
تقي زاده
Arbaïn est le symbole de l’unité des musulmans
Le général Salami a déclaré aux journalistes : « L’Arbaïn est le jour où tous les musulmans expriment leur amour et leur adhésion à la voie du vénéré imam Hussein (a.s.), en franchissant les frontières du temps pour rapprocher leurs cœurs aux idéaux du mouvement du vénéré imam Hussein. »
« Les pèlerins de l’Arbaïn sont comme des millions et des millions de goûtes d’eau qui se joignent à l’océan qu’est l’imam Hussein et leur marche grandiose est le symbole de l’unité de l’Oumma islamique et la victoire des musulmans sur l’oppression et la tyrannie, en s’inspirant de l’Achoura et du mouvement de l’imam Hussein (a.s.) », a ajouté le commandant en chef du CGRI en soulignant que les idéaux universels du mouvement de l’imam Hussein (a.s.) appartenaient à l’humanité tout entière.
Le commandant en chef du CGRI a rappelé que des millions d'Iraniens avaient traversé les frontières, dispensés de visa et surtout accueillis à bras ouverts par des millions d'Irakiens qui les logent, leur offrent leur légendaire hospitalité sans rien demander en retour.
Pour exprimer sa gratitude envers le peuple irakien, le général Salami a déclaré : « Les Irakiens ont fait preuve d’une formidable hospitalité et nous tenons à les remercier tous. Pour exprimer notre respect, nous baisons leurs mains et leurs pieds. »
On ne peut pas faire confiance aux Occidentaux
C’est en 1999 que nous avons commencé à retrouver notre discernement. À partir de ce moment-là, malgré les difficultés et l’adversité, nous avons lutté de toutes nos forces pour arriver à la situation actuelle, d’un monde qui a malgré tout cessé d’être unipolaire. Et assez logiquement, les Occidentaux pas du tout satisfaits de cela font tout leur possible pour récupérer le monopole de l’influence dans le monde. Certains pensent que la profonde aversion ouverte de l’Occident envers la Russie est apparue il y a seulement cinq ans, avec les questions de l’Ukraine et de la Crimée. Mais c’est une erreur. Je leur conseillerais de se remémorer en détail ce qui s’est passé précisément en 1990, en 2008 et en 2013, à l’époque où nous nous préparions pour les Jeux olympiques de Sotchi, les balivernes dites et écrites à notre sujet. Et ce n’était pas simplement une affaire de guerre de l’information.
Je ne souhaite pas entrer dans les détails. Mais de mon point de vue, voici le sens de ce qu’il se passe : pour renverser toute autorité légitime qu’il juge gênante dans n’importe quel pays, l’Occident a depuis longtemps créé des modèles et des procédures détaillées. Bien évidemment, tout ceci se fait sous couvert déclaré de promouvoir la démocratie. Bien, mais dans quel pays où ils ont “apporté la démocratie”, celle-ci a-t-elle pris racine ? En Irak, en Afghanistan en Libye ? Ou dans l’ex-Yougoslavie qui a été démembrée de force en six pays à l’aide des bombardements “démocratiques” de 1999. Et après toute intervention des États-Unis, il ne vous reste plus qu’à oublier la souveraineté et l’indépendance. Et est-il surprenant que la majorité des champs pétrolifères de cette même Libye appartienne à des compagnies des États-Unis ou sont sous leur contrôle ? Nos collègues occidentaux aiment accuser la Russie d’être engagée dans une sorte de “guerre hybride”. Mais je dois dire que c’est l’Occident lui-même qui lance de vraies guerres hybrides. En ce moment même, par exemple, alors qu’ils laissent l’Afghanistan quasiment dévasté, les États-Unis s’appliquent diligemment à faire tout un pataquès au Venezuela, toujours bien sûr, au nom du “triomphe de la démocratie ! »
Sermon de Fatima bt. al-Husayn (a) à Koufa
Texte du sermon et la traduction
Zayd, fils de l’Imam Kâzim (a) rapporta qu’après la tragédie de Karbala, lorsque les captifs arrivèrent à Koufa, Fatima bt. al-Husayn (a) dit :
Sermon de Fatima bt. al-Husayn (a) à Koufa
Texte du sermon Traduction
« Louange à Allah au nombre des sables et au même poids de l’univers. Je Le loue, je me confie à Lui et je crois en Lui. J’atteste qu’il n’y a de dieux qu’Allah, seul et sans associé et que Muhammad est Son serviteur et Son Envoyé et que ses enfants innocents ont été décapités à côté de l’Euphrate.
الْحَمْدُ لِلَّهِ عَدَدَ الرَّمْلِ والْحَصَى وزِنَةَ الْعَرْشِ إِلَى الثَّرَى. أَحْمَدُهُ، وأُؤْمِنُ بِهِ، وأَتَوَكَّلُ عَلَيْهِ، وأَشْهَدُ أَنْ لَا إِلَهَ إِلَّا اللَّهُ وَحْدَهُ لَا شَرِيكَ لَهُ، وأَنَّ مُحَمَّداً عَبْدُهُ ورَسُولُهُ (ص)، وأَنَّ أولادَه ذُبِحُوا بِشَطِّ الْفُرَاتِ مِنْ غَيْرِ ذَحْلٍ ولَا تِرَاتٍ.
Ô mon Dieu, je sollicite ta protection. Je ne T’attribue pas de mensonges et je ne dirai jamais rien contre ce que Tu as révélé. (Ton Envoyé) exigea des serments à son peuple concernant la succession d’Ali b. Abi Talib. Mais ce dernier a été privé de son droit et a été tué innocemment. Tout comme son fils qui a été tué hier dans une des maisons d’Allah (Karbala) par ceux qui se prétendent musulmans.
اللَّهُمَّ إِنِّي أَعُوذُ بِكَ أَنْ أَفْتَرِيَ عَلَيْكَ الْكَذِبَ وأَنْ أَقُولَ خِلافَ مَا أَنْزَلْتَ عَلَیْه مِنْ أَخْذِ الْعُهُودِ لِوَصِيِّهِ عَلِيِّ بْنِ أَبِي طَالِبٍ الْمَسْلُوبِ حَقُّهُ، الْمَقْتُولِ مِنْ غَيْرِ ذَنْبٍ، كَمَا قُتِلَ وَلَدُهُ بِالْأَمْسِ فِي بَيْتٍ مِنْ بُيُوتِ اللَّهِ، وَ بِها مَعْشَرٌ مُسْلِمَةٌ بِأَلْسِنَتِهِمْ
Malheur à eux ! Ils ne l’ont soutenu ni durant sa vie ni au moment de sa mort. Enfin, Allah prit son âme pure qui a eu beaucoup de mérites, connus parmi tous les musulmans.
Ô mon Dieu ! Aucun reproche ne l’a affaibli dans Ton chemin. Dès sa naissance, Tu l’as guidé vers l’islam et Tu as beaucoup admiré ses mérites. Il était tout le temps un bon conseiller dans Ton chemin et celui de Ton Envoyé et quand Tu as pris son âme, il n’était ni attaché à ce bas-monde, ni avare. Aussi, il désirait l’autre monde et a fait du djihad dans Ton chemin. Tu l’as agréé, l’as choisi et l’as guidé vers le Droit Chemin.
تَعْساً لِرُؤوسِهِمْ، مَا دَفَعَتْ عَنْهُ ضَيْماً فِي حَيَاتِهِ ولَا عِنْدَ مَمَاتِهِ، حَتَّى قَبَضْتَهُ إِلَيْكَ مَحْمُودَ النَّقِيبَةِ، طَيِّبَ الْضَریبَة، مَعْرُوفَ الْمَنَاقِبِ، مَشْهُورَ الْمَذَاهِبِ، لَمْ تَأْخُذْهُ فِيكَ لَوْمَةُ لَائِمٍ، ولَا عَذْلِ عَاذِلٍ، هَدَيْتَهُ ـ يَا رَبِّ ـ لِلْإِسْلَامِ صَغِيراً، وحَمَدْتَ مَنَاقِبَهُ كَبِيراً، ولَمْ يَزَلْ نَاصِحاً لَكَ ولِرَسُولِكَ صَلَوَاتُكَ عَلَيْهِ وآلِهِ حَتَّى قَبَضْتَهُ إِلَيْكَ، زَاهِداً فِي الدُّنْيَا غَيْرَ حَرِيصٍ عَلَيْهَا، رَاغِباً فِي الْآخِرَةِ، مُجَاهِداً لَكَ فِي سَبِيلِكَ، رَضَيْتَهُ فَاخْتَرْتَهُ، وهَدَيْتَهُ إِلَى صِرَاطٍ مُسْتَقِيمٍ.
Puis, ô gens de Koufa, ô traitres ! Allah nous (les Ahl al-Bayt (a) ) a éprouvé par vous et vous a éprouvé par nous. Nous avons réussi et Il nous avait donné sa connaissance. Allah nous a accordé de Sa science, de Sa connaissance et de Sa sagesse. Nous sommes les Preuves d’Allah sur terre. Allah nous a honorés et nous a préférés grâce au Prophète (s). Mais vous nous avez traité de menteurs. Vous nous avez attribué l’impiété. Vous avez considéré notre sang et nos biens comme licites, et c’est comme si nous étions des polythéistes étrangers.
Voici ce que vous venez de faire avec notre père (l’Imam Husayn (a) ) hier, et notre sang (de Ahl al-Bayt (a)) coule encore de vos épées. Tout cela, provient de la haine ancienne que vous avez gardée dans vos cœurs. De tous ces actes, vos yeux brillent et vos coeurs ravissent. Mais, sachez qu’Allah est le Meilleur en stratagème. Ne soyez pas contents d'avoir versé notre sang, et d'avoir pillé nos biens …
أما بعد : يَا أَهْلَ الْكُوفَةِ! يَا أَهْلَ الْمَكْرِ والْغَدْرِ والْخُيَلَاءِ! إِنَّا أَهْلُ بَيْتٍ ابْتَلَانَا اللَّهُ بِكُمْ وابْتَلَاكُمْ بِنَا، فَجَعَلَ بَلَاءَنَا حَسَناً، وجَعَلَ عِلْمَهُ عِنْدَنَا، وفَهْمَهُ لَدَيْنَا؛ فَنَحْنُ عَيْبَةُ عِلْمِهِ ووِعَاءُ فَهْمِهِ وحِكْمَتِهِ وحُجَّتُهُ فِي الْأَرْضِ فی بِلَادِهِ لِعِبَادِهِ، أَكْرَمَنَا اللَّهُ بِكَرَامَتِهِ، وفَضَّلَنَا بِنَبِيِّهِ(ص) عَلَى كَثِيرٍ مِنْ خَلْقِه تَفْضِيلًا، فَكَذَّبْتُمُونَا، وكَفَّرْتُمُونَا، ورَأَيْتُمْ قِتَالَنَا حَلَالًا، وأَمْوَالَنَا نَهْباً، كَأَنَّا أَوْلَادُ تُرْكٍ أَوْ كَابُلٍ، كَمَا قَتَلْتُمْ جَدَّنَا بِالْأَمْسِ، وسُيُوفُكُمْ تَقْطُرُ مِنْ دِمَائِنَا أَهْلَ الْبَيْتِ لِحِقْدٍ مُتَقَدِّمٍ، قَرَّتْ بِذَلِكَ عُيُونُكُمْ، وفَرِحَتْ قُلُوبُكُمْ، اجْتِرَاءً مِنْكُمْ عَلَى اللَّهِ، ومَكْراً مَكَرْتُمْ واللَّهُ خَيْرُ الْماكِرِينَ، فَلَا تَدْعُوَنَّكُمْ أَنْفُسُكُمْ إِلَى الْجَذَلِ بِمَا أَصَبْتُمْ مِنْ دِمَائِنَا، ونَالَتْ أَيْدِيكُمْ مِنْ أَمْوَالِنَا؛ فَإِنَّ مَا أَصَابَنَا مِنَ الْمَصَائِبِ الْجَلِيلَةِ والرَّزَايَا الْعَظِيمَةِ، فِي كِتابٍ مِنْ قَبْلِ أَنْ نَبْرَأَها إِنَّ ذلِكَ عَلَى اللَّهِ يَسِيرٌ، «لِكَيْلا تَأْسَوْا عَلى ما فاتَكُمْ ولا تَفْرَحُوا بِما آتاكُمْ واللَّهُ لا يُحِبُّ كُلَّ مُخْتالٍ فَخُورٍ»
Malheur à vous ! Attendez la malédiction d’Allah et Son châtiment. C’est comme si je vois le châtiment de Dieu qui vous arrive du ciel, puis vous serez éternels en Enfer et vous aurez un châtiment douloureux, à cause du mal que vous avez fait envers nous. Sachez qu’Allah maudit les tyrans.
تَبّاً لَكُمْ، فَانْتَظِرُوا اللَّعْنَةَ والْعَذَابَ، فكَأَنْ قَدْ حَلَّتْ بِكُمْ، وتَوَاتَرَتْ مِنَ السَّمَاءِ نَقِمَاتٌ، فَيُسْحِتَكُمْ بِمَا كَسَبْتُمْ، «ويُذِيقَ بَعْضَكُمْ بَأْسَ بَعْضٍ»، ثُمَّ تُخَلَّدُونَ فِي الْعَذَابِ الْأَلِيمِ يَوْمَ الْقِيَامَةِ بِمَا ظَلَمْتُمُونَا، «أَلا لَعْنَةُ اللَّهِ عَلَى الظَّالِمِينَ»
Malheur à vous ! Comment avez-vous osé de nous porter préjudice, de nous assassiner et de nous combattre ? Par Allah, vos cœurs se sont endurcis et scellés. Vous n’entendez ni voyez la vérité, car la Satan vous a embelli les péchés et vous a blindé les yeux. Donc, vous ne serez jamais guidés.
وَيْلَكُمْ! أَ تَدْرُونَ أَيَّةَ يَدٍ طَاعَنَتْنَا مِنْكُمْ؟! أوأَيَّةَ نَفْسٍ نَزَعَتْ إِلَى قِتَالِنَا؟! أَمْ بِأَيَّةِ رِجْلٍ مَشَيْتُمْ إِلَيْنَا تَبْغُونَ مُحَارَبَتَنَا؟! فَقَسَتْ قُلُوبُكُمْ، وغَلُظَتْ أَكْبَادُكُمْ، وطُبِعَ عَلَى أَفْئِدَتِكُمْ، وخُتِمَ عَلَى سَمْعِكُمْ وبَصَرِكُمْ، وسَوَّلَ لَكُمُ الشَّيْطَانُ وأَمْلَى لَكُمْ، وجَعَلَ عَلَى بَصَرِكُمْ غِشَاوَةً، فَأَنْتُمْ لَا تَهْتَدُونَ.
Malheur à vous ! Ô gens de Koufa ! Quelle rancune avez-vous dans vos cœurs envers le Prophète (s), son frère, Ali b. Abi Talib (a) et sa famille ? Je suis fière d’être de cette famille.
Puis elle récita ce poème :
تَبّاً لَكُمْ، يَا أَهْلَ الْكُوفَةِ! کَمْ تِرَاتٍ لِرَسُولِ اللَّهِ قِبَلَكُمْ وذُحُولٍ لَهُ لَدَيْكُمْ، ثُمَّ غَدَرْتُمْ بِأَخِيهِ عَلِيِّ بْنِ أَبِي طَالِبٍ (ع) جَدِّي وبَنِيهِ عِتْرَةِ النَّبِيِّ الطَّیِّبین الْأَخْيَارِ؟ وافْتَخَرَ بِذَلِكَ مُفْتَخِرٌ، فَقَالَ:
Nous avons tué Ali et ses enfants, par les épées de Hind et les lances. Nous avons captivé leurs femmes comme les turques et nous les avons écrasés de la meilleure des façons.
Malheur à toi ! Tu es fier d’avoir tué les personnes qu’Allah a purifiées et qu’Il a débarrassées de toute souillure …
نَحْنُ قَتَلْنَا عَلِيّاً وبَنِي عَلِيٍّ بِسُيُوفٍ هِنْدِيَّةٍ ورِمَاحٍ وَ سَبَيْنَا نِسَاءَهُمْ سَبْيَ تُرْكٍ وَنَطَحْنَاهُمْ، فَأَيَّ نِطَاحٍ! فَقالتْ: بِفِيكَ أَيُّهَا الْقَائِلُ الْكَثْكَثُ، ولَكَ الْأَثْلَبُ، اِفْتَخَرْتَ بِقَتْلِ قَوْمٍ زَكَّاهُمُ اللَّهُ، وطَهَّرَهُمْ، وأَذْهَبَ عَنْهُمُ الرِّجْسَ، فَأكْظِمْ، وأَقْعَ كَمَا قَعَى أَبُوكَ، وإِنَّمَا لِكُلِّ امْرِئٍ مَا قَدَّمَتْ يَدَاهُ، حَسَدْتُمُونَا -وَيْلٌ لَكُمْ- عَلَى مَا فَضَّلَنَا اللَّهُ. فَمَا ذَنْبُنَا أَنْ جَاشَ دَهْراً بُحُورُنَا وَ بَحْرُكَ سَاجٍ لَا يُوَارِي الدَّعَامِصَا «ذلِكَ فَضْلُ اللَّهِ يُؤْتِيهِ مَنْ يَشاءُ واللَّهُ ذُو الْفَضْلِ الْعَظِيمِ»[۷] «و مَنْ لَمْ يَجْعَلِ اللَّهُ لَهُ نُوراً فَما لَهُ مِنْ نُورٍ»
A la fin de son discours, les gens se mirent à se lamenter et à s’écrier en disant :
« Cela nous est suffisant, ô fille des purs. Certes tu nous as brûlé les cœurs ».
قَالَ: فَارْتَفَعَتِ الْأَصْوَاتُ بِالْبُكَاءِ، وقَالُوا: حَسْبُكِ يَا ابْنَةَ الطَّيِّبِينَ، فَقَدْ أَحْرَقْتِ قُلُوبَنَا، وأَنْضَجْتِ نُحُورَنَا، وأَضْرَمْتِ أَجْوَافَنَا، فَسَكَتَتْ
La place du Hadj dans l’éducation religieuse (2)
- Baisse de la délinquance et des délits
L’être humain en tant qu’être social, est toujours en confrontation avec autrui et les comportements bons ou mauvais, sont des réactions continues entre les membres de la société. L’environnement social exerce une influence sur les comportements, les limite, les contrôle, les transforme ou les organise. Les spécialistes en psychologie sociale ont étudié les règles qui définissent les relations et les comportements sociaux, les comportements individuels et comment l’individu subit l’influence de la société. Ils étudient aussi les déviations comportementales qui sont des réactions à différentes conditions sociales et se manifestent dans des crimes ou des délits.
Il existe trois avis dans ce domaine qui sont la théorie du contrôle, la théorie de l’apprentissage social et la théorie de la réaction.
La théorie du Contrôle s’appuie sur l’idée que pour diminuer les tendances aux délits et au crime, il faut contrôler tout le monde que ce soit au niveau social, individuel et intérieur. Cette théorie estime que les éléments extérieurs peuvent accorder les individus avec les règles sociales et qu’il existe aussi un système de contrôle intérieur qui protège les individus des comportements délictueux. Par conséquent, un des moyens pour faire disparaitre les comportements délictueux, est le contrôle dans la société.
Les organismes sociaux et religieux, en définissant les comportements sociaux et en organisant des cérémonies religieuses, peuvent jouer un rôle important et prévenir l’apparition de nombreux comportements condamnables. La vision sociale dans le domaine des problèmes psychologiques, estime qu’il n’est pas possible de considérer les comportements psychologiques comme des questions d’hygiène ou des défauts personnels, et qu’ils sont en fait, le résultat de l’incapacité de l’individu de faire face aux pressions sociales. D’un autre côté, les mauvais comportements ne sont pas un problème qui existe uniquement dans la personne, mais sont considérés comme un échec des systèmes sociaux de soutien que sont la famille, les proches et les organisation sociales.
Différentes études ont montré que la religion non seulement est un soutien social pour l’individu, mais est aussi un frein à certains comportements sociaux négatifs.
Le sociologue français Georges Gurvitch a déclaré que les pratiquants, grâce au cadre de protection qui existe dans la religion, tombent moins souvent dans le piège de la drogue. Les études expérimentales d’Erik Erikson et de Jensen sur 3268 lycéens d’un niveau social défini, ont mis en évidence une certaine relation entre 17 délits et 4 règles de la religion, et montré que la participation aux cérémonies religieuses était le frein le plus fort aux délits et aux comportements délictueux.
D’autres chercheurs comme Larson, Allen et Gartez, ont étudié les relations entre ces deux éléments dans 7 articles, et conclu que la participation aux cérémonies religieuses et le respect des règles de la religion pouvaient empêcher les délits et être un frein à la délinquance.
Grifith, English et Mayfild (1980), Yung et Smith (1984), ont montré que la participation aux cérémonies religieuses avait les mêmes résultats que les traitements classiques, avec une libération des énergies et une baisse des conflits et des comportements dépressifs. (Gilkes 1980).
Une partie de leurs recherches a été consacrée à l’atmosphère des sites et des centres religieux, et a montré que l’ambiance qui règne dans ces lieux est différente et exerce une influence positive sur les comportements. Par conséquent, les résultats des études psychologiques sur ces endroits, montrent le pouvoir de dissuasion des règles religieuses et de la pratique religieuse, qui est une dissuasion intérieure plus efficace que les mesures de dissuasion extérieures.
Une autre conclusion que nous pouvons tirer de ces études sur les relations entre les cérémonies religieuses (comme le Hadj) et la baisse des délits individuels et sociaux, est le besoin d’être respecté par les autres et de se respecter soi-même malgré une connaissance réaliste de nos défauts et des points positifs de notre personnalité, ce qui oblige constamment à renforcer et à stabiliser en nous, ces valeurs, dans notre regard et dans le regard des autres, sentiment qu’on appelle aussi « recherche
de dignité » et qui est un sentiment permanent et insatiable dont l’absence nous prive du sentiment de certitude de notre valeur et de nos capacités.
Dans la culture islamique, faire le pèlerinage a une valeur religieuse et morale, et accorde un prestige social. La société donne au pèlerin un statut spécial et un prestige religieux. Le pèlerin a une place élevée dans la société, les gens lui font confiance et le considère à l’abri des déviations et des faiblesses. Les relations sociales sont l’élément principal des mécanismes de contrôle social par le biais des valeurs et des sentiments. Dans ce mécanisme de contrôle, plus les relations sont fortes, plus les gens sont enclins à éviter des comportements qui risquent de les affaiblir et de ternir leur réputation. En d’autres termes, nous pouvons mettre en lumière le rôle des enseignements religieux dans le programme de contrôle moral fondé sur la religion. Cette influence varie en fonction du niveau d’attachement des individus et de son développement, agit comme une opportunité sociale, définit ce qui est délictueux, précise et renforce les définitions de la morale entre les gens. Cette influence est visible dans la définition des valeurs et leur organisation, et dans le renforcement de la définition des valeurs morales dans la société. Certains chercheurs estiment que les attaches affectives peuvent renforcer les bons comportements mais il faut faire attention au fait que ce sont les significations morales communes qui définissent et renforcent les bons comportements. C’est là que le rôle de la religion et des
enseignements religieux a une influence, et toutes les grandes religions dans le monde, en plus des règles sacrées et de la relation avec Dieu, ont aussi donné une définition des exigences morales à respecter dans les relations de leurs adeptes entre eux.
Comme nous l’avons dit, dans le cadre la théorie du contrôle en psychologie sociale, les organismes sociaux peuvent jouer un rôle dans la baisse ou la disparition des délits mais le contrôle intérieur joue aussi un rôle important. C’est peut-être pour cela qu’on insiste sur les motivations dans ce domaine. Les psychologues définissent la motivation comme un état intérieur qui éveille, active et oriente nos besoins. Les motivations sont au centre de la vie humaine. Sans motivations, il n’y aurait ni pensées, ni actions, ni sentiments organisés et orientés vers un but précis. Les motivations nous permettent de rester attentifs et de poursuivre nos efforts dans les tâches que nous entreprenons. Il est possible d’obliger quelqu’un à faire quelque chose en le menaçant de punitions corporelles ou en lui promettant une récompense, mais ces motivations sont des motivations extérieures qui ne sont ni constructives ni permanentes. Ce sont les motivations intérieures qui sont importantes, non la peur du châtiment ou l’espoir d’une récompense.
Les nouvelles approches en psychologie au 3ème millénaire, consistent à chercher des méthodes pour renforcer ces motivations intérieures et définissent la santé psychologique
dans les actes qui ont des motivations intérieures, notamment les actes qui relèvent de l’identité humaine.
Les socio psychologues et les sociologues quand ils parlent du contrôle intérieur et extérieur, privilégient le contrôle intérieur des déviations morales et pensent que le contrôle extérieur qui consiste à récompenser et à punir, n’a pas l’efficacité nécessaire et que c’est le système culturel de la société qui peut, en s’appuyant sur des garanties morales intérieures, obliger les gens à respecter les lois et les règlements.
Émile Durkheim au sujet du rôle des forces morales intérieures dans l’instauration de l’ordre social, a déclaré : « Les passions humaines ne s'arrêtent que devant une puissance morale qu'elles respectent. Si toute autorité de ce genre fait défaut, c'est la loi du plus fort qui règne et l’hostilité, cachée ou ouverte, deviendra chronique »
D’autres théoriciens comme Albert Bandura ont prêté une attention particulière au contrôle de soi et à la formation intérieure, face au contrôle extérieur pour le changement des comportements, et considèrent le manque de contrôle de soi comme responsable des troubles anxieux.
L’étude des cérémonies du Hadj montre que le pèlerin, grâce à cette initiation personnelle, est à l’abri de tous les problèmes psychologiques et des troubles comportementaux sociaux, grâce à une motivation intérieure. Poussé par cette motivation, il demande alors à ses proches, ses amis, ses voisins, ses collègues et les autres personnes qu’il connait, de lui pardonner
s’il a mal agi à leur égard. Il sait qu’il faut commencer et terminer les parcours autour de la Kaaba (les tawafs), à la pierre noire située dans l'angle sud-est de la Kaaba, et à chaque passage devant la pierre noire, en la touchant ou par un signe et la formule « Allah Akbar », réitère son alliance avec Dieu et promet de s’éloigner des péchés et des infractions. La pierre noire est le symbole de cette alliance et de cette promesse.
Le prophète de l’islam (as) a déclaré :
« الحجر یمین الله فی الارض فمن مسح یده علی الحجر فقد بایع الله ان لا یعصیه »
« La pierre noire est la main de Dieu sur terre. Celui qui la touche promet à Dieu de ne pas Lui désobéir »
L’Imam Bagher (as) a aussi comparé la pierre noire à une alliance et le fait de la toucher à une promesse.
» الحجر کالمیثاق و استلامه کالبیعه «
L’attention à cette promesse et sa répétition à chaque tour, oblige le pèlerin à revoir ses comportements et à renforcer ses capacités intérieures de contrôle. Cette promesse est en fait, le résultat de l’existence de ce contrôle intérieur. On attend des croyants qu’ils soient moins responsables de délits que les incroyants, à cause de leur connaissance de la laideur des délits. Les personnes qui ont acquis un enseignement religieux, ne peuvent pas se rendre coupables de délits et de mauvais comportements. Une autre raison plus importante, est que le croyant est arrivé à contrôler en partie, les passions et la colère qui sont à l’origine de nombreux troubles du comportement, et
n’a pas de raisons à cause de sa foi, de se rendre coupable d’actes délictueux.
Nous pouvons peut-être dire que la lutte contre les déviations morales n’est possible que dans le cadre religieux, car ces délits sont en général, en relation avec les questions morales et parce qu’une morale sans religion, n’a ni soutien ni garanties. Une grande partie des systèmes moraux et d’éducation, fondent leurs méthodes sur le contrôle de soi, l’interdiction de violer les droits d’autrui et le respect des règles de morale sexuelle et de justice, et encouragent à préférer les intérêts d’autrui aux intérêts personnels.
Tant que l’être humain n’a pas dépassé son moi, il est inutile d’attendre de lui un respect des questions morales et le rejet des déviations. En fonction des enseignements religieux, le pèlerin pendant son séjour à la Mecque, est obligé d’éviter toute déviation car il pense que toute infraction dans l’espace de la Mecque (la Kaaba et ses environs) est une forme d’athéisme interdite par le Coran qui dit à ce sujet au verset 25 de la sourate AL Hadj :
وَ مَنْ یُرِدْ فِیهِ بِإِلْحَادٍ بِظُلْمٍ نُذِقْهُ مِنْ عَذَابٍ أَلِیمٍ
« Quiconque cherche à y commettre un sacrilège injustement, Nous lui ferons goûter un châtiment douloureux »
L’Imam Sadegh (as) à qui on demanda le sens de ce verset, répondit : « Cela signifie toute forme d’oppression et même frapper un serviteur innocent ».
Dans une autre revayat, Abi Al Sabah Kanani a rapporté que l’Imam Sadegh (as) avait déclaré que ce verset faisait allusion à toute oppression envers soi-même ou les autres, car le mot «لْحَادٍ » signifie se détourner de la voie droite et de la vérité, et que l’oppression est une façon de se détourner de la vérité.
Ce commentaire du Coran par l’Imam Sadegh (as) montre que l’islam considère toute infraction aux règles et aux ordres moraux, à notre détriment ou au détriment des autres, comme un péché qui sera puni plus sévèrement s’il est commis pendant le Hadj et dans l’enceinte sacrée de la Mecque. Le pèlerin qui a cette vision du Hadj, pourra mieux respecter les limites dans son comportement, grâce à un contrôle intérieur qui le dirige et l’oriente. Dieu a rejeté tout péché pendant le Hadj et déclaré au verset 197 de la sourate Baqara :
» الْحَجُّ أَشْهُرٌ مَعْلُومَاتٌ فَمَنْ فَرَضَ فِیهِنَّ الْحَجَّ فَلاَ رَفَثَ وَ لاَ فُسُوقَ وَ لاَ جِدَالَ فِی الْحَجِّ «
« Le pèlerinage a lieu dans des mois connus. Si l'on se décide de l'accomplir, alors point de rapport sexuel, point de perversité, point de dispute pendant le pèlerinage »
Le pèlerin doit donc éviter tout comportement considéré comme condamnable et se plier aux directives de la religion pour assurer la validité de son pèlerinage. C’est donc le contrôle intérieur qui peut empêcher les comportements condamnables, et qui est plus efficace que les contrôles extérieurs comme les encouragements ou les punitions.
La première chose que le pèlerin doit faire dans le Hadj est de revêtir l’habit de l’Ihram après avoir procédé au lavage rituel de tout le corps (grandes ablutions).
Les pèlerins de sexe masculin doivent porter un habit composé de deux pièces d'étoffe blanche non cousues et doivent veiller à ce que leur tête et leur visage ne soient pas couverts. Les femmes ont le droit de porter des habits couvrant tout le corps, mais elles ne doivent pas couvrir leurs mains et leur visage. Tant qu’ils sont dans cet état de sacralisation, les pèlerins doivent respecter certaines règles et certains interdits.
Ces règles qui sont au nombre de 24 ou plus, imposent au pèlerin certains comportements et interdisent certains actes dont certains sont aussi interdits en temps normal. Parmi les règles spéciales au Hadj, notons l’interdiction pour les hommes seulement, de porter des habits cousus, pour tous de se parfumer, de se regarder dans un miroir et d’avoir des rapports sexuels, et pour les hommes, de porter des chaussures et de se couvrir la tête.
Ce contrôle intérieur issu de la volonté, contribue à la naissance d’une discipline intérieure qui oriente les comportements qui sont en relation directes avec les intentions et jouent un rôle dans les efforts, les activités journalières et leur programmation.
Dans ce cas, la valeur de l’acte est estimée en fonction de l’objectif et des comportements, et au cas où cette estimation ne serait pas positive, elle nécessitera une réforme du
comportement avec une nouvelle compréhension et de nouvelles comparaisons. Quand le pèlerin revêt d’habit de l’Ihram, il se soumet à des rites qui exigent un contrôle intérieur et un contrôle des actes, et indirectement contribuent à cette réforme du comportement.
La protection de ce statut par le pèlerin, qui est une des nécessités du Hadj, exige des efforts et il est naturel qu’il veuille ensuite conserver le prestige qu’il a obtenu auprès des gens, après beaucoup d’efforts et de dépenses. Cette motivation intérieure l’aide à abandonner les déviations et les mauvais comportements qu’il pouvait avoir avant le pèlerinage, et à poursuivre après le pèlerinage, ce mouvement de réforme personnelle qu’il a entrepris avec le Hadj.
Si dans ce voyage, il se libère de certains comportements narcissiques comme le fait de se regarder dans le miroir, de se parfumer, de porter des bijoux, s’il évite pendant ces cérémonies, de gêner les autres, de se montrer violent ou agressif, s’il protège sa langue, ses yeux et ses membres des péchés, évite de dénigrer et d’insulter, et respecte les règles nécessaires à la validité de son pèlerinage, il sera capable après le pèlerinage, de poursuivre ce contrôle de soi et de ses actes, face aux déviations morales, d’éviter la négligence des ordres religieux et de protéger la valeur qu’il a acquise avec le Hadj.
Par conséquent, nous pouvons dire que le pouvoir dissuasif du Hadj ne se limite pas à la période du Hadj mais continue à fonctionner après le Hadj, en fonction des efforts du pèlerin et
de sa prise de conscience de son nouveau statut. Les enseignements religieux contribuent à un renforcement et à la pérennité de l’union sociale qui est aussi le résultat des différentes cérémonies du Hadj, et à l’instauration de valeurs et de croyances communes à tous les pèlerins.
Le Hadj est une cérémonie annuelle qui étend les valeurs et les croyances communes aux adeptes de l’islam. Ces liens entre les adeptes de la religion contribuent à l’union des musulmans et renforcent leur union sociale, peuvent aboutir à l’existence d’un contrôle social qui peut aider dans la lutte contre les comportements délictueux, et grâce à ces liens affectifs, augmenter le nombre et le potentiel des ressources sociales, comme c’est aussi le cas dans les autres cérémonies religieuses, les prières du vendredi et les rassemblements religieux.
Il est nécessaire de préciser que les acquis du Hadj et ce contrôle intérieur peuvent être préservés durant toute la vie. L’éveil des motivations intérieures positives et constructives, peut être cette lumière que les religieux considéraient comme le « cadeau » de Dieu aux pèlerins qui devait les protéger après leur retour de l’obscurité et leur montrer la voie à suivre. Les pèlerins sont ainsi appelés à garder et à approfondir leurs motivations, et à programmer leurs comportements spirituels.
Le renforcement de l’amour de Dieu est un des sujets importants du développement affectif de l’être humain. L’être humain après la naissance, s’attache à la personne qui s’occupe de lui, plus tard aux autres adultes qui l’entourent, et plus tard
à un « être puissant et complet » qui fait attention à lui. D’après les psychologues, l’amour de Dieu est un besoin naturel qui évolue et franchit diverses étapes avant de devenir une réalité.
Ce besoin est un des besoins de l’être humain qui est attiré vers Dieu et ressent en lui-même, l’existence de ce lien affectif. Cloud a déclaré que cet attachement à Dieu était intrinsèque à la nature humaine. Les êtres humains ont été créés de telle sorte qu’ils ressentent en eux-mêmes, ce lien avec Dieu, à condition qu’ils observent avec précision ce qui est en eux.
Bien que de nombreuses études aient été publiées sur la psychologie de la religion, il est nécessaire que les chercheurs en définissent les bases et expliquent comment elle exerce une influence sur la santé morale.
Un des cadres théoriques pour l’étude des effets de la pratique religieuse qui a été proposé est celui de l’attachement qui explique l’apparition, le modèle et l’évolution des attaches affectives. Un de ces cadres est celui de « l’attachement » présenté récemment pour classifier et expliquer les comportements religieux.
John Byng-Hall a expliqué que le fait de savoir que quelqu’un se soucie de vous et pense à vous, joue un rôle important à tout âge et dans toute condition, et est sécurisant.
Cette image de la personne qui sécurise, même en son absence, soutient et encourage les comportements indépendants. Par
conséquent, la signification de l’attachement chez l’adulte, est un autre chapitre de cette théorie.
Donald Kirk Patrick estimait que la religion pouvait être envisagée dans le cadre de la théorie de l’attachement d’où dérivent les comportements et les croyances. Ce système de comportements définit les relations entre le nouveau-né et la personne qui s’en occupe (sa figure d’attachement) et permet aux enfants d’avoir un sentiment de sécurité qui lui permet en toute sécurité, d’explorer monde qui l’entoure.
L’enfant en fonction de sa première expérience d’attachement, élargit ses connaissances sur les relations entre les personnes et cette évolution peut s’accompagner par la suite, d’un attachement métaphysique. En quelques sortes, la confiance chez l’enfant peut évoluer vers une confiance religieuse chez l’adulte, et Donald Kirk Patrick estimait que « l’image » de Dieu peut réparer les échecs initiaux dans la constitution de « l’attachement sécurisant », et que beaucoup d’expériences religieuses et de croyances, spécialement dans le domaine de la relation avec Dieu ou le monde métaphysique, étaient en partie du moins, le reflet des expériences d’attachement étudiées dans la psychologique cognitive. Dieu est le reflet de toutes les particularités nécessaires à l’attachement en psychologie cognitive, et a toutes les particularités du « refuge de sécurité ». Le croyant avance avec la foi que dans les dangers, Dieu sera présent pour l’aider et le rassurer. La confiance en l’idée qu’une figure de soutien, protectrice, sera accessible et
disponible, quel que soit l’âge de l’individu, en cas de besoin, permettra à l’individu de se sentir en sécurité.
La théorie de l’attachement de Bowlby, psychologue anglais, a été l’objet de nombreuses études. Les théoriciens ont étendu les études sur l’attachement qui se résumaient aux relations de l’enfant avec la mère, à l’attachement dans d’autres domaines comme l’attachement à l’église ou à la patrie.
Dans les années 90, Kirk Patrick considérait l’attachement comme un cadre efficace pour comprendre et unifier les croyances religieuses, et les études ont montré que la religion pour la majorité des gens, signifie avoir une relation étroite et affective avec Dieu. Cette relation entre l’être humain et Dieu, et la notion d’amour, existent dans les religions monothéistes, et en islam, le signe de la foi est l’amour de Dieu. Le Coran dit à ce propos au verset 165 de la sourate Baqara :
وَ مِنَ النَّاسِ مَنْ یَتَّخِذُ مِنْ دُونِ اللَّهِ أَنْدَاداً یُحِبُّونَهُمْ کَحُبِّ اللَّهِ وَ الَّذِینَ آمَنُوا أَشَدُّ حُبّاً لِلَّهِ
« Parmi les hommes, il en est qui prennent, en dehors d'Allah, des égaux à Lui, en les aimant comme on aime Allah. Or les croyants sont les plus ardents en l'amour d'Allah »
Cela signifie que les croyants considèrent le sommet de l’amour dans l’amour de Dieu. On peut donc attendre d’un amoureux qu’il considère sa relation avec Dieu comme un refuge sûr, et ce n’est pas une chose étonnante qu’en cas de crises, Dieu soit considéré comme un refuge, comme l’ont déclaré et reconnu de nombreux chercheurs.
Paul Tillich a prouvé l’existence d’un attachement intérieur absolu chez tous, qui peut être parfois interprété de façon différente et qui correspond pour lui, à la vérité de la religion. L’être humain est attaché à tout ce qui lui sert, comme l’alimentation ou le logis, et cet attachement est commun aux êtres humains et aux animaux, alors que l’être humain a des attaches spirituelles spéciales comme l’attachement absolu qui exige une soumission complète et exclue tous les autres attachements. Nous pouvons donc considérer l’attachement de l’être humain à Dieu comme un besoin humain qui se manifeste dans la relation affective avec Dieu.
Cloud a dit à ce sujet, que le besoin d’une relation avec Dieu a été placé dans la nature humaine et que dans toute l’Histoire, malgré les différences de race et de situations géographiques, l’être humain a toujours été à la recherche de Dieu et la religion a toujours existé.
Cette relation, bien sûr, a des exigences et la connaissance de Dieu est nécessaire pour que cette relation prenne forme. La connaissance que nous avons de Dieu a une grande influence sur notre comportement et notre relation avec Dieu. Les gens qui considèrent que Dieu est violent, exigeant, méchant et ne pense qu’à punir l’être humain et à le confronter à toutes sortes de difficultés, ne peuvent pas avoir avec Dieu, une relation affective et profonde.
Ces gens pendant toute leur vie, ne pensent qu’à se dissimuler, à fuir Dieu ou cherchent à le satisfaire dans l’angoisse, par des
prières. Une image négative de Dieu non seulement nuit à la relation avec Lui mais porte de lourdes atteintes au niveau psychologique, aux relations entre les gens et à l’image que les gens ont d’eux-mêmes. La relation avec Dieu exige donc une connaissance et une image positive de Dieu.
D’après les chercheurs, les cérémonies du Hadj peuvent apporter une réponse à ce besoin. Les gens qui décident de faire le pèlerinage, sont l’objet de la bonté et des bienfaits divins.
L’Imam Bagher (as) a déclaré à ce sujet :
»ان الحاج اذا اخذ فی جهازه - لم یخط خطوه فی شیء من جهازه الا کتب الله عزوجل له عشر حسنات و محا عنه عشر سیئات و رفع له عشر درجات حتی یفرغ من جهازه متی ما فروغ فاذا استقبلت به راحلته لم تضع خفا و لم ترفعه الا کتب الله عز و جل له مثل ذلک حتی یقضی نسکه «
« Dieu accorde dix bienfaits et pardonne dix péchés à celui qui se prépare à aller au pèlerinage pour chaque pas qu’il fait dans ce but. Il l’élève de dix degrés jusqu’à ce qu’il termine ces préparatifs et prend la route (du Hadj) où il obtiendra des bienfaits encore plus grands »
L’Imam Sadegh (as) a déclaré : « من مات فی طریق مکه ذاهبا او جائیا امن من الفزع الاکبر یوم القیامه » c’est-à-dire : « Celui qui meurt en allant au Hadj ou en revenant du Hadj, sera à l’abri du châtiment du jour de la résurrection »
D’autres revayats qualifient le pèlerin « d’invité de Dieu » ou de « délégué de Dieu »
Le pèlerin qui entre dans la mosquée (de la Mecque), même s’il n’arrive pas à effectuer les rites du pèlerinage, est l’objet des bontés et du pardon de Dieu. Avant d’aller à Arafat qui est la première étape du Hadj, il doit être sûr d’être l’objet des grâces divines et de voir ses péchés pardonnés. Le pèlerin ne doit avoir aucune inquiétude car tout ce qui pouvait l’inquiéter et le tourmenter au sujet de son passé, a laissé la place à la quiétude et à la sérénité.
Dans les revayats, il est dit que Dieu pardonne à tous à la fin du jour d’Arafat. Anas ben Malik a déclaré : « En fin d’après-midi, le prophète (as) s’est levé, a demandé à Bilal de faire taire les gens et a dit : « L’Ange Gabriel est venu à moi et m’a dit que Dieu me saluait et avait pardonné ceux qui étaient à Arafat et à Mahchar, et avait assuré leur salut ». Quelqu’un demanda si cela les concernait, le prophète (as) a répondu : « Cela vous concerne et concerne tous ceux qui viendront ici jusqu’au jour de la résurrection ».
Certains commentateurs coraniques, s’appuyant sur le verset 203 de la sourate Baqara :
»فَمَنْ تَعَجَّلَ فِی یَوْمَیْنِ فَلاَ إِثْمَ عَلَیْهِ وَ مَنْ تَأَخَّرَ فَلاَ إِثْمَ عَلَیْهِ «
« il n'y a pas de péché, pour qui se comporte en piété, à partir au bout de deux jours ou à s'attarder »
ont déclaré que le pèlerin qui va à Ména, est l’objet d’une miséricorde spéciale de Dieu et voit ses péchés pardonnés. Le pèlerin en entrant dans l’enceinte de la révélation, sent qu’il a
trouvé un refuge sûr et qu’il peut s’attacher à ce Dieu puissant et entrer en relation avec lui.
D’après ce que nous avons dit au sujet du Hadj et de son rôle dans l’attachement à Dieu, nous voyons que le pèlerin entre dans l’enceinte de la révélation avec l’idée que Dieu est son hôte, celui qui a créé le monde, le maitre de son destin et son refuge. Le Hadj et Dieu qui est l’hôte des pèlerins, ont les particularités suivantes :
- Dieu est l’hôte et le pèlerin l’invité
- Les prières du pèlerin devant la Kaaba sont acceptées, à ce sujet le prophète (as) a déclaré :
«تفتح ابواب السماء و یستجاب الدعاء فی اربعه مواطن ... و عند رؤیه الکعبه »
« Les portes du ciel s’ouvrent quatre fois et les prières sont acceptées, au moment où les combattants dans la voie de Dieu se rangent par rangs, quand il pleut, au moment des prières et à la vue de la Kaaba »
- Cet endroit est un endroit sûr pour les choses et les êtres humains, à ce sujet Dieu a déclaré au verset 67 de la sourate Ankabut
« أَ وَ لَمْ یَرَوْا أَنَّا جَعَلْنَا حَرَماً آمِناً وَ یُتَخَطَّفُ النَّاسُ مِنْ حَوْلِهِمْ أَ فَبِالْبَاطِلِ یُؤْمِنُونَ وَ بِنِعْمَةِ اللَّهِ یَکْفُرُونَ »
« Ne voient-ils pas que vraiment Nous avons fait un sanctuaire sûr [la Mecque], alors que tout autour d'eux on enlève les gens ? Croiront-ils donc au faux et nieront ils les bienfaits d'Allah ? »
- Le pèlerin pendant les parcours autour de la Kaaba est l’objet de la miséricorde divine.
L’Imam Bagher (as) à ce sujet a dit :
« ما من عبد مومن طاف بهذا البیت اسبوعا و صلی رکعتین و احسن طوافه و صلاته الا غفر الله له »
Il n’y a aucun croyant qui ne soit pas pardonné après avoir fait les sept tours autour de la Kaaba et la prière de la meilleure manière »
Le prophète (as) a déclaré : «الحاج اذا سعی بین الصفا و المروه خرج من ذنوبه »
« Le pèlerin est débarrassé de ses péchés quand il a terminé les parcours entre Sâfâ et Marwah »
- Le jour d’Arafat, les péchés sont pardonnés et le prophète (as) a dit :
« الذی ینصرف من عرفات و هو یظن انه لم یغفر »
« Celui qui revient d’Arafat pensant que ses péchés n’ont pas été pardonnés, fait un grand péché »
L’Imam Sadegh (as) a déclaré que cela concernait celui qui doutait de la miséricorde divine :
«یعنی الذی یقنط من رحمه الله عز وجل »
Le prophète (as) a déclaré :
L’Imam Sadegh (as) a déclaré que cela concernait celui qui doutait de la miséricorde divine :
«یعنی الذی یقنط من رحمه الله عز وجل »
Le prophète (as) a déclaré :
«ایما مسلم خرج من بیته حاجا الی بیت الله الحرام ثم نزل به الموت قبل بلوغه اوجب الله الجنه »
« Celui qui meurt sur le chemin de la Mecque pour le pèlerinage, obtiendra le salut éternel et sera conduit au paradis »
Le pèlerin qui vient à la Mecque dans cet état d’esprit, effectue les rites du pèlerinage, et à toutes les étapes, sent auprès de lui la présence de Dieu et la sécurité de ce lieu, voit son amour pour Dieu augmenter. En fait, le pèlerin trouve dans le pèlerinage la réponse à un besoin que les psychologues considèrent comme un besoin essentiel de l’être humain.
Dans les enseignements islamiques, nous pouvons trouver cette image positive de Dieu dans l’esprit des croyants et dans les vertus du Hadj pour le pèlerin.
Le pèlerin dans les cérémonies du Hadj arrive à cette connaissance de Dieu et à cet attachement. Les gens qui ont un « attachement sécurisé » selon l’expression des psychologues, sont ceux qui ont une image positive de Dieu, le considère comme le Dieu pardonneur et bon, toujours présent et prêt à répondre à leurs besoins et à les soutenir.
Conclusion
Le pèlerinage joue un rôle important dans l’éducation religieuse. L’étude des enseignements religieux montre que le Hadj et ses cérémonies, peuvent aider à une nouvelle connaissance des vérités et des enseignements religieux, aider à se détacher de ce qui nous lie à ce monde, contribuer à une connaissance, au renforcement de l’identité religieuse, au renforcement de l’identité culturelle, à la baisse des délits et des déviations, et au renforcement de l’attachement à Dieu.
La place du Hadj dans l’éducation religieuse (1)
Introduction
Il y a peu de sociétés qui ne soient pas concernées par la religion et l’éducation religieuse. Les sociétés humaines ont toujours considéré la religion et la pratique religieuse comme des nécessités. L’étude des différents textes religieux montre que sans la religion, l’être humain ne pouvait pas atteindre l’objectif final de sa vie. En se référant aux versets coraniques, nous pouvons affirmer que la seule voie de salut est la foi en Dieu et l’obéissance à Ses ordres. (Sourate Baqara verset 5)
« Ceux-là sont sur le bon chemin de leur Seigneur, et ce sont eux qui réussissent (dans cette vie et dans la vie future) »
Aujourd’hui, nous sommes témoins d’un regain d’intérêt pour la religion et les discussions religieuses, dans les différents domaines, et d’un recul des idées négatives et extrémistes sur la religion.
C’est aussi le cas dans le domaine de la psychologie et de l’éducation. Non seulement certains psychologues dans leur spécialité, peuvent parler des tendances vers la religion et de leurs effets, mais tous les psychologues dans les autres branches, ont aussi une vision plus saine et plus impartiale de la religion. Les nombreux articles et rapports empiriques et analytiques sur la religion, notamment à notre époque, leur ont permis de parler sans honte dans leur classe et leur conférence, de la foi religieuse
et de ses effets sur l’esprit et le corps, sans craindre les accusations de retour en arrière ou d’absence de vérifications au niveau expérimental.
Il semble que contrairement à ce qui a eu lieu dans le passé, ce sont le rejet des effets de la foi et l’indifférence à la religion qui sont devenus rétrogrades.
Si nous acceptons que l’éducation religieuse signifie la connaissance de Dieu, l’amour de Dieu et l’obéissance à Ses ordres, nous pouvons dire que le pèlerinage (le Hadj) et ses rites sont des éléments importants de l’éducation religieuse.
L’Imam Ali (as) a déclaré : « فرض الله الحج تقویه للدین » « la raison du pèlerinage est le renforcement de la religion » (Nahjol Balagha maxime 252)
Le prophète (as) a déclaré : « صلوا خمسکم صوموا شهرکم و ادوا زکوه مالکم و حجوا بیتکم تدخلوا جنه ربکم » »
« L’accès au salut et au véritable bonheur dépend du respect de 5 pratiques dont une est le pèlerinage »
Comment expliquer les effets du Hadj et les relations entre le pèlerinage et l’éducation religieuse.
La religion, l’éducation et l’éducation religieuse
Pour mettre en évidence les relations entre le Hadj et l’éducation religieuse, il est nécessaire auparavant, d’expliquer le sens des mots « religion », « éducation » et « éducation
religieuse », puis de définir la place du Hadj dans l’éducation religieuse.
Qu’est-ce que la religion ?
Il existe plusieurs définitions de ce mot mais la définition de Keith Yandell, philosophe de la religion, est peut-être plus complète. Il considère la religion comme un système conceptuel qui donne une interprétation du monde et du statut de l'homme dans le monde, et sur cette base, définit le mode de vie de l'homme en ce monde, sous la forme de rituels, d'institutions et d'actes religieux. Selon cette définition, la religion a trois composantes, la compréhension (interprétation du monde et du statut de l'homme dans le monde), le mode de vie et l'accomplissement des rituels. Cette définition constituera la base de notre discussion dans cet article.
L’éducation
Différentes définitions ont été proposées pour l'éducation mais l'UNESCO définit l'éducation comme "un programme continu conçu pour transmettre un ensemble de connaissances, de compréhensions et de compétences précieuses dans toutes les activités de la vie.
L’éducation religieuse
L’éducation religieuse est une activité systématique et planifiée par des institutions éducatives afin de transmettre les idées et les cadres de l'islam à la communauté, et d’enseigner le respect des règles religieuses. Le but de l'éducation religieuse est
d’enseigner la connaissance de Dieu, l'amour de Dieu et l'obéissance aux directives divines. Ces choses sont naturellement inscrites dans la nature humaine naturellement « prête » à accepter la religion.
Les facteurs influents dans l’éducation religieuse, sont des facteurs intérieurs et extérieurs, et des facteurs métaphysiques. Les facteurs intérieurs sont la nature humaine divine, la volonté humaine et les facteurs héréditaires. Les facteurs extérieurs sont l'environnement humain et naturel, et les facteurs métaphysiques sont l'aide divine ou les influences sataniques.
L'environnement humain comprend la maison, l'école, les amis, le groupe d’âge, les moyens de communication, les institutions culturelles et le lieu de travail. Il ne fait aucun doute que les institutions religieuses et culturelles, les mosquées et les rassemblements religieux jouent un rôle important dans le domaine de l'éducation religieuse, et certaines institutions, compte tenu de leur ampleur et de leurs racines islamiques, ont plus de terrain d’action et de pouvoir
Les différents modes de pratique religieuse
Il existe trois types de pratiques religieuses :
1. Une pratique qui se focalise sur les actes religieux sans tenir compte des émotions et des expériences mystiques
2. Une pratique qui se focalise sur la connaissance sans se soucier des actes, des émotions et des expériences mystiques
3. Une pratique qui se focalise sur les expériences mystiques sans prêter attention à la pratique des rituels et à la connaissance religieuse.
Une de ces pratiques religieuses à elle seule, ne peut servir les buts de l’éducation religieuse qui exige une pratique religieuse qui possède ces trois dimensions. Autrement dit, qui prête attention aux actes, à la connaissance et aux émotions qui constituent l'être humain dans son ensemble. Selon la définition proposée pour la religion dans cette étude, ces trois dimensions doivent être prises en compte. Il faut donc rechercher une pratique religieuse capable de répondre à tous les objectifs de l'éducation religieuse.
Le Hadj dans les enseignements religieux
En se référant aux textes religieux, aux versets et aux hadiths sur le Hadj, nous pouvons dire que le Hadj est une représentation de l’islam. Comme si Dieu avait voulu placer dans le Hadj, tous les aspects de l’islam, afin que Ses serviteurs fassent une fois, l’expérience de l'islam dans sa totalité. La culture et les enseignements islamiques sont réunis dans le Hadj. L'Imam Khomeiny a qualifié le Hadj de « centre d'éducation divine ».
Bien entendu, on ne peut pas s'attendre à ce que le Hadj, ses rituels et l’islam en général répondent à toutes les dimensions cognitives de l’être humain, s’intéressent aux différentes composantes cognitives, émotionnelles et comportementales, et répondent à tous les besoins de l'homme dans ces domaines, mais il est peut-être possible de comparer le Hadj à « un petit modèle » de l’islam comme le prophète (as) l’a fait en déclarant que le Hadj était « toute la religion ».
Cheikh Saduq a écrit :
» قد جاء تعلیل الرسول (صلی الله علیه و آله و سلم) للحج ضمن تعلیله لسائر الفرایض بانه معادل تمام الشریعه اذ قال رسول الله (صلی الله علیه و آله و سلم) جاءنی جبرئیل فقال لی یا احمد الاسلام عشره اسهم و قد خاب من لا سهم له فیها اولها شهاده ان لا اله الا الله و هی الکمه و الثانیه الصلاه و هی الطهر و الثالثه الزکاه و هی الفطره و الرابعه الصوم و هو الجنه و الخامسه الحج و هو الشریعه و السادسه الجهاد و هو العز و السابعه الامر بالمعروف و هو الوفاء و الثامنه انهی عن المنکر و هو الحجه و التاسعه الجماعه و هی الالفه و العاشره الطاعه و هی العصمه «
« Le prophète (as) dans sa présentation des cérémonies du Hadj aux musulmans, a déclaré que le pèlerinage (Hadj) représentait toute la religion. « L’Ange Gabriel m’a dit : « Ahmad ! L’islam a dix parties et quiconque n’a pas ces parties est perdu, premièrement il y a la profession de foi qui est la base des convictions, puis la prière qui est la pureté, la zakat qui est un développement, le jeûne qui est un bouclier, et le Hadj qui est la religion elle-même ».
Le Hadj est un pilier en lui-même et représente l’ensemble des sciences divines, de sorte que toutes les croyances, tous les principes, tous les interdits moraux, toutes les obligations morales, tous les interdits et toutes les obligations pratiques se rejoignent dans l’exercice correct de ses rites.
Bahar Hamadani a déclaré : « La religion considère les actes religieux comme des actes qui font disparaitre les défauts et purifient le croyant. Avec le paiement des obligations financières, il se détache de l’amour de ce monde, en jeunant, il se détache des tentations des passions, en priant, il s’éloigne du mal et des turpitudes, mais le Hadj possède tous ces effets et chacun de ses rites contribue à la purification de l’âme ».
Les mystiques qui recherchent la soumission à Dieu, estiment que les pratiques religieuses ont différents effets sur l’esprit et l’initiation de l’âme. Certaines ont une fonction purificatrice, certaines une fonction d’éducation, certaines sortent l’esprit de l’obscurité et certaines sont une source de lumière. La zakat, l’aumône, le khoms et les réparations financières purifient le cœur de la souillure de l’amour des biens et des richesses. Le jeûne renforce la volonté et la résistance aux désirs de l’âme, protège des instincts et raffermit l’attention aux actes. La prière illumine le cœur par ses récitations et la relation avec Dieu, et purifie l’esprit par la rencontre avec Dieu. Cependant en ce qui concerne le Hadj, il faut savoir qu’il a à lui seul, toutes ces dimensions et tous ces effets. Il purifie, embellit, fait disparaitre du cœur l’obscurité de l’amour des biens, et apporte la lumière
de la prière et de l’invocation de Dieu. L’aumône, l’éloignement des proches et de la tranquillité de la patrie, la suspension des activités professionnelles, les difficultés du voyage et la connaissance de nouvelles personnes aident à nous purifier de l’égoïsme et de l’orgueil, et soumet les orgueilleux et les désobéissants. Le Hadj est une exception parmi les différents actes de culte. La prière conduit l’esprit vers le centre spirituel du monde, le djihad est une guerre idéologique et c’est aussi le cas des autres actes obligatoires comme le jeûne et la zakat. Le Hadj cependant, n’est pas là pour définir une idée, un ordre ou une valeur. Le Hadj représente l’islam dans sa totalité. Il représente tout ce que Dieu voulait dire aux hommes, depuis la vision du monde en passant par la philosophie de l’existence, l’Histoire et les étapes de l’humanité. Le Hadj est la manifestation du parcours de l’être humain vers Dieu, une manifestation codée de l’apparition de l’être humain et de l’islam.
Par conséquent, le Hadj a une place importante dans l’éducation religieuse et ses méthodes. En examinant ces enseignements religieux, nous pouvons déduire les dimensions éducatives du Hadj et de ses rites.
- L’étude des vérités et des enseignements islamiques du Hadj est un des piliers de l’islam et une garantie de sa pérennité. Elle permet aussi de garder vivante l’image de l’islam, et aux musulmans qui effectuent les différents et nombreux rites du Hadj, de le faire revivre chaque année.
Abou Bassir, compagnon de l’Imam Sadegh (as) a rapporté : « L’Imam Sadegh (as) a déclaré que celui qui était en bonne santé et avait la possibilité de faire le pèlerinage, mais ne se rendait pas au Hadj, était comme celui que Dieu ressuscitera aveugle :
« نَحْشُرُهُ یَوْمَ الْقِیَامَةِ أَعْمَى » (Coran sourate Taha : verset 124)
Abou Bassir s’était étonné et l’Imam (as) avait dit : « Oui, Dieu le privera de la connaissance de la voie juste ».
Cette revayat et d’autres revayats montrent que ceux qui négligent le Hadj sont ceux dont parle le Coran au verset 124 de la sourate Taha, et montrent que le Hadj est en fait, le moyen d’accéder à la connaissance de la religion et de la culture islamique.
La station à Arafat est une des étapes du pèlerinage. Après avoir manifesté l’intention de faire le Hadj et mis le vêtement d’Ihram, la présence à Arafat est pour le pèlerin, le signe de la connaissance de soi et de la religion, et d’une prise de conscience. Le nom d’Arafat qui est la première étape du pèlerinage, fait peut-être allusion à la connaissance de Dieu, de Sa pureté et de Sa grandeur. Les pèlerins sont tous pareils, tous « des gens du désert » qui ont abandonné les plaisirs matériels et se sont réunis sous le ciel, en plein air et loin des péchés, dans un endroit qui leur ouvre une fenêtre sur les vérités métaphysiques, où ils cherchent la spiritualité et se joignent pour un instant, à l’adoration générale de Dieu qui existe dans le monde, où ils cherchent leur « soi » qu’ils avaient perdu, le retrouvent
et comprennent que ce qu’ils obtiennent n’est pas ce qu’ils recherchaient sans cesse, jour et nuit, sans jamais être satisfaits.
Hosham Ben Hakam a raconté qu’il avait demandé à l’Imam Sadegh (as) pourquoi Dieu avait ordonné le pèlerinage et les parcours autour de « Sa Maison ». L’Imam (as) Avait répondu : « Dieu a créé les hommes uniquement par sagesse et a ordonné et interdit en fonction de leurs intérêts dans ce monde. Il a créé les gens, en Orient et en Occident, pour qu’ils se connaissent et acquièrent des profits par leur commerce, pour que l’influence du prophète (as) s’étende et que ses paroles parviennent à leurs oreilles et soient rappelées pour ne pas être oubliées. Sans cela, chaque groupe se serait contenté de ce qu’il avait dans sa ville, et les gens aurait été perdu, leurs régions dévastées et leurs profits suspendus. Les enseignements du prophète (as) seraient restés cachés et personne n’y aurait eu accès. C’est la raison du pèlerinage, celui qui se rend au pèlerinage, apprend la religion dans sa totalité, et comme l’a dit le prophète (as), le Hadj représente à lui seul, toute la religion.
- Se libérer des chaines de l’amour du monde
Une des raisons du découragement et de la dépression, est l’amour du monde et de ses apparences. Si les bienfaits matériels peuvent contribuer au bien-être, ils ne peuvent
pas apporter la sérénité, car ceux qui les possèdent sont en général dévorés par la peur de les perdre ou le regret de ce qu’ils n’ont pas pu obtenir. Dans la pensée religieuse, l’être humain dépasse l’attachement aux bienfaits de ce monde et s’attache uniquement à Dieu et à sa beauté qui est unique en ce monde. En s’attachant à Lui, il possède tout et tout ce qui est en dehors de lui, lui parait minime et sans intérêt.
L’Imam Sadegh (as) a déclaré :
» المومن من الله لا موصول و لا مفصول قیل ما معنی لا موصول و لا مفصول قال (علیه السّلام) : لا موصول بانه هو و لا مفصول منه انه من غیره «
« Le croyant est attaché à Dieu, sans s’y attacher directement et sans s’en éloigner. J’ai demandé ce que cela signifiait, il a répondu : « Il n’est pas attaché à Lui de sorte d’être Lui, et n’est pas éloigné de sorte de ne pas être Lui »
فرمود : «به او پيوسته نيست ، تا خودِ او باشد و از او گسسته نيست ، تا از جز او باشد» .
Ceci étant, il reconnait que rien ni personne ne mérite de s’y attacher et se libère de tout attachement, et c’est le sens de la liberté. Sans cela, l’être humain est toujours l’esclave de quelqu’un ou de quelque chose, et dans l’espoir continu de posséder quelque chose ou quelqu’un. L’être humain ressent constamment une souffrance qu’il cherche à apaiser, ressent chez lui, des défauts qui lui enlève toute tranquillité, et sent qu’en entrant en relation avec un pouvoir supérieur et absolu, il est capable de surmonter cette inquiétude. Il y a des gens qui
connaissent cette sérénité tout au long de leur vie. L’être humain qui souffre de ses défauts et de ses lacunes, cherche quelque chose qui permettra à son esprit d’évoluer, et une vérité supérieure à laquelle il peut se lier.
L’étape pour échapper à ces défauts et à ces lacunes, est que l’être humain prenne conscience qu’il existe dans sa nature, un niveau supérieur et meilleur, qui peut l’aider et être un refuge contre le déclin et les dangers. Cette règle générale est la meilleure description de ce qui existe dans l’esprit du croyant. En plus de ce sentiment d’attachement au créateur qui peut être un des effets du Hadj, apparait un détachement de tout ce qui est imparfait et faible, et l’Imam Sadegh (as) a dit à ce sujet :
« اذا اردت الحج فجرد قلبک لله تعالی من کل شاغل »
« Quand tu décides de faire le Hadj, dépouille toi de tout ce qui t’éloigne de ton Dieu »
Le pèlerin de la maison de Dieu abandonne toutes les attaches et prépare son cœur à la spiritualité de la rencontre avec le créateur de l’univers et à se rapprocher de l’absolu.
L’Imam Sadjad (as) a déclaré : « Le pèlerin qui revêt l’habit de l’Ihram, s’interdit toutes les choses que Dieu a interdites ». Cela signifie que le sens de l’Ihram est que le pèlerin abandonne toutes les choses que Dieu a interdites et cette parole de l’Imam (as) signifie aussi que le pèlerin se détache de tout ce qui est autre que Dieu pour rechercher la bonté divine.
Un des effets moraux de la religion est le rejet de l’attachement au monde et à ses plaisirs. Quelle pouvoir est comparable à cette force que Dieu a donnée aux croyants qui négligent ainsi tout ce qui est en ce monde ? Dans de telles circonstances, nos anciens attachements et notre aveuglement nous étonnent et nous font honte. Combien nous regrettons l’obscurité dans laquelle nous vivions et l’importance que nous donnions à des réussites de ce monde qui nous semblent maintenant, illusoires et mensongères. Les fausses réussites sont celles qui ne durent pas et ne sont pas divines. Tout ce qui lui importait avant, l’argent et le pouvoir, fait rire le pèlerin. Comme le monde serait agréable si tous les gens pensaient de cette manière et n’accordaient pas d’importance à ces choses sans valeur ! Sans l’amour de l’argent et des fiertés de ce monde, les gens vivraient dans l’amitié c’est vraisemblablement, la solution à tous les maux que nous connaissons.
Certains penseurs estiment que les actes religieux qui servent à apporter la sécurité et à conduire l’être humain à des concepts profitables, peuvent l’éloigner de lui-même, lui permettre de revenir au monde et l’empêcher d’avoir de mauvaises pensées sur Dieu.
L’Imam Sadegh (as) au sujet du commentaire du verset 50 de la sourate Al-Zariat, a déclaré : « Ce verset concerne le pèlerinage ».
Par conséquent la vérité du pèlerinage consiste à s’échapper de soi et à rejoindre Dieu, à s’échapper de tout ce qui n’est pas
Dieu pour rejoindre Dieu. Bien entendu, il ne s’agit pas d’un rapprochement dans le temps ou l’espace, mais d’une recherche de Dieu. Un des secrets du Hadj est donc cet abandon de tout ce qui n’est pas divin et un retour à Dieu. Le pèlerin qui revêt le vêtement de l’Ihram, paie ses obligations financières, écrit son testament et dit au revoir à ses proches, fait tout cela dans l’objectif de se rapprocher de Dieu et agit dans la voie de Dieu.
- Une des conditions de la valeur d’un acte religieux consiste à se libérer des attaches non divines et de tourner son cœur vers Dieu
Au sujet du port de l’Ihram au début du Hadj, l’Imam Sadjad (as) a demandé à un pèlerin de retour du Hadj :
« فحین عقدت الحج نویت انک قد حللت کل عقد بغیرالله »
« Quand tu as revêtu l’Ihram, est-ce que tu as décidé de te libérer des liens non divins ? »
Cela montre que la condition nécessaire pour entrer dans le Hadj, est la libération des liens non divins comme l’ont fait Abraham, Ismail et Adjar qui sont des modèles pour tous les pèlerins.
Mollah Ahmad Narahi a déclaré : « Le pèlerin après avoir abandonné toutes ses attaches, vient à la Maison de Dieu pour apaiser son cœur et retrouver l’espoir ultime auprès de la Kaaba. En abandonnant ces plaisirs et ces désirs, il supprime les
obstacles qui l’éloignaient du but ultime et ne pense qu’à se rapprocher de Dieu ».
- Connaissance, développement et renforcement de l’identité religieuse et culturelle
L’identité religieuse apparait dans les cœurs et dans la société, après le renforcement de la relation avec Dieu et la reconnaissance de l’autorité divine. Cette identité trouve sa source dans la nature humaine et tout combat pour détruire cette identité qui est en fait un sentiment religieux et une recherche de Dieu, est un combat contre l’humanité.
L’identité religieuse signifie la reconnaissance de croyances, de valeurs et de rites religieux, et est un sentiment général à la communauté religieuse ou à l’ummah. L’identité religieuse concerne le lien entre l’être humain et la religion, et répond aux questions essentielles et profondes sur l’existence, l’origine et le but de la vie.
Le sociologue français Jean Fourastié a déclaré : « l’humanité n’a pas aujourd’hui, de réponses aux questions sur l’être humain » et au sujet des informations des différentes écoles de morale et de philosophie, il écrit : « Ces écoles n’ont pas de réponses sûres au sujet des secrets de l’existence et de la fin du monde. Aujourd’hui, l’humanité dans ce domaine, est plus incapable de donner des réponses que dans le passé, et se retrouve seule ».
Une identité religieuse capable de former une identité civilisationnelle, peut trouver et donner à l’humanité des informations sur la philosophie de l’existence, grâce à une connaissance profonde de la civilisation qui la soutient. Cette identité est une connaissance profonde de la civilisation à laquelle l’individu appartient qui lui permet de sentir qu’il vit dans une société qui a de profondes racines culturelles et historiques, ce sentiment contribuant à la formation de cette identité civilisationnelle. Le sentiment d’appartenir à une culture signifie reconnaitre ses manifestations dans leur ensemble, ses réussites, ses héritages, ses valeurs, ses artistes et ses savants. En s’appuyant sur cette identité civilisationnelle, il est possible de donner un avis correct sur les autres civilisations. Il est évident qu’un vide civilisationnel risque d’entrainer des réactions passives et la soumission aux civilisations qui existent. Les chercheurs comme Samuel Phillips Huntington, estiment que l’identité civilisationnelle est un sentiment profond de différence et le sentiment de la nécessité de protéger ce qui « nous » distingue des autres. L’identité civilisationnelle tout comme l’identité personnelle, nécessite une connaissance. Bien qu’il soit impossible de parler de tous ses aspects, à cause de sa nouveauté, nous pouvons dire que l’identité civilisationnelle peut aider dans le domaine de la connaissance des racines historiques de cette civilisation, des services qu’a rendus cette civilisation, de ses particularités, de ses influences sur les autres civilisations et de sa place exacte dans le monde contemporain. Quelqu’un qui arrive à se
connaitre dans un système de civilisation, s’attachera à cette civilisation et cela contribuera au renforcement de cette civilisation et à sa défense en cas d’attaque.
Effectuer le pèlerinage sur les lieux saints de la révélation coranique, prépare le pèlerin à connaitre ses racines islamiques, les racines historiques et les particularités de sa civilisation. Cela lui permet de connaitre les personnalités qui ont marqué cette civilisation et sa place parmi les autres civilisations. L’expérience a montré que les cérémonies religieuses jouaient un rôle important dans la constitution de cette identité. L’être humain ne vit pas seulement avec sa raison et ne peut pas, pour assurer ses intérêts, agir uniquement en fonction de sa raison et de ses calculs, sans avoir une idée de ce qu’il est lui-même. L’assurance des intérêts dépend de la prise de conscience de son identité.
Lors des bouleversements sociaux, les identités qui étaient jusque-là reconnues, disparaissent, avec une reconstruction et une nouvelle connaissance de soi. La religion a des réponses précises à ceux qui se demandent qui ils sont et d’où ils viennent. Toutes les religions donnent ce sentiment d’identité et montrent la voie de la vie. Dans ces cérémonies, les pèlerins retrouvent leur identité historique ou la reconstruisent. Comme l’a dit Samuel Huntington, malgré les inquiétudes des êtres humains sur l’objectif du monde, la religion arrive à créer des frontières entre les croyants et les incroyants, entre « les nôtres » et les étrangers, et à former une identité. Par rapport à
ceux qui définissent la civilisation comme une culture plus étendue, le concept d’identité civilisationnelle a un sens plus développé et plus profond. L’identité culturelle se limite en général, aux frontières d’un pays ou d’un peuple, alors que le concept d’identité civilisationnelle dépasse les frontières et peut concerner plusieurs nations comme la civilisation islamique ou la civilisation occidentale qui dépassent parfois les limites des continents.
Samuel Huntington qui a créé ce concept, considère qu’il s’agit de deux concepts différents bien qu’ils soient tous les deux nécessaires. Une des dimensions du Hadj peut donc être la reconstruction de l’identité religieuse. Les musulmans de nationalités différentes, participent à ce congrès international les uns à côté des autres, et effectuent les mêmes rites sans prêter attention à leurs différences culturelles, sociales et nationales. Ces rites issus d’une civilisation divine, sont les mêmes pour tous, sont révélateurs de secrets et conduisent les pèlerins vers la prise de conscience de cette identité civilisationnelle et des origines de ces cérémonies, sans tenir compte des comportements individuels ou nationaux. Dans cette ambiance, les pèlerins peuvent trouver l’appui et les connaissances nécessaires, et rester à l’abri de l’influence des autres civilisations.
Bernard Lewis estime que dans le monde de l’islam et dans des conditions spéciales, les musulmans ont montré à plusieurs reprises, qu’ils retrouvaient leur unité religieuse définie dans
l’islam, leur foi et leur identité de base, sans qu’entrent en jeu leurs ethnies ou leurs pays.
Cette reconstruction est le résultat des relations humaines car sans ces relations, la société humaine est une société sans culture, sans identité et dépourvue de sens.
Plus les relations entre les individus seront fortes, plus la connaissance de soi et l’identité culturelle et civilisationnelle seront fortes. En d’autres termes, le niveau d’identité de chacun dépend de la connaissance qu’il acquiert de l’identité des autres.
Si nous savons ce que nous ne sommes pas, nous saurons ce que nous sommes, et accéderons à un sentiment d’identité plus profond et plus durable. Plus nos relations seront fortes et variées avec les autres, plus nous aurons une connaissance approfondie de nous-mêmes. La prise de conscience de cette identité dépend de notre expérience de l’identité des autres. L’étendue de notre panel de relations nous permet d’étendre notre personnalité et les dimensions de notre identité. Le Hadj est la principale cérémonie religieuse de l’islam qui rassemble chaque année, les musulmans, dans cet immense congrès, et les dirige vers des rites fixés et des slogans uniques, pour une meilleure relation avec Dieu et dans sa meilleure forme.
Les cérémonies du Hadj ne sont pas des cérémonies familiales comme les mariages ou les visites aux malades, ni des cérémonies comme les prières en commun dans un quartier. Ces cérémonies ne sont pas non plus des cérémonies
nationales d’un pays ou d’un peuple, ce sont des cérémonies spirituelles à l’échelle mondiale. Dans les conditions actuelles de la mondialisation, les relations entre les peuples se limitent à des relations matérielles et politiques, mais le Hadj est une cérémonie spirituelle mondiale qui donne aux musulmans le sentiment de cette identité civilisationnelle
En fait, le Hadj est un microcosme de l’Ummah islamique, qui se déroule de façon régulière, et est la démonstration de l’identité commune des pays islamiques. Les musulmans dans le monde entier, se sentent reliés par un sentiment de fraternité, mais cela reste au niveau des paroles et des slogans. Ce qui les relie dans la pratique, et leur confère cette identité commune, est leur présence aux différentes étapes du Hadj. Le pèlerin après avoir participé à ce rassemblement, se considère comme un membre de ce grand ensemble qu’est l’Ummah islamique, et le rôle du Hadj dans le renforcement de l’identité civilisationnelle, est visible dans l’Histoire.
L’Imam Sadegh (as) a dit à ce sujet :
« امرهم بما یکون من امر الطاعه فی الدین و مصلحتهم من امر دنیاهم فجعل فیه الاجتماع من المشرق و المغرب لیتعارفوا »
« Dieu rassemble à la Mecque et au pèlerinage, les musulmans de l’Occident et de l’Orient, pour qu’ils se connaissent ».
Une DCA contre les missiles de croisière iraniens en Israël?
La complexe et spectaculaire attaque d'Ansarallah contre Aramco a décidément tout changé : le mini-cabinet sécuritaire que le PM sortant Netanyahu présidait dimanche à Tel-Aviv était obsédé par cette même attaque. Les discours ont évoqué la possibilité d'une attaque au missile de croisière de l'Iran contre Israël à la lumière du récent projet d'assassinat déjoué conter la vie du commandant en chef de la Force Qods.
C'est de loin la première fois depuis qu'Israël est, que ce dernier reconnait que la donne régionale a changé en sa défaveur et qu'il n'est plus cette "puissance supérieure "qu'il croyait jusqu'ici être. "Les règles du jeu ont changé et la Résistance émergente ne laissera plus le Moyen-Orient être le chassée-gardé des Etats-Unis et de leur poulain israélien. Israël veut desserrer les cordons de la bourse pour faire face à une "avalanche de missiles de croisière iranienne" contre les territoires occupés.
"Savoir dire "non" aux USA, Téhéran et Pyongyang devront nous l'apprendre"(Atwan)
Aucun analyste occidental ne l'a vu venir. Le dernier essai balistique de la Corée du Nord a impliqué un tir d’un missile balistique de portée intermédiaire à capacité nucléaire lancé à partir d’un submersible de nouvelle génération de construction locale. Pyongyang a donc remporté haut la main un défi immense : le test du Pukkuksong-3 à partir d’un sous-marin de nouvelle génération, marquant là son entrée dans le club très fermé des pays disposant de capacités de lancement de missiles balistiques nucléaires à partir de submersibles. Et bien cet essai a assommé bon nombre d’observateurs occidentaux qui traitent la Corée du Nord comme un "pays arriéré" disposant au mieux d’"un arsenal obsolète", état que " les sanctions US ne cessent d'empirer". Une image que ces mêmes pays occidentaux tentent de coller à l'Iran et à l'axe de la Résistance. La prouesse balistique nord-coréenne intéresse de près toutes les composantes de cet axe.
Dans son nouvel éditorial, le journal en ligne Rai al-Youm a salué la position de l'Iran et de la Corée du Nord envers le maximalisme américain.
Se rapportant au dernier fiasco des négociations Corée du Nord/États-Unis en Suède, le journal écrit que « Pyongyang a lancé un défi au président américain Donald Trump et a décidé de tenir tête à Washington. L'Iran fait de même pour sa part, si bien qu’il a réussi à faire capituler l'Amérique, ce dont devraient tirer des leçons les Arabes. »

Pour ce qui est de l’échec des récentes négociations Pyongyang/Washington, l’auteur fait allusion à la position de force des Nord-Coréens face aux Américains, en mettant en cause la politique des régimes arabes de la région : « La Corée du Nord a suspendu les pourparlers avec Washington en Suède et ne tarde pas à tester par la suite de nouveaux missiles balistiques afin de défier le président américain Donald Trump. Les USA se sont fait piéger par les Nord-Coréens au pire moment. Alors que Trump fait face à une possible motion de censure, Pyongyang a annoncé la suspension des pourparlers avec les États-Unis sur son programme nucléaire, fournissant aux ennemis de Trump un argument de plus sur le fiasco qu'a été le bilan de la Maison-Blanche en termes de politique étrangère".
Des radars français remplaceront les radars américains en Irak?
Les Etats-Unis ont voulu endiguer Bagdad dans sa quête d'avoir une DCA indépendante, capable de protéger réellement son ciel contre les atteintes ennemies, via des agissements de rue. En vain. Ce lundi le ministre russe des Affaires étrangères est attendu à Bagdad pour une visite d'une extrême importance où, selon certaines sources seraient abordée la question de l'achat des missiles antimissile. En outre le gouvernement irakien vient de demander à la France de lui fournir des radars, ses radars de fabrication US ayant été aveuglés par les Etats-Unis à chaque frappe au drone israélienne visant pendant l'été les bases des Hachd al-Chaabi.
Syrie/Nord : l’Iran s’opposera-t-il à Ankara ?
« L’Iran a affirmé à la partie turque que le maintien de la sécurité turque passe par le déploiement de forces militaires dans les régions frontalières. Par conséquent, toute action contre la sécurité frontalière et la souveraineté syrienne ne mènera nulle part », a assuré le ministre iranien des Affaires étrangères en allusion à la question des Kurdes syriens et aux agissements d'Ankara.
« Lors du sommet d’Astana, le président iranien a rappelé aux Turcs cette remarque et souligné qu’en ce qui concerne la sécurité de la région, l’Iran est attaché à deux principes de sécurité des frontières des pays et des droits de leurs habitants », a ajouté Mohammad Javad Zarif.
Khartoum fait monter les enchères pour Riyad et menace de lâcher la coalition
C'était sans compter avec la fronde soudanaise ! La junte militaire au pouvoir qui a encaissé des milliards de dollars pour se servir d'armée au royaume saoudien face à la Résistance yéménite, se met à faire chanter Riyad : "L’Arabie saoudite n'aide pas le Soudan à ce que son nom soit retiré de la liste des sanctions américaines, et bien Khartoum ne promet plus rien à Ben Salmane". Surtout qu'Ansarallah, plus fort que jamais, a sensiblement intensifié ses frappes anti-mercenaire. La spectaculaire opération "Nasr Min Allah" qui s'est soldée par la capture entre autre des centaines de "mercenaires soudanais" a une suite : des frappes au missile contre les positions des soldats soudanais dans des provinces stratégiques comme Taëz, la troisième plus riche du pays avec son port stratégique, Mokha, sorte d’avantage pour un allié dont les militaires luttent contre les forces de l’armée et d’Ansarallah du Yémen.