تقي زاده

تقي زاده

Un officiel américain a déclaré que les opposants politiques russes avaient rencontré des restrictions lors des récentes élections législatives pour concurrencer le parti au pouvoir.

Le Sous-secrétaire d’Etat américain chargé de la démocratie et des droits de l’Homme a dit que les élections en Russie avaient été bien gérées, mais que des restrictions considérables constatées en ce qui concerne la liberté d’expression.

Tom Milanowski qui s’est déplacé en Pologne pour assister à une réunion internationale a confié aux journalistes qu’il y avait des obstacles devant l’inscription des partis et des candidats politiques  divers en Russie. « C’est la raison pour laquelle la rivalité avec le parti au pouvoir pour les partis politiques opposés ou hors du cycle politique actuel e Russie est très difficile », a-t-il ajouté.

Le parti pro-Kremlin Russie Unie a remporté une écrasante majorité à la Douma après les législatives dimanche, un résultat salué par Vladimir Poutine.  

Hillary Clinton a été victime d’un malaise lors de la cérémonie de commémoration de l’attentat du 11-Septembre à New York. Une heure plus tard, elle sortait de son appartement, lunettes noires au visage, pour saluer la foule et affirmer qu’elle était en bonne forme.

L’examen des photographies atteste que la personne sortie de l’appartement n’est pas Madame Clinton. Si l’on peut discuter longuement —malgré les lunettes noires— des rides de son visage ne correspond pas du tout. 

D'après le médecin d'Hillary Clinton, la candidate démocrate aux élections américaines souffre d'une toux liée à des allergies, et d'une pneumonie.

La campagne électorale américaine est entrée dans une nouvelle phase après le malaise de Mme Clinton qui a été largement mis à profit par son rival. Son état de santé a même poussé le Président Obama à s'engager en personne en sa faveur dans la campagne, chose " non constitutionnelle" selon certains commentateurs. 

L’avance de la candidate démocrate Hillary Clinton a fondu dans les sondages Etat par Etat cette semaine, après une semaine catastrophique et le diagnostic de sa pneumonie. Selon les derniers sondages, le milliardaire Donald Trump mène dans trois Etats-clé, et les deux candidats sont au coude à coude dans deux autres Etats indécis, des zones qui peuvent décider du résultat de la présidentielle.

Le général Souleimani a déclaré dans une lettre publiée par les médias iraniens qu'"il compte rester jusqu'à la fin de sa vie  un simple soldat toujours au service du guide suprème de la révolution islamique, de la république islamique de l'Iran et du peuple".

Dans sa lettre,  il écrit : " en réponse aux déclarations de l'ennemi , qui ont pour but de semer la confusion et provoquer la sédition, je réitère que les  ennemis de la révolution et du régime de la république islamique sacrée se sont depuis toujours exprimés dans le but de créer la zizanie et  de provoquer des conflits entre les rangs du peuple révolutionnaire, unis , harmonieux et mâture. C'est pourquoi, il faut jamais tenir compte de leurs paroles".

Et de poursuivre : "Je suis un petit soldat de la wilayat alfaqih et du régime de la République islamique et surtout du peuple vaillant qui plus cher que mon âme.  Si Dieu le veut et avec l'aide de Dieu Tout-Puissant, je resterai toute ma vie soldat".

Je souhaite de  la part de tous nos chers frères et sœurs d'ignorer les propos machiavéliques et provocatrices des ennemis  afin de ne gaspiller le temps  des serviteurs de ce peuple dans les buts et les objectifs cyniques de l'ennemi ".

Lors d'un sommet au siège de l'ONU à New York, des dizaines de dirigeants du monde ont adopté lundi une déclaration dans laquelle ils s'engagent à protéger les droits des réfugiés et des migrants, à sauver des vies et à partager la responsabilité du soutien et de l'accueil de ces réfugiés et migrants."Le sommet d'aujourd'hui représente une avancée dans nos efforts collectifs pour faire face aux défis liés à la mobilité humaine", a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans une intervention à l'ouverture de ce sommet.

Cette déclaration de New York signifie que "davantage d'enfants peuvent aller à école, davantage de travailleurs peuvent en toute sécurité chercher un emploi à l'étranger, au lieu d'être à la merci de passeurs criminels", a souligné Ban Ki-moon.

Le président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Peter Thomson, a déclaré qu'il allait démarrer des processus destinés à conclure un pacte mondial sur les migrations et un pacte mondial sur les réfugiés. "Je vais exhorter les États membres à maintenir un niveau élevé d'ambition tout au long de ces processus", a-t-il indiqué. "Le sort des millions de réfugiés et de migrants dépend de nous".


En adoptant la Déclaration de New York, les États membres se sont aussi engagés à entamer des négociations menant à une conférence internationale et à l'adoption en 2018 d'un pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière, à élaborer des lignes directrices sur le traitement des migrants en situation de vulnérabilité, et à parvenir à un partage plus équitable de la responsabilité de l'accueil des réfugiés dans le monde en adoptant un pacte mondial sur les réfugiés en 2018.

En marge du sommet, l'ONU et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont également signé la nouvelle convention par laquelle l'OIM devient une organisation apparentée des Nations Unies, renforçant ainsi l'approche globale en matière de migrations.
 
Des tirs ont été échangés mardi au-dessus de la ligne de démarcation entre l'Inde et le Pakistan au Cachemire, deux jours après une attaque meurtrière contre une base militaire indienne dans cette région himalayenne disputée.
 
Le colonel Rajesh Kalia, porte-parole de l'armée indienne, a confirmé une violation du cessez-le-feu le long de la ligne de contrôle (LoC), frontière de facto entre les deux puissances nucléaire, dans le secteur d'Uri au Cachemire.

C'est dans cette même zone que des rebelles ont attaqué une base militaire indienne aux premières heures dimanche, tuant 18 soldats, la plus lourde attaque dans la région depuis près de quinze ans.

Il y a des tirs d'armes de petit calibre dans le secteur d'Uri, à 70 kilomètres à l'ouest de Srinagar, a précisé à l'AFP un responsable de la police sous couvert d'anonymat.

Dans un incident séparé dans la même zone, l'armée indienne a dit avoir empêché l'entrée clandestine sur son territoire d'une dizaine de rebelles basés au Pakistan.


Les violations occasionnelles du cessez-le-feu de 2003 ne sont pas rares dans cette région revendiquée par l'Inde et le Pakistan depuis la Partition de 1947.

C'est cependant le premier incident de ce type depuis un regain de tension dans la vallée du Cachemire qui dure depuis deux mois.
Le président iranien Hassan Rohani a rencontré lundi à Cuba le président Raul Castro et son frère Fidel, père de la révolution cubaine, lors d'une visite placée sous le signe de l'entente La Havane-Téhéran.
 
Les médias d'Etat cubains ont diffusé dans la soirée une série de clichés de la rencontre entre le chef de l'Etat iranien et l'ex-président cubain de 90 ans.

Retiré du pouvoir depuis 10 ans, Fidel Castro est apparu assis et vêtu de son habituel ensemble chemise à carreaux-survêtement.

Un communiqué officiel lu sur l'antenne de la télévision d'Etat cubaine a qualifié l'échange de fraternel et indiqué que M. Rohani avait manifesté son admiration pour la lutte, les accomplissements et l'aide désintéressée apportée par Cuba à d'autres peuples ces dernières décennies.

Peu auparavant, le président iranien et son homologue Raul Castro avaient confirmé leurs convergences sur l'analyse de la complexité de la situation internationale, a encore précisé le communiqué.

L'Iran et Cuba maintiennent depuis plusieurs années des positions complémentaires dans les organisations internationales, au sein desquelles Téhéran condamne l'embargo américain contre Cuba et La Havane soutient le droit pour l'Iran de disposer de l'énergie atomique civile.

Principalement liés par des désaccords communs avec Washington, les deux pays traversent cependant une phase d'apaisement avec les Etats-Unis. La Havane est engagée sur la voie du rapprochement avec son voisin du nord, alors que Téhéran a signé l'année dernière un accord avec les grandes puissances occidentales permettant d'alléger l'embargo économique contre la République islamique.

Le président iranien avait annoncé avant cette visite de 24 heures qu'il tenait à faire étape dans un pays ami et révolutionnaire comme l'Iran avant de rejoindre New York pour l'Assemblée générale de l'ONU.

Pour nous, la paix et la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, leur souveraineté nationale, la consultation et la coordination sur les problèmes du monde en développement et du monde entier sont importants, avait alors déclaré le président iranien.

En marge des entretiens de lundi, La Havane et Téhéran ont signé un mémorandum d'entente sur de futurs accords de coopération en matière de santé, de recherche, d'éducation, de médicaments et de technologie médicale.

 

Un Palestinien a été abattu mardi après avoir tenté de poignarder un soldat israélien près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, a rapporté l'armée israélienne.
 
Un Palestinien armé d'un couteau a tenté de poignarder un soldat israélien à un checkpoint à l'entrée de Bani Naïm. Les forces israéliennes ont riposté et ouvert le feu, tuant l'assaillant, a dit l'armée.

L'auteur de l'attaque a été identifié par le ministère palestinien de la Santé comme un adolescent de 16 ans, Issa Tarayra, originaire de Bani Naïm, ville voisine d'Hébron.

Il s'agit de la neuvième attaque ou tentative d'attaque du genre depuis vendredi, après une accalmie de plusieurs semaines.


Jérusalem, les Territoires palestiniens et occupés sont en proie à des violences qui ont coûté la vie à 230 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Jordanien, un Érythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre 2015, selon un décompte de l'AFP.
mardi, 20 septembre 2016 16:07

Le Jour d'al Ghadir

«Ô Messager, transmets ce qui t'as été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message. Et Allah te protégera des gens. Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants ». (S.5 - V.67)
Le Messager de Dieu s'est préparé pour faire ses adieux à sa communauté lors du pèlerinage à la maison de Dieu. De son coté, la communauté s'est préparée aussi pour accompagner leur guide à la Mecque.
Après avoir appris la nouvelle du pèlerinage du Saint Prophète, tout le monde souhaitait aller accomplir les rites de ce grand pèlerinage avec le guide de la communauté islamique. Ce pèlerinage avait connu une forte participation des musulmans venus de tous les coins de la région.
C'est après l'accomplissement de ce devoir religieux que le verset « Ô Messager, transmets ce qui t'as été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message. Et Allah te protégera des gens. Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants » fut révélé à l'envoyé de Dieu (pslp).
• Quelle est cette recommandation que Dieu avait faite à son envoyé ?
• N'est-ce pas que le Prophète Mohammad (pslp) avait déjà transmit le message de Dieu pendant vingt trois ans ? 
• Quel est ce message qui pouvait annuler toute une mission prophétique, si elle n'était pas transmit ? 
• Quel est ce message dont l'annonce nécessitait une protection divine ?
Depuis que la révélation avait commencé, le saint Prophète n'avait pas reçu une recommandation aussi grande que celle qu'il avait reçu le 18 Dhul hijja à Ghadîr Khum, une terre aride aux bords de la vallée de Johfa. C'est ce jour là que ce verset fut révélé : 
« En ce jour, J'ai parachevé pour vous votre religion, et J'ai complété pour vous Ma faveur, et Je vous ai agréé l'islam comme religion ». (S.5 - V.3)
Ce jour là est appelé « le jour de Ghadîr Khum », c'est le jour où Dieu le Très-haut avait parachevé sa religion, agréé l'islam comme religion pour tous les hommes, et complété sa faveur pour ces derniers. C'est le jour où le Messager de Dieu avait désigné publiquement Ali ibn Abi taleb comme son héritier et successeur après lui, c'est à dire calife et imam des musulmans.
Le rassemblement de Ghadîr Khum fut le plus important rassemblement de l'Islam, car ce jour là plus de cent milles pèlerins s'étaient réunit à cet endroit sans aride pour écouter le sermon d'adieu de leur guide. Pour annoncer ce message divin, on aménagea une chaire pour le Messager de Dieu (pslp).
Ce jour là le Prophète de Dieu avait transmit le plus important message de sa mission, un message par la transmission duquel seraient obtenus l'agrément divin, la perfection du message, et l'accomplissement de la grâce divine.
L'événement de Ghadîr Khum n'est pas rapporté seulement par les traditionnistes chiites, mais certains savants sunnites aussi l'ont rapporté, c'est le cas de Ahmad ibn Hanbal (dans son Musnad, tome 4 page 281) qui a rapporté que le Prophète avait dit aux musulmans :
«Ô gens ! Qui est-ce qui a priorité sur vous avant même vos propres personnes ? » Ils dirent : « Dieu et Son Envoyé sont plus savants ».
Le Prophète poursuivit :
« Celui dont je suis le maître, voici Ali est son maître », « Ô Dieu, sois l'ami de celui qui lui vouera son amitié, et sois l'ennemi de celui qui lui déclarera son inimitié ».
Al Hakim aussi a rapporté de Zayd ibn Arqam qui a dit que : Lorsque l'envoyé de Dieu était revenu du pèlerinage d'adieu, il était stationné à Ghadîr Kum. Il avait dit : « Ô gens ! Bientôt arrivera le moment où je serai appelé et je répondrai. Je serai certainement interrogé, et vous serez certainement interrogés. Que diriez-vous alors ? »
Les musulmans répondirent : "Nous attesterons que tu as transmis ton message, que tu as combattu et que tu nous as conseillés et que Dieu t'en récompensera en profusion de bien".
Le Prophète poursuit : 
«Je vous laisse deux choses lourdes. La plus grande d'elles est le Livre de Dieu qu'Il soit Exalté. L'autre chose lourde est ma famille, les Gens de ma Maison. Ces deux choses ne se sépareront jamais jusqu'à ce qu'elles se rejoignent au paradis.
Ensuite il dit : Dieu est mon Gardien et je suis le gardien de tous les croyants ».
Il prit la main d'Ali (psl) dans sa main, et la leva haut, il s'écria : « Celui dont je suis le maître, Ali aussi est son maître. Que Dieu assiste celui qui assiste Ali et qu'Il soit l'ennemi de celui qui devient l'ennemi d'Ali ».
Les musulmans s'avançaient par groupes vers Ali pour le féliciter. Les compagnons, parmi lesquels se trouvaient Abou Bakr, Omar, Talha et Zoubeyr se rendirent tous auprès d'Ali pour lui présenter leurs félicitations en ces termes : Bravo à toi, ô Ali, te voici devenu mon maître et le maître de tout croyant et de toute croyante !
C'est ainsi que Dieu avait parachevé sa religion en désignant Ali ibn Abi Taleb comme guide de la communauté islamique après le Prophète Mohammad (p).
L’Association des musulmans japonais a une petite salle de prière dans le quartier de Yubugi, difficilement trouvable pour les nouveaux musulmans. 
Ce centre islamique a été construit grâce à un budget de 240 millions de yens et sera ouvert au mois d’octobre 2016. 
Ce centre proposera aussi des cours de sciences islamiques en arabe et en indonésien, et Kimiaki Tokomaso, directeur de l’Association des musulmans japonais, a déclaré qu’il espérait que ce centre devienne un centre de rencontre et de dialogue entre les musulmans et les non musulmans.   
mercredi, 14 septembre 2016 17:06

15 ans de crimes

Il y a 15 ans aux États-Unis, le 11 septembre 2001, le « plan de continuité du gouvernement » était activé vers 10h du matin par le coordinateur national pour la sécurité, la protection des infrastructures et le contre-terrorisme, Richard Clarke [1]. Selon lui, il s’agissait de répondre à la situation exceptionnelle de deux avions qui avaient percuté le World Trade Center de New York et d’un troisième qui aurait percuté le Pentagone. Cependant, ce plan ne devait être utilisé qu’en cas d’anéantissement des institutions démocratiques, par une attaque nucléaire par exemple. Il n’avait jamais été envisagé de l’activer tant que le président, le vice-président et les présidents des Assemblées étaient vivants et aptes à remplir leurs fonctions.

L’activation de ce plan a transféré les responsabilités du président des États-Unis à une autorité militaire alternative située à Mount Weather [2]. Cette autorité n’a restitué ses fonctions au président George W. Bush Jr, qu’en fin de journée. Jusqu’à ce jour, la composition de cette autorité et les décisions qu’elle a pu prendre sont restées secrètes.

Le président ayant été démis de ses fonctions durant environ dix heures, le 11 septembre 2001, en violation de la Constitution des États-Unis, il est techniquement exact de parler de « coup d’État ». Bien sûr cette expression choque parce qu’il s’agit des États-Unis, parce que cela a eu lieu dans des circonstances exceptionnelles, parce que l’autorité militaire ne l’a jamais revendiquée, et parce qu’elle a rendu le pouvoir sans faire de problème au président constitutionnel. Il n’en reste pas moins que c’est stricto sensu, un « coup d’État ».

Dans un célèbre ouvrage, paru en 1968, mais réédité et devenu le livre de chevet des néo-conservateurs durant la campagne électorale de 2000, l’historien Edward Luttwak expliquait qu’un coup d’État est d’autant plus réussi que personne ne se rend compte qu’il a eu lieu, et donc ne s’y oppose [3].

Six mois après ces événements, je publiais un livre sur les conséquences politiques de cette journée [4]. Les médias n’en ont retenu que les quatre premiers chapitres dans lesquels je montrais l’impossibilité de la version officielle de ces événements. On m’a beaucoup reproché de ne pas proposer ma propre version de cette journée, mais je n’en ai pas et je reste encore aujourd’hui avec plus de questions que de réponses.

Quoi qu’il en soit, les quinze années passées nous éclairent sur ce qui s’est passé ce jour-là.

Depuis le 11-Septembre, l’État fédéral est hors la Constitution

En premier lieu, bien que certaines dispositions aient été un instant suspendues en 2015, les États-Unis vivent toujours sous l’empire de l’USA Patriot Act. Adopté dans l’urgence, 45 jours après le coup d’État, ce texte constitue une réponse au terrorisme. Compte tenu de son volume, il serait plus juste de parler de Code antiterroriste que de simple loi. Ce texte avait été préparé durant les deux années précédentes par la Federalist Society. Seuls 4 parlementaires s’y opposèrent.

Ce texte suspend les limitations constitutionnelles, formulées par la « Déclaration des Droits » —c’est-à-dire les 10 premiers amendements de la Constitution—, pour toutes les initiatives de l’État visant à lutter contre le terrorisme. C’est le principe de l’état d’urgence permanent. L’État fédéral peut ainsi pratiquer la torture hors de son territoire et espionner massivement sa population. Au bout de quinze ans de ces pratiques, il n’est techniquement plus possible pour les États-Unis de se présenter comme un « État de droit ».

Pour appliquer le Patriot Act, l’État fédéral a d’abord créé un nouveau département, la Sécurité de la Patrie (Homeland Security). L’intitulé de cette administration est si choquant qu’on le traduit dans le monde entier par « Sécurité intérieure », ce qui est faux. Puis, l’État fédéral s’est doté d’un ensemble de polices politiques qui, selon une vaste étude du Washington Post en 2010, employait à l’époque au moins 850 000 nouveaux fonctionnaires pour espionner 315 millions d’habitants [5].

La grande innovation institutionnelle de cette période, c’est la relecture de la séparation des pouvoirs. Jusqu’alors, on considérait, à la suite de Montesquieu, que celle-ci permettait de maintenir un équilibre entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire indispensable au bon fonctionnement et à la préservation de la démocratie. Les États-Unis pouvaient s’enorgueillir d’être le seul État au monde à la mettre strictement en pratique. Désormais, au contraire, la séparation des pouvoirs signifie que le Législatif et le Judiciaire n’ont plus la possibilité de contrôler l’Exécutif. C’est d’ailleurs en vertu de cette nouvelle interprétation que le Congrès n’a pas été autorisé à débattre des conditions du coup d’État du 11-Septembre.

Contrairement à ce que j’écrivais en 2002, les États ouest-européens ont résisté à cette évolution. Ce n’est qu’il y a un an et demi que la France a cédé et adopté le principe de l’état d’urgence permanent, à l’occasion de l’assassinat des rédacteurs de Charlie-Hebdo. Cette transformation intérieure va de pair avec un changement radical de politique extérieure.

Depuis le 11-Septembre, l’État fédéral hors la Constitution a pillé le Moyen-Orient élargi

Dans les jours qui suivirent, George W. Bush —à nouveau président des États-Unis depuis le 11 septembre au soir— déclara à la presse : « Cette croisade, cette guerre au terrorisme, prendra du temps » [6]. Même s’il devait présenter ses excuses pour s’être exprimé ainsi, le choix des mots présidentiel indiquait clairement que l’ennemi se réclamait de l’islam et que cette guerre serait longue.

Effectivement, pour la première fois de leur histoire, les États-Unis sont en guerre ininterrompue depuis 15 ans. Ils ont défini leur Stratégie contre la terrorisme [7] que l’Union européenne n’a pas tardé à recopier [8].

Si les administrations états-uniennes successives ont présenté cette guerre comme une course-poursuite d’Afghanistan en Irak, d’Irak en Afrique, au Pakistan et aux Philippines, puis en Libye et en Syrie, l’ancien Suprême commandeur de l’Otan, le général Wesley Clark a, au contraire, confirmé l’existence d’un plan à long terme. Le 11-Septembre, les auteurs du coup d’État ont décidé de changer tous les gouvernements amis du « Moyen-Orient élargi » et de faire la guerre aux sept gouvernements qui leur résistaient dans cette région. Cet ordre a été acté par le président Bush, quatre jours plus tard, lors d’une réunion à Camp David. Force est de constater que ce programme a été mis en œuvre et n’est pas terminé.

Ces changements de régime amis par des révolution colorées et ces guerres contre les régimes qui leur résistaient n’avaient pas pour but de conquérir ces pays au sens impérial classique —Washington contrôlait déjà ses alliés—, mais de les piller. Dans cette région du monde, particulièrement au Levant, l’exploitation de ces pays se heurtait non seulement à la résistance des populations, mais à la présence absolument partout de ruines de civilisations antiques. Il ne serait donc pas possible de piller sans « casser des œufs ».

Selon le président Bush, les attentats du 11-Septembre auraient été perpétrés par al-Qaïda, ce qui justifiait mieux l’attaque de l’Afghanistan que la rupture des négociations pétrolières avec les Talibans, en juillet 2001. La théorie de Bush fut développée par son secrétaire d’État, le général Colin Powell, qui promis de déposer un rapport à ce sujet devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Non seulement les États-Unis n’ont pas trouvé le temps pour rédiger ce rapport au cours des 15 dernières années, mais le 4 juin dernier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, affirmait que son homologue états-unien lui avait demandé de ne pas frapper ses alliés d’al-Qaïda en Syrie ; une déclaration ahurissante qui ne fut pas démentie.

Dans un premier temps, l’État fédéral hors Constitution a poursuivi son plan en mentant effrontément au reste du monde. Après avoir promis un rapport sur le rôle de l’Afghanistan dans le 11-Septembre, le même Powell mentit phrase après phrase lors d’un discours d’une heure un quart au Conseil de sécurité visant à lier le gouvernement irakien aux attentats et à l’accuser de vouloir les continuer avec des armes de destruction massive [9].

L’État fédéral tua en quelques jours la majorité de l’armée irakienne, pilla les sept principaux musées et brûla la Bibliothèque nationale [10]. Il installa au pouvoir l’Autorité provisoire de la Coalition, qui n’était pas un organe de la Coalition des États contre le président Hussein, mais une société privée, détenue à majorité par Kissinger Associates, sur le modèle de la sinistre Compagnie des Indes [11]. Durant un an, cette compagnie pilla tout ce qui pouvait l’être. En définitive, elle remit le pouvoir à un gouvernement irakien fantoche, non sans lui avoir fait signer qu’il ne demanderait jamais de réparations et qu’il ne contesterait pas pour un siècle les lois commerciales léonines rédigées par l’Autorité provisoire.

En 15 ans, les États-Unis ont sacrifié plus de 10 000 de leurs concitoyens, tandis que leur guerre a fait plus de deux millions de morts au « Moyen-Orient élargi » [12]. Pour venir à bout de ceux qu’ils désignent comme leurs ennemis, ils ont dépensé plus de 3 500 milliards de dollars [13]. Et ils annoncent que le massacre et la gabegie vont continuer.

Étrangement, ces milliers de milliards de dollars n’ont pas affaibli économiquement les États-Unis. Il s’agissait d’un investissement qui leur a permis de piller une région entière du monde ; de voler pour des sommes encore bien supérieures.

À la différence de la rhétorique du 11-Septembre, celle de la guerre au terrorisme est logique. Mais elle s’appuie sur quantité de mensonges présentés comme des faits avérés. Par exemple, on explique la filiation entre Daesh et al-Qaïda par la personnalité d’Abou Moussab al-Zarkaoui, auquel le général Powell avait consacré une bonne partie de son discours au Conseil de sécurité, en février 2003. Pourtant le même Powell a admis avoir effrontément menti lors de ce discours et il est impossible de vérifier le moindre élément de la biographie de Zarkaoui selon la CIA.

Si nous admettons qu’al-Qaïda est la continuation de la Légion arabe de Ben Laden, intégrée en tant que troupe supplétive dans l’Otan durant les guerres de Yougoslavie [14] et de Libye, nous devons également admettre qu’al-Qaïda en Irak, devenu État islamique en Irak, puis Daesh en est la continuation.

Le pillage et la destruction du patrimoine historique étant illégaux en droit international, l’État fédéral hors la Constitution a d’abord sous-traité ses basses oeuvres à des armées privées comme Blackwater [15]. Mais sa responsabilité était encore trop visible [16]. Aussi les a-t-il sous-traitées, à son nouveau bras armé, les jihadistes. Désormais le pillage du pétrole —consommé en Occident— est imputable à ces extrémistes et la destruction du patrimoine à leur fanatisme religieux.

Pour comprendre la collaboration de l’Otan et des jihadistes, nous devons nous demander ce que serait l’influence des États-Unis aujourd’hui s’il n’y avait pas les jihadistes. Le monde serait devenu multipolaire et Washington aurait fermé la plupart de ses bases militaires dans le monde. Les États-Unis seraient redevenus une puissance parmi d’autres.

Cette collaboration de l’Otan et des jihadistes choque de nombreux hauts responsables états-uniens comme le général Carter Ham, commandant de l’AfriCom, qui refusa en 2011 de travailler avec al-Qaïda et dut renoncer à commander l’attaque de la Libye ; ou le général Michael T. Flynn, directeur de la Defense Intelligence Agency, qui refusa de cautionner la création de Daesh et fut contraint à la démission [17]. Elle est devenue le vrai sujet de la campagne électorale présidentielle : d’un côté Hillary Clinton, membre de The Family, la secte des chefs d’état-major [18], de l’autre Donald Trump, conseillé par Michael T. Flynn et 88 officiers supérieurs [19].

De même que durant la Guerre froide, Washington contrôlait ses alliés européens via « Les armées secrètes de l’Otan », le Gladio [20], de même il contrôle aujourd’hui le Moyen-Orient élargi, le Caucase, la vallée de Ferghana et jusqu’au Xinjiang avec le « Gladio B » [21].

15 ans après, les conséquences du coup d’État du 11-Septembre ne viennent aucunement des musulmans, ni du Peuple états-unien, mais de ceux qui l’ont perpétré et de leurs alliés. Ce sont eux qui ont banalisé la torture, généralisé les exécutions extra-judiciaires n’importe où dans le monde, affaibli les Nations unies, tué plus de deux millions de personnes, pillé et détruit l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et la Syrie.