Un jour, un jeune homme vint voir Imam Hussein(as)*
*et dit: "Oh fils du Prophète! Je ne peux pas m'empêcher de pécher et je vais devoir continuer. Que faire?* *Donnez-moi des conseils. -* *Continue à pécher, dit Imam Hussein (as). - Pardon?* *dit-il. - Continue à pécher, répéta Imam Hussein (as).* *- Imam Hussein! Je suis venu à vous pour des conseils et vous me dites de continuer de pécher?* *- Oui, dit l'Imam. Continue à pécher mais sous cinq conditions:* *Continue à pécher mais fais-le à un endroit où Allah ne peut pas te voir. - Mais Aba Abdullah, Allah peut me voir partout. -* *D’accord, dit l'Imam. La seconde condition est: continue à pécher mais ne le fais pas sur la terre d'Allah.* *Va bâtir ta propre terre et va pécher là. Continue à pécher mais ne fais pas usage de la subsistance d'Allah comme énergie pour pécher. Continue à pécher, mais lorsque l'ange de la mort vient retirer ton âme, dis-lui: 'Pas maintenant!'* *Continue à pécher mais lorsque tu es puni dans le feu de l'enfer, ne dis pas: 'Je ne dois pas être là.* *Sortez-moi de là!' Si tu peux respecter ces cinq conditions, continue à pécher.* *- Ya Aba Abdullah! Je ne pécherai plus jamais à partir de maintenant."*
*- Voilà une IMAGE Magnifique où l'IMÂM HOUSSEYN (as) étant encore ENFANT qui grimpe sur le dos du Prophète (pslf) .. Alors qu'il est en pleine Prosternation.*
*- Le Prophète (pslf) est resté dans cette Position jusqu'à ce que Hussayn soit descendu de son dos : il n'a jamais bousculé son PETIT-FILS (as), même dans ces Moment-là ..*
*- Et il disait déjà, à qui voulait l'entendre : << HUSSEIN est de moi, et je suis de HUSSEIN >>.*
*- Qui oserait encore REFUSER le Statut Grandiose, de l'IMÂM HUSSEIN (as) ?
*- Et pourtant, cela n'a pas empêché les Soldats du Calife tyran Yazîd fils du Muawya. de lui TRANCHER sa NOBLE et Sainte TÊTE !
*AIMER le PROPHÈTE(sawas) de l'humanité, c'est aimer aussi ses proches et ceux qu'il a aimés.*
Nous poursuivons la publication du livre de Thierry Meyssan, Sous nos yeux. Dans cet épisode, il expose les transformations de l’Empire américain grâce au 11-Septembre : la création d’un système de surveillance intérieure de la population civile et, à l’extérieur, le lancement de la guerre sans fin au Moyen-Orient élargi. Il revient aussi sur l’influence posthume du philosophe Leo Strauss sur la levée des scrupules que des dirigeants US et israéliens auraient pu avoir à mettre en œuvre un tel programme.
LA STRATÉGIE DE WASHINGTON
Revenons à notre narration. En 2001, Washington avait fini par s’intoxiquer et se persuader d’une pénurie imminente de sources d’énergie. Le Groupe de travail, présidé par Dick Cheney, sur le Développement de la politique énergétique nationale (NEPD) avait auditionné tous les responsables privés et publics de l’approvisionnement en hydrocarbures. Ayant rencontré à l’époque le secrétaire général de cet organisme, que le Washington Post qualifiait de « société secrète »1, j’ai été impressionné par sa détermination et par ses plans pour faire face à la pénurie. De sorte que, ne connaissant rien à cette question, j’ai adhéré un moment à cette vision malthusienne.
Quoi qu’il en soit, Washington en conclut qu’il lui fallait s’emparer au plus vite des réserves connues de pétrole et de gaz pour continuer à assurer le fonctionnement de son économie. Cette politique sera abandonnée lorsque l’élite US constatera la possibilité d’exploiter d’autres formes de pétrole que le crude oil saoudien, le pétrole texan ou celui de la mer du Nord. En prenant le contrôle de Pemex2, les États-Unis s’empareront des réserves du Golfe du Mexique et proclameront leur indépendance énergétique en masquant leur forfait derrière la promotion du pétrole et du gaz de schiste. Aujourd’hui, contredisant les prévisions de Dick Cheney, l’offre de pétrole n’a jamais été aussi importante et reste bon marché.
Pour contrôler le « Proche-Orient élargi », le Pentagone exige de disposer de toute latitude et de distinguer son objectif stratégique des desiderata des compagnies pétrolières. S’appuyant sur des travaux britanniques et israéliens, il envisage de remodeler la région, c’est-à-dire de bouleverser les frontières héritées des Empires européens, de supprimer les grands États capables de lui résister et de créer de petits États ethniquement homogènes. Outre qu’il s’agit d’un projet de domination, ce plan traite l’ensemble de la région sans tenir compte des spécificités locales. Si les populations sont parfois géographiquement distinctes, elles sont aussi totalement imbriquées, rendant illusoire leur séparation sauf à conduire de vastes massacres.
Selon la doctrine Rumsfeld/Cebrowski, il ne faut plus gagner de guerres. La stabilité est l’ennemi des États-Unis. C’est pourquoi les guerres d’Afghanistan, d’Iraq, de Libye et de Syrie, qui devaient être gagnées en quelques semaines se poursuivent toujours.
En réalité, l’équipe qui a organisé les attentats du 11-Septembre —dont Dick Cheney fait partie— sait tout cela et y a réfléchi bien avant. Aussi applique-t-elle une vaste réforme des armées selon le modèle de l’amiral Arthur Cebrowski. Cet homme a déjà transformé les pratiques militaires US en fonction des nouveaux outils informatiques3. Il a aussi élaboré une stratégie pour détruire les États en tant qu’organisations politiques et permettre aux grandes entreprises informatiques de diriger le monde globalisé à leur place4. Le lendemain même du 11-Septembre, la revue de l’armée de Terre, Parameters5, expose le projet de remodelage du « Moyen-Orient élargi » en précisant qu’il sera particulièrement sanglant et cruel. Elle indique qu’il faudra mettre en œuvre des crimes contre l’humanité qui pourront être sous-traités à des tiers. Puis, le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, donne un bureau au Pentagone à l’amiral Cebrowski pour superviser tout cela.
Le 11-Septembre n’est donc pas seulement un moyen de faire adopter en urgence un Code antiterroriste, l’USA Patriot Act, rédigé au moins deux ans à l’avance, mais aussi d’entreprendre une vaste réforme des institutions : la création du secrétariat pour la Défense de la Patrie (Department of Homeland Security, souvent improprement traduit par Département de la Sécurité intérieure) et celle des Forces spéciales clandestines (au sein des armées).
Le 3ème secrétaire de l’ambassade US à Moscou, Ryan C. Fogle, a été arrêté par le FSB en 2013. C’était un des hommes des Forces spéciales secrètes du Pentagone. Il s’apprêtait à recruter un espion au sein de la Direction anti-terroriste du Caucase. Lors de son arrestation, il était en possession de tout un attirail lui permettant de se déguiser et de modifier ses empreintes digitales.
Le Département de Sécurité de la Patrie ne chapeaute pas seulement diverses agences comme les Gardes-côtes ou les services d’immigration. C’est aussi un vaste système de contrôle de la population états-unienne, employant à plein temps 112 000 ’espions intérieurs6. Les Forces spéciales clandestines sont une armée de 60 000 hommes hyper entrainés, agissant sans uniforme au mépris des Conventions de Genève7. Elles peuvent assassiner qui le Pentagone veut, n’importe où dans le monde. Et le Pentagone ne va pas se priver de rentabiliser cet investissement dans le plus grand secret.
LES GUERRES CONTRE L’AFGHANISTAN ET CONTRE L’IRAK
Les opérations commencent avec la guerre contre les Talibans, en application de la doctrine Cheney après la rupture des négociations pour construire un pipeline à travers l’Afghanistan, à la mi-juillet 2001. L’ambassadeur Niaz Naik, qui représentait le Pakistan aux négociations de Berlin avec les Talibans, était revenu à Islamabad en considérant l’attaque US inévitable8. Son pays avait commencé à se préparer à ses conséquences. La flotte britannique s’était déployée en mer d’Oman, l’OTAN avait acheminé 40 000 hommes en Égypte, et le leader tadjik Ahmed Shah Massoud avait été assassiné deux jours avant les attentats de New York et de Washington.
Les représentants des États-Unis et du Royaume-Uni à l’ONU, John Negroponte et Sir Jeremy Greenstock, assurent que le Président George W. Bush et le Premier ministre Tony Blair appliquent le droit à la légitime défense en attaquant l’Afghanistan. Or, toutes les chancelleries savent que Washington et Londres voulaient faire cette guerre indépendamment des attentats. Au mieux, elles concluent qu’ils instrumentent le crime dont seul le premier a été victime. Cependant je parviens à jeter le doute mondialement sur ce qui s’est vraiment passé ce 11-Septembre. En France, le Président Jacques Chirac fait évaluer mon travail par la DGSE. Après une vaste enquête, celle-ci constate que tous les éléments sur lesquels je m’appuie sont véridiques, mais elle ne peut pour autant confirmer mes conclusions.
Le quotidien Le Monde, qui a ouvert une campagne pour me discréditer, brocarde mes prévisions selon lesquelles les États-Unis vont attaquer l’Irak9. Pourtant, l’inévitable se produit. Washington accuse Bagdad d’héberger des membres d’Al-Qaïda et de préparer des armes de destruction massive pour attaquer le « pays de la liberté ». Ce sera donc bien la guerre, comme en 1991.
Donald Rumsfeld savait que l’Irak détenait des armes chimiques parce qu’il les lui avait lui-même vendues pour faire la guerre contre l’Iran. Mais il les avaient toutes utilisées.
Chacun est alors face à un cas de conscience. En persistant à fermer les yeux sur le coup d’État du 11-Septembre, on s’interdit de contester le discours des États-Unis et l’on se trouve contraint d’approuver le crime suivant : l’invasion de l’Irak en l’occurrence. Seul, un haut fonctionnaire international, Hans Blix, décide de défendre la vérité10. Ce diplomate suédois est l’ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Il préside la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection des Nations Unies, chargée de surveiller l’Irak. Tenant tête à Washington, il affirme que l’Irak n’a pas les moyens dont on l’accuse. Une pression sans précédent pèse bientôt sur ses épaules : non seulement l’Empire états-unien, mais tous ses alliés font pression sur lui pour qu’il cesse ses enfantillages et laisse la première puissance du monde détruire l’Irak. Il ne cédera pas, même lorsque son successeur à l’AIEA, l’Égyptien Mohamed el-Baradei, feindra de jouer les conciliateurs.
Le 5 février 2003, le secrétaire d’État et ancien chef d’état-major interarmées Colin Powell prononce un discours au Conseil de sécurité, dont le texte a été rédigé par l’équipe de Cheney. Il accuse l’Irak de tous les maux, y compris de protéger les auteurs des attentats du 11-Septembre et de préparer des armes de destruction massive pour attaquer les États occidentaux. Au passage, il révèle l’existence d’un nouveau visage d’Al-Qaïda, Abou Moussab Al-Zarqaoui.
Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, est venu au Conseil de sécurité de l’Onu pour s’opposer à la guerre états-unienne contre l’Irak.
Mais, à son tour, Jacques Chirac refuse de se joindre au crime. Il ne s’imagine pas pour autant dénoncer les mensonges de Washington. Il envoie son ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, au Conseil de sécurité. Celui-ci laisse à Paris les rapports de la DGSE et concentre son intervention sur la différence entre une guerre imposée et une guerre choisie. Il est clair que l’attaque de l’Irak n’a aucun rapport avec le 11-Septembre, mais est un choix impérial, une conquête. Villepin va alors souligner les résultats déjà obtenus par Blix en Irak. Puis il va dégonfler les accusations US pour montrer que l’usage de la force ne se justifie pas à ce stade et conclure que rien ne prouve que la guerre puisse obtenir de meilleurs résultats que la poursuite des inspections. Croyant que cette intervention va offrir une porte de sortie à Washington et que la guerre sera évitée, le Conseil de sécurité l’applaudit. C’est la première fois que des diplomates applaudissent l’un des leurs dans cette salle.
Non seulement Washington et Londres imposeront leur guerre, mais oubliant Hans Blix, les États-Unis vont entreprendre toutes sortes d’opérations pour « faire payer » Chirac. Le Président français ne tardera pas à baisser sa garde et à servir plus que de nécessaire son suzerain états-unien.
Malgré les menaces, Hans Blix, président de la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection des Nations unies (COCOVINU), a refusé de confirmer que l’Irak détenait en 2003 des armes de destruction massive. C’était pourtant l’argument utilisé par le président Bush pour justifier sa guerre contre ce pays.
Nous devons tirer les leçons de cette crise. Hans Blix, comme son compatriote Raoul Wallenberg durant la Seconde Guerre mondiale, a refusé l’idée que les États-uniens (ou les Allemands) soient supérieurs aux autres. Il a décidé de tenter de sauver des hommes qui n’avaient commis d’autres crimes que d’être Irakiens (ou juifs hongrois). Jacques Chirac aurait voulu être comme eux, mais ses erreurs précédentes et les secrets de sa vie privée l’ont exposé à un chantage qui ne lui a laissé que le choix de se démettre ou de se soumettre.
Washington prévoit de placer au pouvoir à Bagdad des Irakiens en exil qu’il a sélectionnés au sein d’une association britannique, le Conseil national irakien, présidé par Ahmed Chalabi. Que celui-ci soit par ailleurs considéré comme un escroc international après sa condamnation dans la faillite de la Banque Petra de Jordanie n’est pas pris en compte. L’avionneur Lockheed Martin créé un Comité pour la libération de l’Irak11, dont l’ancien secrétaire d’État et mentor de Bush Jr, George Shultz, prend la présidence. Ce Comité et le Conseil de Chalabi vendent cette guerre à l’opinion publique états-unienne. Ils assurent que les États-Unis se borneront à prêter assistance à l’opposition irakienne et que ce ne sera pas long.
Comme l’attaque de l’Afghanistan, celle de l’Irak a été préparée avant les attentats de New York et de Washington. Le Vice-président Dick Cheney avait lui-même négocié au début 2001 l’implantation de bases militaires US au Kirghizstan, au Kazakhstan et en Ouzbékistan dans le cadre du développement des accords Central Asia Battalion (CENTRASBAT) de la Communauté économique d’Asie centrale. Les planificateurs ayant anticipé que pour faire cette guerre, les troupes nécessiteraient 60 000 tonnes de matériel par jour, le Centre de gestion des transports militaires (Military Traffic Management Command – MTMC) avait été chargé de commencer à l’avance à y transporter la logistique.
Opposant déterminé du tandem Rumsfeld/Cebrowski, le général Paul Van Riper (déjà à la retraite) est venu commander les "forces rouges" (l’Irak) lors d’une simulation de l’attaque de ce pays. Il est parvenu à provoquer des dégâts qui auraient coûté au moins 20 000 hommes aux États-Unis. Avant d’attaquer ce pays, le Pentagone a préféré corrompre les généraux du président Saddam Hussein plutôt que d’affronter son armée.
L’entraînement des troupes n’a eu lieu, lui, qu’après les attentats. Ce furent les plus importantes manœuvres militaires de l’Histoire : « Défi du Millénaire 2002 » (Millennium Challenge 2002). Ce jeu de guerre mêlait des manœuvres réelles et des simulations en salle d’état-major réalisées grâce aux outils technologiques utilisés à Hollywood pour le film Gladiator. Du 24 juillet au 15 août 2002, 13 500 hommes ont été mobilisés. Les îles de San Nicola et San Clemente, au large de la Californie, et le désert du Nevada avaient été évacués pour servir de théâtre d’opérations. Cette débauche de moyens nécessita un budget de 235 millions de dollars. Pour la petite histoire, les soldats simulant les troupes irakiennes étaient commandés par le général Paul Van Riper ; mettant en œuvre une stratégie non conventionnelle, ils l’emportèrent haut la main sur les troupes états-uniennes de sorte que l’état-major cessa l’exercice avant sa fin12.
Ne tenant compte ni des rapports de Hans Blix, ni des objections françaises, Washington lance l’« Opération Libération de l’Irak » (Operation Iraqi Liberation), le 19 mars 2003. Compte tenu du sens que revêt son acronyme anglais, OIL (pétrole), elle est renommée « Opération Liberté irakienne » (Operation Iraqi Freedom). Un feu d’une puissance inégalée s’abat sur Bagdad, causant le « choc et la stupeur » (Shock and Awe). Les Bagdadis sont hébétés, tandis que les États-Unis et leurs alliés s’emparent du pays.
Donald Rumsfeld a confié l’Irak conquise à l’adjoint dans le privé d’Henry Kissinger, L. Paul Bremer III. Il y a dirigé une société privée pompeusement baptisée « Autorité provisoire de la Coalition ». On ignore qui furent les heureux bénéficiaires de cette opération.
Le gouvernement est d’abord assumé par un bureau du Pentagone, l’ORHA (Office of Reconstruction and Humanitarian Assistance), puis au bout d’un mois par un administrateur civil nommé par le secrétaire à la Défense, L. Paul Bremer III, l’adjoint dans le privé d’Henry Kissinger. Il prend bientôt le titre d’administrateur de l’Autorité provisoire de la Coalition. Or, contrairement à ce que cette dénomination laisse supposer, cette Autorité n’a pas été créée par la Coalition qui ne s’est jamais réunie et dont on ignore exactement la composition13.
Pour la première fois, un organe apparaît qui dépend du Pentagone, mais ne figure sur aucun organigramme des États-Unis. Il est l’émanation du groupe qui a pris le pouvoir le 11 septembre 2001. Dans les documents publiés par Washington, l’Autorité est désignée comme un organe de la Coalition si le document est destiné à des étrangers, et comme un organe du gouvernement US s’il est destiné au Congrès. À l’exception d’un fonctionnaire britannique, tous les employés de l’Autorité sont payés par des administrations états-uniennes, mais ne sont pas soumis aux lois US. Aussi prennent-ils leurs aises par rapport au Code des marchés publics. L’Autorité saisit le Trésor irakien, soit 5 milliards de dollars, mais seul un milliard apparaît dans sa comptabilité. Que sont devenus les 4 milliards restants ? La question est posée à la conférence de Madrid pour la reconstruction. Elle ne recevra jamais de réponse.
L’ambassadeur Peter W. Galbraith, qui a inventé le mythe du président Saddam Hussein comme un génocideur de Kurdes, a été chargé d’appliquer le plan du sénateur Joe Biden de division de l’Irak en trois États distincts.
L’adjoint de Paul Bremer n’est autre que Sir Jeremy Greenstock, le représentant du Royaume-Uni au Conseil de sécurité qui a justifié les attaques de l’Afghanistan et de l’Irak. Durant l’occupation, les États-Unis examinent les possibilités de remodelage de l’Irak, en l’occurrence de la partition en trois États, selon le plan du sénateur démocrate Joe Biden. Bremer envoie donc l’ambassadeur Peter Galbraith – qui a organisé la partition de la Yougoslavie en sept États distincts – comme conseiller du Gouvernement régional kurde.
Le professeur Leo Strauss avait choisi certains de ses élèves juifs pour constituer un groupe d’hoplites (soldats de Sparte). Il les envoyaient perturber les cours de ses rivaux à l’université de Chicago. Il leur apprenait qu’il vaut mieux constituer une dictature que d’être victime d’un tel régime.
Bremer travaille directement avec le secrétaire adjoint à la Défense, Paul Wolfowitz, qui a défini la stratégie US future lors de la dissolution de l’URSS. C’est un juif trotskiste qui a été formé à la pensée de Leo Strauss. Il a installé au Pentagone de nombreux adeptes du philosophe allemand. Ils forment ensemble un groupe structuré, très cohérent et solidaire. Selon eux, tirant la leçon de la faiblesse de la République de Weimar face aux nazis, les juifs ne peuvent pas avoir confiance en des démocraties pour les prémunir face à un nouveau génocide. Ils doivent au contraire prendre le parti des régimes autoritaires et se placer du côté du pouvoir. Ainsi, l’idée d’une dictature mondiale est légitimée de manière préventive14.
Wolfowitz fixe les grandes lignes du travail de l’Autorité provisoire de la Coalition, à savoir la débaasification du pays – c’est-à-dire le limogeage de tous les fonctionnaires membres du parti laïc Baas – et son pillage économique. Sur ses instructions, Bremer attribue tous les contrats publics à des sociétés amies, généralement sans appels d’offres ; ce qui exclut par principe les Français et les Allemands coupables de s’être opposés à cette guerre impériale15.
La totalité des membres du Projet pour un nouveau siècle américain, le think tank qui a préparé le 11-Septembre, est incorporée, directement ou indirectement, dans l’Autorité provisoire de la Coalition ou travaille avec elle.
Dès le début, ces gens soulèvent une vive réticence. D’abord celle du représentant du secrétaire général de l’ONU, le Brésilien Sérgio Vieira de Mello. Il est assassiné le 19 août 2003, prétendument par le jihadiste Abou Moussab Al-Zarqaoui que Powell avait dénoncé à l’ONU. Les proches du diplomate soulignent au contraire le conflit qui l’opposait à Wolfowitz et accusent directement une faction états-unienne. Puis, c’est le général James Mattis, commandant de la 1re division des Marines, qui s’inquiète des conséquences désastreuses de la débaasification. Il finira par rentrer dans le rang.
Emportés par leurs succès aux États-Unis, en Afghanistan et en Irak, les hommes du 11-Septembre orientent leur pays vers de nouvelles cibles.
LA THÉOPOLITIQUE
Du 12 au 14 octobre 2003 se tient une étrange réunion à l’hôtel King David de Jérusalem. Selon le carton d’invitation : « Israël est l’alternative morale au totalitarisme oriental et au relativisme moral occidental. Israël est le "Ground Zero" de la bataille centrale de notre civilisation pour sa survie. Israël peut être sauvé, et le reste de l’Occident avec lui. Il est temps de nous unir à Jérusalem. »
Plusieurs centaines de personnalités des extrêmes droites israélienne et états-unienne sont reçues aux frais de la mafia russe. Avigdor Lieberman, Benyamin Nétanyahou et Ehud Olmert congratulent Elliot Abrams, Richard Perle et Daniel Pipes.
Le professeur Leo Strauss a inculqué à ses disciple que la theopolitique leur permettrait de dominer le monde.
Tous partagent une même croyance : la théopolique. Selon eux, la « fin des Temps » est proche. Bientôt le monde sera gouverné par une institution juive basée à Jérusalem16.
Cette réunion inquiète les progressistes israéliens, d’autant que certains orateurs désignent Bagdad, qui a été conquise six mois plus tôt, comme l’antique « Babylone ». Il est évident pour eux que la théopolitique dont se réclame ce congrès est une résurgence du talmudisme. Ce courant de pensée – dont Leo Strauss était un spécialiste – interprète le judaïsme comme une prière millénaire du Peuple juif pour venger les crimes des Egyptiens contre leurs ancêtres, leur déportation à Babylone par les Assyriens et même la destruction des juifs d’Europe par les nazis. Il considère que la « doctrine Wolfowitz » prépare l’Armaggedon (la bataille finale) que sera l’instauration du chaos d’abord au Moyen-Orient élargi, puis en Europe. Une destruction générale qui marquera la punition divine de ceux qui ont fait souffrir le Peuple juif.
L’ancien Premier ministre Ehud Barak réalise l’erreur qu’il a commise en refusant la paix qu’il avait lui-même négociée avec les Présidents Bill Clinton et Hafez el-Assad ; une paix qui aurait préservé les intérêts de toutes les populations de la région et dont les théopoliticiens ne voulaient pas. Il commence à rassembler les officiers qui tenteront en vain d’empêcher la réélection de Benyamin Nétanyahou, en novembre 2014, au sein de Commanders for Israel Security (Les Officiers supérieurs pour la sécurité d’Israël). Il poursuivra son combat jusqu’à prononcer son discours de juin 2016, à la conférence d’Herzliya, dans lequel il dénoncera la politique du pire de Nétanyahou et sa volonté d’institutionnaliser l’Apartheid. Il appellera ses compatriotes à sauver leur pays en faisant barrage à ces fanatiques.
1Energy Task Force Works in Secret, Dana Milbank & Eric Pianin, The Washington Post, Avril 16, 2001.
2Muerte de Pemex y suicidio de México (2014), Alfredo Jalife-Rahme, Orfila (Mexico).
3Transforming Military Force : The Legacy of Arthur Cebrowski and Network Centric Warfare, James R. Blaker, Praeger (2007).
4The Pentagon’s New Map, Thomas P.M. Barnett, Putnam (2004). Contrairement à ce que laisse croire ce livre, Barnett était l’assistant de Cebrowski au Pentagone.
5“Stabiliy American’s Ennemy”, col. Ralph Peters, Parameters #31-4 (winter 2001).
6Top Secret America : The Rise of the New American Security State, William M. Arkin & Dana Priest, Back Bay Books (2012).
7“Exclusive : Inside the Military’s Secret Undercover Army”, William M. Arkin, Newsweek, May 17, 2021.
8Interview de Naiz Naik par Benoît Califano, Pierre Trouillet et Guilhem Rondot, Dokumenta-ITV (2001). Non diffusé.
9« Le Net et la rumeur », Editorial, Le Monde, 20 mars 2002.
10Disarming Iraq, Hans Blix, Knopf Doubleday (2013).
14Il est indispensable de lire les témoignages des élèves de Leo Strauss pour comprendre la différence entre son enseignement public et celui réservé à ses disciples choisis. Political Ideas of Leo Strauss, Shadia B. Drury, Palgrave Macmillan (1988). Children of Satan : the ’ignoble liars’ behind Bush’s no-exit war, Lyndon H. LaRouche, EIR (2004). Leo Strauss and the Politics of American Empire, Anne Norton, Yale University Press (2005). Leo Strauss and the conservative movement in America : a critical appraisal, Paul Edward Gottfried, Cambridge University Press (2011). Leo Strauss, The Straussians, and the Study of the American Regime, Kenneth L. Deutsch, Rowman & Littlefield (2013). Leo Strauss and the Invasion of Iraq : Encountering the Abyss, Aggie Hirst, Routledge (2013). Straussophobia : Defending Leo Strauss and Straussians Against Shadia Drury and Other Accusers, Peter Minowitz, Lexington Books (2016).
« Le déploiement des forces britanniques au Yémen a des motifs colonialistes aux aspects contemporains », écrit un site web arabe.
Le déploiement de forces spéciales britanniques dans la province yéménite d’al-Mahra suscite plein de questions à propos de la stratégie militaire de Londres envers un pays qui s’enlise dans la guerre depuis sept ans.
Une escouade des forces spéciales britanniques est arrivée il y a quelques jours au Yémen pour « traquer les militants à l'origine de l'attaque de drones contre le pétrolier Mercer Street. »
Le président de la Commission de la coopération et des affaires internationales de la Douma, Leonid Slutsky, a noté que le déploiement des systèmes de défense antimissile américains en Ukraine pourrait « modifier l’équilibre des forces dans la région ».
En effet, le parlementaire russe a réagi aux propos du vice-Premier ministre ukrainien, Alexei Reznikov, selon lesquelles l’Ukraine pourrait accueillir des systèmes de défense aérienne des États-Unis. Leonid Slutsky a qualifié les spéculations du vice-Premier ministre ukrainien de « provocation grossière » en affirmant que le déploiement de telles forces en Ukraine ne se fera pas sans les représailles de la Russie.
Il a souligné que le système antimissile américain Aegis comprenait le lanceur MK-41, qui pouvait être utilisé pour lancer non seulement des intercepteurs mais aussi des missiles de croisière.
« L’installation de tels systèmes de défense aérienne près des frontières de la Russie suscitera sans aucun doute la réponse de Moscou et les tensions ne feront que monter en flèche », a averti Slutsky.
Le président de la Commission de la coopération et des affaires internationales de la Douma, Leonid Slutsky a ajouté : « Il est regrettable que les lois de l’Ukraine permettent de la priver de ce qui reste de sa souveraineté, et à ses citoyens, d’une chance de vivre en sécurité. Les politiciens ukrainiens sont prêts à sacrifier tout cela pour prolonger leur participation au projet antirusse. »
Pendant son voyage aux États-Unis et lors d’une réunion avec le président de Jamestown Foundation, Glen Howard, le vice-Premier ministre ukrainien Alexei Reznikov a spéculé sur la nécessité d’étendre ce qu’il a décrit comme un « paquet de sécurité pour l'Ukraine » en déployant « la guerre aérienne, même avec la participation des unités militaires américaines ».
Reznikov a déclaré que Kiev s’inquiétait de l’intention présumée de la Russie de déployer des armes nucléaires en Crimée.
Depuis que Abdallah II de Jordanie a été intronisé Roi préféré de Biden au Moyen-Orient au point de louer pour 15 ans le ciel, la terre et les mers aux Marines, Ben Salmane se fait de moins en moins parler de lui. Riyad est-il tombé dans un méga piège qui lui a tendu dès 2015 Israël quitte à le priver de sa place centrale au sein du monde de l'islam ? Le 2e piège aura été ce projet fou Neom, tiré sur les comètes engloutissant les pétrodollars saoudiens au profit d'Israël. L'Arabie saoudite de Mohammed ben Salmane, a su dès le début qu’elle devait satisfaire le lobby sioniste pour bénéficier du soutien américain.
Dans un article publié vendredi 26 juillet 2019, le quotidien américain The Wall Street Journal révèle les contours de Neom:
« Les investissements injectés (...) dans l'économie saoudienne devraient atteindre 12.000 milliards de riyals d'ici 2030. Ce montant inclut 3.000 milliards de riyals (environ 800 milliards de dollars, 682 milliards d'euros) provenant du Fonds d'investissement public (PIF) saoudien. Vingt-quatre des plus grandes entreprises saoudiennes, dont la pétrolière Aramco, vont également contribuer à hauteur de 5.000 milliards de riyals (1,13 mds d'euros). Ces sociétés ont accepté de baisser leur niveau de dividendes afin de rediriger cet argent vers l'économie domestique en échange d'incitations financières. »
S'il est entièrement construit, Neom pourrait être le prochain Dubaï...
Evidemment il y a eu tout un fond politique à ce projet :
Situé aux confins de l'Arabie saoudite, là où la mer Rouge rencontre l'Égypte, il s'agissait de renforcer géopolitiquement Israël.
Un document secret de la police de Dubaï révèle que l’incident du port de Jebel Ali, le mois dernier, s’est produit à la suite de l’explosion d’une bombe dans l’une des cargaisons garées dans le port, tuant 3 Israéliens et en blessant d’autres.
La chaîne libanaise Al-Mayadeen a obtenu un document secret délivré par la police de Dubaï, concernant l’explosion dans la zone protégée du centre principal du port de Jebel Ali, le 7 juillet, classé comme « très important ».
Le document faisait référence à « la présence d’une équipe d’ingénieurs israéliens composée de six personnes au moment de l’explosion dans le port », qui a été provoquée par « l’explosion d’une bombe dans l’une des cargaisons garées dans le port ».
Le document a confirmé que « trois Israéliens ont été tués et deux grièvement blessés » à la suite de l’explosion. Douze travailleurs portuaires et 4 marins ont été transférés à l’hôpital royal de Dubaï, selon le rapport de la police.
Les enquêtes menées par la police de Dubaï confirment que l'incident était une opération « terroriste » avec des objectifs particuliers qui a été menée de manière programmée.
Les preuves révèlent une planification préalable de l’explosion qui a coïncidé avec la présence de l’équipe d'ingénieurs israéliens.
Le document de la police de Dubaï précise que les habitants à 50 km du lieu de l’incident « ont ressenti l’explosion qui a entraîné la destruction de toutes les cargaisons à proximité », tandis que les médias ont été empêchés de « couvrir l’actualité, photographier les lieux de l’accident, envoyer des photos ou préparer des reportages. »
Les agences de presse internationales ont rapporté pourtant avoir entendu une explosion dans l’émirat de Dubaï pour des « raisons inconnues » le mois dernier, et les habitants de la région de Jebel Ali ont rapporté que « leurs maisons ont tremblé en raison de la force de l’explosion ». L'intensité de l'explosion a conduit l'incendie à atteindre le navire Ocean Trader.
Selon l’enquête menée par la police, il ressort clairement de l’intensité de l’explosion, de sa localisation et de l’étendue de sa destruction que les explosifs étaient en général d’un type inconnu !
Les premières investigations ont révélé que le type d’explosif était inconnu et d’un type spécial, ce qui a pu provoquer une explosion terrifiante.
Il existe de nombreuses hypothèses sur la technologie utilisée pour produire cette bombe, et d’autres enquêtes sur l’incident sont en cours par une équipe spéciale de la police d’Abou Dhabi.
Selon les ordres du lieutenant-général Abdullah Khalifa Obaid Saqr al-Marri, les blessés font l’objet de soins spéciaux dans le service des urgences et des soins intensifs, et l’hôpital est sous surveillance policière.
Après l’incident, « certains corps ont été enterrés et d’autres ont été transférés dans leur pays sous la surveillance de la police en raison de la sensibilité de la situation ».
Le rapport montre que sur ordre des hautes autorités émiraties les médias ont été empêchés d’enquêter sur l’explosion et de couvrir l’actualité, de photographier l’endroit et de préparer des articles de presse.
Le document exprime l’arrestation de trois ressortissants étrangers soupçonnés d’avoir commis cet acte « terroriste ». La police de Dubaï a estimé dans ce document que le but de l’explosion était de viser les ingénieurs israéliens, mais en raison de la présence de cargaisons et de produits chimiques à l'intérieur du port de Jebel Ali, « les Émirats arabes unis ont subi de lourds dommages », d’autant plus que ces explosions risquent de se reproduire dans les prochains mois.
La police de Dubaï a suggéré, à l’approche de l’exposition internationale Expo 2020, que toutes les expéditions dans les ports de Dubaï et d’autres zones soient examinées avec des dispositifs de contrôle pour s’assurer qu’il n’y a pas d’explosifs à l’intérieur. Des explosions similaires lors de la tenue de l’Expo 2020 peuvent « dégrader le statut des Émirats arabes unis dans le tourisme et le transit », selon le document secret de la police de Dubaï.
Certains pensent que l’affaiblissement de la dissuasion d’Israël puise dans la stratégie et les décisions des responsables de Tel-Aviv alors que des facteurs plus importants y pèsent.
Les récents développements de la région y compris la guerre de Gaza et les tensions sur les frontières du sud du Liban prouvent que l’affaiblissement de la dissuasion d’Israël est lié aux rapports de force dans la région qui, d’une part, contribuent au renforcement des capacités de l’axe de la Résistance, et de l’autre, affectent les stratégies et les plans d’Israël.
Concernant la crise en Syrie, Israël croit que la chute du gouvernement de Damas aboutirait à un divorce entre la Syrie et l’axe de la Résistance ; ce qui permettrait à Tel-Aviv d’assiéger la Résistance et le Liban. C’est sur la base de cette hypothèse que l’ancien Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a poussé, en 2016, Washington à accepter de mettre en application la stratégie de « guerre entre guerres ».
Mais la réalité est que la stratégie de « guerre entre guerres » n’est qu’un moyen militaire et qu’une solution temporaire pour les problèmes.
Lorsque la crise a été déclenchée en 2011 en Syrie, Israël a tenté d’abuser de l’implication de l’axe de la Résistance dans la guerre contre le terrorisme afin de réaliser ses objectifs assurant sa « suprématie » dans la région.
Israël n’a également lésiné sur rien pour faire sortir l’Iran de la Syrie et affaiblir la Résistance islamique au Liban via les frappes aériennes systématiques et les tentatives destinées à faire changer le gouvernement en Syrie.
L’un des autres aspects de cette stratégie de « guerre entre guerres » est « les cyberattaques » et « la politique de l’assassinat » contre les membres de la Résistance.
En 2019, nombreux étaient les analystes militaires et politiques israéliens qui ont mis en cause la faisabilité et l’efficacité de la stratégie de « guerre entre guerres » et réclamé sa révision pour voir à quel point cette stratégie pourra aider Israël à atteindre ses objectifs stratégiques.
Dès que Benjamin Netanyahu a été remplacé par Naftali Bennett, ce dernier a passé en revue la réalité de la sécurité stratégique d’Israël eu égard aux évolutions qui l’avaient affectée.
Avant de prendre les rênes du pouvoir à Tel-Aviv, Naftali Bennett estimait que la stratégie adoptée par Benjamin Netanyahu depuis 2016 pour neutraliser les menaces aux frontières du Nord avait tourné au fiasco. En plus, évoquant les attaques visant de temps à autre les navires israéliens, Bennett a conclu qu’Israël avait fait preuve d’une grande inefficacité pour déjouer les menaces.
Dès son arrivée au pouvoir, Naftali Bennett a procédé à la refonte des politiques de son prédécesseur et au remplacement des membres des services militaires et sécuritaires.
Le mois dernier, des dizaines de responsables de l’armée ont été limogés et des commandants des Forces aériennes, navales et terrestres ainsi que le chef du Conseil de sécurité intérieure et le chef d’état-major adjoint de l’armée ont été remplacés.
Naftali Bennett est même allé plus loin en décidant de changer de stratégie face à la République islamique d’Iran et l’axe de la Résistance.
En effet, le nouveau Premier ministre israélien entend prouver comment la dissuasion d’Israël a été affaiblie sous le mandat de Benjamin Netanyahu.
Naftali Bennett a essayé d’avancer l’échec des récentes frappes aériennes israéliennes contre des cibles en Syrie et les résultats humiliants acquis par Israël pendant la dernière guerre contre Gaza pour appuyer son idée selon laquelle les politiques de Benjamin Netanyahu étaient toutes inefficaces. Maintenant, Bennett entend changer les règles de jeu conformément à ses idées.
C’est dans le cadre de cette réforme qu’Israël a menée une frappe aérienne contre le Liban pour transgresser les lignes rouges de la Résistance, d’autant plus qu’il croyait que la Résistance ne serait pas en mesure de riposter à cette agression en raison des mauvaises conditions économiques et politiques au Liban.
Mais la riposte foudroyante de la Résistance et le discours de Seyyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, ont poussé les dirigeants israéliens à reconnaître que Tel-Aviv ne cherchait pas de guerre ; ce qui montre que le nouveau cabinet israélien devra réviser, une fois de plus, son niveau de dissuasion ainsi que les règles de confrontation.
Cela dit, l’affaiblissement de la dissuasion d’Israël n’émane pas uniquement des décisions ou du caractère d’un Premier ministre, ou bien même de sa perspective des évolutions de la région ; cette évolution est étroitement liée aux rapports de force de la région et au renforcement des capacités de l’axe de la Résistance.
Les manœuvres militaires conjointes sino-russes se sont multipliées cette année et semblent devenir, selon les experts, un moyen à la disposition de Moscou et de Pékin de renforcer l’alliance stratégique et géopolitique des deux pays et une réponse commune des deux pays aux pressions accrues des États-Unis et de leurs alliés occidentaux.
Selon Interfax, ce mercredi près de 13000 militaires russes et chinois ont entamé une manœuvre conjointe dans la province chinoise du Xinjiang. Les exercices se poursuivront jusqu’au 13 août.
Plusieurs avions de combat russes Su-30 participeront aux exercices pendant lesquels les unités blindées, les chars d’assaut et l’artillerie de l’armée chinoise mèneront les opérations pour détruire les lieux de concentration de l’ennemi fictif.
Le journal russe Kommersant a rapporté mardi que pour la première fois, les militaires russes se serviront d’armements et d’équipements militaires chinois lors de ces exercices.
Les exercices militaires conjoints sino-russes s’avèrent être très importants pour Moscou et Pékin qui se trouvent sous les pressions croissantes des États-Unis et de leurs alliés occidentaux. La Russie et la Chine veulent montrer ainsi le niveau élevé du moral et de la confiance en soi de leurs forces armées et transmettre aussi un message important à leurs adversaires occidentaux : l’alliance sino-russe est inébranlable et il serait impossible pour l’Occident de tirer profit de certaines divergences qui existent naturellement entre Moscou et Pékin.
Vassili Kashin, directeur adjoint de l’École supérieure de l’économie à Moscou, a déclaré au journal Kommersant que les manœuvres conjointes sino-russes en 2021 seraient le point de départ d’une longue série d’exercices militaires conjoints des deux pays pendant les prochaines années. Il a souligné qu'une autre manœuvre aurait lieu au mois de septembre avec la participation des pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), et a rappelé que Moscou a décidé d’inviter les partenaires de l’OCS à prendre part aux prochains exercices militaires sino-russes.
Jusqu’en 2018, les armées russe et chinoise organisaient chaque année une seule manœuvre conjointe terrestre et/ou maritime, mais depuis le début de l’année en cours, les deux armées ont procédé à trois manœuvres conjointes avec une participation active chaque fois de leurs forces aériennes respectives.
D’après Vassili Kashin, le partenariat militaire sino-russe semble aller au-delà de leur tâche commune pour lutter contre le terrorisme et prend une allure stratégique et géopolitique très nette. Selon lui, ce processus pourrait se renforcer dans le sens d’une alliance entre Moscou et Pékin face à une présence de plus en plus menaçante des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN à la proximité des frontières russes et chinoises.
Alexandre Lomanov, directeur adjoint de l’Institut russe de l’économie mondiale et des relations internationales, affilié à l’Académie des sciences de la Russie, estime pour sa part que la tenue de plus en plus nombreuse de ces exercices militaires conjoints va manifestement au-delà des questions militaires et défensives. Il insiste, comme Vassili Kashin, sur la percée géopolitique de ces manœuvres vis-à-vis de l’Occident.
Cependant, nombreux sont les observateurs occidentaux qui mettent en doute la coopération militaire sino-russe. Ils misent sur les divergences de vues parfois profondes qui existent entre Moscou et Pékin et concluent que cela empêcherait les deux parties d’approfondir leur partenariat militaire et défensif sur une longue durée.
Alexandre Lomanov, directeur adjoint de l’Institut russe de l’économie mondiale et des relations internationales, a déclaré au Kommersant que Moscou et Pékin en sont parfaitement conscients et ils veulent donc donner une riposte ferme aux spéculations des analystes américains et occidentaux en leur transmettant un message clair : « Détrompez-vous ! Vous ne pourrez pas compter sur les divergences de vues entre la Russie et la Chine, car elles se sont bien alliées face à vos hostilités », a ajouté M. Lomanov.
Et enfin, Dmitri Maslyakov, directeur de l’Institut des études Asie-Pacifique, affiliée à l’Académie des Sciences de la Russie, a souligné que les États-Unis et leurs alliés occidentaux souhaitent désunir les Russes et les Chinois, tandis que leurs pressions sans relâches poussent paradoxalement Moscou et Pékin à renforcer leur alliance afin de trouver des moyens plus efficaces pour contrer les pressions occidentales et les menaces contre leurs sécurités nationales respectives.
Le ministère russe de la Défense a déclaré dans un communiqué que Moscou avait envoyé des unités de fusils motorisés, des avions de combat Sukhoi Su-30SM, et des systèmes de défense aérienne pour participer à l’exercice qui visait à lutter contre le terrorisme.
L’Associated Press a publié ce mardi un reportage sur l’exercice militaire conjoint sino-russe dans le nord-ouest de la Chine qualifiant cet exercice de « message à Washington ».
« Les forces militaires chinoises et russes mènent des exercices conjoints dans le nord-ouest de la Chine alors que les liens se renforcent entre les deux pays dans un contexte d’incertitude quant à l’instabilité en Afghanistan », indique le reportage.
Au cours de ces dernières années, les États-Unis et leurs alliés ont accusé à plusieurs reprises la Chine de répression systématique et généralisée de l’identité musulmane au Xinjiang, mais Pékin a nié avec véhémence ces allégations.
« La région du Xinjiang ne partage qu’une frontière étroite avec l’Afghanistan, mais Pékin redoute la menace que pourrait faire peser sur les frontières chinoises un chaos en Afghanistan si les talibans prenaient le contrôle du pays après le retrait des troupes américaines », a rapporté l’Associated Press.
Bien que la Russie et la Chine n’aient pas d’alliance militaire formelle, leur politique étrangère et leurs intérêts stratégiques ont connu une nette convergence ces dernières années en opposition à ceux des États-Unis et de leurs alliés.
L’exercice intervient alors que les deux pays ont qualifié la politique de l’administration Biden et le retrait des alliés occidentaux de Washington d’Afghanistan de « reconnaissance de l’échec des États-Unis ». Ils ont également mis en garde contre l’impact des troubles en Afghanistan, qui pourraient affecter la sécurité d’autres pays dans la région.
Selon les responsables de Pékin et de Moscou, le but de l’exercice est de renforcer des potentiels de planification pour des exercices et des opérations conjoints contre les actes terroristes et de démontrer la détermination et la capacité des deux pays à travailler ensemble pour assurer la sécurité et la stabilité régionales.
« L’exercice reflète la nouvelle hauteur du partenariat stratégique global de coordination pour une nouvelle ère entre la Chine et la Russie, ainsi que de la confiance mutuelle stratégique, les échanges pragmatiques et la coordination entre les deux pays », ont déclaré les responsables.