تقي زاده

تقي زاده

Le gouvernement français a adopté une position hostile à l’encontre de la RII, l’appelant à éviter des « actes déstabilisateurs » en Syrie. Cette prise de position hostile intervient alors que la France a réaffirmé son engagement indéfectible en faveur de la sécurité d’Israël.

« La France réaffirme son engagement indéfectible en faveur de la sécurité d’Israël », a déclaré à la presse Agnès von der Muhll, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, lors d’un point de presse quotidienne en ligne.

Faisant fi du rôle de la France dans l’intensification des tensions dans la région, elle a réitéré qu’il n’y avait pas de solution militaire à la crise syrienne et souligné la nécessité d’éviter une escalade dangereuse des tensions au Moyen-Orient.

 
dimanche, 24 novembre 2019 07:08

Six projets contradictoires d’ordre mondial

Les six principales puissances mondiales abordent la réorganisation des relations internationales en fonction de leurs expériences et de leurs rêves. Prudemment, elles entendent d’abord défendre leurs intérêts avant de promouvoir leur vision du monde. Thierry Meyssan décrit leurs positions respectives avant que la lutte ne commence.

Le retrait US de Syrie, même si celui-ci a été immédiatement corrigé, indique avec certitude que Washington n’entend plus être le gendarme du monde, l’« Empire nécessaire ». Il a déstabilisé sans attendre toutes les règles des relations internationales. Nous sommes entrés dans une période de transition au cours de laquelle chaque grande puissance poursuit un nouvel agenda. En voici les principaux.

Les trois « grands »

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Les États-Unis d’Amérique

L’effondrement de l’Union soviétique aurait pu provoquer celui des USA dans la mesure où les deux Empires étaient adossés l’un à l’autre. Il n’en fut rien. Le président George Bush Sr s’assura avec l’opération « Tempête du désert » que Washington devienne le leader incontesté de toutes les nations, puis il démobilisa 1 million de soldats et proclama la recherche de la prospérité.

Les sociétés transnationales scellèrent alors un pacte avec Deng Xiaoping pour faire fabriquer leurs produits par des ouvriers chinois, vingt fois moins payés que leurs homologues états-uniens. Il s’en suivit un développement considérable des transports internationaux de marchandises, puis la disparition progressive des emplois et des classes moyennes aux USA. Le capitalisme industriel était supplanté par un capitalisme financier.

À la fin des années 90, Igor Panarine, professeur à l’Académie diplomatique russe, analyse l’effondrement économique et psychologique de la société états-unienne. Il émit l’hypothèse de l’éclatement de ce pays sur le modèle de ce qui était advenu de l’Union soviétique avec l’apparition de nouveaux États. Pour repousser l’effondrement, Bill Clinton affranchit son pays du droit international avec l’agression de la Yougoslavie par l’Otan. Cet effort s’avérant insuffisant, des personnalités US imaginent d’adapter leur pays au capitalisme financier et d’organiser, par la force, les échanges internationaux pour que la période à venir soit un « nouveau siècle américain ». Avec George Bush Jr., les États-Unis abandonnèrent leur position de nation leader et tentèrent de se transformer en un pouvoir unipolaire absolu. Ils lancèrent la « guerre sans fin » ou « guerre au terrorisme » pour détruire une à une toutes les structures étatiques du « Moyen-Orient élargi ». Barack Obama poursuivit cette quête en y associant une kyrielle d’alliés.

Cette politique porta ses fruits, mais seul un très petit nombre en profita, les « super-riches ». Les États-uniens réagirent en élisant Donald Trump à la présidence de l’État fédéral. Celui-ci rompit avec ses prédécesseurs et, comme Mikhaïl Gorbatchev en URSS, tenta de sauver les USA en les allégeant de leurs engagements les plus coûteux. Il relança son économie en encourageant les industries nationales contre celles qui avaient délocalisé leurs emplois. Il subventionna l’extraction de pétrole de schiste et parvint à prendre le contrôle du marché mondial des hydrocarbures malgré le cartel formé par l’OPEP et la Russie. Conscient que son armée est d’abord une énorme bureaucratie, gaspillant un budget colossal pour des résultats insignifiants, il cessa le soutien à Daesh et au PKK, négociant avec la Russie une voie pour en terminer avec la « guerre sans fin » en y perdant le moins possible.

Dans la période à venir, les États-Unis seront prioritairement mués par la nécessité d’économiser sur toutes leurs actions à l’étranger, jusqu’à les abandonner si nécessaire. La fin de l’impérialisme n’est pas un choix, mais une question existentielle, un réflexe de survie.

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La République populaire de Chine

Après la tentative de coup d’État de Zhao Ziyang et le soulèvement de Tienanmen, Deng Xioping entreprit son « voyage vers le Sud ». Il annonça que la Chine continuerait sa libéralisation économique en nouant des contrats avec les multinationales US.

Jiang Zemin poursuivit sur cette voie. La côte se transforma en « atelier du monde », provoquant un gigantesque développement économique. Progressivement il nettoya le Parti communiste de ses caciques et veilla à ce que les emplois bien rémunérés s’étendent à l’intérieur des terres. Hu Jintao, soucieux d’une « société harmonieuse », abroge les impôts que payaient les paysans dans les régions intérieures toujours pas touchées par le développement économique. Mais il ne parvint pas à maîtriser les pouvoirs régionaux et sombra dans une affaire de corruption.

Xi Jinping se proposa d’ouvrir de nouveaux marchés en construisant un projet titanesque de voies commerciales internationales, les « routes de la soie ». Cependant ce projet arriva trop tard car, à la différence de l’antiquité, la Chine ne propose plus de produits originaux, mais ce que vendent les sociétés transnationales en moins chers. Ce projet fut accueilli comme une bénédiction par les pays pauvres, mais redouté par les riches qui se préparent à le saboter. Xi Jinping reprend position dans tous les îlots que son pays avait abandonnés en mer de Chine, lors de l’effondrement de l’Empire Qing et de l’occupation par les huit armées étrangères. Conscient de la puissance de destruction des Occidentaux, il fait alliance avec la Russie et s’interdit toute initiative politique internationale.

Dans la période à venir, la Chine devrait affirmer ses positions dans les instances internationales en conservant à l’esprit ce que les Empires coloniaux lui infligèrent au XIXème siècle. Mais elle devrait s’interdire d’intervenir militairement et rester une puissance strictement économique.

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La Fédération de Russie

Lors de l’effondrement de l’URSS, les Russes ont cru qu’ils allaient se sauver en adhérant au modèle occidental. En fait, l’équipe de Boris Eltsine, formée par la CIA, organisa le pillage des biens collectifs par quelques individus. En deux ans, une centaine d’entre eux, à 97 % issus de la minorité juive, s’accaparèrent tout ce qui était disponible et devinrent milliardaires. Ces nouveaux oligarques se livrèrent une bataille sans merci à coup de mitraillettes et d’attentats en plein Moscou, tandis que le président Eltsine faisait bombarder le parlement. Sans réel gouvernement, la Russie n’était plus qu’une épave. Des chefs de guerre et des jihadistes armés par la CIA organisèrent la sécession de la Tchétchénie. Le niveau de vie et l’espérance de vie s’effondrèrent.

En 1999, le directeur du FSB, Vladimir Poutine sauva le président Eltsine d’une enquête pour corruption. En échange, il fut nommé président du Conseil des ministres ; poste qu’il utilisa pour contraindre le président à la démission et se faire élire sa place. Il mit en place une vaste politique de restauration de l’État : il mit fin à la guerre civile en Tchétchénie et abattit méthodiquement tous les oligarques qui refusèrent de se plier devant l’État. Le retour de l’ordre fut aussi la fin du fantasme occidental des Russes. Le niveau de vie et l’espérance de vie se redressèrent.

Ayant rétabli l’état de droit, Vladimir Poutine ne se représenta pas à l’issue de deux mandats consécutifs. Il soutint un pâle professeur de droit, adulé par les États-Unis, Dmitry Medvedev, pour lui succéder. Mais n’ayant pas l’intention de laisser le pouvoir dans des mains faibles, il se fit nommer Premier ministre jusqu’à sa réélection comme président, en 2012. Croyant à tort que la Russie allait s’effondrer à nouveau, la Géorgie attaqua l’Ossétie du Sud, mais trouva instantanément le Premier ministre Poutine sur son passage. Celui-ci constata alors l’état pitoyable de l’armée rouge, mais parvint à vaincre grâce à l’effet de surprise. Réélu à la présidence, il s’attacha à réformer la Défense. Il mit à la retraite des centaines de milliers d’officiers, souvent désabusés et parfois ivrognes, et plaça le général tuvan (turcophone de Sibérie) Sergueï Choïgou au ministère de la Défense.

Reprenant un mode de gestion russe traditionnel, Vladimir Poutine sépara le budget civil d’une partie du budget militaire. Le premier est voté par la Douma, le second est secret. Il restaura la recherche militaire, tandis que les États-Unis imaginaient ne plus avoir à investir dans ce domaine. Il testa quantité d’armes nouvelles —dont des armes hypersoniques qui bouleversèrent la stratégie— avant de déployer la nouvelle armée rouge au secours de la Syrie. Il expérimenta ses nouvelles armes en situation de combat et décida celles qui seraient produites et celles qui seraient abandonnées. Il organisa une permutation trimestrielle de ses troupes afin que toutes, les unes après les autres, s’aguerrissent. La Fédération de Russie qui, en 1991, n’était plus rien est devenue en dix-huit ans la première puissance militaire mondiale.

Simultanément, il utilisa le coup d’État nazi en Ukraine pour récupérer la Crimée, un territoire russe administrativement rattaché à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev. Il affronta alors une campagne de sanctions agricoles de l’Union européenne qu’il utilisa pour créer une production intérieure autosuffisante.

Il noua une alliance avec la Chine et lui imposa de modifier son projet de routes de la soie en intégrant les besoins de communication du territoire russe pour fonder un « Partenariat de l’Eurasie élargie ».

Durant les années à venir, la Russie va tenter de réorganiser les relations internationales sur deux bases :
- séparer les pouvoirs politiques et religieux ;
- restaurer le droit international sur les bases formulées par le Tsar Nicolas II.

Les Européens de l’Ouest

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Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord

Lors de la chute de l’URSS, le Royaume-Uni souscrivit avec des réserves au Traité de Maastricht. Le Premier ministre conservateur John Major entendait profiter de l’État supranational en construction tout en tenant sa monnaie à l’écart. Il se réjouit donc lorsque George Soros attaqua la Livre et la contraignit à sortir du SME (« serpent monétaire »). Son successeur, le travailliste Tony Blair redonna sa pleine indépendance à la Banque d’Angleterre et envisagea de quitter l’UE pour rejoindre l’ALENA. Il transforma la défense des intérêts de son pays en substituant des références aux Droits de l’homme au respect du Droit international. Il se fit le promoteur des politiques US de Bill Clinton, puis de George Bush Jr, encourageant et justifiant l’élargissement de l’Union européenne, la « guerre humanitaire » contre le Kosovo, puis le renversement du président iraquien Saddam Hussein. En 2006, il élabora le plan du « printemps arabe » et le soumit aux USA.

Gordon Brown hésita à poursuivre cette politique et tenta de retrouver une marge de manœuvre, mais son énergie fut happée par la crise financière de 2008, qu’il parvint pourtant à traverser. David Cameron mit en œuvre, avec Barack Obama, le plan Blair-Bush de « printemps arabe », notamment la guerre contre la Libye, mais à terme il ne parvint que partiellement à placer les Frères musulmans au pouvoir au Moyen-Orient élargi. En définitive, il démissionna après le vote par les électeurs du Brexit alors que le projet de rejoindre l’ALENA n’était plus à l’ordre du jour.

Theresa May se proposa d’appliquer le Brexit en ce qui concerne la sortie de l’État supranational du Traité de Maastricht, mais pas en ce qui concerne la sortie du marché commun antérieur à Maastricht. Elle échoua et fut remplacée par le biographe de Winston Churchill, Boris Johnson. Celui-ci décida de sortir totalement de l’Union européenne et de réactiver la politique étrangère traditionnelle du royaume : la lutte contre tout État concurrent sur le continent européen.

Si Boris Johnson reste au pouvoir, le Royaume-Uni devrait dans les prochaines années tenter de dresser l’Union européenne et la Fédération de Russie l’une contre l’autre.

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La République française

François Mitterrand n’a pas compris la dislocation de l’URSS, allant jusqu’à soutenir le putsch des généraux contre son homologue russe, Mikhaïl Gorbatchev. Quoi qu’il en soit, il y a vu une opportunité pour construire un État supranational européen, suffisamment grand pour rivaliser avec les USA et la Chine dans la continuité de la tentative napoléonienne. Aussi a-t-il promu, avec le chancelier Helmut Kohl, l’unification allemande et le Traité de Maastricht. Inquiet de ce projet d’États-Unis d’Europe, le président Bush Sr, convaincu de la « doctrine Wolfowitz » de prévenir le surgissement d’un nouveau challenger du leadership US, le contraignit à accepter la protection de l’UE par l’Otan et son élargissement aux ex-membres du Pacte de Varsovie. François Mitterrand utilisa la cohabitation et le ministre gaulliste de l’Intérieur, Charles Pasqua, pour combattre les Frères musulmans que la CIA lui avait fait accepter en France et que le MI6 utilisait pour évincer la France d’Algérie.

Jacques Chirac développa la dissuasion française en terminant les essais nucléaires aériens dans le Pacifique avant de passer aux simulations et de signer le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Simultanément, il adapta les armées aux besoins de l’Otan en mettant fin au service militaire obligatoire et en intégrant le comité militaire (planification) de l’Alliance. Il soutint l’initiative de l’Otan contre la Yougoslavie (guerre du Kosovo), mais —après avoir lu et étudié L’Effroyable imposture [1]— prit la tête de l’opposition mondiale à l’agression contre l’Iraq. Cet épisode lui permit de se lier avec le chancelier Schröder et de faire avancer l’État supranational européen qu’il concevait toujours comme un outil d’indépendance autour du couple franco-allemand. Déstabilisé par l’assassinat de son partenaire en affaires, Rafic Hariri, il se retourna contre la Syrie que les États-Unis désignaient comme le commanditaire du meurtre.

Préconisant une politique radicalement différente, Nicolas Sarkozy plaça l’armée française sous commandement US via le Commandement intégré de l’Otan. Il tenta d’élargir la zone d’influence française en organisant l’Union pour la Méditerranée, mais ce projet ne fonctionna pas. Il fit ses preuves en renversant Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire et, bien qu’il ait été dépassé par les printemps arabes en Tunisie et en Égypte, il prit la tête de l’opération de l’Otan contre la Libye et contre la Syrie. Cependant par réalisme, il constata la résistance syrienne et se retira du théâtre d’opération. Il poursuivit la construction des États-Unis d’Europe en faisant adopter le Traité de Lisbonne par le Parlement alors que les électeurs avaient rejeté le même texte sous le nom de « Constitution européenne ». En réalité, la modification des institutions, censées devenir plus efficaces avec 27 États-membres, transforme en profondeur l’État supranational qui peut désormais imposer sa volonté aux États-membres.

Arrivé au pouvoir sans y être préparé, François Hollande s’inscrit de manière un peu rigide dans les pas de Nicolas Sarkozy ce qui le conduit à en adopter l’idéologie. Il signe tous les traités que son prédécesseur avait négociés —y compris le Pacte budgétaire européen permettant de sanctionner la Grèce— en y ajoutant chaque fois, comme pour s’excuser de son revirement, une déclaration reprenant son propre point de vue, mais sans valeur contraignante. Ainsi autorise-t-il l’installation de bases militaires de l’Otan sur le sol français, mettant un terme définitif à la doctrine gaulliste d’indépendance nationale. Ou encore poursuit-il la politique d’agression contre la Syrie, se livrant à une surenchère verbale avant de ne rien faire sur ordre la Maison-Blanche. Il assigne à l’armée de Terre française une mission au Sahel, en faisant la supplétive au sol de l’AfriCom. Enfin, il justifie la Bourse d’échange des droits d’émission de CO₂‎ par l’Accord de Paris sur le climat.

Élu grâce au fonds de placement états-unien KKR, Emmanuel Macron est d’abord un défenseur de la globalisation selon Bill Clinton, George Bush Jr et Barack Obama. Cependant, il adopte rapidement la vision de François Mitterrand et de Jacques Chirac selon laquelle seul un État supranational européen permettra à la France de continuer à jouer un rôle international conséquent, mais dans sa version Sarkozy-Hollande : l’Union permet la contrainte. Ces deux lignes le conduisent parfois à des contradictions, notamment face à la Russie. Cependant elles se rejoignent dans une condamnation du nationalisme des États membres de l’Union européenne, un Brexit court, ou encore une volonté de rétablir le commerce avec l’Iran.

Dans les années à venir, la France devrait mesurer ses décisions en regard de leur impact sur l’édification de l’Union européenne. Elle cherchera en priorité à s’allier toute puissance œuvrant en ce sens.

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République fédérale d’Allemagne

Le chancelier Helmut Kohl perçoit la dislocation de l’Empire soviétique comme une opportunité pour réunir les deux Allemagnes. Il obtient le feu vert de la France en échange du soutien allemand au projet de monnaie unique de l’Union européenne, l’euro. Il obtient aussi l’accord des États-Unis qui y voient un moyen détourné de faire entrer l’armée est-allemande dans l’Otan malgré la promesse faite à la Russie de ne pas y faire adhérer la République démocratique allemande.

Une fois la réunification allemande réalisée, le chancelier Gerhard Schröder pose la question du rôle international de son pays, toujours sous le coup de sa défaite lors de la Seconde Guerre mondiale. Si l’Allemagne n’est plus militairement occupée par les quatre grandes puissances, elle n’en héberge pas moins d’énormes garnisons US et les sièges de l’EuCom et bientôt de l’AfriCom. Gerhard Schröder utilise la guerre « humanitaire » contre le Kosovo pour déployer légalement, pour la première fois depuis 1945, les troupes allemandes hors du pays. Mais il refuse de reconnaître ce territoire conquis par l’Otan comme un État. De même, il s’engage très fortement aux côtés du président Chirac contre la guerre états-uno-britannique en Iraq soulignant que rien ne prouve l’implication du président Saddam Hussein dans les attentats du 11-Septembre. Il tente d’influer sur la construction européenne de manière pacifique. Aussi renforce-t-il les liens énergétiques avec la Russie et propose-t-il une Europe fédérale (incluant à terme la Russie) sur le modèle allemand, mais il rencontre l’opposition de la France très attachée au projet d’État supranational.

La chancelière Angela Merkel revient à la politique de son mentor Helmut Kohl qui l’a fait passer en une nuit de ses responsabilités aux Jeunesses communistes d’Allemagne démocratique au gouvernement d’Allemagne fédérale. Surveillée étroitement par la CIA qui ne sait trop comment la définir, elle renforce les liens de l’Allemagne avec Israël et le Brésil. En 2013, sur proposition d’Hillary Clinton, elle demande à Volker Perthes d’étudier la possibilité de développer l’armée allemande pour jouer un rôle central au CentCom si les États-Unis déplacent leurs troupes vers l’Extrême-Orient. Elle commande alors des études sur la manière dont les officiers allemands pourraient encadrer les armées d’Europe centrale et orientale et demande à Volker Perthes de rédiger un plan pour la capitulation de la Syrie. Très attachée aux structures atlantistes et européennes, elle prend ses distances avec la Russie et soutient le coup d’État nazi en Ukraine. Par souci d’efficacité, elle exige que l’Union européenne puisse imposer sa volonté aux petits États-membres (Traité de Lisbonne). Elle se montre très dure lors de la crise financière grecque et place patiemment ses pions dans la bureaucratie européenne jusqu’à l’élection d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne. Lorsque les États-Unis se retirent du Nord de la Syrie, elle réagit immédiatement en proposant à l’Otan d’envoyer l’armée allemande la remplacer conformément au plan de 2013.

Dans les années à venir, l’Allemagne devrait privilégier les possibilités d’intervention militaire dans le cadre de l’Otan, particulièrement au Moyen-Orient, et se méfier du projet d’État supranational européen centralisé.

Faisabilité

Il est très étrange d’entendre parler aujourd’hui de « multilatéralisme » et d’« isolationnisme » ou d’« universalisme » et de « nationalisme ». Ces questions ne se posent pas dans la mesure où chacun sait depuis la conférence de La Haye (1899) que le progrès des techniques rend toutes les nations solidaires. Cette logorrhée cache mal notre incapacité à admettre les nouveaux rapports de force et à envisager un ordre du monde le moins injuste possible.

Seules les trois Grandes puissances peuvent espérer avoir les moyens de leur politique. Elles ne peuvent parvenir à leurs fins sans guerre qu’en suivant la ligne russe fondée sur le Droit international. Toutefois, le danger d’une instabilité politique intérieure aux USA fait planer plus que jamais un risque d’affrontement généralisé.

En quittant l’Union, les Britanniques se sont mis dans l’obligation de rejoindre les États-Unis (ce que Donald Trump refuse) ou de disparaître politiquement. Tandis que l’Allemagne et la France, en perte de vitesse, n’ont pas d’autres choix que de construire l’Union européenne. Or pour le moment, ils évaluent très différemment le temps disponible et l’envisagent de deux manières incompatibles ce qui pourrait les amener eux-mêmes à disloquer l’Union européenne.

[1L’Effroyable imposture, Thierry Meyssan, Réédition : Demi-Lune.

dimanche, 24 novembre 2019 07:07

Les Etats-Unis ne veulent pas un autre échec

Le Pentagone envisage de supprimer de sa flotte aérienne le fameux drone Global Hawk dont un modèle a été abattu en juin par la DCA iranienne et qui s’avère inefficace en cette ère de « concurrence entre grandes puissances ».
Quelques mois après que l’Iran eut abattu un drone de reconnaissance américain sur le détroit d’Hormuz, le département de la Défense des États-Unis envisage de supprimer environ deux tiers des dizaines de drones Global Hawk de la Force aérienne, dans le cadre des efforts censés contrecarrer la Chine et la Russie, écrit la revue américaine Foreign Policy dans un article paru le lundi 18 novembre.

Des responsables militaires américains ont déclaré à Foreign Policy que le plan prévoit d’immobiliser jusqu’à 21 des 35 drones haute altitude RQ-4 Global Hawk, en charge, actuellement, des missions de collecte d’informations à travers le Moyen-Orient et ailleurs.

La proposition a été soumise au bureau du secrétaire à la Défense pour être étudiée dans le cadre des négociations budgétaires annuelles, précise l’article qui ajoute :

    « Suivant la nouvelle stratégie de défense nationale des États-Unis qui appelle l’époque actuelle “l’ère de concurrence des grandes puissances”, le Pentagone prend ses distances progressivement avec les missions de “lutte contre le terrorisme”, afin de s’orienter vers l’acquisition de capacités nécessaires à une concurrence avec la Chine et la Russie. Sur ce fond, les États-Unis auront besoin de drones capables de pénétrer le ciel de ces deux pays. »

La revue Foreign Policy ajoute que l’armée de l’air américaine a proposé de supprimer toutes les 21 variantes du Global Hawk, une plate-forme multi-intelligence qui comporte des capteurs électro-optiques et de renseignement et d’un système de radar infrarouge.

La suppression du Global Hawk, qui a été utilisé pour la première fois en 2001 et est construit par Northrop Grumman, serait une décision logique dans le cadre des coupes budgétaires, estiment les experts consultés par Foreign Policy.

« En tant que petit aéronef, le Global Hawk est difficile à entretenir et ses pièces détachées ne se trouvent pas facilement ; en plus, il est surtout vulnérable aux tirs ennemis dans un espace aérien hostile », ajoute l’article.

Citant Loren Thompson de l’Institut Lexington, la revue Foreign Policy ajoute que le Global Hawk pourrait s’avérer efficace contre les terroristes, « mais contre une menace comme la Chine, il ne survivra tout simplement pas ». « Il serait suicidaire de survoler la Chine avec un Global Hawk », ajoute l’expert.

Le 30 juin 2019, un Global Hawk de l’US Air Force qui avait violé l’espace aérien de la RII a été frappé par le système de DCA iranien Khordad 3.

Le Global Hawk est le plus cher et le plus gros avion sans pilote au monde. Sa destruction par la DCA iranienne a suscité des réactions dans le monde entier.
dimanche, 24 novembre 2019 07:04

Les drones iraniens qui attaquent les chasseurs

les exercices, qui se déroulent sur une zone de 416 000 km², ont pour objectif de renforcer la préparation au combat face aux menaces potentielles dans le golfe Persique et le détroit d'Hormuz.

Les unités de défense aérienne du pays ont entamé, jeudi 21 novembre, le deuxième jour de leurs exercices militaires à grande échelle avec différents types de missiles et de systèmes radars ultramodernes, conçus et fabriqués en Iran, ce qui renforce leur puissance contre-offensive face à différentes menaces aériennes, a-t-on appris de Fars News.

En Iran, au cours des dernières années, une attention toute particulière a été accordée à la défense antiaérienne et au développement des véhicules aériens sans pilote, ce qui a permis de concevoir et de fabriquer une vaste gamme de systèmes de défense antiaérienne et de drones de différents types.

Le système de défense aérienne iranienne utilise désormais des aéronefs sans-pilotes équipés de missiles pour frapper les positions de l’ennemi.

Le drone H-110 Sarir

Le H-110 Sarir qui signifie "Trône" est le premier drone iranien dévoilé lors d'un défilé de l’armée iranienne en 2013. Le drone est optimisé pour les fonctions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance grâce à des capteurs électro-optiques et infrarouges. Le H-110 Sarir est doté de deux moteurs à piston et à hélice, l’un à l’avant du corps et l’autre au bas du corps, ce qui en fait le premier et le seul drone de combat du pays à posséder deux moteurs à piston.

L'usage de deux moteurs dans ce drone lui permet d'augmenter la force nécessaire au transport de missiles air-air. Les deux missiles sous les ailes de ce drone peuvent renforcer la force de résistance aérienne. Les autres parties de l’engin comprennent des ailes trapézoïdales et une queue en forme de H. Il dispose de deux positions pour transporter des missiles air-air afin de combattre des cibles aériennes.

Le missile Misagh-1 doté d'un système de recherche thermique et d'un système auto-directeur passif à infrarouges lui conférant une capacité « tous-aspects », arme le Sarir. La portée de ce missile varie entre 500 mètres à 5 kilomètres et son envol est de 4 000 mètres.

Drone intercepteur Karrar

En octobre 2014, le ministère iranien de la Défense a dévoilé une autre version de drones, dotés de missile air-air.

L'examen de son apparence a montré qu'il appartenait à la famille des missiles Mohajer-4 dont de multiples prototypes ont été fabriqués et livrés aux forces armées. Contrairement au prototype précédent, à savoir le Sarir, ce drone utilise un moteur à piston et un moteur à hélice et est doté d'un système optique permettant de détecter les cibles de vol. Comme son prédécesseur, le Sarir, ce drone est armé de missiles Misagh-1.

Le drone bombardier de fabrication iranienne, appelé Karrar est équipé d'un moteur turbo jet et peut emporter différents types de bombes. Le drone est présenté comme le premier "avion sans pilote porteur de bombes" produit par l'Iran et "capable de parcourir de longues distances à grande vitesse".

Le Karrar peut atteindre une vitesse de 900 km/h, frapper une cible à 1 000 kilomètres et peut voler jusqu'à 40 000 pieds. Il peut porter quatre missiles échappant aux radars et deux bombes de plus de 110 kilos. Il a la capacité de transporter une charge de 250 kg, qui peut être montée au centre du corps s'il s'agit d'une arme.

Le développement du Karrar était en cours à partir de 2002, sous le nom de "Hadaf-1". Un modèle inférieur du Karrar a également été dévoilé en 2004. Considéré comme un "drone bombardier à longue portée", il s'agit du premier drone à longue portée fabriqué en Iran.

Ces dernières années, une autre version de ce drone, appelé le Karrar intercepteur, équipé du missile Shahab Saqeb, a été dévoilée.

Le Shahab Saqeb a une portée de 500 à 8500 mètres contre des cibles aériennes qui volent à 400 mètres par seconde.

Le missile iranien est équipé de nouvelles hélices à réaction, ce qui lui permet d'améliorer sa capacité à mieux influer sur les cibles aériennes ennemies. Ce système de défense antimissile a une portée de 8 à 11 kilomètres et sa vitesse atteint les 740 mètres par seconde.

Kian-2, le drone d'attaque et de reconnaissance

Surnommé Kian-2, le drone est le modèle optimisé du Kian fabriqué par les experts de la DCA de l'armée iranienne dont l'une des missions est de mener des opérations d'interception aérienne.

Comme son prédécesseur, le Kian-2 est capable d'effectuer des missions de surveillance et de reconnaissance ainsi que de vol continu pour des missions de précision et il est en mesure de détecter et de frapper la cible avec plus de précision.

La DCA iranienne n'a pas encore révélé le type d'arme chargé sur le Kian-2, qui semble pourtant être un drone kamikaze. Équipé d'ogives explosives, ce drone qui s’apparente désormais à une bombe ou à un missile, peut être utilisé contre toute cible dans le ciel, sur la terre et en mer.

dimanche, 24 novembre 2019 07:02

L'exercice des forces militaire iraniennes

« Les exercices, qui avaient également une phase nocturne, se sont déroulés avec l’appui d’hélicoptères aéroportés dans une zone au nord-ouest du pays en présence d’unités d’infanterie mobiles notamment les brigades 40, 41, 321, de l’unité spécialisée et du groupe 433 d’ingénierie », a déclaré Amir Nozar Nematien marge de ces manœuvres.
 
 
Faisant référence au changement structural au sein de l’armée de Terre où les unités d’infanterie mécanisées ont été reconverties en unités mobiles d’assaut, il a déclaré : « Face à cette nouvelle structure de l’armée de Terre, les forces mobiles d’assaut se sont équipées de nouveaux équipements. Ce qui a rendu nécessaire l’organisation des séances d’entraînement en deux phases, nocturne et diurne, afin d’améliorer la capacité de défense et les performances des unités en place », a-t-il précisé.

« Les combats nocturnes ont été menés dans la région du nord-ouest où les unités se sont entraînées dans des conditions réelles et des conditions météorologiques allant du plein hiver », a ajouté le commandant en chef adjoint des forces terrestres de l’armée iranienne.

Les unités impliquées dans les exercices ont utilisé de nouveaux équipements et la technologie militaire locale acquise ces dernières années.

« Il s’agit d’une simulation adaptée aux entraînements diurnes pour préparer les soldats à des situations bien réelles pour faire face aux nouvelles menaces qui se profilent dans la région », a-t-il encore expliqué.

Le général Amir Nemati a indiqué qu’en marge des exercices, grâce à un hôpital de campagne militaire installé sur place, les habitants des villages avoisinants ont pu, à cette occasion, bénéficier de divers services médicaux gratuits fournis par l’armée.

« Par ces manœuvres, nos forces armées transmettent un message de paix. Notre défense est dissuasive et notre mot d’ordre est de renforcer la sécurité, la paix et la coopération avec les pays de la région. Nos forces armées donneront une réponse cinglante et foudroyante à toute menace ou à tout acte hostile des ennemis qui cherchent à saper les victoires de l’Iran, », a-t-il insisté.

L'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique a reçu mardi soir en audience des centaines de créateurs d'emploi, producteurs industriels et activistes économiques.

L'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique a reçu mardi soir en audience des centaines de créateurs d'emploi, producteurs industriels et activistes économiques.

Le Guide suprême a déclaré que la République islamique d’Iran a forcé ses ennemis de battre en retraite dans de différents domaines et elle le fera également dans le domaine économique.

«Par la grâce de Dieu, nous allons transformer toutes les sanctions en opportunités en utilisant toutes les capacités uniques dont une partie seulement a été mise à profit jusqu'à présent, ainsi que par des initiatives d'activistes économiques», a déclaré le Guide suprême.

L’Ayatollah Khamenei a souligné que la guerre économique américaine contre la République islamique ne se limite pas à son président actuel, affirmant que ce serait une erreur de penser que les sanctions prendraient fin lorsque Donald Trump quittera ses fonctions. « Le développement économique et la production requièrent des avant-gardes et du leadership. Les avant-gardes, c'est vous, les producteurs. Les pionniers dans ce domaine sont les fabricants.

C'est un domaine crucial. C'est une guerre. Ceux qui sont impliqués dans des activités économiques le voient tous dans le monde. Les pays sont en guerre pour des raisons économiques. Aujourd'hui, avec l’actuel président américain, la guerre était plus manifeste contre la Chine et la Corée du Sud, mais elle existait aussi pendant le mandat d'autres présidents américains. Néanmoins, cette guerre est brutale et vindicative, à l'instar de la guerre économique qui se déroule contre nous. Les sanctions sont de plus en plus sévères et continueront pour le moment. Espérer qu’elles se termineront dans un an ou deux est un vain espoir. Les sanctions seront en vigueur pendant longtemps », a fait remarquer l’Ayatollah Khamenei.

 « Les amis et les ennemis doivent savoir que nous avons repoussé l'ennemi dans la guerre pour des raisons militaires, politiques et de sécurité. Les actions récentes étaient des questions de sécurité, et non du peuple. Nous avons repoussé l'ennemi dans divers domaines et par la grâce de Dieu, nous allons aussi repousser définitivement l'ennemi dans la guerre économique », a conclu le Guide suprême.

Abou Abdillâh Jafar bin Muhammad al Sadiq (as) le sixième Imam est né le Vendredi 17 Rabi' al-Awwal de l'an 83 de l'Hégire à Médine. , Il est le fils de Muhammad al-Baqir et de Umm Farwah bint Qasim ibn Muhammad ibn Abi Bakr. Son célèbre titre était al-Çadiq" (Le Véridique). Il a été élevé par son grand-père, l'Imam Zayn al-'Abidine pendant 12 ans, et ensuite sous le patronage de son père, I'Imam Muhammad al-Bâqir pendant 19 ans.

À ce titre, il fait partie des ahlul bayt. Il est en outre le fondateur de la première école de l'islam et le fondateur de l'école jafarite. Il est considéré comme une autorité en matière de droit et de hadiths.
La période de son Imamat a coïncidé avec la période la plus révolutionnaire et la plus fertile en événements de l'histoire musulmane, la période où l'on a assisté à la chute de l'Empire Omayyade et à la montée de la dynastie Abbasside.
Quand il avait Trente quatre ou Trente sept ans il a pris de titre imam par Muhamad Al-Baqir. Il a eu la position d’Imamat pendant vingt huit ans qui fut l'un des imamats les plus long. L’époque de son imamat était un terme important pour l’histoire de l’Islam. Imam Al-Sadiq essayait à donner une autre définition pour le mot D’Imam. Il a dit que le qualité de connaissance est nécessaire pour être imam contrairement à l’explication de Zayd.
C'est une vérité historique indéniable que d'affirmer que tous les grands savants de l'Islam étaient redevables, pour ce qui concerne leur instruction, aux ahlul bayt qui constituaient la fontaine des connaissances et de l'instruction pour tout le monde. Al-'Allamah al-Chiblî écrit dans son livre "Sirat al-Numân'': "Abou Hanifah a fréquenté pendant une très longue période l'Imam al-Çâdiq, acquérant auprès de lui des connaissances étendues et précieuses en matière de Fiqh et de Hadith. "Tous les deux écoles (rites) islamiques c'est-à dire le sunnisme et le chiisme croient que la source des connaissances d'Abou Hanifah provenait principalement de son association avec l'Imam al-Câdiq."  l'Imam al-Câdiq est le premier à ouvrir une école (l'école Jafarite) islamique de jurisprudence et il enseigna également Anas ibn Malek (fondateur de l'une des écoles sunnites)

Finalement l'Imam passa le reste de sa vie dans la retraite, l'étude et les sciences jusqu'à ce qu'il soit empoisonné à la suite des intrigues de Mansûr.

Baptisé “Maison d’Abraham“, un projet inédit a été présenté vendredi 15 novembre au pape François par le grand imam al-Tayeb en visite au Vatican. 
Neuf mois après s’être retrouvé à Abou Dabi pour signer un document appelant à la fraternité entre les religions, le pape François et le grand Imam al-Tayeb se sont rencontrés une nouvelle fois au Vatican. Le pape l’a reçu au Palais apostolique avec sa délégation composée du vice-premier ministre des Emirats arabes unis, Saif Bin Zayeb.
 
Après des échanges chaleureux, l’Egyptien a présenté au pontife un projet inédit dans la péninsule arabique : un gigantesque complexe interreligieux au style architectural ultra-moderne. Le projet avait été annoncé lors de la visite historique du pape aux Emirats, voilà qu’il prend désormais vie. Une fois achevé, il représentera un lieu unique dans la péninsule arabique.
 
Baptisé “Maison d’Abraham“, il réunit une église, une mosquée et une synagogue. Chacun des trois bâtiments adopte un style très épuré et une architecture cubique. Les trois religions monothéistes devraient y constituer un conseil permanent ‘de la fraternité humaine’ visant à promouvoir le document signé par le pape et le grand imam auprès des autres religions.
 
Après avoir présenté les plans numérique de cette structure, Ahmed al-Tayeb a ensuite remis à l’évêque de Rome une sphère en céramique sur laquelle est représentée une femme sur un chameau. Sur le ton de la plaisanterie, l’imam a alors expliqué au pontife que cela représentait l’homme au service de la femme.
 
Le pape a esquissé un sourire et manifesté son approbation, avant de lui offrir à son tour une sculpture d’olivier accompagné d’une colombe. “C’est un symbole de paix (…), il faut travailler [en ce sens]“, a-t-il alors déclaré.
Il prévoit la construction aux Émirats arabes unis sur un même site d’une église, d’une mosquée et d’une synagogue. En réunissant ainsi les trois religions monothéistes, il s’agit de promouvoir la fraternité humaine.
samedi, 16 novembre 2019 08:27

La Palestine retrouvera son indépendance

Le président du Parlement, le chef du pouvoir judiciaire, plusieurs hommes d’État, les ambassadeurs des pays islamiques en Iran et les participants à la 33ème Conférence internationale de l’Unité islamique, ont été reçus ce vendredi 15 novembre par le Leader de la Révolution islamique d’Iran, l’ayatollah Khamenei, à l’occasion de la bienheureuse naissance du grand prophète de l’islam et de l’Imam Jaafar Sadeq.
Lors de cette rencontre, le Leader de la Révolution islamique a déclaré: « La semaine intitulée "Semaine de l’Unité" dans le calendrier de la République islamique d’Iran n’est pas une simple appellation. Il ne s'agit pas non plus d'une tactique politique. Cette designation est une conviction et une foi venant du cœur. La République islamique d’Iran croit, au vrai sens du terme, en l’unité de l’Umma islamique. L’unité la plus élémentaire est celle qui lie les différentes ethnies et confessions et qui les empêche de s'entre-attaquer; celle qui les appelle à s'unir devant l'ennemi commun. Une autre sorte d'unité est celle requière la coopération entre les pays islamiques. Vient ensuite la plus importante d'unité qui demande l'union entre les pays du monde musulman afin de concrétiser une nouvelle civilisation islamique. Si les pays islamiques avaient respecté la plus élémentaire des unités, de telles catastrophes ne se seraient jamais produites au sein du monde musulman. La question de la Palestine est actuellement le plus grand désastre pour le monde musulman ».     
 
Le Leader de la Révolution islamique a souligné que la position de Téhéran concernant la cause palestinienne était « définitive » et « de principe ». « Avant la victoire de la Révolution islamique, l’Imam Khomeini évoquait le risque de l’infiltration et de la tyrannie des sionistes. Peu après la victoire de la Révolution islamique, la République islamique a confié aux Palestiniens, un centre, à Téhéran, qui appartenait aux sionistes. Il s’agissait d’un vrai acte et en même temps d’un geste symbolique. Nous avons aidé les Palestiniens et nous les aiderons encore. On ne connaît aucune considération à ce propos et c’est ce que tout le monde musulman devra faire ».
 
L’Ayatollah Khamenei a ensuite ajouté que « l’élimination du régime israélien », évoquée par le défunt Imam Khomeini et des responsables de la République islamique d’Iran, ne signifiait pas l’élimination du peuple juif. « Ce n'est pas au peuple juif que nous en voulons. Nous parlons de l’élimination du régime imposé. L’élimination du régime sioniste signifie que le peuple palestinien, véritable propriétaire de ces territoires, choisisse, lui-même, son gouvernement et qu’il élimine les racailles comme Netanyahu. C’est ce qui se passera ; tout comme ce qui s'est passé aux Balkans et où la nation a retrouvé son indépendance après 60 ans. Nous soutenons le peuple et l’indépendance de la Palestine. Nous ne sommes point des antisémites. Dans notre pays, les juifs vivent en toute sécurité », a déclaré le Leader de la Révolution islamique.        
 
Dans une autre partie de ses propos, l’Ayatollah Khamenei a réaffirmé que les ennemis de l’islam, dont et surtout les États-Unis, s’opposaient à l’islam et à tous les pays musulmans et que la principale arme qu’ils utilisaient dans la région était « l’infiltration dans les centres délicats et les centres de prises de décision ». Ils veulent « semer la discorde parmi les nations » et « suggérer la soumission aux États-Unis en tant que solution aux problèmes ». « Le seul remède qui pourra neutraliser ces plans est de faire la lumière et de résister sur la voie du juste », a-t-il ajouté. Pour l’Ayatollah Khamenei, « les catastrophes qui pèsent sur le monde musulman y compris la question de la Palestine et les guerres sanglantes en cours au Yémen, en Asie de l’Ouest et dans le nord d’Afrique puisent dans le fait que l’on ne respecte pas le principe du rejet de conflit ni celui de l’unité vis-à-vis de l’ennemi commun ». Et d’ajouter : « L’animosité des États-Unis, du régime sioniste et des ennemis de l’unité islamique prend pour cible tous les pays musulmans car l’islam rejette par nature la tyrannie, l’arrogance et la domination. Ils s’opposent donc à l’islam et à tous les pays islamiques. Ceci dit, il est clair que leur animosité ne prend certes pas pour cible uniquement la Révolution islamique ». Évoquant les commentaires insultants des Américains sur les Saoudiens, l’Ayatollah Khamenei a déclaré : « Ils disent explicitement que la seule chose que possèdent les Saoudiens c'est l’argent et qu'il faut aller les piller. C’est une animosité manifeste envers un pays et une nation et leurs interlocuteurs devront savoir ce qu’il faut faire par leur dignité arabe et islamique face à de telles insultes ». Le Leader de la Révolution islamique a souligné que la présence des États-Unis dans la région était à l’origine du mal, de la corruption, de l’insécurité et de la formation des groupes tels que Daech. Il a appelé les nations musulmanes à connaître le vrai visage divisionniste des États-Unis. Ailleurs dans ses propos, le Leader de la Révolution islamique a déclaré que toute déclaration, tout mouvement et tout acte du monde musulman visant à renforcer « l’indépendance politique, culturelle et économique des nations musulmanes », « l’unité et l’autorité de l’Umma islamique », « aider les peuples et les déshérités », « propager les réalités et combattre les hallucinations » et à « propager la science et les recherches dont l’énergie nucléaire » constituaient de bonnes actions. « L’énergie nucléaire pacifique est un besoin des nations alors que les monopolistes occidentaux cherchent à la monopoliser afin de pouvoir en donner progressivement aux autres nations en échange de leur dignité et indépendance ».
 
Le Leader de la Révolution islamique a déclaré que les Occidentaux savaient bel et bien que nous ne cherchions pas à acquérir l’arme nucléaire dans le cadre de nos convictions et principes. « Ils s’opposent donc à nos progrès nucléaires afin d’empêcher l’Iran d’atteindre le savoir-faire, l’industrie et les capacités nucléaires ». L’Ayatollah Khamenei a ajouté que les élites et les savants du monde musulman devraient défendre leur droit avec puissance et qu’ils ne devraient pas craindre l’ennemi. « Grâce à Dieu, le monde musulman verra, dans un avenir non lointain, ses vœux brillants se concrétiser », a-t-il conclu.
Une réunion des associations pour la proximité des écoles islamiques s'est tenue vendredi dans la capitale iranienne.
Selon le correspondant d'IQNA, la réunion faisait partie de la 33e Conférence internationale sur l'unité islamique, qui se déroule actuellement à Téhéran.

Les participants ont notamment discuté de l'unité islamique, de l'importance de la résistance pour renforcer l'unité, de la promotion du discours de l'unité dans le but de libérer la mosquée Al-Aqsa et de la création d'un front mondial contre le prétendu « Deal de siècle ».

Le Cheikh Ahmed al-Qattan, président de la Société libanaise pour la parole et l'action, était l'un des intervenants à la réunion. Il a souligné la nécessité pour les associations de proximité de prendre des mesures concrètes afin de renforcer l'unité islamique.