تقي زاده

تقي زاده

lundi, 19 juillet 2021 17:23

Chine/Résistance: 1er F-22 US abattu!

Le vendredi 17 juillet, l’US Air Force a annoncé un déploiement massif des avions furtifs F-22 appartenant aux escadrons d’Alaska et d’Hawaï dans les îles de Guam et Tinyan au Pacifique et ce dans le cadre d’un exercice à tenir dans les tous prochains jours et baptisé « « Pacific Iron 2021 ».

Outre cette inhabituelle mobilisation d’avions de 5e génération US qui suivant la quasi-totalité des analystes serait un signal direct à l’adresse de la Chine de l’intention US de déployer ses outils «  les plus avancés » en cas de conflit majeur, les Yankee activeront dix avions F-15E de l’Idaho Squadron, deux avions de transport Hercules d’une base au Japon et 800 membres d’équipage participeront également à la manœuvre  et tout ceci pour prouver les capacités multitâches de l’US Air Force à mener des opérations simulées de vols de proximité depuis les aéroports locaux ».

Cité par The Drive, le commandant du commandement aérien US, le général Ken Wilsbach va même jusqu’ à lancer : «  Il n’y a jamais eu autant de rapaces dans l’arène d’activité de la Pacific Air Force Si j’étais la Chine, je ferais attention à ce message, qu’il leur soit adressé ou non. La capacité qui existe dans un avion ainsi que la flexibilité et le caractère de l’US Air Force pour atteindre des distances remontent à l’époque de la Première Guerre mondiale, et la Chine n’a pas la capacité de copier cela. Pareil exercice pourrait avoir lieu au Japon et en Corée du Sud voire dans toutes les régions proches de la Chine continentale »

Deux jours plus tard soit le dimanche 18, Damas accueille à titre de première étape d’une tournée moyen orientale non annoncée et quelque peu surprise, le MAE chinois Wing Yi, porteur d’un plan de guerre anti-US anti-OTAN en quatre actes qui en plus de viser à inscrire dans la durée les échanges commerciaux anti-sanctions US déjà énormes de part et d’autre, -quelque 1300 millions de dollars par an-, plaide à demi-mot en faveur d’une implication plus poussée de l’armée chinoise en Syrie dont le Nord est infesté entre autres, par les terroristes séparatistes d’origine chinoise que le Sultan Erdogan entraîne à faire la guerre, très prochainement, à l’intégrité territoriale chinoise sur son stratégique flanc ouest, Xing Jiang.

Y a –t-il un quelconque lien entre cette visite à l’improviste et cette mobilisation massive de F-22 US qui s’implantent visiblement pour une longue durée et , sous prétexte d’un exercice aérien majeur, aux portes de la Chine mais encore au sud-est de la Russie ?

Vu les événements qui se succèdent depuis début mai sur cette vaste zone de combat anti-US que sont devenus les pays de l’axe de la Résistance, il serait simpliste de n’y voir aucun rapport. Du 11 à 21 mai, la branche la plus opérationnelle de l’US Air Force au monde, le dénommé Israël avec ses centaines d’escadrons de F-15, de F16, F-18, de F-35 Adir, équipés de centaines de tonnes de GBU et de JDAM larguées sur une petite bande de quelques dizaines de kilomètres, Gaza, s’est effondrée sous les yeux ahuris d’un Pentagone qui en a eu le souffle coupé de voir des milliers de missiles tactiques Ayyash 250, Qassem, A-120,  ayant tous de près ou de loin des apparentés avec le fameux Fateh 110 iranien s’abattre, invariablement et  depuis le sud d’Israël, sur ports , aéroports, bases aériennes, pipelines, sites offshores sionistes sans que les frappes aériennes puissent les arrêter, ne serait-ce qu’un seul instant.

Cette méga démonstration d’impuissance se faisait en effet dans un cadre catastrophique irakien marqué par ces salves de roquettes tactiques ou ces essaims de drones « irakiens » qui ont fait tout au long de mois d’avril, puis mai, puis juillet le malheur des troupes US en cette Mésopotamie où Bush père et fils ont implanté les boys puisque c’est là le cœur battant du flux de pétrole et du gaz non offshore au Moyen-Orient. Or ces évolutions se déroulaient sous les yeux scrutateurs des Russes qui n’en avaient pas l’air trop surpris vu l’antécédent de leur coopération avec la Résistance en Syrie mais encore des chinois qui eux, semblent en tirer leçon.

Il fallait que l’Amérique tente une inversion de la donne, un retour à l’état de grâce de l’US Air Force que la Résistance continuait à défier rien qu’en faisant parader fin juin, ses drones ses missiles, ses chars et ses blindés sous le nez US dans un Irak, encore sous l’occupation. Et ce fut la fatale erreur du 25 juin quand les F-16 et les F-15 US, boutés hors du ciel de l’Irak, ont décollé moyennant des millions de dollars de frais par heures depuis trois des bases golfiennes US ( Emirats, Arabie, Qatar » pour venir frapper trois postes frontières des Hachd à Abou Kamal et à Qaem. Il a fallu à peine 10 jours pour que soit célébré le pire 4 juillet de toute l’histoire des Etats Unis d’Amérique. Entre 4 au 14 juillet, 10 opérations aux missiles et aux drones irako-syriennes ont ciblé les bases américaines à Bagdad, à al-Anbar, à Erbil mais aussi et pour la première fois depuis 2015, en Syrie orientale à savoir à al-Omar et à Connoco, où Américains et acolytes tournent et retournent le pétrole syrien par Erbil et Turquie interposés à destination d’Israël. 

L’USA Air a-t-elle riposté ? Du tout ? Une toute dernière information fait état d’une débandade quasi-totale dans les rangs des troupes US à Deir ez-Zor où des assauts à répétition contre les villages et les localités environnants se poursuivent à l’aide des unités héliportées et des Yankee qui n’osent plus mettre le pied au sol par crainte d’être pris pour cible de roquette, de drones ou de missiles. Et la campagne balistique et dronesque anti-US en Syrie, qui a brisé en mille morceau l’impunité des troupes américaines retranchées depuis 6 ans derrières Daech et FDS ne fait que commencer.

Alors qu’en Jordanie, l’US Air Force est en pleine opération de déménagement-réaménagement pour accueillir très prochainement ses unités en débandade en Irak, la Résistance lui prépare un remake des opérations anti-Israël de mai sur le triangle frontalier Syrie/Jordanie/Irak. Il y a peu, son arsenal a vu l’émergence de pièces propres à bousiller un peu plus les capacités de l’US Air Force : l’axe de la Résistance vient de réaliser un assaut « quantique » en la matière propre à effrayer les plus vaniteux des Yankee : ainsi les roquettes ailées Faji-5 ou encore de redoutables missiles Fateh-110 seraient sur le point d’être remplacés par des clips à missiles. 

Face à un essaim de missiles, la DCA intégrée US perdra une importante partie de son efficacité. Prenons comme exemple un système de défense antiaérienne de type Patriot ! Chaque batterie de Patriot est en mesure de confronter huit missiles en même temps. Alors, si huit missiles sont tirés en même temps vers une batterie de Patriot, celle-ci sera obligée de se décharger complètement pour pouvoir les intercepter. Dans ce cas-là, même si Patriot réussit à neutraliser tous les huit missiles, un grand problème reste à résoudre ; il ne lui reste plus de missiles à tirer en cas d’une nouvelle attaque et il lui faudrait pas mal de temps pour être chargée de nouveau. Voici un laps de temps duquel la partie adverse pourrait bénéficier pour lancer une nouvelle attaque soit par ses unités balistiques et aériennes soit par ses drones. Le cœur balistique de ce système est constitué de Fath, un engin qui mesure la moitié du missile  Fateh 110, soit 4 mètres. Son ogive est comparée à l'ogive du missile monoconique Fateh-110, en raison de la petite taille du missile. Avec un poids d'environ 850 à 1100 kg, Fath a une portée d’au moins 80 à 100 km. Puis l'utilisation de la technologie du corps en composite offre une portée de 130  à 170 km. La mitraillette balistique made in Iran a-t-elle tonné le la première semaine de juillet à Connoco ou al-Omar? On l’ignore. Tout ce qu’on sait c’est qu’elle a poussé le F-22 US et ses paires à « prendre le large pour le Pacifique ».

Les États-Unis se préparent à retirer leurs chasseurs du Moyen-Orient et à les mobiliser dans des bases aériennes américaines, à proximité du théâtre des futures opérations aériennes, c'est-à-dire à proximité de la Chine populaire et du sud-est de la Russie et le haut diplomate chinois serait venu dans la région pour en comprendre la raison… En terre de Résistance, on ne se contente pas de montrer les muscles quand on est attaqué mais on attaque… Et de plus en plus ont agi en mode «  préventive »...

lundi, 19 juillet 2021 17:22

Ansarallah: officiers US en débandade!

Tout comme à l'époque d'Obama, l'Amérique de Biden n'innove pas trop en termes de stratégie militaire : une multiplication de fronts de guerre contre l'adversaire sans oser toutefois aller jusqu'à engager de moyens ou de soldats supplémentaires, et se contentant surtout de grands déplacements de troupes auxquels il donne le nom de retrait militaire.

L'objectif étant évidemment d'épuiser le camp d'en face, le déconcerter, le distraire, lui faire oublier l'essentiel. Sauf que cette stratégie de disparition volontaire cache très mal une chose : l'incapacité à gagner une quelconque guerre, l'absence totale de perspective.

Au Yémen, les USA se sont désormais directement engagés dans les combats secondés par les terroristes qaïdistes, un Yémen où ils s'appliquent à multiplier les fronts non pas pour marquer des gains militaires mais pour perdre. À al-Bayda, les officiers US ont tenté de faire enliser Ansarallah, à al-Zahra la localité fut libéré en 3 jours. Idem à Maarib où des mercenaires à la solde du régime saoudien se sont emparés mercredi 14 juillet de la ville Rahba, mais en moins de 48 heures, ils l'ont perdue face à un Ansarallah qui a pu reprendre le centre-ville de Rahba et faire une progression nette vers d'autres quartiers. Le coup a donc tourné à l'avantage de la Résistance.  

Les mercenaires affiliés à Mansour Hadi et ceux affiliés à la coalition d'agression saoudienne n'ont pu tenir que quelques heures face aux lourdes attaques de combattants d’Ansarallah et des forces de l’armée qui tataient de près les capacités des forces terrestres US en vue de futures offensives US à venir. 

Totale surpris, les officiers US/OTAN se sont vus infliger une contre-offensive depuis quatre axes militaires suivant ce principe dont seul Ansarallah a le secret, opérer en ampleur. 

Après la reconquête de la ville de Rahba et le nettoyage de nouvelles villes au sud de Maarib, les éléments pro-Hadi et les mercenaires saoudiens sont en état d’alerte sur les fronts Murad, al-Jubah, al-Mahliya et Hrib dans une poste plus affaiblie par rapport à  l'avant attaque 

Et bien ce genre d'expérience est parfaitement utile pour un Ansarallah qui s'apprête à affronter les Yankees dans le sud.   

Mardi dernier, certaines sources d'information ont rapporté que les États-Unis avaient déployé environ 300 effectifs sur la base militaire d'al-Anad dans la province méridionale de Lahij, surplombant le détroit de Bab el-Mandeb.

Selon certains rapports, ces forces font partie des troupes retirées de la base de Bagram en Afghanistan. Sur ce fond, il est clair que les États-Unis n'ont pas l'intention de retirer complètement leurs troupes de la région, contrairement à ce qu'ils prétendent.

Mais les États-Unis qui ont déployé des troupes sur la base d'al-Anad pour se rendre maître du détroit stratégique et géopolitique de Bab el-Mandeb, et ainsi dominer des îles stratégiques du golfe d'Aden, notamment l’île de Mayyun, sont-ils sûrs d'avoir visé juste? 

La présence militaire directe des États-Unis dans la région vise à « assurer la sécurité des Émirats arabes unis » dans le sud et naturellement, ce petit émirat du golfe Persique doit compenser cette amabilité des États-Unis de diverses manières !

Il semble même que cette mesure soit un prélude à une présence directe et officielle des États-Unis au Yémen. Or c'est là que le bât blesse. L'élément qui a fait perdre l'US Army en Afghanistan et en Irak la fera aussi perdre au Yémen. 

Les États-Unis ont une présence militaire sur la base d'al-Ghaydah dans la province d’al-Mahra dans le sud de la péninsule arabique.

Autant de bases US cela signifie une multiplication de cibles pour les missiles et les drones de la Résistance et partant de nouvelles débandades... La stratégie de sortie de l'impasse US est elle-même une impasse...

lundi, 19 juillet 2021 17:21

Assad a eu la peau de l'axe US/Israël

"La Syrie se relèvera avec plus de pouvoir, d’honneur et de dignité des cendres du feu attisé par le grand complot de l’Arrogance mondiale." C’est l’un des six messages qu’a véhiculé le discours du Bachar Assad et que l’éditorialiste de Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, a évoqué dans un récent article rédigé à l’occasion de la cérémonie de prestation de serment du président réélu.

Tout en notant la participation massive des Syriens aux élections présidentielles 2021 qui a mis en échec le projet US de démembrement de la Syrie et tracé une feuille de route sur un meilleur avenir du pays, Abdel Bari Atwan écrit que "Bachar Assad a géré la Syrie durant les 10 dernières années, dans les conditions très dures imposées par une coalition de 65 pays sous le leadership américain, avec l’objectif de démembrer le pays et renverser son ordre gouvernemental. Il est, heureusement, sorti indemne de cette situation et sa réélection à la tête du pays est une nouvelle célébration des valeurs arabes en Syrie ; chose rare et appréciable en ce moment même où les Etats arabes se soumettent progressivement à l’ennemi israélien".

 Le discours d’Assad - qui se distinguait d’ailleurs de tous ses autres discours - prononcé lors de la cérémonie de son investiture comporte six points essentiels : "Le président Assad a souligné lors de son discours que le gouvernement syrien fera recours à tous les groupes de résistance populaire, pacifiques ou armées, contre les occupants américains et leurs acolytes et cela, jusqu’à la libération complète de toutes les régions syriennes et l’expulsion de tous les éléments du terrorisme. S’expliquent dans ce même cadre, on ne peut être plus rassuré, toutes les attaques aux missiles de ces deux dernières semaines contre les bases US à Deir ez-Zor et les champs pétroliers d’al-Omar."

Et puis Assad a évoqué la restauration de la stabilité et la reconstruction de la Syrie, en s’appuyant sur les capacités et forces locales. Quant aux réformes, elles seront réalisées via le développement et non pas la destruction.

Il a ensuite promis de lutter contre la corruption dans toutes ses formes et de faire comparaître les accusés devant la justice, de manière indépendante et transparente. 

Le quatrième point qu’Atwan a retenu est la priorité accordée par Assad à la crise économique et aux moyens de la résoudre : "Assad a évoqué deux principaux facteurs qui ont causé cette crise, parallèlement à la corruption et à la mauvaise gestion des affaires. Ce sont le vaste blocus économique et le gel d’environ 40 à 60 milliards de dollar des avoirs de la Syrie dans les banques libanaises."

Le président Assad n’a pas manqué de réitérer la solidarité syro-palestinienne : "Il n’y a aucune distinction entre la cause palestinienne et l’affaire syrienne. Notre engagement envers la Palestine reste immuable et rien ne peut le changer. Même à l’apogée de sa crise, la Syrie n’a pas renoncé à ses positions. Lorsque le secrétaire général du Hezbollah a demandé au président syrien d’armer la bande de Gaza et les groupes de la Résistance avec nos missiles anti-char Kornet, Assad a accepté."

Et finalement, le président Assad a mis l’accent sur la réconciliation et l’amnistie, rappelant que les portes de la Syrie étaient ouvertes à tous les Syriens dont ceux qui ont été trompés par les ennemis dans le but de nuire au gouvernement syrien.  

lundi, 19 juillet 2021 17:18

Syrie/Irak: redoutable arme anti-US?

De quoi parlent les experts occidentaux quand ils associent le développement des capacités balistiques iraniennes à un « changement quantique » ? La nouvelle "mitrailleuse balistique" de la Résistance est-elle prête à remplacera les roquettes anti-US?

Les lanceurs de missile balistique étant équipés de cartouche ont commencé à être largement exploités par les forces armées iraniennes. Mais quels sont les avantages de ce type de lanceurs ?

Le premier avantage d’un lanceur équipé de cartouche est que les missiles sont à l’abri de la pluie, de la poussière, du soleil et d’autres facteurs extérieurs qui risquent de les endommager.

Le deuxième avantage est que plusieurs cartouches peuvent être installées sur un seul lanceur et cela renforcera la puissance et le volume du feu. L’intérêt ? Face à un essaim de missiles qui sont tirés en même temps, les systèmes de défense antiaérienne de l’ennemi perdent une importante partie de leur efficacité. 

Le troisième avantage d’un lanceur à cartouche est que les missiles peuvent être déplacés plus facilement.

Quant au quatrième avantage, il est à noter que les missiles installés dans les cartouches peuvent être déplacés en toute catimini, car les camions sur lesquels sont déployés les lanceurs à cartouche peuvent facilement se faire passer par des camions chargés d’une cargaison commerciale tout ordinaire. 

Comment un lanceur à cartouche peut-il harceler l’ennemi ?

Prenons comme exemple un système de défense antiaérienne de type Patriot ! Chaque batterie de Patriot est en mesure de confronter huit missiles en même temps. Alors, si huit missiles sont tirés en même temps vers une batterie de Patriot, celle-ci sera obligée de se décharger complètement pour pouvoir les intercepter. Dans ce cas-là, même si Patriot réussit à neutraliser tous les huit missiles, un grand problème reste à résoudre ; il ne lui reste plus de missiles à tirer en cas d’une nouvelle attaque et il lui faudrait pas mal de temps pour être chargée de nouveau. Voici un laps de temps duquel la partie adverse pourrait bénéficier pour lancer une nouvelle attaque soit par ses unités balistiques et aériennes soit par ses drones. 

En Iran, une cérémonie a récemment eu lieu pour remettre de nouveaux équipements militaires et armes à la Force terrestre du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI). À noter que les missiles Fath installés sur des lanceurs à cartouche figuraient parmi les armes qui ont intégré la Force terrestre du CGRI. Les lanceurs qui ont été remis sont chacun équipés de six cartouches. Les lanceurs de ce type avaient été également livrés à la Force navale du CGRI en hiver dernier. 

Le 7 janvier 2020, après l’attaque au missile menée par l’Iran contre la base militaire américaine d’Aïn al-Asad en Irak, Fabian Hinz, expert du programme balistique iranien chez l’Institut des Études international de Middlebury à Monterey, a écrit, dans un article publié par Washington Post : « Ce que nous avons vu en Iran au cours des dernières années, c’est un changement quantique (…) en matière de capacités balistiques ». 

lundi, 19 juillet 2021 17:08

Des fausses accusations au vrai massacre

Durant l’été, nous poursuivons la publication en épisode du livre de Thierry Meyssan, Sous nos yeux. Dans cet épisode, l’attaque chimique de la Ghouta et les hésitations occidentales jusqu’au financement de Daesh. 

Cet article est extrait du livre Sous nos yeux.
Voir la Table des matières.

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Les victimes adultes du gazage de la Ghoutta était presque exclusivement des hommes. Les enfants étaient tous d’âges proches, ils avaient été enlevés ensemble par les jihadistes à Alep.

27 — La «  ligne rouge  »

En mai 2013, l’Otan diffuse à ses membres un rapport indiquant que la population soutient le Président el-Assad à 70 %. 20 % soutiennent les rebelles et 10 % sont sans opinion [1]. Paris et Ankara concluent qu’il n’y aura de victoire que si l’on revient au plan initial et que l’on bombarde la Syrie. Il faut prendre une initiative pour faire pression sur Washington.

Le 21 août une attaque chimique touche des civils syriens dans la banlieue de Damas, dans une zone contrôlée par les jihadistes, la Ghouta. Dans les heures qui suivent, une vaste machine de communication se met en branle accusant la République arabe syrienne d’en être responsable. Cette attaque marquerait le franchissement de «  la ligne rouge  » fixée par le Président Obama. Les Occidentaux s’apprêteraient à «  punir le régime  » en bombardant sa capitale.

 

Le gouvernement syrien dément toute implication et rappelle que le 23 mai, la police turque a arrêté 11 jihadistes à Adana en possession d’un important stock de gaz sarin [2]. Si le chef du groupe, Hytam Qassap, est de nationalité syrienne, les autres sont Turcs. En outre, l’armée syrienne libre a elle-même diffusée des vidéos d’un petit laboratoire de fabrication d’armes chimiques et menacé les alaouites de les gazer [3].

Ce qui s’est passé à la Ghouta est sujet à caution  : les services secrets US affirment avoir observé – sans intervenir – durant les quatre jours précédents l’armée arabe syrienne préparer le gaz [4]. Des vidéos sont diffusées par l’opposition, mais l’une d’elle est datée par YouTube (heure de Californie) avant le lever du soleil à Damas alors qu’elle est filmée à la lumière du jour. Les victimes sont soit des enfants – tous du même âge –, soit des hommes, seulement 2 femmes sur les 1 429 victimes dénombrées par les États-Unis. Les enfants morts s’avèrent être en réalité des alaouites qui ont été enlevés par les jihadistes quelques semaines plus tôt [5]. Bien qu’ils soient officiellement absents du pays, la France et le Royaume-Uni assurent avoir prélevé des échantillons sur place et les avoir immédiatement analysés. Ils confirment l’usage de gaz sarin. Problème  : le seul test connu nécessite dix jours pour être réalisé.

 

Selon les services de Renseignement français et britanniques, l’usage des armes chimiques par l’armée syrienne est attesté par des interceptions téléphoniques d’officiers. Mais il s’avère que ces interceptions ont été effectuées par les Israéliens [6]. Très vite, il apparaît que le Renseignement militaire français est prudent. Il n’est pas l’auteur de la Note de synthèse diffusée par le ministère français de la Défense [7]. Celle-ci a été réalisée par Sacha Mandel, un conseiller binational israélo-français du ministre.

Sur le fond, on ne comprend pas pourquoi l’usage d’armes chimiques serait une «  ligne rouge  ». En quoi est-elle pire que les autres «  armes de destruction massive  »  ? Pourquoi les États-Unis, signataires de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, en reprochent-ils l’usage à la Syrie qui n’en est pas signataire alors qu’ils ont eux-mêmes violé leur signature en 2003 dans la palmeraie de Bagdad  ? [8]

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Marcus Klingberg, fut directeur adjoint de l’Institut israélien de recherche en biologie (IIRB) de Ness Ziona. Il transmettra au KGB les résultats des recherches israéliennes d’armes biologiques. Arrêté en 1982, il refusera le qualificatif d’espion, assurant avoir travaillé pour l’Humanité. Il est le grand-père de l’adjoint au maire de Paris, Ian Brossat.

Lorsque les armes chimiques sont apparues, durant la Première Guerre mondiale, elles ont surpris et, de ce fait, ont été très meurtrières. Cependant, les États ont rapidement trouvé les moyens d’y faire face, de sorte qu’aucun ne les a utilisées de manière significative sur le champ de bataille durant la Seconde Guerre mondiale. Au Proche-Orient, Israël a refusé de signer la Convention, entraînant avec lui l’Égypte et la Syrie. De 1985 à 1994, Israël a financé des recherches en Afrique du Sud visant à créer des armes sélectives en fonction des caractéristiques raciales. Il s’agissait de déterminer des agents toxiques ne tuant que les Noirs et les Arabes et pas le peuple juif [9]. Elles étaient conduites sous la direction du cardiologue du Président Peter Botha, le colonel Wouter Basson. On ignore si elles ont été couronnées de succès, ce qui semble improbable au plan scientifique. Plusieurs milliers de cobayes humains meurent durant les expériences [10].

Rapidement, les services britanniques valident les observations ci-dessus et mettent en garde le Premier ministre, David Cameron, contre une opération sous faux drapeau [11]. La télévision syrienne diffuse une vidéo d’un chauffeur des jihadistes. Il atteste s’être rendu en Turquie et avoir reçu les obus toxiques dans une caserne turque, puis les avoir secrètement transportés à Damas [12].

 

Interrogé par la presse russe, le Président syrien Bachar el-Assad, répond  : «  Les déclarations émises par des politiciens états-uniens, occidentaux et d’autres pays constituent une insulte au bon sens et une expression de mépris envers l’opinion publique de leurs peuples. C’est un non-sens  : d’abord on accuse, ensuite on rassemble les preuves. (…) Ce genre d’accusation est exclusivement politique, et répond à la série de victoires enregistrées par les forces gouvernementales sur les terroristes [13].  »

François Hollande, quant à lui, clame haut et fort que sa conscience lui ordonne de «  frapper  » Damas [14]. Ce faisant, il poursuit l’œuvre du parti de la colonisation qui, durant le gouvernement provisoire de Charles de Gaulle et celui de Georges Bidault, en mai 1945 et novembre 1946, bombarda de sa propre initiative Sétif, Guelma et Kherrata (Algérie), puis Damas (Syrie), et enfin Hai Phòng (Indochine/Vietnam). Au moment de retirer ses troupes, juste après l’indépendance, l’armée du général Fernand Olive attaqua Damas, uniquement pour manifester son dépit. Elle détruisit une partie du souk millénaire (comme cela a été fait aujourd’hui à Alep) et l’Assemblée nationale, symbole de la nouvelle République qu’elle rejetait.

L’Allemagne est la première à observer que, même si la Syrie avait utilisé des armes chimiques, son bombardement resterait illégal en regard du droit international, sauf décision du Conseil de sécurité [15]. Les Britanniques et les États-uniens sont en définitive persuadés que l’affaire a été fabriquée par la Turquie avec le soutien de la France et d’Israël.

 

À Londres, la Chambre des Communes interdit au Premier ministre d’attaquer Damas avant que la responsabilité du gouvernement de Bachar el-Assad soit établie avec certitude. Les députés, dont beaucoup connaissent le degré d’implication de leur pays contre la Syrie, se souviennent du tort subi par le Royaume à la suite de sa guerre contre l’Irak, en 2003, sur la base des accusations mensongères de George Bush et Tony Blair. À Washington, Barack Obama s’en remet au Congrès qu’il sait opposé à toute nouvelle aventure militaire quelle qu’elle soit [16]. Il s’agit bien sûr d’une manœuvre dilatoire car le Syrian Accountability Act de 2003 lui donne tous les pouvoirs pour détruire la Syrie.

François Hollande, qui a parlé trop fort et trop vite, reste seul en lice. Impuissant, il se terre à l’Élysée, tandis que la parole de la France est décrédibilisée au plan international. Personne ne demande de comptes à la Turquie et surtout pas Anne Lauvergeon, Alexandre Adler, Joachim Bitterlich, Hélène Conway-Mouret, Jean-François Copé, Henri de Castries, Augustin de Romanet, Laurence Dumont, Claude Fischer, Stéphane Fouks, Bernard Guetta, Élisabeth Guigou, Hubert Haenel, Jean-Pierre Jouyet, Alain Juppé, Pierre Lellouche, Thierry Mariani, Gérard Mestrallet, Thierry de Montbrial, Pierre Moscovici, Philippe Petitcolin, Alain Richard, Michel Rocard, Daniel Rondeau, Bernard Soulage, Catherine Tasca, Denis Verret et Wilfried Verstraete, qui ont tous reçus des «  cadeaux  » du patronat turc au nom de Recep Tayyip Erdogan.

La Russie aide les États-Unis à sortir de la crise la tête haute. Ils invitent la Syrie à signer la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, ce qu’elle fait sans attendre. Le Président Bachar el-Assad négocie avec l’OIAC un moyen de détruire les stocks existants, mais ce sera aux frais de Washington.

Par la suite, le journaliste états-unien Seymour M. Hersh met en lumière les hésitations de son pays dans cette affaire [17]. Puis, les professeurs Richard Lloyd et Theodore Postol du Massachusetts Institute of Technology démontrent que les obus chimiques ont été tirés depuis la zone «  rebelle  » [18]. La France persiste cependant, seule, à accuser la République arabe syrienne. «  Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage  », dit-on dans les campagnes françaises.

Quoiqu’il en soit, les Occidentaux réitéreront régulièrement contre la Syrie leurs accusations d’emploi d’armes chimiques, bien que tous les stocks aient été détruits conjointement par la Russie et les États-Unis. Ce petit jeu cessera lorsque Damas découvrira de telles armes dans des bunkers jihadistes. Elles avaient été livrées par la CIA et avaient été fabriquées par Chemring Defense (Royaume-Uni), Federal Laboratories et Non-Lethal Technologies (USA),

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Le 6 juillet 2012, François Hollande présidait un sommet des Amis de la Syrie. Parmi les invités d’honneurs, on comptait plusieurs criminels contre l’humanité (c’est-à-dire ayant organisé l’exécution massive de personnes au seul motif de leur appartenance religieuse). Douze jours plus tard, il donnait l’ordre d’assassiner les membres du Comité syrien de Sécurité nationale et de donner l’assaut de Damas.

28 — Indécision

Ayant fermé son ambassade et rappelé tout son personnel en 2012, ayant retiré l’essentiel de ses Forces spéciales après son engagement au Mali début 2013, ayant été désavoué par Washington, Paris n’a plus ni moyens sur place, ni plan d’action.

Ne sachant trop que faire, François Hollande se tourne vers son allié de toujours, Tel-Aviv, qui lui avait fourni une fausse preuve de la responsabilité syrienne dans l’attaque sous faux drapeau de la Ghouta. Un petit retour est ici nécessaire sur son activité en faveur de la colonisation de la Palestine durant son mandat de premier secrétaire du Parti socialiste  :

-  En 2000, alors que le sud du Liban est occupé, il prépare avec le futur maire de Paris Bertrand Delanoë le voyage du Premier ministre Lionel Jospin en Palestine. Son discours comprend une condamnation de la Résistance à l’occupation qu’il assimile à du terrorisme.
-  En 2001, il exige la démission du Parti socialiste du géopoliticien Pascal Boniface, coupable d’avoir critiqué dans une note interne le soutien aveugle du Parti à Israël.
-  En 2004, il écrit au Conseil supérieur de l’Audiovisuel pour remettre en cause l’autorisation d’émettre donnée à Al-Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah. Il ne cessera ses pressions qu’une fois la chaîne de la Résistance censurée.
-  En 2005, il est reçu à huis clos par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Selon le compte-rendu de la réunion, il aurait apporté son soutien à Ariel Sharon et aurait vivement critiqué la politique arabe gaulliste. Il aurait déclaré  : «  Il y a une tendance qui remonte à loin, ce que l’on appelle la politique arabe de la France et il n’est pas admissible qu’une administration ait une idéologie. Il y a un problème de recrutement au Quai d’Orsay et à l’ENA et ce recrutement devrait être réorganisé  ». Ce faisant, il renverse la réalité car la «  politique arabe de la France  » n’est pas une politique en faveur des Arabes contre les Israéliens, mais une politique dans le monde arabe.
-  En 2006, il prend position contre le Président Ahmadinejad qui a invité à Téhéran des rabbins et des historiens, dont des négationnistes. Il feint d’ignorer le sens du congrès, qui visait à montrer que les Européens avaient substitué la religion de l’Holocauste à leur culture chrétienne. Et, à contresens, il explique que le Président iranien entend nier le droit des Israéliens à exister et qu’il s’apprête à poursuivre l’Holocauste.
-  Il se mobilise pour la libération du soldat israélien Gilad Shalit, prisonnier du Hamas, au motif que celui-ci dispose de la double nationalité française et israélienne. Peu importe que le jeune homme ait été arrêté alors qu’il servait dans une armée d’occupation en guerre contre l’Autorité palestinienne, également alliée de la France.
-  En 2010, il publie avec Bertrand Delanoë et Bernard-Henri Lévy, une tribune libre dans Le Monde pour s’opposer au boycott des produits israéliens. Selon lui, le boycott serait une punition collective, infligée aussi aux Israéliens qui œuvrent à la paix avec les Palestiniens. Un raisonnement qu’il n’avait pas tenu lors de la campagne similaire contre l’Apartheid en Afrique du Sud.

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Dès son arrivée en Israël, le 17 novembre 2013, le président François Hollande déclare en hébreu  : «  Tamid écha-èr ravèr chèl Israël  », et en français «  Je suis votre ami et je le serai toujours  »

Dès son arrivée à l’aéroport de Tel-Aviv, il déclare en hébreu  : «  Tamid écha-èr ravèr chèl Israël  », et en français «  Je suis votre ami et je le serai toujours  » [19].

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, observe que les États-Unis et le Royaume-Uni se sont retirés du théâtre des opérations, ce qui n’empêche pas la CIA et le MI6 de poursuivre la guerre secrète. Il propose donc de mettre en place une coordination de ceux qui souhaitent poursuivre la guerre ouverte jusqu’au renversement de la République arabe syrienne  : l’Arabie saoudite, la France, Israël, le Qatar et la Turquie. Le Liban et la Jordanie continueront leur aide logistique, mais n’interviendront pas dans la direction des opérations. Washington ne souhaitant plus apparaître, l’ensemble sera dirigé par Jeffrey Feltman depuis l’ONU à New York. Il faut faire vite. En effet, l’orage gronde à Washington. Les partisans de l’attaque de la Syrie sont écartés. Le 8 novembre, le général David Petraeus est contraint de démissionner de ses fonctions de directeur de la CIA, tandis qu’Hillary Clinton est victime d’un «  accident  » et disparaît durant un mois.

Jeffrey D. Feltman est l’homme orchestre des «  Printemps arabes  », et il est aussi un grand ami de Nétanyahou. Il est devenu Directeur des Affaires politiques de l’ONU depuis plus d’un an. Il a fait rédiger un plan de reddition totale et inconditionnelle de la Syrie par Volker Perthes, le directeur du Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP), le plus puissant think tank européen. Celui-ci a en outre pris en charge la direction Afrique du Nord et Moyen-Orient du Service d’action extérieure de l’Union européenne. La Haute représentante de l’Union, Catherine Ashton, est devenue son perroquet. Feltman confie une seconde fois à l’Arabie saoudite la formation d’une armée de 50 000 hommes en Jordanie. Il débute parallèlement une réorganisation des groupes jihadistes. Enfin, sur instructions de la Maison-Blanche, il organise les négociations de «  Genève 2  ».

Benyamin Nétanyahou imagine une alliance à trois  : la France défendra les intérêts d’Israël et de l’Arabie saoudite au plan international, en échange de gigantesques contrats, d’investissements et de pots-de-vin. Il s’agit de saboter les négociations États-Unis / Iran, de manière à maintenir le monopole du directoire régional Tel-Aviv / Riyad.

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Majed al-Majed a reconnu lors de son arrestation être un officier des services secrets saoudiens, placé sous l’autorité directe du prince Bandar Ben Sultan. Il dirigeait une branche d’Al-Qaïda et assurait le lien entre celle-ci et de hautes personnalités du Proche-Orient.

Le roi d’Arabie, dont un agent parmi les plus importants, Majed Al-Majed, vient d’être arrêté par l’armée libanaise, accepte d’offrir 3 milliards de dollars en armes françaises si les Libanais n’enregistrent pas ses aveux. Le chef terroriste meurt opportunément tandis que le roi distribue des «  cadeaux  » aux Libanais et aux Français (à titre d’exemple, 100 millions de dollars pour le «  Président  » inconstitutionnel Michel Sleimane) [20]. En réalité, si les bénéficiaires des «  cadeaux  » royaux les conserveront, jamais les commandes d’armement ne seront formalisées [21]. Seul leader français à ne pas recevoir personnellement de «  cadeau  » royal, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian négocie pour sa région le sauvetage du groupe volailler Doux, endetté à hauteur de 400 millions d’euros, qui sera partiellement racheté et renfloué par le Saoudien Al-Munajem.

Après la démission de Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU a désigné l’Algérien Lakhdar Brahimi pour suivre le dossier syrien. À la différence d’Annan, il n’a pas le titre de «  médiateur  » car Ban Ki-moon considère désormais que «  Bachar doit partir  !  » Sa mission est de conduire la Syrie vers «  une transition politique, conformément aux aspirations légitimes du peuple syrien  ». C’est à Brahimi que l’on doit la création du «  Service d’appui à la décision  »  ; le service secret personnel du secrétaire général car désormais l’ONU n’est plus un forum pour la paix, mais dispose d’un service secret pour implémenter la politique de Washington. La diplomatie française le connaît bien compte tenu de ses rôles successifs lors de la fin de la guerre civile au Liban, du coup d’État militaire en Algérie et de l’agression anglo-saxonne en Afghanistan [22].

Genève 2 est un piège. À la différence de Genève 1 – qui réunissait les États-Unis et la Russie en présence de leurs partenaires les plus proches, mais à l’exclusion de tout Syrien –, non seulement la Syrie et des «  représentants de l’opposition  » sont invités à ce second round, mais tous les États impliqués. Sauf l’Iran dont l’invitation, après avoir été lancée, est annulée, prétendument à la demande des Saoudiens. Mais qui peut croire que l’Arabie ait un tel pouvoir sur l’ONU  ? En réalité, Jeffrey Feltman organise par ailleurs les négociations 5+1 avec l’Iran et entend ne pas anticiper la levée des sanctions états-uniennes et européennes à son égard. Quant aux représentants de l’opposition, ce sera uniquement ceux qui ont été adoubés par l’Arabie, c’est-à-dire la nouvelle Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution, présidée par Ahmed Jarba. Ce dernier est un petit trafiquant de drogue qui trouve là son heure de gloire car il est issu de la tribu saoudo-syrienne des Chammars, la même que celle du roi.

Deux jours avant l’ouverture de la conférence, le Qatar fait diffuser par le cabinet londonien d’avocats Carter-Ruck l’annonce d’un rapport de trois anciens procureurs internationaux sur le témoignage de «  César  » et les pièces à conviction qu’il leur a remises [23]. «  César  » déclare être un officier de la police militaire syrienne, habituellement chargé de photographier les scènes de crime. Il assure avoir durant le conflit photographié, dans des morgues d’hôpitaux militaires, les victimes du «  régime  ». Il aurait récemment fait défection. Il a remis 55 000 photographies, représentant 11 000 cadavres, qu’il déclare avoir prises lui-même. Pour être plus angoissant, chaque page du communiqué annonçant le rapport est frappée de la double mention «  Confidentiel  ». Les anciens procureurs concluent à des privations de nourriture et à des tortures qui auraient été administrées systématiquement par le «  régime  » aux «  personnes [qu’il aurait] incarcérées  ». En réalité, ceux de ces clichés qui ont été pris en Syrie montrent les corps de mercenaires de diverses nationalités qui ont été ramassés par l’armée arabe syrienne sur le champ de bataille et ceux de personnels civils et militaires qui sont morts sous la torture des jihadistes parce qu’ils soutenaient la République arabe syrienne.

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Lors de la séance inaugurale de la conférence de Genève 2, John Kerry a défendu la position saoudienne : exclusion de l’Iran, composition de la délégation de l’opposition par les seuls membres actuels de la Coalition nationale, démission et jugement de Bachar el-Assad.

Le nouveau secrétaire d’État, John Kerry, qui connaît bien Bachar el-Assad, sait évidemment que tout cela est de la pure propagande, mais le communiqué du cabinet Carter-Ruck lui fournit un argument de plus pour son discours à Genève 2, le 22 janvier 2014. Comme personne ne comprend très bien ce qui se passe depuis l’éviction d’Hillary Clinton et de ses partisans, les télévisions du monde entier sont présentes. Lorsque le ministre des Affaires étrangères syrien que les Français ont tenté d’assassiner, Walid Mouallem, prend la parole, il ne s’adapte pas à la situation et s’adresse à l’opinion publique syrienne, manquant la seule occasion qui lui sera offerte de démonter en direct aux yeux du monde le complot occidental. C’est un diplomate d’une rare loyauté  : lors d’une réunion de la Ligue arabe, il a refusé un pot-de-vin de 100 millions de dollars offerts par son homologue qatari s’il se retournait contre son pays. Son discours pose la question du soutien au terrorisme apporté par la «  délégation de l’opposition  » et par ses sponsors présents dans la salle.

En définitive, il ne sortira rien de Genève 2 car, entre le moment de sa convocation et la tenue de la conférence, Washington a adopté une nouvelle stratégie. Les États-Unis ne sont pas obligés de renoncer à leur rêve d’un monde unipolaire et de pactiser avec la Russie. Ils ont encore une carte à jouer  : précisément, le terrorisme.

Pendant que les diplomates pérorent à Genève 2, le Président Obama reçoit le roi de Jordanie pour fixer les conditions de participation de son pays. Parallèlement, la conseillère nationale de sécurité, Susan Rice, accueille les chefs des services secrets de la Coalition [24].

Comme chaque année, le Congrès tient une séance à huis clos au cours de laquelle il vote les «  budgets noirs  » du Pentagone. L’existence de cette séance est attestée par une dépêche de l’agence britannique Reuters [25], mais ne sera jamais évoquée par la presse états-unienne et ne figure pas sur les registres officiels. Les parlementaires autorisent la poursuite du financement et de l’armement des groupes armés en Syrie, en violation des résolutions 1267 et 1373 du Conseil de sécurité [26]. Sans le savoir, ils viennent d’ouvrir les portes de l’enfer.

(À suivre …)

 

Ce livre est disponible en français en version papier.

 

[1] “NATO data : Assad winning the war for Syrians’ hearts and minds”, World Tribune, May 31, 2013.

[2] “Turkish prosecutors indict Syrian rebels for seeking chemical weapons”, Russia Today, September 14, 2013. « Türkiye’den sarin gazının üretim maddelerini almaya çalışanlara dava açıldı », T24, 11 Eylül 2013.

[3] « L’ASL expose son laboratoire d’armes chimiques », Réseau Voltaire, 5 décembre 2012.

[4] “US Government Assessment of the Syrian Government’s Use of Chemical Weapons on August 21, 2013”, Voltaire Network, 30 August 2013.

[5] « Identification des enfants morts dans la ghouta », Réseau Voltaire, 6 septembre 2013.

[6] « Exclusive : US Spies say intercepted calls prove Syria army used nerve gas », Foreign Policy, August 28, 2013. « L’administration Obama valide une intox israélienne », Réseau Voltaire, 30 août 2013.

[7] « Synthèse du Renseignement français sur l’attaque chimique du 21 août 2013 », par Sacha Mandel, Réseau Voltaire, 2 septembre 2013.

[8] « Vérités cachées sur les arsenaux chimiques et sur la Convention internationale », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie) , Réseau Voltaire, 13 septembre 2013. Saddam Hussein. Présumé coupable, Me Emmanuel Ludot ; Carnot (2004).

[9Dr la mort - Enquête sur un bioterrorisme d’État en Afrique du Sud, Tristan Mendes-France, Favre Pierre Marcel (2002).

[10] « L’Afrique du Sud, ex-laboratoire secret de bio-terrorisme des démocraties », Réseau Voltaire, 28 octobre 2002.

[11] “Letter From the Chairman of the UK Joint Intelligence Committee on Syria”, Voltaire Network, 29 August 2013.

[12] « Les missiles chimiques de la ghouta provenaient de l’armée turque », Réseau Voltaire, 16 septembre 2013.

[13] « Entretien de Bachar el-Assad aux Izvestia », par Bachar el-Assad, Réseau Voltaire, 26 août 2013.

[14] « Interview de François Hollande au « Monde » », par François Hollande, Réseau Voltaire, 30 août 2013.

[15] « Syrie : ingérence délibérée, prétexte douteux », par Général Dominique Delawarde, Réseau Voltaire, 12 septembre 2013.

[16] « Déclaration de Barack Obama sur la Syrie », par Barack Obama, Réseau Voltaire, 31 août 2013.

[17] “Syria : Whose sarin ?”, Seymour M. Hersh, London Review of Books ; version française « Le sarin de qui ? », Réseau Voltaire, 13 février 2014.

[18Possible Implications of Faulty US Technical Intelligence in the Damascus Nerve Agent Attack of August 21, 2013, Richard Lloyd & Theodore A. Postol, MIT, January 14, 2014.

[19] « Déclaration de François Hollande à son arrivée à l’aéroport de Tel-Aviv », par François Hollande, Réseau Voltaire, 17 novembre 2013.

[20] « Le silence et la trahison qui valaient 3 milliards de dollars », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 15 janvier 2014.

[21] « L’armée libanaise renonce aux 3 milliards d’armement français », Réseau Voltaire, 7 février 2014.

[22] « Le Plan Brahimi », par Thierry Meyssan, El-Ekhbar (Algérie) , Réseau Voltaire, 28 août 2012.

[23] "A Report into the credibility of certain evidence with regard to Torture and Execution of Persons Incarcerated by the current Syrian regime", Carter-Ruck, January 20, 2014

[24] “Spymasters gather to discuss Syria”, par David Ignatius, Washington Post, 19 février 2014.

[25] “Congress secretly approves U.S. weapons flow to ’moderate’ Syrian rebels”, par Mark Hosenball, Reuters, 27 janvier 2014.

[26] « Les États-Unis, premiers financiers mondiaux du terrorisme », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie) , Réseau Voltaire, 3 février 2014.

 
lundi, 19 juillet 2021 17:04

Message à tous les Résistants!

A l'occasion de l'arrivée de la saison du Hadj 2021 et alors que la région connaît de très rapides évolutions qui ont toutes les chances de déboucher sur un retrait des forces américaines du Moyen-Orient, le Leader de la Révolution islamique adresse un message à tous les Résistants:

Au nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux

Et louange à Dieu, Seigneur des mondes, et salutations sur Muhammad, sa Lignée immaculée, ses compagnons élus et ceux qui les suivent sincèrement jusqu'au Jour du Jugement !

Frères et sœurs musulmans du monde entier !

Cette année encore, l’Ummah musulmane est privée des grandes bénédictions du Hadj, et les cœurs passionnés, remplis de soupirs et de regrets, ont raté le banquet dans la Maison honorable que Dieu, le Tout-Sage et le Très-Miséricordieux, a fondée pour les gens.

C'est la deuxième année que la saison de la joie et de la félicité spirituelle du Hadj devient la saison de la séparation et du regret. Le fléau de cette maladie pandémique et peut-être aussi, les politiques qui régissent le Sanctuaire Sacré, ont privé les croyants de l’admiration du symbole de l'unité, de la grandeur et de la spiritualité de l’Ummah islamique, et couvrent ce sommet glorieux de nuages ​​et de poussières.

Cette épreuve ressemble aux autres expériences passagères dans l'histoire de l’Ummah islamique, qui peuvent conduire à un avenir brillant. Il est important que le Hadj, dans sa vraie forme, survive dans les cœurs et les âmes des musulmans, et si aujourd’hui, son aspect rituel est temporairement absent, il ne faut pas que son message transcendant en soit amoindri.

Le Hadj est un rite plein de mystères et de secrets. Sa combinaison de mouvement et d'immobilité, forme l'identité du musulman et de la communauté musulmane, et montre ses beautés au monde entier. D'autre part, il permet l'ascension spirituelle dans le cœur des serviteurs, par le rappel, l'humilité et les supplications, et les rapproche de Dieu. Grâce à ces mouvements harmonieux et à leur coordination, il unit des frères venus des quatre coins du monde, et expose au monde le plus haut symbole de l’Ummah islamique, avec ses rituels significatifs et mystérieux, et montre aux malveillants la détermination et la grandeur de l’Ummah.

Cette année, le pèlerinage à la Sainte Maison n'est pas possible, mais l'attention au Seigneur de la Maison, le rappel, l'humilité, les prières et le repentir sont possibles.  La présence à Arafat n'est pas possible, mais les prières et supplications qui développent notre conscience sont possibles, le jour d'Arafat. Il n'est non plus possible de lapider Satan à Mina, mais il est possible de répudier et de rejeter, en tout lieu, les diables avides de pouvoir. Il n'y a pas (cette année) cette présence unifiée des corps autour de la Kaaba, mais la présence unifiée des cœurs autour des versets clairs du Saint Coran, et le « cramponnement à la corde de Dieu » sont des devoirs constants.

Nous, les adeptes de l'Islam, qui comptons aujourd'hui une énorme population, de vastes territoires, d'innombrables ressources naturelles et des nations vivantes et vigilantes, devons façonner l'avenir avec nos ressources et nos possibilités. Au cours des cent cinquante dernières années, les nations musulmanes n'ont joué aucun rôle dans le sort de leurs pays et (le choix) de leurs gouvernements et à quelques exceptions près, étaient constamment gouvernées par les politiques des gouvernements occidentaux agresseurs, et soumises à la cupidité, aux ingérences et à la malveillance de ces derniers. Le retard scientifique et la dépendance politique de nombreux pays sont aujourd'hui le produit de cette passivité et de cette inefficacité.

Nos nations, nos jeunes, nos scientifiques, nos érudits religieux, nos intellectuels, nos politiciens, nos partis et nos communautés, doivent aujourd'hui, rattraper ce passé honteux et infâme, se soulever et « résister » à la coercition, aux ingérences et à la méchanceté des puissances occidentales.

Le discours de la République islamique d'Iran, qui inquiète et irrite le monde des arrogants, est une invitation à cette résistance contre les ingérences et la malfaisance des États-Unis et d'autres puissances agressives, et à une prise en main de l'avenir du monde de l’Islam sur la base des enseignements islamiques.

Naturellement, les États-Unis et leurs alliés, sensibles au terme de « résistance », ont attisé leur animosité contre le « Front de résistance islamique ». La collaboration de certains gouvernements est aussi une réalité amère qui assure la poursuite de ces malfaisances.

Le droit chemin que les rituels du Hadj, le Sa’y (entre Safâ et Marwah), le Tawaf (autour de la Kaaba), l’arrêt à Arafat, les lapidations de Satan, les rituels, la gloire et l'unité du Hadj, nous montrent, est celui de la confiance en Dieu, de l'attention au pouvoir éternel de Dieu, de la confiance nationale, de la croyance en l'effort, de la lutte, de la détermination à avancer et du grand espoir de victoire.

Les réalités dans les régions islamiques, ajoutent à cet espoir et renforcent cette détermination. D'autre part, les malheurs du monde islamique, le retard scientifique, la dépendance politique et les troubles économiques et sociaux, nous confrontent à une grande tâche et à une lutte inlassable. La Palestine occupée appelle à notre aide, la situation du Yémen opprimé couvert de sang attriste les cœurs, les événements tragiques de l'Afghanistan inquiètent tout le monde, les événements amers en Irak, en Syrie, au Liban et dans d’autres pays musulmans, où la main méchante et les ingérences des États-Unis et de leurs alliés sont évidentes, réveillent le zèle et provoquent les efforts de la jeunesse.

D'autre part, la montée des forces de « résistance » dans toute cette région sensible, le réveil des nations et la motivation d’une jeune génération dynamique, remplissent les cœurs d'espérance. La Palestine tire du fourreau « l'épée d’Al-Qods » dans toutes ses régions, à Qods, à Gaza, en Cisjordanie, dans les Territoires de 1948, et dans les camps, où tous se dressent et écrasent au sol, le visage de l'agresseur pendant 12 jours. Un Yémen assiégé et solitaire se montre résilient depuis sept ans, devant la guerre, les crimes et l'oppression d’un ennemi maléfique, et malgré la pénurie de denrées alimentaires, de médicaments et de moyens de subsistance, ne cède pas aux oppresseurs et les effraie même par son autorité et ses initiatives. En Irak, les forces de la « résistance » repoussent carrément la main de l'occupant américain et de Daech, leur subordonné, et expriment explicitement leur forte détermination à contrer toute forme d'ingérence et de malfaisance des États-Unis et de leurs alliés.

L'effort de propagande américain visant à déformer (l’image de) la détermination, la volonté et le mouvement de la jeunesse zélée et des éléments de la « résistance » en Irak, en Syrie, au Liban et dans d'autres pays en les attribuant à l'Iran ou toute autre source, est une insulte à ces jeunes courageux et éveillés ; ce qui résulte d’une méconnaissance totale, chez les Américains, des nations de la région.

Cette compréhension erronée a conduit à l'humiliation des États-Unis qui, après leur arrivée tumultueuse en Afghanistan, il y a 20 ans, et l'utilisation d'armes, de bombes et de tirs contre des gens sans défense et des civils, se sentent pris dans un bourbier et obligés d’en retirer leurs forces et leurs équipements militaires. Bien sûr, la nation afghane éveillée doit prêter attention aux outils de renseignement américains et aux armes de la guerre d’influence dans son pays, et se tenir vigilante.

Les nations de la région ont prouvé qu'elles sont éveillées et vigilantes, et que leur approche est différente de celle de certains gouvernements qui, afin de satisfaire les États-Unis, se résignent même à leur demande sur une question vitale comme la question palestinienne. Les gouvernements qui établissent ouvertement ou secrètement, des liens d’amitié avec le régime des occupants sionistes, nient ainsi le droit du peuple palestinien à sa patrie historique. Il s'agit d'un vol des biens palestiniens. Ils ne se contentent pas de causer la perte des ressources naturelles de leurs propres pays mais causent également la perte des biens du peuple palestinien.

Chers frères et sœurs !

Notre région et ses développements rapides et variés sont une suite de leçons et d’expériences, d'une part, du pouvoir résultant de la lutte et de la résistance contre les menaces des agresseurs, et d'autre part, de l'humiliation qui résulte de la résignation, de la faiblesse et de la soumission à leurs contraintes.

La promesse sincère de Dieu est la victoire des moudjahidines qui luttent dans la voie de Dieu : « si vous faites triompher la cause de Dieu, Il vous fera triompher et raffermira vos pas » [Coran, 47 : 07]. Le premier effet de cette lutte est d'empêcher les États-Unis et d'autres oppresseurs internationaux de s’ingérer et de continuer leur méchanceté dans les pays islamiques, in-cha-Allah.

Je demande à Dieu, le Tout-Puissant, d’aider les nations musulmanes, j'envoie mes salutations à l’Imam Mahdi (que nos âmes soient sacrifiées pour lui), et je demande à Dieu de hausser le rang de notre magnanime Imam Khomeiny et le rang des honorables martyrs.

Que la paix de Dieu soit sur ses serviteurs justes !

Sayed Ali Khamenei

17 juillet 2021 / 6 Dhul-Hadjah 1442 »

dimanche, 18 juillet 2021 09:48

Yémen: l’axe occidental pris en tenaille

Les agresseurs de la coalition saoudienne ont pillé 3 à 4 millions de barils de pétrole par mois au Yémen. Toutefois, les forces yéménites ont réussi à faire échouer les plans soudo-américains dans la province d’al-Bayda, dans le centre du Yémen.

« Les agresseurs ont saisi quatre navires dans le port de Jizan : deux navires d’essence à usage public, un navire de mazout pour les usines et la production de l'électricité à al-Hudaydah et un pétrolier transportant du gaz », a précisé Ammar al-Azrai, directeur exécutif de la Compagnie pétrolière yéménite.

Il a affirmé : « Les deux navires à essence saisis à Jizan ont été détenus pendant 431 jours et l'amende a atteint 8 millions et 620 mille dollars. » 

Il ajouté : « L’opération de pillage du pétrole brut et du gaz liquéfié par les forces d'invasion a empêché le paiement des salariés. »

Le pillage du pétrole yéménite se produit alors que les Américains et les Saoudiens tentent de maintenir l’occupation au Yémen avec le plein soutien des terroristes d’al-Qaïda. Or, la vigilance des combattants d’Ansarallah dans la province d’al-Bayda a empêché la réalisation des plans. 

Signalant la présence des terroristes d’al-Qaïda sur le front du conflit, les sources sur le terrain dans la province d’al-Bayda affirment que les Saoudiens ont fourni un soutien important aux terroristes sans obtenir aucun résultat sur le champ de bataille.

Selon les informations qui proviennent du district d’al-Zahir, les forces yéménites et les combattants d’Ansarallah se déployant dans la région d'al-Quraishyah et ses banlieues avancent sur cet axe en lançant des attaques contre des éléments de la coalition saoudienne et des terroristes d’al-Qaïda, ont affirmé les mêmes sources.

Les combats se poursuivent également dans le district de Sawmaah dans sud de la province d’al-Bayda où les combattants d’Ansarallah tentent de lancer une autre opération contre les éléments de la coalition saoudienne et les terroristes d'al-Qaïda en transférant davantage de troupes et de matériel vers le front.

Au total, des dizaines de mercenaires et de terroristes d'al-Qaïda ont été tués dans des affrontements au cours des deux dernières semaines dans différentes parties de la province d’al-Bayda. Parmi les morts figurent plusieurs hauts commandants.

A noter que les frappes précises de missiles et de drones ont à leur tour en grande partie modifié l'équilibre des pouvoirs sur les champs de bataille dans la province d'al-Bayda en faveur des combattants yéménites. Ayant subi des coups durs, la coalition saoudienne est désormais dans une position défensive plutôt qu’offensive.

Les Américains et les Saoudiens, largement appuyés par les terroristes d'al-Qaïda, ont tenté en vain d'occuper de vastes zones d'al-Bayda, influencer les développements à Maarib et arrêter l'avancée des forces yéménites dans cet axe. Tandis que les combattants yéménites qui sont passés à la position offensive, ont pris l’initiative et décidé de mettre fin à la présence de la coalition saoudienne dans le sud et le sud-est de la province d’al-Bayda en nettoyant les districts de Sawmaah et d’al-Zahir.

A cet égard, le porte-parole des forces armées yéménites, Yahya Saree a souligné qu'après les brillantes réalisations des combattants sur divers fonts, l'ennemi s'est de nouveau tourné vers l’émergence des groupes takfiris, dont Daech et al-Qaïda.

« Les groupes takfiris ont tenté d'atteindre certaines zones de la province d’al-Bayda ; leur résurgence fait en effet partie des plans américains pour cibler le Yémen et le donner aux mercenaires et aux takfiris », a déclaré Yahya Saree lors d'une conférence de presse sur l'opération d’Al-Nasr Al-Mubin menée dans la province d’Al-Bayda.

« Les armes découvertes au cours des opérations menées contre les takfiris montrent clairement le niveau de soutien à la coalition d'agression et aux groupes takfiris », a-t-il noté.

« Le soutien militaire, médiatique et financier aux groupes takfiris dans cette récente bataille a montré qu’ils ne sont qu'un outil entre les mains des étrangers contre notre pays », a-t-il poursuivi.

« Le peuple libre et honorable d'al-Bayda n'accepte pas que certaines de ses villes et régions deviennent des lieux de présence et d'établissement de Daech et d'al-Qaïda. Nous remercions et apprécions la coopération des habitants de la province d'al-Bayda et de ses tribus honorables et leur loyauté envers leur patrie », a-t-il conclu.

dimanche, 18 juillet 2021 09:47

La Russie sort son F-35

La Russie dévoilera un nouvel avion de chasse au salon aéronautique de Moscou.

Les constructeurs d’avions russes ont annoncé qu’ils présenteraient un nouvel avion de chasse lors d’un salon aéronautique de Moscou qui ouvrira ses portes la semaine prochaine.

Le nouvel avion de combat caché sous une bâche a été photographié en train d’être remorqué vers une place de stationnement à travers un aérodrome à Joukovski, à l’extérieur de Moscou, où le salon international de l’aviation et de l’espace MAKS-2021 s’ouvre mardi. Le président russe Vladimir Poutine est sur le point de visiter le vernissage du salon, a rapporté l’Associated Press.

Les médias russes ont déclaré que le nouvel avion à réaction avait été construit par l’avionneur Sukhoi dans le cadre d’un programme de développement d’un chasseur tactique léger.

Contrairement au dernier chasseur furtif bimoteur Su-57 de Russie, le nouvel avion est plus petit et il est monomoteur.

Le Su-57 a été construit pour correspondre au chasseur furtif américain F-22 Raptor, et un nouveau moteur destiné à lui donner la capacité de naviguer à vitesse supersonique est en cours de développement.

Le futur avion de chasse russe semble destiné à concurrencer le chasseur américain F-35 Lightning II, qui est entré en service en 2015. La Russie espère éventuellement proposer le nouvel avion à des clients étrangers.

Rostec, la société d’État qui comprend les constructeurs d’avions russes, a déclaré que « l’avion militaire fondamentalement nouveau » sera dévoilé mardi au salon aéronautique de Moscou. « La Russie est l’un des rares pays au monde à disposer de capacités à cycle complet pour produire des systèmes aéronautiques avancés, ainsi qu’un pionnier reconnu dans la création d’avions de combat », a-t-il déclaré.

À la suite de l’annonce de Rostec, les observateurs d’avions russes se sont précipités vers Joukovski pour prendre des photos du nouvel avion.

Dans le but de susciter l’intérêt du public avant la présentation, Rostec a publié une photo du nouvel avion recouvert d’une bâche avec « tu veux me voir nu ? » écrit en dessous. Il a également publié une brève vidéo mettant en vedette des clients étrangers excités et l’ombre vague du jet sur l’eau.

Une autre photo teaser publiée samedi sur le compte Facebook de Rostec montrait ce qui semblait être le reflet d’un destroyer britannique de type 45 dans le capteur optique du nouvel avion de guerre russe avec une inscription « À bientôt ». « La bâche noire est séduisante, mais les détails sont toujours plus intéressants », a déclaré Rostec.

Un destroyer britannique de type 45, le HMS Defender, a été impliqué dans l’incident du 23 juin dans la mer Noire lorsque la Russie a déclaré qu’un de ses navires de guerre avait tiré des coups de semonce et qu’un avion de guerre avait largué des bombes sur le chemin du Defender pour le chasser d’une zone près de la Crimée, que Moscou revendique comme ses eaux territoriales.

Poutine a accusé que l’incident avec le Defender n’aurait pas déclenché un conflit mondial même si la Russie avait coulé le navire britannique parce que l’Occident sait qu’il ne peut pas gagner une telle guerre, ce qui semblait indiquer sa détermination à soulever les enjeux si un incident similaire devait se reproduire.

Le Kremlin a fait de la modernisation des forces armées du pays une priorité absolue au milieu d’une tension amère dans les relations avec l’Occident.

dimanche, 18 juillet 2021 09:46

Furtivité : USA/Israël vaincus?

Les batteries de missiles Patriot ont tout perdu au Moyen-Orient depuis que la Résistance yéménite a brisé à coup de missiles et de drones en mille morceaux le bouclier antimissile de Riyad.

En mai, ce fut au tour de Dôme de fer d’être pulvérisé sous les coups de roquettes et de missiles palestiniens. Il y a visiblement un problème radar qui bloque tout au niveau de la DCA US. Or, il n’en est rien de La DCA made in Iran qui s’est fait mondialement connu en abattant en 2019 un RQ-4 US dans le ciel du sud iranien. L’Iran at-il autrement percé l’énigme de la furtivité?  

Le système de défense aérien Khordad-3 peut jouer un rôle important dans l'amélioration de la puissance défensive de l’Iran.

Lorsque nous examinons les composantes du pouvoir dans le contexte politique de notre pays, nous comprenons mieux l'effet de l'autorité régionale sur la promotion de la position d'un pays dans divers domaines.

Cette puissance, surtout ces dernières années, avec la croissance et le développement de la capacité de défense de la République islamique d'Iran, notamment à travers la capacité de missiles, a pu mettre cette autorité au premier plan dans une large mesure.

La question de la sécurité dans l'ère contemporaine n'est plus unidimensionnelle et ne se limite pas au renforcement de la puissance militaire, et est une question multidimensionnelle.

L'armée de la République islamique d'Iran et le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), qui protègent ensemble le pays, coopèrent depuis plusieurs années sous la forme de la base de défense aérienne de Khatam al-Anbia et continuent de le faire avec succès.

Le résultat de ces collaborations est la très haute sécurité du ciel de l'Iran sous la forme du réseau intégré de défense aérienne du pays.

Le système de défense Khordad-3 a une portée de 50 km, qui peut détecter, identifier et intercepter simultanément 4 cibles, grâce à ses radars avancés, et tirer sur elles 8 missiles « Taer-2B ».

Le système Khordad-3 présente de nombreux avantages, dont l'un est la possibilité de mettre en réseau plusieurs appareils de ce système sous la forme d'un bataillon. Dans la structure de chaque bataillon du système Khordad-3, 36 types de missiles « Taer-2B » ou Sayad-2 sont prêts et peuvent tirer sur les cibles détectées et identifiées en cas de menace.

L'une des parties les plus importantes de tout système radar est l'utilisation de radars puissants comme « source de ce système ».

Le système Khordad-3 utilise un radar d'alerte précoce appelé « Bashir », qui a la capacité d'observer et de surveiller très rapidement ses environs et peut avoir un saut de fréquence entre 500 et 1000, en une fraction de seconde.

Bien sûr, un autre avantage de ce système est sa résistance à la guerre électronique de l’ennemi.

En effet, ces dernières années, le Khordad-3 s'est doté d'un système électro-optique pour pouvoir opérer dans des environnements de guerre électronique, et utilise un radar à antenne réseau à commande de phase pour détecter et intercepter les objets volants furtifs.

Un détecteur optique est situé à l'arrière du radar du système Khordad-3 et est maintenu par deux bras de maintien installés sur ses côtés. Lorsque les missiles du système sont rétractables, les deux bras de recherche électro-optiques pénètrent dans le fuselage et, si nécessaire, les missiles les remettent en état de veille.

Khordad-3, équipé de systèmes électro-optiques, a acquis la capacité de découvrir et de suivre passivement ses cibles, ce qui signifie que l'ennemi est surveillé et même touché sans le savoir. La passivité rend également presque impossible de perturber ces systèmes.

Quand on regarde la structure de chaque bataillon du système de missiles Khordad-3, on se rend compte que leur structure se compose de quatre batterie (pièces d’artillerie), d'un radar d'alerte précoce appelé Bashir et d'un poste de commandement.     

Khordad-3 est un système et en fait un ensemble complet de défense antimissile. Parce que toutes les questions liées à la surveillance, à l’interception et à la destruction sont effectuées via ce système. Bien sûr, ses missiles utilisent également la capacité « tire et oublie », qui l’a transformé en un système toxique pour les ennemis.

C'était le 20 juin 2019 qu’une information a été publiée dans les médias avec le titre suivant : « Un drone américain Global Hawk a été identifié par le système de défense de la Force aérospatiale du CGRI après être entré dans l'espace aérien de notre pays près de Bandar Abbas et a été abattu dans l'espace aérien iranien. »

Ce drone américain, alors qu'il retournait à sa base après avoir terminé sa mission, et malgré les avertissements répétés de la défense aérienne des Forces armées de la République islamique d'Iran, est entré dans l'espace aérien de notre pays et il a donc été détecté, identifié et rapidement abattu par le système de défense Khordad-3.

Il est à noter que les responsables de la défense de la RII ont annoncé que tous les systèmes de communication et de télécommunication de ce drone américain avaient été éteints lors de son passage dans les zones territoriales de la République islamique d'Iran.

dimanche, 18 juillet 2021 09:45

Kabylie ciblée: la riposte d'Alger?

Alors Israël a-t-il fini par déclarer la guerre à une Algérie dont le président a annoncé pas plus tard que ce mercredi que la Palestine « est le Qibla politique des Algériens » ?

Cette note que le roi Mohammed VI vient de distribuer à l’ONU sur l’ordre conjugué de l’axe US/Israël, etc. après que le régime de Biden a laissé tomber ses masques sur le statut du Sahara occidental, note qui appelle à une « Kabylie indépendante » ne peut évidemment que planter les germes d’une guerre intra-Maghreb.

Au Sahara, aussi bien le front Polisario que l’Algérie et la Mauritanie ont tout fait pour neutraliser l’un après l’autre les provocations belligènes des Américains : A African Lion 2021 que l’Amérique a fait organiser aux portes de l’Algérie en plein cœur du Sahara, rien que pour faire comprendre aux Algériens que leur ciel, leur réseau de DCA et leur armée de l’air étaient sous surveillance, l’Algérie a répondu par ces vastes exercices à tenir avec les Russes en Ossétie du Sud, mais aussi et aucun analyste n’ose l’avouer par ce superbe travail de sape mené au Sahel contre l’axe US/France sous le pied duquel les Algériens coupent l’herbe parallèlement à une intense coopération avec le Niger, le Burkina, la Côte d’Ivoire, le Bénin... Il y a plus d’un analyste qui parierait que ce retrait humiliant de Barkhane du Nord Touareg du Mali, ses contrats militaires significatifs entre Mauritanie et Russie, c’est l’Algérie et personne d’autre. D’où d’ailleurs cette provocation suprême : encourager le séparatisme kabyle qu’on sait être un scénario à 100 % israélien. La réaction diplomatique n’a d’ailleurs pas tardé : 

Le ministère algérien des Affaires étrangères a réagi à l’intervention de monsieur Omar Hilale, le représentant du Maroc aux Nations unies, qui aurait exhibé « une carte de l’Algérie amputée de la Kabylie ».

La représentation diplomatique marocaine à New York a distribué à tous les pays membres du Mouvement des non-alignés une note officielle dont le contenu consacre formellement l’engagement du Royaume du Maroc dans « une campagne hostile à l’Algérie », à travers un soutien public et explicite à un prétendu droit à « l’autodétermination du peuple kabyle » qui, selon ladite note, subirait la plus « longue occupation étrangère ». Ceci montre déjà que le coup sahraoui US/Israël n’a pas apporté le résultat escompté et que visiblement tout est allé dans un sens inverse. Sinon comment comprendre ce degré avancé de provocation, alors même que l’Amérique continue à prétendre à l’amitié envers Alger. Le MAE algérien, un anti-US de première heure et que l’Amérique a bloqué en 2020 pour empêcher qu’il ne devienne le médiateur dans le dossier libyen a d’ailleurs bien mis les points sur les i : « Cette communication diplomatique marocaine est aventuriste, irresponsable et manipulatrice. Elle relève d’une tentative à courte vue, simpliste et vaine, destinée à cultiver un amalgame outrancier entre une question de décolonisation dûment reconnue comme telle par la communauté internationale (Sahara) et ce qui n’est qu’un complot dirigé contre l’unité de la nation algérienne. 

Le ministère algérien des Affaires étrangères a indiqué : “Cette même communication heurte frontalement les principes et les accords qui structurent et inspirent les relations algéro-marocaines. Elle constitue une violation flagrante du droit international et de l’Acte constitutif de l’Union africaine qui évoque une dérive particulièrement dangereuse, y compris pour le Royaume du Maroc lui-même dans ses frontières internationalement reconnues.”

“Il n’est, dès lors, pas exclu qu’une rupture des relations diplomatiques soit décidée par Alger, notamment après les sévères mises en garde du président Tebboune et du chef d’état-major. Des mises en garde qui coïncident avec une série d’accords militaires et technologiques signés entre le Maroc et Israël”, a-t-il ajouté.  

Et bien cette rupture c’est l’effet recherché par cette note que plus d’un observateur averti attribuerait à l’axe Tel-Aviv-Washington qui après avoir bien tâté le terrain à travers l’exercice African Lion meurt d’envie d’allumer la mèche d’une première guerre au Maghreb arabe. 

Reste que l’Algérie n’entend pas lâcher du leste. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé, mercredi 14 juillet, que l’Algérie et son peuple continueraient à soutenir la Palestine et sa cause, soulignant que la Palestine resterait une qibla politique et religieuse pour les Algériens et les Arabes.

La Qibla est une référence à la direction de la Kaaba (l’édifice sacré de la Mecque), vers laquelle les musulmans se tournent pour prier. La référence de Tebboune est d’accentuer la centralité de la Palestine dans la conscience collective du peuple algérien.

Tebboune a souligné que la Palestine et sa cause resteraient dans la conscience de chaque Algérien et Arabe : “Nous ne renoncerons jamais à la protéger.”