تقي زاده

تقي زاده

Alors que l'Algérie et l'Égypte se rapprochent du gouvernement anti-israélien de la Tunisie, Rabat, victime de l'arnaque de la normalisation vient de s'affronter à un péril majeur, celui d'une scission de son armée! Le vibrant soutien apporté par l'Algérie au président tunisien dont l'action a été suivie par la rue, bien que les Frères musulmans pro-OTAN aient tenté toute la semaine de faire en sorte que cela ne soit ainsi, en appelant à la désobéissance civile, commence à faire décanter le vrai enjeu qui se cache derrière le "coup de colère" du constitutionnaliste président Saïed... Sa révolte anti-pions US/GB qui cherchaient après le Maroc et avec l'appui de la Grande Bretagne pousser la Tunisie dans les bras empoisonnés de l'entité sioniste fait-il partie d'une stratégie de défense commune inter-maghrébine auquel l'Égypte de plus en plus loin de l'axe pro-US/pro-Israël aurait porté sa contribution? En effet, en dépit d'une rhétorique trompeusement pro-Saïed, ni Riyad ni Abou Dhabi ne semblent adhérer entièrement au mouvement du président tunisien qui a effrayé déjà la Turquie atlantiste. Ce qui n'est pas du tout le cas de l'Algérie.  

Le ministre algérien des Affaires étrangères, en visite en Égypte, a d'ailleurs rencontré le président égyptien pour discuter des relations bilatérales et des développements en Tunisie. La rencontre a eu lieu en présence du ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukry et de l'ambassadeur d'Algérie au Caire Mohand Lajouzi.

Critiquant la récente accusation de Londres contre l'Iran pour son implication dans l'attaque d'un navire en mer d'Oman, l'ambassadeur iranien au Royaume-Uni a déclaré qu'une escalade "n'aide personne".
 
Dans une interview accordée au Financial Times, l'ambassadeur iranien au Royaume-Uni, Mohsen Baharvand, a critiqué les récentes accusations du Royaume-Uni contre la République islamique concernant l'attaque du navire "Mercer Street", soulignant que l'escalade "n'aide personne".

La décision de Londres de blâmer la République islamique pour l'assaut de la semaine dernière sur le "Mercer Street" était une "réaction très prématurée", a souligné M. Baharvand.

M. Baharvand a été convoqué lundi au ministère britannique des Affaires étrangères. En réaction à la convocation de l'ambassadeur iranien, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué le chargé d'affaires britannique pour protester officiellement contre les allégations du ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, à l'encontre de l'Iran.

Critiquant les accusations du Royaume-Uni contre l'Iran, M. Baharvand a ajouté que ce différend ne devrait pas nuire aux relations entre les deux pays ni faire dérailler les pourparlers avec le Royaume-Uni et d'autres nations visant à relancer l'accord nucléaire que Téhéran a signé avec les puissances mondiales.

"Nous comprenons que l'un des citoyens britanniques a perdu la vie et c'est pour tout le monde un acte regrettable, mais cela ne signifie pas que vous pouvez rejeter immédiatement la faute sur un pays. Vous devez enquêter sur l'affaire, vous devez avoir des preuves", a déclaré M. Baharvand. "Nous ne sommes pas pour l'escalade - l'escalade n'aide personne".

Un Britannique et un Roumain ont été tués lorsqu'au moins un drone a frappé le MV Mercer Street, géré par la société israélienne Zodiac Maritime, alors qu'il se trouvait au large des côtes d'Oman.

La Roumanie, dans une action coordonnée avec le régime sioniste, les États-Unis et la Grande-Bretagne, a également convoqué l'ambassadeur de Téhéran à Bucarest et porté des accusations contre l'Iran.

Les États-Unis et le régime israélien ont également accusé l'Iran. Téhéran a rejeté toute implication.

Dans une déclaration faite plus tôt ce lundi, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères a fermement rejeté les accusations portées par le ministre britannique des affaires étrangères, Dominic Raab, contre Téhéran, les qualifiant de paradoxales, provocantes et sans fondement.

Faisant référence à la tentative sioniste de sabotage en plein milieu des négociations nucléaires iraniennes à Vienne pour relancer le PAGC, M. Baharvand a déclaré que l'accord nucléaire était un "cas très spécial" avec son propre processus et que les discussions sur l'accord "ne devraient être affectées par rien".

Il a ajouté que les pourparlers, qui se sont tenus à Vienne, avaient fait de "très bons progrès". Mais il a ajouté trois demandes clés de l'Iran : une garantie que les États-Unis ne pourraient pas abandonner unilatéralement l'accord à l'avenir ; la levée des sanctions ; et que les discussions ne soient pas liées au programme de missiles de l'Iran ou à sa politique régionale.

M. Baharvand a laissé entendre qu'Israël, qui est farouchement opposé à l'accord nucléaire, attise les tensions dans la région.

L'envoyé a déclaré que le régime israélien avait attaqué 11 navires marchands iraniens cette année. "Si vous êtes inquiet pour le commerce [et] la navigation, vous devez voir ce qui se passe là-bas", a-t-il déclaré. "Israël est nerveux au sujet du PAGC [l'accord nucléaire]. Ils sont nerveux face à la puissance de l'Iran.

Le vénéré prophète* *Muhammad (Paix, Bénédictions et Salut d’Allah sur lui-même et sa sainte famille) a dit:

*"Lorsqu'une femme (mariée) tombe enceinte, elle est considérée auprès de Dieu comme une personne en état de jeûne, accomplissant la prière et d'autres actes de dévotion.* *Elle est également considérée comme une personne qui a renoncé à sa vie et ses biens dans le chemin de Dieu.*
*Lorsque cette femme accouche, elle obtient une RÉCOMPENSE qu'aucune personne ne peut imaginer et comprendre la grandeur. Durant l'allaitement de son bébé, à chaque tétée, elle obtient une récompense équivalant à la récompense de l'AFFRANCHISSEMENT d'un esclave de la descendance de sa sainteté, le Prophète Ismail (Paix et salut d'Allah sur lui).*
*A la fin de l'allaitement, un ange la frappe sur le flanc et dit : "Répète cet acte car il t'accorde le PARDON de Dieu.*"
*" (Fin de citation).*

*Mes chers amis,*
*Comprenons tous donc après ces paroles prophétiques, que l'allaitement maternel est d’une IMPORTANCE DIVINE.*
*J'exhorte encore une fois mes sœurs nourrices, à privilégier le LAIT MATERNEL, car il renferme tous les nutriments et toute la baraka nécessaires pour l'épanouissement de nos bébés.*

mardi, 03 août 2021 14:51

2001 : la mue de l’Empire américain

Nous débutons la publication de la dernière partie du livre de Thierry Meyssan, Sous nos yeux. Il y relit l’histoire de l’Empire américain. Dans cet épisode il revient sur les attentats du 11 septembre comme la prise de Pouvoir des descendants directs des Pères pèlerins contre les descendants des auteurs de la Bill of Rights.

Cet article est extrait du livre Sous nos yeux.
Voir la Table des matières.

Les «  Printemps arabes  »,
organisés par Washington et Londres

Lors de la dissolution de l’Union soviétique, les élites US crurent qu’une période de commerce et de prospérité succèderait à la Guerre froide. Cependant, une faction du complexe militaro-industriel imposa le réarmement en 1995, puis une politique impériale très agressive, en 2001. Ce groupe, qui s’identifie avec le «  gouvernement de continuité  » prévu en cas de destruction des institutions élues, prépara à l’avance les guerres d’Afghanistan et d’Irak qui ne furent lancées qu’après le 11-Septembre. Face à son échec militaire en Irak et à l’impossibilité d’attaquer l’Iran, il changea son fusil d’épaule. Il adopta le projet britannique de renversement des régimes laïcs du Moyen-Orient élargi et de remodelage de la région en petits États administrés par les Frères musulmans. Progressivement, il prit le contrôle de l’OTAN, de l’Union européenne et de l’ONU. Ce n’est que plusieurs millions de morts et des milliers de milliards de dollars plus tard qu’il fut contesté aux États-Unis par l’élection de Donald Trump, et en France par François Fillon.

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Donald Rumsfeld (secrétaire à la Défense), George W. Bush (président des États-Unis) et Dick Cheney (vice-président des États-Unis).

Prédominance états-unienne

Lorsque la Seconde Guerre mondiale prit fin, les États-Unis se trouvèrent la seule nation victorieuse à ne pas avoir éprouvé la guerre sur son sol. Profitant de son avantage, Washington choisit de succéder à Londres dans le contrôle de son Empire et d’entrer en conflit avec Moscou. Durant 44 ans, une Guerre froide succéda à la Guerre chaude. Lorsque l’Union soviétique commença à vaciller, le Président George H. Bush Sr imagina qu’il était temps de faire du business. Il entreprit de réduire les armées et ordonna une révision de la politique étrangère et de la doctrine militaire.

Washington affirma alors dans sa National Security Strategy of the United States (1991) que «  Les États-Unis demeurent le seul État avec une force, une portée et une influence en toute dimension – politique, économique et militaire – réellement globales. Il n’existe aucun substitut au leadership américain  ».

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Le président George H. Bush (le père) a poussé le président irakien, Saddam Hussein, à envahir le Koweït pour pouvoir se présenter en défenseur du Droit international. Il a alors encouragé les grands États à s’enrôler sous sa bannière, de sorte que Washington a pu affirmer sa prépondérance dans le monde.

C’est pourquoi ils réorganisèrent le monde lors de l’opération «  Tempête du désert  »  : ils poussèrent leur allié koweïtien à la fois à voler du pétrole irakien et à réclamer des arriérés de remboursement de son aide prétendument gratuite contre l’Iran. Puis, ils encouragèrent leur allié irakien à résoudre ce problème en annexant le Koweït dont les Britanniques l’avaient arbitrairement séparé 30 ans plus tôt  ; enfin, ils invitèrent tous les États de la planète à les soutenir dans la réaffirmation du droit international en lieu et place des Nations Unies.

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Signature des accords de Dayton, le 21 novembre 1995 à Paris, en présence des principaux chefs d’État et de gouvernement ( y compris russe) derrière le président Bill Clinton.

Cependant la disparition de l’URSS aurait logiquement dû entraîner celle de l’autre super-puissance, les États-Unis ; les deux Empires étant arc-boutés l’un contre l’autre. Pour prévenir leur chute, les parlementaires US imposèrent au président Bill Clinton le réarmement en 1995. Les Forces armées qui venaient de démobiliser un million d’hommes se réarmèrent bien qu’elles n’aient à ce moment-là aucun ennemi à leur mesure. Le rêve de Bush Sr. d’un monde unipolaire, conduit par le Business états-unien, cédait la place à une course folle pour maintenir le projet impérial.

Depuis la dissolution de l’URSS, La domination états-unienne sur le monde a pris forme au travers de quatre guerres conduites sans l’aval des Nations Unies  : en Yougoslavie (1995 et 1999), en Afghanistan (2002), en Irak (2003) et en Libye (2011). Cette période a pris fin avec les dix veto chinois et les seize russes au Conseil de sécurité de l’ONU interdisant explicitement un conflit ouvert en Syrie.

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À peine la Guerre du Golfe terminée, le républicain George H. Bush Sr demandait à son secrétaire à la Défense, Dick Cheney, qui en chargea Paul Wolfowitz, de rédiger le Defense Policy Guidance [1] (document classifié, mais dont des extraits ont été publiés par le New York Times et le Washington Post [2]). Ce militant trotskiste, et futur secrétaire adjoint à la Défense, y a théorisé la suprématie états-unienne.

«  Notre premier objectif  », écrivait-il alors, «  est de prévenir la réémergence d’un nouveau rival, que ce soit sur le territoire de l’ancienne Union soviétique ou n’importe où, qui présenterait une menace comparable à celle de l’ancienne URSS. Ceci est le souci dominant qui sous-tend la nouvelle stratégie de défense régionale et requiert que nous nous engagions à prévenir tout pouvoir hostile de dominer une région dont les ressources pourraient, s’il en prenait le contrôle, s’avérer suffisantes pour en faire une puissance globale ». Ces régions comprennent l’Europe, l’Extrême-Orient, les territoires de l’ancienne Union soviétique, et l’Asie du Sud-Est.

Il y a trois aspects additionnels à cet objectif  :

-  «  Premièrement, les USA doivent faire preuve du leadership nécessaire pour établir et garantir un nouvel ordre mondial apte à convaincre les compétiteurs potentiels qu’ils ne doivent pas aspirer à un rôle régional plus important ni prendre une posture plus agressive pour défendre leurs intérêts légitimes.
-  Deuxièmement, dans les zones de non-défense, nous devons représenter suffisamment les intérêts des pays industrialisés de manière à les décourager de concurrencer notre leadership ou de chercher à renverser l’ordre politique et économique établi.
-  Enfin, nous devons conserver les mécanismes de dissuasion des compétiteurs potentiels afin de prévenir qu’ils soient tentés de jouer un rôle régional plus important ou un rôle global.  »

La «  doctrine Wolfowitz  » était censée prévenir une nouvelle Guerre froide et garantir aux États-Unis le rôle de «  gendarme du monde  ». Le Président Bush Sr démobilisa massivement ses armées parce qu’elles ne devaient plus être qu’une simple police.

C’est pourtant à l’inverse que nous avons assisté  : d’abord avec les quatre guerres précitées, ainsi qu’avec la guerre contre la Syrie, puis celle en Ukraine contre la Russie.

-  C’est pour faire preuve du «  leadership nécessaire  » que Washington a décidé en 2001 de prendre le contrôle de toutes les réserves d’hydrocarbures du Moyen-Orient élargi – ce furent les guerres d’Afghanistan et d’Irak.
-  C’est pour «  décourager [ses alliés] de concurrencer [son] leadership  », qu’il a modifié son plan en 2004 et décidé de mettre en œuvre les suggestions britanniques (1) d’annexion des États russes non reconnus – à commencer par l’Ossétie du Sud – et (2) de renversement des gouvernements laïcs arabes au profit des Frères musulmans – les «  Printemps arabes  ».
-  Enfin, c’est pour dissuader la Russie de «  jouer un rôle global  » qu’il instrumente aujourd’hui les jihadistes et ex-jihadistes en Syrie, en Ukraine et en Crimée.

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Paul Wolfowitz servit d’abord le secrétaire à la Défense Dick Cheney durant le mandat du Bush père, puis le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld durant le mandat de Bush fils

Pour être mise en œuvre, la doctrine Wolfowitz requiert donc non seulement des moyens financiers et humains, mais une puissante volonté hégémonique. Un groupe de responsables politiques et militaires espère y parvenir en promouvant la candidature du fils de George H. Bush Sr. Il suscite la création par la famille Kagan, au sein de l’American Entreprise Institute, d’un groupe de lobbying  : le Projet pour un nouveau siècle américain. Ce groupe sera contraint de truquer le scrutin présidentiel en Floride – avec l’aide du gouverneur Jeb Bush, le frère de Jr – pour lui permettre d’accéder à la Maison-Blanche. Bien avant cela, il milite activement pour préparer de nouvelles guerres de conquêtes, particulièrement en Irak.

Mais le nouveau Président est peu obéissant, contraignant ses soutiens à organiser un choc dans l’opinion publique qu’ils comparent à un «  Nouveau Pearl Harbor  », le 11 septembre 2001.

Le basculement du 11-Septembre

Tout le monde pense connaître le 11-Septembre et cite de mémoire les avions percutant les Twin Towers et la destruction d’une partie du Pentagone. Mais derrière ces événements et l’interprétation qui en a été donnée par l’administration Bush, c’est tout autre chose qui a eu lieu.

Alors que deux avions venaient de percuter le World Trade Center, que les bureaux du Vice-président étaient ravagés par les flammes, et que deux explosions étaient entendues au Pentagone, le coordinateur national de la lutte antiterroriste, Richard Clarke, lançait la procédure de «  Continuité du gouvernement  » (CoG) [3]. Conçue durant la Guerre froide, en cas d’affrontement nucléaire et de décapitation des centres du Pouvoir exécutif et législatif, elle prévoit de sauver le pays en confiant toutes les responsabilités à une autorité provisoire secrètement désignée au préalable.

Or, ce jour-là, aucun des dirigeants élus n’était mort.

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L’entrée du site «  R  », l’une des trois villes souterraines secrètes des armées US. C’est depuis cette gigantesque installation que le « gouvernement de continuité » —et non plus l’administration Bush, le Congrès et la Justice— gouvernait le pays durant la journée du 11 septembre 2001.

Pour autant à 10 h ce matin, George W. Bush n’était plus Président des États-Unis. Le Pouvoir exécutif était transféré de la Maison-Blanche à Washington au site «  R  », le bunker de Raven Rock Mountain [4]. Des unités de l’armée et du Secret Service circulaient dans la capitale pour «  protéger  » les membres du Congrès et leurs équipes. Presque tous furent conduits, «  pour leur sécurité  », dans un autre megabunker proche de la capitale, Greenbrier complex.

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Prévu pour recevoir tous les membres du Congrès, leurs équipes et leurs familles, le mégabunker de Greenbrier comprend même une grande salle pour y tenir les sessions jointes des deux chambres… sous protection du gouvernement de continuité.

Le gouvernement alternatif dont la composition n’avait pas variée depuis au moins neuf ans comprenait, ô miracle, plusieurs personnalités depuis très longtemps en politique, dont le Vice-président Dick Cheney, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey.

Durant l’après-midi, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, s’ingéra dans la crise et s’adressa aux États-uniens, alors qu’ils ignoraient la mise en œuvre du plan de Continuité du gouvernement et que l’on était sans nouvelles de George W. Bush. Il affirma la solidarité de son peuple, victime lui aussi depuis longtemps du terrorisme. Il s’exprima comme s’il était convaincu que les attentats étaient finis et comme s’il représentait aussi l’État fédéral américain.

En fin d’après-midi, le gouvernement provisoire restituait le pouvoir exécutif au Président Bush, qui prononça une allocution télévisée, et les parlementaires étaient libérés.

Il s’agit-là de faits établis et non pas de la narration farfelue qu’en fit l’administration Bush avec des kamikazes ourdissant un complot depuis une grotte afghane pour attaquer la première puissance militaire du monde.

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Dans un ouvrage publié 30 ans plus tôt et qui était devenu le livre de chevet des Républicains durant la campagne électorale de 2000, Coup d’État  : A Practical Handbook (Manuel pratique du coup d’État) [5], l’historien Edward Luttwak expliquait qu’un coup d’État est d’autant plus réussi que personne ne se rend compte qu’il a eu lieu, et donc ne s’y oppose. Il aurait également dû préciser que pour que le gouvernement légal obéisse aux comploteurs, il faut non seulement donner l’illusion de maintenir la même équipe au «  Pouvoir  », mais il faut aussi que les comploteurs en fassent partie.

Les décisions imposées par le gouvernement provisoire, ce 11 septembre, furent avalisées par le Président Bush durant les jours suivants. Au plan intérieur, la Bill of Rights (Charte des Droits), c’est-à-dire les dix premiers amendements de la Constitution, furent suspendus par l’USA Patriot Act pour toutes les affaires de terrorisme. Au plan extérieur, des changements de régime et des guerres furent planifiés pour entraver le développement de la Chine et détruire toutes les structures étatiques existantes au Moyen-Orient élargi.

Le Président Bush rendit les islamistes responsables des attentats du 11-Septembre et déclara la «  guerre au terrorisme  »  ; une expression qui sonne bien, mais n’a aucun sens. En effet, le terrorisme n’est pas une puissance, mais une méthode d’action. En quelques années, les attentats, que Washington prétendait combattre, furent multipliés par 20 dans le monde. George W. Bush qualifia ce nouveau conflit de « Guerre sans fin ».

Quatre jours plus tard, le Président Bush présidait une invraisemblable réunion à Camp David au cours de laquelle le principe d’une série de guerres pour détruire tous les États du Moyen-Orient élargi —qu’ils fussent amis ou ennemis— fut adopté, ainsi qu’un plan d’assassinats politiques dans le monde entier. Ce projet fut nommé par le directeur de la CIA, George Tenet, la «  Matrice de l’attaque mondiale  ». Cette réunion fut d’abord évoquée par le Washington Post [6], puis dénoncée par l’ancien commandant suprême de l’OTAN, le général Wesley Clark. Par « Matrice », il faut comprendre qu’il ne s’agit-là que de la phase initiale d’une stratégie bien plus vaste.

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Le Pacte du Mayfower a inspiré la rédaction de la Constitution états-unienne. Celle-ci a été profondément modifiée par les dix premiers amendements (la Bill of Rights) que l’USA Patriot Act a rendus inopérants. Les présidents Bush sont des descendants directs d’un des 41 signataires de ce document.

Qui gouverne les États-Unis  ?

Pour comprendre la crise institutionnelle alors en train de se nouer, un retour en arrière est nécessaire.

Le mythe fondateur des États-Unis assure que quelques puritains, persuadés de l’impossibilité de réformer la monarchie et l’Église britanniques, décidèrent de construire aux Amériques une «  Nouvelle Jérusalem  ». En 1620, ils rejoignirent le Nouveau monde à bord du Mayflower et rendirent grâce à Dieu de leur avoir permis de traverser la mer Rouge (en l’occurrence l’Océan atlantique) pour échapper à la dictature du Pharaon (le roi d’Angleterre). Cette action de grâce est à l’origine de la fête de Thangsgiving.

Les puritains prétendaient obéir à Dieu en respectant à la fois l’enseignement du Christ et la Loi juive. Ils ne vénéraient pas spécialement les Évangiles, mais l’ensemble de la Bible. Pour eux, l’Ancien Testament était aussi important que le Nouveau. Ils pratiquaient une morale austère  ; étaient persuadés d’avoir été choisis par Dieu et d’être bénis par Lui au moyen de leurs richesses. Par conséquent, ils considéraient qu’aucun homme ne peut s’améliorer, quoi qu’il fasse, et que l’Argent est un don réservé par Dieu à ses fidèles.

Cette idéologie a de nombreuses conséquences. Par exemple dans le refus d’organiser une forme de solidarité nationale (la Sécurité sociale) et son remplacement par la charité individuelle. Ou encore, en matière pénale, dans la croyance que certains naissent criminels, qui conduisit le Manhattan Institute à promouvoir dans de nombreux États des lois qui punissent de très lourdes peines de prison la récidive d’un petit délit, comme le fait de ne pas payer son ticket de métro.

Même si le mythe national a gommé le fanatisme des «  Pères pèlerins  », ceux-ci instaurèrent une communauté sectaire, établirent des châtiments corporels et contraignirent leurs femmes à se voiler. De fait, il existe beaucoup de ressemblances entre leur mode de vie et celui des islamistes contemporains.

La Guerre d’Indépendance survint alors que la population des colonies avait été profondément modifiée. Elle n’était déjà plus issue uniquement des îles britanniques, mais comptait aussi des Européens du Nord. Les patriotes qui combattirent le roi d’Angleterre espéraient devenir maîtres de leur propre destin et créer des institutions à la fois républicaines et démocratiques. C’est pour eux que Thomas Jefferson rédigea la Déclaration d’Indépendance de 1776 en s’inspirant du mouvement des Lumières en général et du philosophe John Locke en particulier. Cependant, c’est une tout autre source qui inspira la Constitution, après la victoire. Celle-ci est fondée sur le Pacte du Mayflower, c’est-à-dire sur l’idéologie puritaine, et sur la volonté de créer des institutions comparables à celles de la Grande-Bretagne, mais sans noblesse héréditaire. C’est pourquoi, rejetant la souveraineté populaire, elle institue celle des gouverneurs des États fédérés. Comme ce système est absolument inacceptable, il a été immédiatement «  équilibré  » par 10 amendements constitutionnels qui forment la Déclaration des droits (Bill of Rights). Le texte final réserve donc la responsabilité politique aux élites des États fédérés et accorde aux citoyens le droit de se défendre devant les tribunaux face à la «  Raison d’État  ».

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En signant l’« USA Patriot Act », le président Bush fils annule la « Bill of Rights » (Déclaration des Droits). Désormais, les citoyens US ne sont plus protégés de la raison d’État s’ils ont mêlés à des affaires de terrorisme.

En suspendant la Déclaration des droits dans toute affaire susceptible d’être liée à du terrorisme, l’USA Patriot Act a ramené la Constitution deux siècles en arrière. En privant les citoyens de leurs droits en justice, il a à nouveau déséquilibré les institutions. Il a soumis le Pouvoir à l’idéologie puritaine et a garanti les seuls intérêts des élites des États fédérés.

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Le promoteur immobilier Donald Trump est la seule personne à mettre en doute, le 11 septembre 2001 après-midi, la version que l’Administration Bush impose de l’effondrement des Twin Towers. Gardant la tête froide, il affirme que selon ses ingénieurs (qui avaient construit le World Trade Center), des avions de ligne ne peuvent pas avoir provoqué ces destructions.

Le coup d’État du 11-Septembre a scindé ces élites en deux groupes selon qu’elles l’ont soutenu ou qu’elles ont feint de l’ignorer. Les quelques personnalités qui s’y sont opposées, comme le sénateur Paul Wellstone, ont été physiquement éliminées. Quelques citoyens ont cependant pris la parole, notamment deux milliardaires de l’immobilier. Ainsi, le soir du 11-Septembre, Donald Trump conteste ce qui est en train de devenir la version officielle sur le canal 9 de New York. Après avoir rappelé que les ingénieurs qui construisirent les [Twin Towers] avaient alors rejoint sa société, il estime impossible que l’effondrement de tours si massives soit dû au seul impact des avions (et aux incendies). Il conclut qu’il y a forcément d’autres facteurs que l’on ne connaît pas encore. Un autre entrepreneur, Jimmy Walter, consacre une part de sa fortune à acheter des pages de publicité dans les journaux et à diffuser des DVD pour analyser les véritables causes de ces destructions.

Durant la quinzaine d’années à venir, ces deux groupes des comploteurs et des complices passifs – quoique poursuivant le même objectif de domination intérieure et extérieure – vont régulièrement s’affronter, jusqu’à être tous les deux apparemment renversés par un mouvement populaire conduit par Donald Trump.

(À suivre …)

 
 
 

Version à imprimerCe livre est disponible en français en version papier.

 

[1The Rise of the Vulcans : The History of [W.] Bush’s War Cabinet, James Mann, Viking (2004).

[2] « US Strategy Plan Calls For Insuring No Rivals Develop », Patrick E. Tyler, New York Times, March 8, 1992. « Keeping the US First, Pentagon Would preclude a Rival Superpower », Barton Gellman, The Washington Post, March 11, 1992.

[3Against All Enemies, Inside America’s War on Terror, Richard Clarke, Free Press, 2004. Version française : Contre tous les ennemis : Au cœur de la guerre américaine contre le terrorisme, Albin Michel, 2004.

[4Raven Rock : The Story of the U.S. Government’s Secret Plan to Save Itself—While the Rest of Us Die, Garrett M. Graff, Simon & Shuster (2017). A Pretext for War, James Bamford, Anchor Books, 2004.

[5Coup d’État : A Practical Handbook, Edward Luttwak, Allen Lane, 1968. Version française : Coup d’État, mode d’emploi, Odile Jacob, 1996. Luttwak constituait avec Richard Perle, Peter Wilson et Paul Wolfowitz les « Quatre mousquetaires » de l’ancien secrétaire d’État Dean Acheson.

[6] “Saturday, Septembrer 15, At Camp David, Advise and Dissent”, Bob Woodward & Dan Blaz, The Washington Post, January 31, 2002.

mardi, 03 août 2021 14:50

Mercer Street: le stratagème-choc ?

Depuis que l’axe anglo-saxon a décidé de jouer aux Rambos, de mettre à profit l’affaire du Mercer Street, quitte à la transformer, si possible, en un levier de pression politico-militaire contre l’Iran à quelques heures de l’investiture du président élu Raïssi qui comme premier geste de son délicat mandat a décrété la fin du cirque nucléaire de Vienne

et une remise de tous les compteurs de huit ans de chantage, de désengagement, de désinvolture occidentale à zéro, axe qui dit vouloir voler au secours d’un régime israélien dont la folle propension à jouer avec le feu « naval » a fini par lui brûler les doigts, un certain jeudi 29 février quand son navire logistique, maquillé et remaquillé de mille et une manières est tombé dans le filet, pris pour cible d’une très complexe opération aux drones à sens unique que The Drive décrit Comme étant « curieuse de conception » puisqu’ « ils portent une ogive intégrale à frapper et en même temps à faire exploser » et « qu’ils brouillent de la sorte et de plus en plus la distinction entre missile traditionnels et drones armés », une question est sur toutes les lèvres : quelle sera la nature de la riposte ?

La cérémonie de la validation de la 13ème élection présidentielle iranienne qui a donné lieu à la victoire d'Ebrahim Raïssi vient d'avoir lieu, ce mardi 3 juillet à Hosseiniyeh de l'imam Khomeini de Téhéran en présence du Leader de la Révolution islamique et du président sortant et du chef du pouvoir judiciaire ainsi que des responsables politiques et militaires du pays.

2922 jours de gouvernance du président Rohani marquée surtout par de longues et inutiles négociations nucléaires lesquelles ont débouché sur un accord dont s'est retiré Trump dès 2016 prennent fin et comlmencent une présidence littéralement placée sous le signe du "refus de faire confiace aux USA". 

Au cours de cette cérémonie qui a débuté par un discours du ministre de l'Intérieur sortant, le décret du Leader a été prononcé :

" ... Je remercie Dieu le Tout-Puissant qui a appuyé une nouvelle fois le peuple iranien pour sortir la tête haute de l'épreuve politique et sociale que fut la présidentielle, une présidentielle qui s'est déroulée dans une situation complexe et difficile, et où les Iraniens ont participé massivement pour élire un homme connu pour son bilan positif, ses capacités de gestion et sa détermination à aller de l'avant sur la voie de la justice sociale, de la liberté et de l'independance d'action de la dignité de nation.", lit-on dans une partie de ce décret qui ouvre la voie à l'investiture du président Raïssi dans deux jours au Parlement iranien et à laquelle assistent des délégations venues d’au moins 73 pays du monde. La liste de convives comprend 10 chefs d'État, 20 présidents de parlement, 11 ministres des Affaires étrangères et 10 autres ministres, ainsi que des envoyés spéciaux, des vice-présidents de parlement et des présidents de commissions parlementaires et de délégations parlementaires, a indiqué le législateur.

Et le texte d'ajouter :" 

Notre pays est aujourd'hui assoiffé de justice, d'action et d'un bon en avant dans tous les domaines et ceci demande une capacité de gestion et un président brave, sage et volontariste, susceptible de mobiliser les capacités latentes et patentes de la nation, surtout celles des jeunes dont les capacités vont au-delà des problèmes avec les quels le pays est aux prises. Cette présidence devra activer ces potentialités, faire disparaître les obstacles sur la voie de la production nationale, du renforcement de la monnaie nationale, de secourir à cette couche démunie qui subit de fortes pressions en ce moment. Il faut une gestion avisée propre à promouvoir le pays dans tous les domaines et lui donner la place qui lui convient. Je déclare M. Raïssi, élu suivant le vote d’une majorité d’Iraniens, président et je prie Dieu pour que cet homme déterminé, issu du peuple, infatigable, président réussisse dans ses marches ». "

Le président Raïssi a prononcé son discours suite à quoi le Leader de la Révolution islamique a également pris la parole.

« Cette cérémonie de validation de l’issue de la Présidentielle, se déroule en s’appuyant sur la Constitution et la tradition que l’imam Khomeini a mise sur pied, cérémonie qui s’est déroulée à maintes reprises jusqu’à présent », a souligné dans son discours tenu, lors de cette cérémonie, le Leader de la Révolution islamique.

« En général, dans beaucoup de pays du monde, ce transfert de pouvoir se fait sous des tensions et querelles ; mais Dieu merci, ici en Iran cela se fait dans le calme et en sécurité. C’est aussi le cas pour cette actuelle Présidentielle. Cela témoigne aussi bien de la sagesse qui règne sur tout le pays, peuple et responsable, que de la liberté et de la diversité de tendances politiques. En fait, les gouvernements qui ont transféré le pouvoir aux autres, avaient chacun une tendance politique », a précisé le Leader de la Révolution islamique.

Et de poursuivre : « Un complot avait été tramé pour boycotter les élections, une politique qui avait été suivie par certains milieux politiques ennemis à l’extérieur du pays de même que certains à l’intérieur du pays, parfois par l’ignorance et parfois par de mauvaise foi. Mais le peuple a donné une réponse ferme à tous ces complots, par sa participation massive aux élections. »

Plus loin dans son discours, le Leader a renchéri : « Heureusement le président élu, M. Ebrahim Raïssi a toujours insisté lors de ses campagnes électorales sur les valeurs essentielles de la Révolution. Les valeurs de la Révolution, l’établissement de la justice, la lutte contre la corruption, etc, c’est le chemin juste à parcourir »

 Et le Leader de la Révolution islamique d’insister : «  Nous avons d’extraordinaires potentialités dans les domaines de l’eau, du pétrole, des mines, du marché intérieur, relations avec les voisins et chez la jeunesse. Sans aucun doute, s’appuyer sur ces capacités et potentialités pourrait aboutir à la solution des problèmes du pays. »

Pour sa part, le nouveau président iranien a déclaré : « Malgré toutes les hostilités des ennemis, les conditions sanitaires dues à la pandémie de coronavirus et d'autres problèmes, le peuple avait une présence magnifique et a créé une grande épopée lors de cette élection qui a déçu les ennemis et donné de l'espoir aux amis », a-t-il déclaré.

M. Raïssi a ensuite affirmé que la relation entre la nation et l'administration pourrait servir de clé pour résoudre les problèmes et aider le pays à se dresser contre les inimitiés.

« Nous chercherons certainement à lever les sanctions oppressives, mais nous ne conditionnerons pas les moyens de subsistance du peuple et l'économie [sur les sanctions] et ne les lierons pas à la volonté des étrangers », a-t-il ajouté.

mardi, 03 août 2021 14:48

Alliance avec l'Iran, inévitable?

Comment devrait-on l’appeler, si ce n’est la « subtile contre-mesure sino-iranienne », face à une Amérique qui, à travers le boycott pétrolier de l’Iran, croyait pouvoir perturber la sécurité énergétique de la Chine. Or, les deux pays ont plus d’une motivation pour s’unir face aux pressions américaines.

Dans un article publié ce lundi 2 août, l’agence de presse Fars News s’attarde sur les intérêts communs de Pékin et Téhéran, dans le « jeu d’échec » se faisant par la politique désuète de sanctions américaines.

Intérêts communs de Téhéran et Pékin face aux sanctions américaines : le décodage

Selon les estimations des instances internationales dignes de confiance, les besoins des pays tels que l’Inde, la Chine et ceux de l’Organisation de coopération et de développement économiques (DECO, suivant l’acronyme anglais) envers les ressources gazo-pétrolières vont augmenter pendant les années à venir, tandis que les États-Unis, l’Europe et les pays de DECO vont réduire leur consommation en hydrocarbure. ExxonMobil estime à 26% la part actuelle de Pékin aux consommations de gaz et pétrole, avec une croissance jusqu’à 32% pour l’année 2050. De même, si les Chinois sont aujourd’hui à 67% dépendants envers les importations pétrolières afin de subvenir à leur besoin en énergie, ce bilan pourrait se chiffrer à 76% en 2040.

Les estimations disent que l’un des plus gros défis que la Chine va devoir dissiper à l’avenir consiste à trouver des ressources afin de subvenir à ses besoins en énergie fossile ; or, il n’est caché à personne que pour le moment, la majeure partie des importations pétrolières de Pékin vient du golfe Persiques.

En effet, la dépendance des pays occidentaux notamment les États-Unis envers les importations du pétrole en provenance du Moyen-Orient a nettement réduit depuis 2010 en raison de ce qu’on pourrait qualifier d’une véritable « révolution en termes de production gazo-pétrolière marquée par le recours aux ressources peu conventionnelles, à savoir, le gaz et le pétrole de schiste. Les impacts de cette situation sont perceptibles même dans les relations entre les États-Unis et ses alliés du Moyen-Orient.

Bref, les évolutions des marchés pétroliers ont été telles que les Américains ont fini par intégrer une nouvelle approche primordiale dans leur politique d’endiguement face à la Chine, et cette nouvelle approche consiste à entraver les importations de pétrole depuis le golfe Persique.

De ce fait, les restrictions américaines imposées au secteur pétrolier iranien, plus précisément aux exportations du pétrole iranien vers la Chine, deviennent une arme à double tranchant qui devrait -comme l’imagine le gouvernement américain- réaliser deux objectifs : mettre l’Iran sous pression et saper la sécurité énergétique de la Chine.

Autrement dit, mis à part le conflit d’ordre politique entre l’Iran et les États-Unis, les circonstances du jour sur la donne internationale sont de sorte que le camp anti-américain dispose de nos jours de deux composantes majeurs, à savoir, l’Iran et la Chine, qui ont suffisamment de raisons convaincantes pour faire front commun face aux USA.

La Chine, puissance gourmande en consommation d’hydrocarbure, cherche à diversifier ses ressources ; tandis que l’Iran, avec son économie jusqu’ici plutôt pétro centriste, a toujours besoin de gérer intelligemment son commerce et ses revenus gazo-pétroliers. C’est ici que se convergent les intérêts des deux pays ; un Iran à la tête de l’axe de la Résistance anti-américaine et une Chine soucieuse de s’imposer comme une hyper-puissance mondiale malgré ses besoins grandissants envers l’énergie fossile.

Sans l’Iran, la route de la soie chinoise restera inachevée

Le pétrole n’est pourtant pas l’unique objet qui noue le sort de la Chine à celui de l’Iran. En effet, la Chine a grand besoin de l’Iran pour mener à bien sa nouvelle route de la soie, dit littéralement la ceinture et la route.

La nouvelle route de la soie est l’un des corridors de transit ferroviaire des plus importants reliant la Chine à l’Europe, et qui passe aussi par le territoire iranien. Pour développer sa route de la soie et compléter la ceinture et la route, la Chine s’est lancée dans de gros investissements à un montant de plusieurs milliards de dollars dans divers pays y compris les pays voisins de l’Iran. Les trains chinois ont effectué à deux reprises des voyages d’essai en Iran ; signe que la liaison ferroviaire est déjà établie. Mais il y a aussi un itinéraire « rival », le corridor Chine-Turquie-Europe qui est plus longue et plus coûteuse. L’itinéraire iranien reste donc la plus économique pour atteindre l’Europe.

De même, nombreux sont des experts de transit international à réitérer que le port de Tchabahar dans la province du Sistan-et-Baloutchistan (Sud-Est iranien) a tous les mérites pour devenir le centre de commerce international de la Chine dans le cadre de la nouvelle route de la soie.

D’après l’expert du commerce international, Fereydoon Barkashli, « il n’y a aucun doute que sans l’Iran, le plan stratégique chinois, la nouvelle route de la soie, restera un projet inachevé ».

« La Chine a besoin de l’Iran. Au regard de Pékin, l’Iran représente un paquet. Autrement dit, la Chine reconnaît à l’Iran une définition stratégique globale ; et ce paquet comprend à la fois le pétrole et l’énergie, l’emplacement géostratégique et la confrontation avec les États-Unis. »

Selon cet expert iranien du commerce international, « dans toute l’histoire de la signature d’un document de coopération pour une période de 25 ans, on peut dire que la Chine a frappé à la porte de l’Iran juste au meilleur moment. Ce qui se passe sur la donne des relations Pékin-Téhéran, et qui a abouti à l’établissement des liens stratégiques bilatéraux, témoigne de cette réalité que les deux pays cherchent un moyen de réduire l’impact des pressions américaines, et d’assurer, en même temps, leurs intérêts à long terme ».

mardi, 03 août 2021 14:47

Ansarallah ratatine aussi le dollar

Après avoir mis au pas les Patriot US via des coups sans précédent portés aux capacités pétrolières saoudienne, Ansarallah en est désormais à défier le dollar. Où et comment? A Al Bayda où les USA viennent de subir l'un des revers les plus cuisants en termes militaires dans sa stratégie de dépit, celle des guerres par procuration.

Alors qu'Ansarallah avance sur divers fronts de combat surtout à al-Bayda face aux USA, Riyad connaît un autre échec face aux tribus d'al-Bayda. 

Le combat se poursuit dans le sud de la province de Maarib entre les forces armées yéménites et les mercenaires.Mais ce n'est pas tout : depuis peu Maarib est le théâtre de disparitions subites des officiers de haut rang pro Riyad. Des sources yéménites font part de la mort du général de brigade Ebad Ahmed al-Hulaissi, chef du QG de la 143e brigade de la coalition et ses compagnons lors d’une explosion de bombe à Rahbah dans le sud de Maarib. A t il été tué par Ansarallah ? Non mais par le dollar!

Les spéculations vont bon train, vu la hausse du nombre des assassinats chez les hauts commandants de la coalition saoudienne, surtout au sujet des différends qui sont récemment apparus entre ces derniers sur les dollars envoyés par Riyad.

Simultanément, des informations contradictoires ont été rapportées sur l’état de santé d’Ahmed Lashqam al-Olaqi, commandant de la 30e brigade sur l’axe d’Ataq dans la province de Shabwa. Ce dernier avait été blessé le 22 juillet, à la suite d’une attaque visiblement là encore menée par les siens.Or c'est une situation totalement inverse qui se produit dans le camp de la Résistance.  

L’un des chefs des tribus liés au gouvernement du démissionnaire de Mansour Hadi à al-Bayda, a noté que les forces de la coalition avançaient des propositions financières pour duper les tribus de Qaifah et ouvrir de nouveaux fronts à al-Bayda.

Admed Abd Rabbo Suraymah, conseiller du gouverneur pro Hadi d’al-Bayda, a écrit sur Facebook que des hommes des tribus de Qaifah ont rejeté les dollars proposés par la coalition saoudienne pour ouvrir de nouveaux fronts de combat dans cette zone : « Nous avons combattu, depuis six ans, dans les rangs des forces de la coalition. Nous avons perdu 2000 hommes sans obtenir une quelconque légitimité ni tribu. Nos blessés n’ont pas été guéris et nos morts n’ont pas été indemnisés. Nous ne sommes pas si stupides pour faire à nouveau confiance à la coalition », a dit Suraymah.

Dans le même temps, Maarib est le théâtre d'une révolte anti Riyad de la tribune la plus importante de la province : al-wubeid. Celle ci est sur le point de libérer les champs pétroliers. d’intenses conflits se poursuivent entre les miliciens liés à Riyad, chargés de protéger les champs pétroliers et les tribus d’al-Ubaidi. Toute sorte d’armes ont été utilisées dans ces heurts surtout des chars que les miliciens pro Riyad avaient utilisés pour viser les zones d’habitation.

Les heurts ont déjà fait un grand nombre de morts et de blessés. Parmi les tués, le commandant de la 2e brigade, Abdel-Wahed Dokar al-Haddad, chargé d’assurer la sécurité des routes à Maarib et cinq de ses proches.

Les heurts ont eu lieu après que les hommes armés des tribus d’al-Ubaidi ont fermé la route de communication entre les champs pétrolifères de Safer et la ville de Maarib, et cela après l’ultimatum lancé par ces hommes au gouvernement inféodé à Riyad, l’ultimatum qui demandait la fin du pillage des ressources en pétrole et l’octroi des revenues de ces sources aux habitants de la région, eux-mêmes.

Et c'est sur cette base que le ministre de la Défense du gouvernement de Salut national a promis de nouvelles surprises à la coalition saoudienne.

« Si le blocus et les attaques de la coalition saoudienne se poursuivent, les forces de l’armée et d’Ansarallah auront de nombreuses surprises pour les agresseurs », a fait savoir Mohammed Nasser al-Atefi.

Les déclarations du ministre yéménite de la Défense interviennent alors que l’Arabie saoudite a intensifié les attaques contre les zones d’habitation du Yémen, parallèlement aux avancées de la Résistance yéménite sur divers fronts de combat surtout à al-Bayda.

Dans toute éventuelle confrontation, les missiles de haute précision du Hezbollah détermineront le sort de la bataille, indique le journal israélien Maariv.

Une inquiétude grandissante chez les responsables politiques comme militaires du régime sioniste puisque ni leurs actions militaires en Syrie, ni leurs attaques occasionnelles et pas même la crise politique et économique au Liban, n'ont pas arrêté le projet de missiles du Hezbollah.

« Malgré tous les efforts de Tel-Aviv, les capacités du Hezbollah progressent ». (Maariv)

Le chef d’état-major de l'armée israélienne, Avi Kochavi, a auparavant déclaré que si les tirs de missiles de haute précision du Hezbollah franchissaient les lignes rouges de Tel-Aviv, la décision d'Israël de déclencher une guerre serait justifiée sous motif d’un objectif moral, indique Maariv.

Les responsables politiques et militaires israéliens sont arrivés à la conclusion qu'ils ne pourront jamais empêcher le Hezbollah d'obtenir la technologie nécessaire pour produire ces missiles, ils tentent donc d’en empêcher le développement autant que possible, a poursuivi le journal.

L’industrie militaire israélienne a conscience de l'insuffisance de la puissance offensive et de renseignement face aux capacités militaires du Hezbollah et du Hamas et du fait que dans un avenir proche une technologie de défense s’avèrera plus que nécessaire ; or, le temps presse pour y parvenir.

Après l’opération Epée de Qods du mois de mai dernier, qui a mis au grand jour l’incapacité de l'armée israélienne à identifier les missiles en provenance de Gaza ni à les détruire, les estimations laissent prédire que les missiles sol-air du Hezbollah détermineront le sort de la guerre entre Israël et le Hezbollah, indique Maariv.

Ces dernières années, aucune entité politique en Israël n'a précisé exactement ce qu'elle attend de l'armée concernant les missiles du Hezbollah. Mais, ces dernières années, les gouvernements israéliens ont pris la même position que l’armée selon laquelle il faut adopter la même stratégie sur les missiles du Hezbollah que sur les armes nucléaires.

Il convient de rappeler que les médias sionistes ont récemment rapporté que le Hezbollah disposait de 150 000 missiles et qu'en cas d'affrontement possible, environ 1 000 à 3 000 missiles seraient tirés quotidiennement sur la Palestine occupée.

Cité par la chaîne Al-Mayadeen, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah a déclaré fin 2020: « Le nombre de missiles du Hezbollah a doublé au cours de l'année dernière, et nous pouvons cibler avec précision n'importe quelle cible le long de la Palestine occupée. »

Le bilan des incendies de forêt sur la côte sud de la Turquie s'est alourdi à huit morts dimanche, alors que les pompiers luttent depuis cinq jours pour contenir les flammes qui font toujours rage dans les stations balnéaires.
Deux personnes supplémentaires sont décédées dimanche à cause des feux de forêt dans la ville de Manavgat, dans le sud du pays, a déclaré le ministre turc de la Santé, Fahrettin Koca, ajoutant que 10 autres personnes étaient soignées à l'hôpital dans la région.

La plupart des plus de 100 incendies qui ont éclaté en Turquie au cours des cinq derniers jours ont été maîtrisés, selon les autorités. Toutefois, des feux continuent de brûler à Manavgat, à Marmaris et dans la ville intérieure de Milas, a déclaré le ministre des forêts, Bekir Pakdemirli, ce qui a entraîné l'évacuation de certaines zones résidentielles et d'hôtels, selon Reuters.

Dans la station balnéaire populaire de Bodrum, un groupe de touristes et le personnel de l'hôtel ont été évacués par bateau alors que les flammes se propageaient et que des panaches de fumée remplissaient le ciel, selon les images. M. Pakdemirli a déclaré que l'incendie dans la région avait été maîtrisé dimanche matin.

Ces derniers jours, les incendies ont déjà coûté la vie à cinq personnes à Manavgat et à une personne à Marmaris. Des efforts étaient déployés pour éteindre six incendies qui brûlaient encore en Turquie dimanche, selon les données du ministère des forêts.

Depuis mercredi, des milliers de personnes ont été évacuées de leurs maisons. Des habitants locaux, ainsi que des équipes de soutien venues de Russie, d'Ukraine, d'Iran et d'Azerbaïdjan, ont été déployés pour aider les pompiers. Le gouvernement turc s'est engagé à reconstruire les maisons endommagées et à compenser les pertes dans les zones touchées par les incendies.

M. Pakdemirli a déclaré qu'au moins 13 avions, 45 hélicoptères, des drones et 828 véhicules de lutte contre les incendies ont participé aux efforts de lutte contre les incendies.