s'effondra sous les martellement des coups que lui assénaient des hommes avides de pouvoir personnel, pour céder la place au parti omayyade qui ne s'embarrassait de rien pour s'imposer aux Musulmans.

Ainsi dès l'assassinat de l'Imam 'Ali, le gouverneur de Syrie, Mu'âwîyah, estima que le moment était venu pour étendre le champ de son Califat sécessionniste à tout le territoire de la Umma, en se proclamant cette fois-ci Calife de tous les Musulmans, et ce, bien qu'il sache, comme tous les Musulmans, que le Califat revenait à la personnalité prestigieuse que fut l'Imam al-Hassan, en raison de sa sainteté, de sa position politique et sociale élevée, de la grande estime en laquelle l'avait tenu le Prophète, du testament de son père l'Imam 'Ali, le désignant pour sa succession, et du serment d'allégeance que lui prêtèrent les Musulmans. Aussi, écrivit-il au Calife Bien-Dirigé légitime, l'Imam al-Hassan, pour le sommer d'abdiquer s'il ne voulait pas guerroyer.

Al-Hassan n'était pas homme à céder au chantage. Sachant qu'il avait la légalité et la légitimité pour lui, il ne pouvait guère donner l'impression d'abdiquer de son plein gré. Les Musulmans lui ayant prêté serment d'allégeance, son devoir était d'assumer le Califat et ses responsabilités. Aussi mobilisa-t-il ses armées et engagea-t-il un combat acharné contre les dissidents que commandait Mu'âwîyah.

Ce dernier, sachant qu'il ne pouvait pas compter seulement sur la force armée pour vaincre le Calife légitime, le petit-fils du Prophète, fidèle à lui-même et fort de l'expérience perfide qu'il avait acquise lorsqu'il se mutina contre la légitimité du quatrième successeur officiel du Prophète, l'Imam 'Ai, étala la carte maîtresse de sa stratégie: la ruse et la corruption. Il se mit à la recherche d'hommes et de commandants attachés aux artifices matériels de ce bas-monde, dans l'armée légitime de l'Imam al-Hassan. Il leur offrit pots-de-vin et commissions, et leur fit des promesses de promotion. Le virus de la corruption produisit ses effets vénéneux.

Constatant que la trahison, les défections, la désinformation et la falsification des données de la situation, pourraient entraîner les Musulmans dans une guerre fratricide interminable, et soucieux de préserver l'unité de la Umma face aux menaces grandissantes de l'ennemi extérieur (les Romains), l'Imam al-Hassan décida d'arrêter l'effusion de sang, en attendant des jours meilleurs et des circonstances plus favorables et plus sereines pour rétablir la vérité, la légitimité et la légalité islamiques.

Il accepta ainsi de conclure un traité de paix avec Mu'âwîyah, prévoyant le retour à la légalité après la mort de celui-ci, au respect des prescriptions du Coran et de la Tradition du Prophète et de ses successeurs, les quatre Califes Bien Dirigés.(21) Le traité comportait grosso modo les clauses et les articles suivants:

1- Al-Hassan fils de 'Ali, fils de Abou Tâlib, a accepté de se réconcilier avec Mu'âwîyah, fils de Abou Sufiyân, et de lui céder la Wilaya (la tutelle, la direction, le Califat) des Musulmans à condition que ce dernier les gouverne selon le Livre de Dieu, la Sunna du Prophète et la conduite des Califes "Bien-Dirigés et guidés dans le Droit Chemin", et qu'il ne désigne personne à sa succession.(22)

2- Le Califat après Mu'âwîyah(23), reviendra à al-Hassan ou à son frère al-Hussayn s'il venait à lui arriver quelque chose.(24)

3- Personne parmi les habitants de Médine, de Hejâz et d'Irak, n'a le droit de faire aucune réclamation concernant des faits accomplis(25) à l'époque du père d'al-Hassan (l'Imam 'Ali).(26)

4- Les employés de Mu'âwîyah doivent s'abstenir d'injurier de leurs tribunes, l'Imam 'Ali.

5- Tout le monde doit se sentir en sécurité où qu'il se trouve dans la terre de Dieu, Le Très-Haut.

6- Mu'âwîyah n'a pas le droit de disposer des biens se trouvant dans la trésorerie de Kûfa. Ces biens doivent rester à la disposition de l'Imam al-Hassan.

7- Mu'âwîyah ne doit pas faire montre de haine envers al-Hassan et son frère al-Hussayn, ni porter préjudice à leurs partisans, leurs adeptes, leurs biens, leurs enfants et leurs femmes.

Ainsi le Califat Bien-Dirigé a pris fin avec cette cession du Califat de l'Imam al-Hassan Ibn 'Ali en faveur de Mu'âwîyah. A la suite de cet acte de cession, al-Hassan retourna à Médine, après s'être chargé des fardeaux du Califat pendant les six mois qui avaient suivi le martyre de son père, l'Imam 'Ali.

Mais l'encre du Traité de réconciliation était à peine sèche, que Mu'âwîyah déclara qu'il ne respecterait guère ses engagements.

«... J'ai promis des choses à al-Hassan, dit-il à ses amis, et je lui en ai accordé d'autres. Mais je les foule toutes de mes pieds, et je ne respecterai rien des promesses que je lui ai faites...»(27)

Alors que al-Hassan et al-Hussayn s'aient retirés officiellement de la scène politique, Mu'âwîyah et ses acolytes accentuèrent leur hostilité (dont les racines remontaient aux premiers jours de l'Islam) à l'égard des partisans des Ahl ul-Bayt(28). La répression reprit de plus belle et le calvaire des Musulmans ne cessa de s'aggraver... jusqu'au décès de l'Imam al-Hassan des suites de son empoisonnement.(29)

A la mort d'al-Hassan, alors que Mu'âwîyah se hâtait de désigner(30) son fils Yazid pour sa succession, au mépris des clauses du Traité et des traditions des Califes Bien-Dirigés, les Musulmans, les légitimistes en tête, se tournèrent vers l'Imam al-Hussayn pour lui prêter serment d'allégeance et destituer le gouvernement de Mu'âwîyah.

En effet la décision de Mu'âwîyah de désigner son fils et de demander aux Musulmans de lui prêter serment d'allégeance, contrairement aux normes et aux règles islamiques en vigueur(31), suscita la colère de l'opinion publique et provoqua une levée de boucliers, surtout parmi les personnalités islamiques de notoriété publique, tels que l' Imam al-Hussayn, fils de l'Imam 'Ali, 'Abdul Rahmân, fils du Calife Abou Bakr, 'Abdul Rahmân al-Zubair, 'Abdullah Ibn 'Omar... ainsi que bien d'autres figures de premier plan.

Ci-après, nous reproduisons en les résumant quelques scènes et témoignages historiques sur le refus des notables de la Umma de se soumettre au désir de Mu'âwîyah de désigner à sa succession son fils Yazid:

«En l'an 50 (de l'Hégire), Qûhistân fut pris de force et Mu'âwîyah appela les Syriens à prêter serment d'allégeance à son fils Yazid comme héritier présomptif; ce qui fut fait. Et c'était la première fois qu'un calife désignait son fils pour sa succession... Ensuite il écrivait au gouverneur de Médine, Marwân, pour qu'il obtienne des Médinois la prestation de serment d'allégeance à Yazid. Marwân s'exécuta et tint à ses administrés le discours suivant: «Amîr al-Mu'minîn(32) a décidé de désigner pour vous son fils Yazid, comme continuateur de la sunna de Abou Bakr et de 'Omar.

- "C'est plutôt la sunna (tradition) de Cyrus et de César", rétorqua 'Abdul Rahmân Ibn Abou Bakr. "Abou Bakr et 'Omar n'ont pas légué le Califat à leurs fils ni à aucun membre de leur famille"».

En l'an 51, Mu'âwîyah fit le pèlerinage et là aussi, il s'attacha à demander aux gens de prêter serment d'allégeance à son fils.

Il convoqua tout d'abord Ibn 'Omar qui refusait la désignation de Yazid, et lui dit sur un ton de reproche et de menace:

«Tu me disais que tu n'aimais pas passer une seule nuit noire sans avoir un commandant! Pour ma part, je te mets en garde contre toute tentative de diviser les Musulmans et de semer la discorde entre eux».

Ibn 'Omar remercia et loua Dieu, et dit:

«Avant toi il y avait des califes qui avaient des fils. Le tien n'est pas meilleur que les leurs. Pourtant, ils n'ont pas vu en leurs fils ce que tu vois dans le tien. Ils ont choisi pour les Musulmans ce qu'ils ont estimé bon de choisir. Quant à me mettre en garde contre toute tentative de diviser les Musulmans, de toute façon, je ne l'aurais jamais fait, car je suis l'un d'eux. S'il y a unanimité pour quelqu'un, j'en ferai partie».

Mu'âwîyah lui dit: «Que Dieu te couvre de Sa Miséricorde». Après quoi, Ibn 'Omar sortit.

Puis Mu'âwîyah convoqua Ibn (le fils de) Abou Bakr, prononça la profession de foi islamique(33) et se mit à discourir. Ibn Abou Bakr l'interrompit en lui disant:

«Si tu veux à tout prix désigner ton fils, fais-le; tu en répondras devant Dieu. Quant à nous, par Dieu, nous ne le ferons jamais. Par Dieu, tu dois soumettre cette affaire (de succession) à la consultation des Musulmans, sinon nous te destituerons».

Et sans plus attendre il sortit. Mu'âwîyah, lui lança, menaçant et sournois:

«Doucement! Ne te montre pas aux Syriens avant que le les informe ce soir que tu nous a prêté serment d'allégeance, car j'ai peur qu'ils te tuent (s'ils pensent que tu ne l'as pas fait). Par la suite tu pourras faire ce que tu voudras».

Enfin ce fut le tour d'Ibn al-Zubair de se présenter devant Mu'âwîyah. Celui-ci dit à celui-là: «Ô fils de Zubair! Tu es un renard malicieux qui ne sort d'un trou que pour entrer dans un autre. Tu t'es adressé à ces deux hommes(34), tu as soufflé dans leurs narines et tu les as fait changer d'avis!»

Ibn al-Zubair répondit: «Si tu en as assez du Califat, démets-toi et allons prêter serment d'allégeance à ton fils. Si nous prêtons serment d'allégeance à toi et à ton fils, lequel de vous devrions-nous écouter et auquel de vous devrions-nous obéir?! La prestation de serment d'allégeance ne pourra jamais être faite à la fois à toi et à ton fils».

Ibn al-Zubair parti, Mu'âwîyah monta sur la tribune, remercia et loua Dieu, et s'écria: «Nous avons constaté que les dires des gens sont inexacts. Ils ont prétendu que Ibn 'Omar, Ibn Abou Bakr et Ibn al-Zubair ne prêteraient pas serment d'allégeance à Yazid. Or ils ont écouté, obéi, et ils lui ont prêté serment d'allégeance».

Là, les Syriens crièrent:

«Par Dieu, nous ne serons pas satisfaits, jusqu'à ce qu'ils prêtent serment d'allégeance devant des témoins. Autrement nous leurs couperons la tête».

«Dieu soit glorifié! Que les gens ont hâte d'en vouloir aux Quraich(35)! Je ne veux plus entendre aucun de vous répéter cela», leur dît Mu'âwîyah, avec affectation.

Mu'âwîyah descendit de la tribune et prit le chemin de la Syrie. Les gens se mirent à affirmer que Ibn 'Omar, Ibn Abou Bakr et Ibn al-Zubair avaient prêté serment d'allégeance, cependant que les intéressés eux-mêmes s'écriaient: «Non, par Dieu, nous n'avons pas prêté serment d'allégeance». Les gens dirent: «Si».(36)

L' Imam al-Hussayn et le Respect scrupuleux des Engagements et des Pactes
La "Chari'a"(37) islamique définit la conduite politique et la fonde sur des règles morales, doctrinales et juridiques rigoureuses. Elle accorde aux pactes et aux traités une immunité inviolable. Dieu dit, en effet:

«Ô vous qui croyez! Respectez vos engagements...» (Coran, V, 1)

et:

«Tenez vos engagements, car les hommes seront interrogés sur leurs engagements». (Coran, XVII, 34)

Les Imams d'Ahl-ul-Bayt (l'Imam 'Ali et ses descendants) représentaient à cet égard l'exemple à suivre. En tant que continuateurs de l'expérience du Prophète, et gardiens du Message ils tenaient à ce que leur conduite politique soit l'incarnation et l'application effective de la jurisprudence politique de la chari'a islamique. La devise: «La fin justifie les moyens» n'ait guère la leur. La morale primait tout lorsqu'ils étaient aussi bien avec les masses populaires qu'avec les adversaires. Cette morale politique leur à certes coûté, très cher, dans la lutte acharnée qu'il ont menée contre la corruption et la déviation des Omayyades et ensuite des Abbassides. Mais qu'importait pour eux! Ce dont ils se souciaient, n'était point de remporter des victoires éphémères et momentanées, mais de fixer des règles et des attitudes que l'histoire devrait enregistrer et que les générations futures devront suivre. Après tout, ils étaient les continuateurs de la Tradition du Prophète, et leur mission ne se limitait pas à leur époque contemporaine, mais s'étendait à toute l'histoire future l'humanité.

Ainsi, lorsque les masses populaires, acquises à la cause des Ahl-ul-Bayt, ont souffert le martyre en subissant le traitement cruel que leur réservaient les Omayyades, et qu'ils se sont tournés vers al-Hussayn (après le décès de son frère al-Hassan en l'an 50 H.) pour lui demander de déclencher une action susceptible de conduire à la destitution de Mu'âwîyah, l'Imam al-Hussayn récusa leur initiative en leur faisant valoir qu'il y avait entre lui et Mu'âwîyah un pacte (signé par l'Imam al-Hassan) qu'il continuerait à respecter, pour sa part, et était illégal de dénoncer; et ce, bien qu'il ait refusé catégoriquement la désignation de Yazid comme successeur de son père au Califat.

Al-Cheikh al-Mufid, citant les témoignages d'al-Kalbi, d'al-Madâ'inî et d'autres biographes, nous relate dans les lignes suivantes cet épisode de la vie de l'Imam al-Hussayn:

«L'Imam al-Hassan était juste décédé, les Chiites d'Iraq envoyèrent à l'Imam al-Hussayn des messages dans lesquels ils affirmaient leur volonté de lui prêter serment d'allégeance en vue de le porter au Califat et de destituer Mu'âwîya. Al-Hussayn rejeta cette requête en arguant du pacte qui existait entre lui et Mu'âwîyah, et qu'il n'était pas permis de le dénoncer avant l'expiration du délai prévu. Il leur dit que c'est seulement après la mort de Mu'âwîya (mort qui marque la fin de la validité de ce pacte) qu'il pourrait étudier et envisager leur proposition concernant sa désignation pour le califat»(38)

Al-Rayyan ibn Shabeeb rapporte : «  Je suis allé voir al-Redha (as) le premier jour du mois (arabe) de Muharram.

L’Imam (as) dit : «  Ô Ibn Shabeeb ! Jeûnes-tu ? ».

J’ai répondu : «  Non »

L’Imam (as) dit : «  Aujourd’hui, c’est le jour durant lequel, Zakariya a prié son Seigneur -l’Honorable-Exalté. Alors, Zakariya pria son Seigneur, et dit: « ô mon Seigneur, donne-moi, venant de Toi, une excellente descendance. Car Tu es Celui qui entend bien la prière [3:38] » .

Et Dieu a exhaussé sa prière et a ordonné aux anges d’appeler Zakariya : « alors, les Anges l’appelèrent pendant que, debout, il priait dans le Sanctuaire; voilà qu’Allah t’annonce la naissance de Yahya [3:39] ». Ainsi, toute personne qui jeûnera ce jour et ensuite invoquera Dieu (Azza wa Jal) sera exhaussée tout comme Dieu exhaussa les prières de Zakariya (as) ». 

Ensuite, il dit : «  Ô ibn Shabeeb ! Muharram est le mois au cours duquel le peuple de l’ère de l’ignorance (al-Jahiliyya), dans le passé, interdisait l’oppression et les massacres pour respecter la sacralité du mois. Cependant, cette oumma n’a pas connu la sacralité de ce mois, ni celle de son propre prophète (psl). En ce mois, ils ont tué la progéniture du Prophète (psl), ils ont asservi ses femmes et ont pris leurs affaires comme butin. Que Dieu ne leur pardonne jamais. 

Ô ibn Shabeeb ! Si tu pleures, alors pleure pour al-Hussein ibn Ali ibn Abi Talib (as) qui a été massacré comme un bélier et, ont été tués avec lui 18 membres de sa famille qui n’avait pas d’égaux sur terre. Les 7 cieux et les terres ont pleuré pour son martyre. 4000 anges sont descendus sur Terre pour le soutenir mais ils l’ont retrouvé tué. Ils resteront dans son sanctuaire avec la poussière jusqu’à ce que al-Qa’im(Imam Mahdi) se lève. Ils seront alors parmi ses partisans. Leur slogan sera « Ya li tharat al-Hussein » (la revanche du sang d’al-Hussein). 

Ô ibn Shabeeb ! Mon père a rapporté de son père (as) qui a rapporté de son grand-père (as), que lorsqu’ils ont assassiné mon grand-père al-Hussein (as), les cieux ont plu du sang et de la terre rouge. 

Ô ibn Shabeeb ! Si tu pleures pour al-Hussein (as) de telle manière que des larmes coulent sur tes joues, alors Dieu pardonnera tous les péchés que tu as commis, qu’ils soient mineurs ou majeurs, qu’ils soient peu ou nombreux. 

Ô ibn Shabeeb ! Si cela te rendrait heureux de rencontrer l’Honorable-Exalté- Dieu sans avoir aucun péché, alors visite al-Hussein (as).

Ô ibn Shabeeb ! Si cela te rendrait heureux d’accompagner le Prophète (psl) et sa famille dans les pièces du Paradis, alors maudis les meurtriers d’al-Hussein (as).

Ô ibn Shabeeb ! Si cela te rendrait heureux d’avoir la même récompense que ceux qui ont été tués avec al-Hussein ibn Ali (as), à chaque fois que tu te souviens d’al-Hussein (as), dis : « si seulement j’étais avec eux, j’aurai gagné une grande victoire ! ».

Ô ibn Shabeeb ! Si cela te rendrait heureux d’être avec nous dans les hauts niveaux du Paradis, alors sois triste pour notre tristesse et sois heureux pour notre joie. Et je te conseille de nous prendre pour autorité car même si une personne prend pour autorité une pierre, il sera ressuscité avec cette pierre* ».

(*) : Cela signifie que chaque personne sera ressuscitée avec son imam, qu’il aura choisi. 

Sanad :  Muhammad ibn Ali Majiluwayh – que Dieu soit satisfait de lui – rapporte que Ali ibn Ibrahim ibn Hashem a cité de son père, de al-Rayyan ibn Shabeeb qui a raconté le hadith ci-dessus. 

Source :

  1. `Uyoun Akhbar al-Ridha, Sheikh al-Sadouq, volume 1, chapitre 28, hadith 57 (première image)
  2. Amaali al-Sadouq, assemblée 27, hadith 5 (seconde image)

Authenticité : Selon Sheikh Hadi al-Najafi, ce hadith est mo’tabar (fiable). [Mawsu’at Ahadeeth Ahlel Bayt (as), volume 2, pages 77-78 (troisième image)].

Traduction : Traduit de l’arabe au français par Shiacity.fr

vendredi, 12 août 2022 13:26

Loin de nous l’humiliation

Combien ce mot d’ordre – « Loin de nous l’humiliation ! »(1)– lancé par l’Imam al-Hussein(p)à Karbalâ’, il y a près de 1400 ans, contre le despotisme représenté par Yazîd fils de Mu‘âwiyyah à cette époque, est d’actualité !

L’Occident, en pleine décadence politique, militaire, économique et en plein effondrement moral et spirituel, s’acharne à vouloir dominer le monde !

Il multiplie ses exactions à l’égard des peuples du monde entier, fomente de nombreux conflits entre eux, pille directement leurs ressources, se sert dans leurs portemonnaie comme s’ils étaient à eux, leur impose des sanctions iniques, allant jusqu’à les affamer, et tout cela sous couvert de superbes mensonges qui ne trompent plus que lui.

En fait, en développant la corruption et l’injustice, en trahissant ses propres principes, il ne fait que provoquer la faillite de ces institutions internationales qui avaient favorisé son hégémonie et causer sa propre perte ainsi que celle de ceux qui le suivent !

Dans une telle situation, l’Imam al-Hussein(p)nous a appris comment nous comporter. Il(p)nous a indiqué la voie à suivre : le combat, préférable à la résignation et à l’obéissance à l’injustice et à la perfidie.

En cette nouvelle année hégirienne – Louange à Dieu ! – les exemples de lutte ne manquent pas, grâce à Dieu et à la volonté des peuples et de leurs dirigeants, avec en tête la République Islamique d’Iran et Sayyed al-Qâ’ed, l’imam al-Khâmine’î’(qDp).

Un dernier exemple qui a manifesté sa volonté de résister, encore une fois, aux velléités américano-sionistes : le Liban (du moins en grande partie)(2).

Que la commémoration de la tragédie de Karbala’ de cette année renforce notre détermination dans la Voie de Dieu, notre confiance en l’Assistance divine et notre unité de rangs !

...

{Et parmi Ses Signes (…) la variété de vos langues et de vos couleurs.}(22/30 ar-Rûm)et

{Ô vous les gens ! (…) Nous avons fait de vous des peuples et des tribus pour que vous vous entre-connaissiez.}(13/49 al-Hujurât)

...

(1)cf. Le Martyre de l’Imam al-Hussein(p), p. 245 aux Ed. BAA.

(2)cf. plus loin pp16-17 dans la rubrique Méditer (sur) l’actualité.

 

No117 - Muharram - Safar 1444 - Août - Septembre 2022 www.lumieres-spirituelles.net

 
vendredi, 12 août 2022 13:23

POÈME pour Imam Hussein

Un nom venu du monde des immortels*

*un nom communiqué par l'ange Gabriel*

*de la part de Dieu, l'éternel.*

*un nom qui guérit les maladies inguérissables*

*un nom plus lumineux que l'éclat du soleil.*

                        *Hussein*

*le bélier sacrifié à karbala*

*pour que la vérité règne partout même dans l'au-delà,*
*Celui qui a vaincu les épées par le sang*

*celui qui est mort pour sauver les croyants*

*et pour guider les mécréants*

*celui qui a combattu les plus démoniaques*

*pour préserver l'islam authentique.*

                           *Hussein*
*Sans ton sang,* *l'islam aurait perdu son oxygène*

*et personne n'irait dans le paradis d'Éden*

*ton sang a éveillé les consciences*

*ton épée a lutté contre l'injustice*

*tu as fait dix nuits dans le désert*

*pour sauver la religion de tes grands-pères,*

*dix nuits durant lesquelles le fleuve coulait sur les mines*

*dix nuits durant lesquelles les filles sont devenues orphelines*

*dix nuits durant lesquelles ABASS a perdu ses bras*

*dix nuits durant lesquelles a été égorgé ton Abdellah* 
                      *Hussein*

*Ton visage rayonnant de lumière*

*fut couvert de sang de leur colère*

*et mon âme se consume de douleur*

*seul un regard de ta tombe mettra fin à mon malheur,*

*Imam, appelle-moi auprès de toi*

*je veux juste être parmi les marchants*

*je n'imagines pas ma vie sans toi*

*accepte moi parmi tes partisans*

vendredi, 12 août 2022 13:21

POURQUOI PLEURER IMAM HUSSEIN AS ?

Durant les jours de commémoration du martyre de L’Imam Hossein (as) et ses compagnons, il est sans doute nécessaire de s’arrêter un peu sur ce que signifie de pleurer un martyre, tant cette question a suscité des controverses.Certains se sont opposé ouvertement à ces manifestations sous divers prétextes. Pourtant, les grands hommes saints pleuraient  ses chers.en voici quelque examples:

1- Le prohète Jacob pleurait  Josephe pendant des annés en revanche d'être sûr que son fils est sain et sauf,le Coran nous parle des ses yeux aveuglés à cause de verser des larmes:
«Et il se détourna d'eux et dit : "Que mon chagrin est grand pour Joseph! " Et ses yeux blanchirent d'affliction. Et il était accablé.» Coran12:84

2- Après la bataille d’Ouhoud,quand le prophète MUhammad sawas, revenant à Médine entendit des pleurs dans toutes les maisons des martyrs sauf dans celle de Hamza, dit-il :
« personne ne pleure Hamza ? ».
Cette parole se rependit rapidement dans toute la ville de Médine. Les femmes qui avaient perdu leurs fils ou leurs maris se précipitèrent vers la maison de Hamza pour le pleurer par respect pour le Prophète et Hamza son oncle.
3- Selon un hadith rapporté par al-Bukhari le prohète Muhammad pleura son fils Ibrahim mort enfant. Anas ben malik dit :
 « nous étions avec le messager de Dieu sawas chez Abu Sayf al-Qayn dont l’épouse allaitait Ibrahim (salut sur lut). Le messager de Dieu sawas prit alors Ibrahim , l’embrassa et le flaira.Après cela,nous entrâmes au moment oùIbrahim rendait les derniers souffles. Le messager de Dieu sawas avait les larmes aux yeux.” Et toi aussi, ô messager de Dieu!” s’étonna Abd-ar-Rahman ben Awf.
   -O ben Awf, c’est de la compassion,répondit le prophète sawas avant de poursuivre “ les yeux fondent en larmes et le coeure s’afflige mais nous ne dison que ce qui plaît à notre signeur. O Ibrahim, nous somme affligés à ta séparation”»1↓

selon un autre hadith  relaté par al-Muslim, le prohète swas se rendit visit à la tombe de sa mère en pleurant d'une façon chaude qui a mis ses compagnons dans les larmes.

Donc,étant le mœurs des prophètes,  pleurer un martyre ou un mort est un acte licite et ça porouve le caractère légitime de pleurer l'imam Hoosein.en outre le prophète sawas, lui même, pleura son petit fils l'imam Hussayn, plus de 50 ans avant même que ce dèrnier ne soit tué .l'imam Ahmad ibn Hanbal rapporte ce témoignage incontesté etincontestable de l'Imâm 'Alî:
 «Un jour, entrant chez le Prophète, et voyant ses yeux déborder de larmes, je lui ai demandé:
- ô Messager de Dieu, qu'est-ce qui t'a fait pleurer?
- L'Archange Gabriel vient de me quitter  M'ayant informé qu'al-Hussayn sera tué près de l'Euphrate. répondit le prophète sawas puis il continua : Je lui ai demandé si je pouvais sentir la terre sur laquelle son sang sera versé. Il m'a offert alors une poignée de terre, et je n'ai pu empêcher mes yeux de déborder de larmes» 2↓.
L'Imâm al-Hussayn tombera en martyr, effectivement, quelques décennies plus tard, sur la terre prédestinée et indiquée par le Prophète, après avoir subi, ainsi quequelques dizaines de ses proches et de ses compagnons vaillants, un calvaire poignant auquel les ont soumis des «musulmans» déviés ou plutôt des «musulmans» de nom.
De nombreux hadiths nous confirment les biens des pleurs sur le martyre de L’Imam Hossein (as). En voici quelques uns :
1.  L’Imam Hossein disait de lui-même :
« Je suis le tué qu’on pleure de larmes intarissables. Aucun croyant ne m’évoque qui ne se met à pleurer ».
C’est-à-dire :
« Je suis celui sera abattu apparenté aux larmes et aux pleurs de leur cause ».

2. Imam Sadiq (as) a dit : Je ne me suis jamais rappelé le martyr des enfants de Fatimah (ahs) sans que les larmes ne me viennent à cause de cela.

3. Le sixième Imam, l’Imam Jafar Sâdiq (as) rapporte de son père, l’Imam Bâqer (as) :
« Celui qui verse une larme, même de la taille d’une aile de mouche, sur ce qui est arrivé à l’Imam Hossein (as), Dieu lui pardonnera ses péchés même si ils étaient beaucoup plus abondants que l’écume de la mer ».
Il déclara par ailleurs : « celui qui parle de la (tragédie) de l’Imam Hossein (as) et fait pleurer, gagne le paradis ».

 

 


 notes

1↑ Sahih de al-Bokhari, tom 2, le  hadith no 1303
2↑ Musnad de Ahmad bin Hanbal, tom 2, hadit no 648

 

vendredi, 12 août 2022 13:19

QUI EST IMAM HUSSEIN ?

L'imam Hussein (AS) est le deuxième fils sorti de la sainte union entre le commandeur des croyants Ali ibn Abi Talib et la dame la plus prestigieuse du monde, Fatouma Zahra fille du saint Prophète Mohammad (paix et bénédiction sur eux). L'imam Hussein est né le 3 Chabane de la 4ème année de l'hégire à Médine.

L'imam Hussein avait vécu six ans à côté de son grand père, le saint Prophète Mohammad. Après la mort de ce dernier, l'imam Hussein resta avec son père, le commandeur des croyants Ali ibn Abi Talib.

Après le martyre de son frère aîné l'imam Hassan ibn Ali, sur ordre divin, l'imam Hussein devient imam de la communauté islamique, une communauté qui fut fondée et dirigée pour la première fois par son grand père. Comme son père et son frère, l'imam Hussein vécut aussi dans les conditions les plus pénibles.

A cette époque les lois divines n'étaient plus respectées, car Moawiya ibn Abou Soufiane avait illégalement gouverné pendant une dizaine d'années, et avait acquit une puissance et une autorité dans l'empire islamique. Moawiya avait tout fait pour écarter à jamais la progéniture de l'envoyer de Dieu du califat, et transmettre le califat à son fils Yazid et à ses descendants.

Moawiya avait utilisé tous les moyens possibles pour humilier et opprimer l'imam Hussein et tout celui qui manifestait son affection envers la progéniture du saint Prophète. Avant sa mort, Moawiya réussit à transmettre le califat à son pervers fils Yazid, et le conseilla de ne pas s'occuper de l'imam Hussein, si ce dernier refuse de lui prêter le serment d'allégeance.

Les chiites et les sunnites affirment que Yazid n'avait aucune qualité morale ou spirituelle pour diriger la communauté islamique, car il fut buveur d'alcool, fornicateur, assassin… Certains historiens ont dit que Pharaon était préférable à Yazid, car Pharaon ne maltraitait pas sa propre population, mais Yazid torturait et opprimé la sienne.

Lorsque Yazid accéda illégalement au califat, il négligea les conseils de son père, il ordonna au gouverneur de Médine d'obtenir le serment d'allégeance de l'imam Hussein. Au cas d'un refus, il n'a qu'à lui couper la tête et l'envoyer à Damas.

Après avoir été informé par le gouvernement de Médine sur cette demande, l'imam Hussein partit avec sa famille vers la maison de Dieu à la Mecque, où il resta au moins quatre mois. Cette nouvelle s'était propagée dans toute la communauté islamique, beaucoup des gens qui étaient contre les califats de Moawiya et de son fils Yazid avaient écrit des lettres à l'imam pour lui exprimer leur affection et soutien.

Plusieurs personnes étaient prêtes pour se soulever contre le gouvernement de Yazid. C'est pourquoi les habitants de la ville de Koufa en Iraq, avaient invité l'imam chez eux pour qu'il soit leur chef. La situation était devenue dangereuse pour Yazid.

Avant de quitter la Maison de Dieu, l'imam Hussein avait accomplit le pèlerinage, mais il du écourter les rites de ce dernier, car il avait comprit que les espions de Yazid étaient venus à la Maison de Dieu en pèlerins afin de le tuer pendant les rites de ce devoir sacré. L'imam s'était levé au milieu des pèlerins venus de tous les coins de la région et avait fait un bref discours, il expliqua aussi aux musulmans qu'il va tomber en martyre.

L'imam Hussein savait que son assassinat était inévitable, il était déterminé lui aussi à ne pas prêter le serment d'allégeance à Yazid l'imposteur, il quitta donc la Maison de Dieu pour aller vers Koufa (en Iraq), où les gens l'attendaient.

Quand Yazid apprit que l'imam se rendait à Koufa, il envoya son armée pour aller barrer la route à l'imam afin de ne pas arriver à Koufa et d'obtenir son allégeance. Et quand les gens de Koufa avaient apprit cela, ils avaient eu peur d'être massacré par les combattants de Yazid.

Quand l'imam se dirigeait vers Koufa et avant d'y arriver, il envoya Muslim ibn Aqil (son cousin) pour voir si les gens de cette ville étaient toujours fidèles à leurs paroles.

Malheureusement ce dernier sera trahi et exécuté d'une façon horrible. Quand l'imam, sa famille et ses partisans arrivèrent à Karbala (nom d'un désert près de la ville de Koufa), ils furent encerclés par une armée composée de trente mille hommes, comme disent plusieurs historiens. Ils restèrent affamés et assoiffés durant toute cette période.

Pendant ce siège (qui dura dix jours), l'imam Hussein consolida ses hommes pour un combat inégal et inévitable. Il avait dit à ses hommes que :

" O gens! L'envoyé de Dieu a dit: Celui qui voit un sultan injuste qui autorise ce que Dieu a interdit, qui transgresse le pacte qu'il a conclu devant Dieu, qui dévie la Tradition de l'envoyé de Dieu, qui opprime les Musulmans et commet des péchés contre eux, sans s'opposer à lui (le sultan) même par une parole ou une action, Dieu va lui réservé le même traitement qu'IL réserve à ce sultan ".

Au neuvième jour du mois de Moharram, l'armée ennemie lança un dernier ultimatum à l'imam Hussein, afin de choir entre : prêter le serment d'allégeance et la mort. L'imam leur répondit que : " Je ne vois en la mort que le bonheur, et en la vie avec les oppresseurs que l'angoisse ".

Et leur demanda un délai pour prier son Seigneur. L'imam Hussein passa la nuit du neuf au dixième jour par des prières, des invocations, des causeries avec sa famille et ses compagnons. Tout le monde était déterminé d'aller jusqu'au bout, personne ne voulait fuir et abandonner le petit fils de l'envoyé de Dieu seul.

Le lendemain fut un vendredi, jour de Achoura, le dixième jour du mois Moharram. Dès le levé du soleil, l'armée ennemie commençait déjà à dresser leurs lances, flèches et sabres contre le camp de l'imam. L'imam Hussein entreprit l'organisation de sa petite troupe, et confia l'étendard à son frère Abbas ibn Ali.

Avant le combat, l'imam Hussein essaya une fois de plus, de ramener les combattants ennemis à la raison, afin de ne pas participer à cette guerre qui leur ouvrait les portes de l'enfer. L'imam avait levé le saint coran et leur dit :

O gens! Nous avons en commun le Livre de Dieu et la Tradition de mon grand-père, l'envoyé de Dieu. Il continua : Ne voyez-vous pas l'épée de l'envoyé de Dieu, son habit de guerre et son turban sur moi? Ils répondirent : " Si ". Il leur demanda alors :

Pourquoi vous vous battez donc contre moi? Il répondirent : Par obéissance à l'Emir Obeidullah Ibn Ziyâd ". Tous ces appels étaient vains, seul un combattant au nom de Hour Ibn Yazid al Riyâhi accepta de rejoindre le camp de l'imam pour mourir en martyre avec lui.

Au début, le combat fut en duel, mais quand l'armée ennemie a constaté qu'elle a subit des graves pertes en hommes et en matériels, elle abandonna cette sorte de combat pour lancer successivement des flèches et des pierres vers le camp de l'imam Hussein. Après quelques temps ils finirent par envahir la petite troupe restante de l'imam.

Il y eu un combat terrible qui se termina par un recul de l'ennemi. Au moment de l'assaut final, l'armée ennemie parvint à massacrer la famille et les compagnons de l'imam Hussein l'un après l'autre. L'imam Hussein lança un dernier appel pour la protection des veuves et des orphelins de la famille de l'envoyé de Dieu en ces termes :

N'y a-t-il donc personne pour défendre la famille de l'envoyé de Dieu ? N'y a-t-il pas un monothéiste qui craint Dieu pour ce qui nous arrive ? N'y a-t-il personne qui nous vienne en aide par amour de Dieu ? "

L'imam resta seul sur le champ de bataille, après une forte résistance il finit par être atteint d'une flèche au menton. Après cela Chimr ibn al Jawchan avança et lui coupa la tête. Les combattants de l'armée de Yazid pillèrent et brûlèrent les tentes qui abrités les femmes et les enfants. Ensuite les ennemis de l'islam coupèrent les têtes des combattants de l'imam, les mirent à nus et les laissèrent sur le sol sans les enterrer.

Ils emmenèrent les membres restant de la famille de l'imam ainsi que les têtes des martyrs, à Koufa pour les exhiber dans les rues.

C'est ainsi que l'imam Hussein avait sauvé l'islam des griffes et de la tyrannie des omeyyades. Que Dieu maudisse tous ceux qui ont assassiné l'imam Hussein, qui ont comploté contre lui ou qui ont réjoui de son assassinat.