
تقي زاده
La fable de la « menace nucléaire iranienne »
Bruno Guigue, ancien élève de l’École Normale Supérieure et de l’ENA, Haut fonctionnaire d’État français, est essayiste et politologue. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont "Aux origines du conflit israélo-arabe".
Transis d’admiration devant le verbiage polyglotte de Macron à Davos, les médias français ont soigneusement occulté un fait majeur : Donald Trump va demander au Congrès 716 milliards de dollars pour le Pentagone au titre de l’année budgétaire 2019. Cette hausse de 7 % par rapport au budget 2018 ne servira pas à remplacer les boutons de culotte. Selon un document confidentiel publié par le Huffington Post, le Pentagone envisage la possibilité d’une riposte atomique dans le cas de « très grosses attaques conventionnelles ». Document d’orientation stratégique, le projet de Nuclear Posture Review pour 2018 prévoit donc une modernisation de l’arsenal atomique dont le coût est évalué par une agence fédérale, le Congressional Budget Office, à 1200 milliards de dollars sur 30 ans.
Ce projet de réarmement massif, pourtant, ne semble pas émouvoir les populations ni passionner les observateurs. Il faut dire qu’on a tout fait pour que l’arbre cache la forêt. Depuis quinze ans, les dirigeants occidentaux ne cessent d’agiter l’épouvantail de la « menace nucléaire iranienne ». Cette fable géopolitique, les médias dominants la distillent à longueur de colonnes, comme s’il était évident qu’un pays sans la bombe est plus dangereux qu’un pays qui l’a déjà utilisée, et qui entend développer le monstrueux arsenal dont il dispose. Pour faire avaler de telles sornettes, la propagande martèle alors une idée simple : « le programme nucléaire iranien menace le traité de non-prolifération nucléaire ». Il est curieux, toutefois, qu’on n’ait jamais songé à répondre : « Si vous tenez tant à ce traité, pourquoi ne pas commencer à l’appliquer ? »
Les puissances occidentales, en effet, n’ont jamais fait le moindre effort pour convaincre Israël, l’Inde et le Pakistan de signer le TNP. Refusant d’adhérer au traité, ces trois pays ont constitué un arsenal hors-la-loi. Échappant à tout contrôle, il est tout de même plus préoccupant qu’une bombe iranienne qui n’existe pas. Ce n’est pas tout. Le traité prévoit aussi un désarmement nucléaire que les cinq États « légalement » dotés d’armes atomiques (USA, France, Royaume-Uni, Chine, Russie) ont superbement ignoré. À l’origine de cet échec, les États-Unis ont dénoncé le traité Start II avec Moscou et installé un bouclier antimissile en Europe. Pire encore, ils n’ont cessé de développer un arsenal dont « l’usage préventif » est affirmé par la Nuclear Posture Review de 2002. Autorisant l’utilisation d’armes nucléaires en première frappe, cette révision doctrinale a ouvert une fantastique boîte de Pandore.
À croire la propagande habituelle, le monde civilisé doit se tenir prêt à riposter à la salve dévastatrice des mollahs iraniens, ces « fous de dieu » enturbannés résolus à précipiter l’apocalypse. Mais la réalité est à des années-lumière de ce délire idéologique. En fait, l’establishment américain n’en finit pas de digérer le traumatisme de la Révolution iranienne, lourd d’humiliation symbolique (les otages de Téhéran) et de fiasco géopolitique (la chute du Chah). Pièce par pièce, Washington a donc bâti une démonologie où la République islamique est présentée comme une dictature maléfique, dont le comportement erratique ferait peser sur la planète un péril mortel. Affabulation à grande échelle, manifestement, dont la seule fonction est d’inhiber le développement d’une grande nation rétive à l’ordre impérial.
Les faits sont parlants. Accusé de vouloir la fabriquer, l’Iran ne détient pas l’arme nucléaire. Les USA sont la première puissance nucléaire et la seule à en avoir fait usage. Seul État du Proche-Orient possédant la bombe (plus de 400 têtes nucléaires), Israël jouit de son côté d’un privilège dont il n’entend pas se défaire : il a le droit de détenir l’arme suprême à condition de ne pas s’en vanter. Avec la complicité occidentale, la duplicité israélienne fait coup double. Elle exerce un effet dissuasif puisque la bombe existe, sans encourir les foudres internationales puisqu’il est entendu qu’elle n’existe pas. Cet incroyable régime de faveur transforme la question nucléaire en conte à dormir debout : une bombe purement virtuelle devrait nous donner des sueurs froides (Iran), alors qu’un arsenal colossal mais officiellement inexistant ne devrait susciter aucune inquiétude (Israël).
Soustrait à tout contrôle international, le programme nucléaire sioniste bénéficie depuis l’origine d’une impunité totale. Les Occidentaux fustigent le risque de prolifération, mais l’histoire de la bombe israélienne montre qu’ils en sont directement responsables. Ben Gourion a lancé le programme nucléaire sioniste dès le début des années 50, et la France lui a immédiatement apporté son concours. Un accord secret avec le socialiste Guy Mollet, en 1956, a permis à l’État hébreu de maîtriser la technologie nucléaire, et la centrale de Dimona a été construite avec l’aide de techniciens français. Unis dans la lutte contre le nationalisme arabe, la France et Israël ont scellé un pacte dont la calamiteuse expédition de Suez fut le principal fait d’armes.
Prenant le relais de l’alliance française à la fin des années 60, les États-Unis ne sont pas moins coopératifs. Aux termes de l’accord entre Lyndon Johnson et Golda Meir, aucune pression ne doit s’exercer sur Israël pour lui faire signer le traité de non-prolifération. En échange, Israël cultive l’ambiguïté sur la réalité de son arsenal nucléaire. Complaisante dérogation à la loi internationale, en somme, contre respect scrupuleux de la loi du silence. En attendant, les Occidentaux s’acharnent sur l’Iran, lui prêtant un projet militaire imaginaire, alors même que Tel-Aviv multiplie les menaces contre Téhéran. La République islamique, pourtant, n’a jamais agressé ses voisins. On ne peut en dire autant d’Israël, qui a bombardé l’Égypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Irak et la Tunisie, sans parler des territoires palestiniens quotidiennement pris pour cibles.
Jetant un écran de fumée sur cette réalité, la propagande occidentale traite le régime iranien de « théocratie fanatique ». Ce n’est pas un mollah, pourtant, qui a déclaré que « notre État est le seul en communication avec Dieu ». C’est Effi Eitam, ex-ministre israélien et chef du parti national-religieux. Imbibé d’un orientalisme de pacotille, le discours dominant décrit la République islamique comme un repaire d’illuminés férus d’eschatologie qui rêveraient d’immoler Israël avec la bombe atomique ! Quel dommage que les pourfendeurs de l’Iran ne nous aient pas gratifiés de considérations aussi inspirées sur la bombe israélienne : elle a pour caractéristique de faire planer, elle, une menace non virtuelle. Entre la prétention sioniste à « communiquer directement avec Dieu » et l’obstination mystique de Tel-Aviv à posséder l’arme suprême, on aurait pu déceler, ici aussi, une singulière « eschatologie ».
Autre paradoxe qui ne manque pas de saveur : l’Occident accuse l’Iran de vouloir fabriquer la bombe, mais c’est la République islamique qui a interrompu le programme nucléaire en 1979. Encouragé par les USA, le Chah avait signé de juteux contrats avec la France et l’Allemagne pour la construction de centrales nucléaires. L’opposition ayant dénoncé cette politique, jugée onéreuse pour un pays riche en hydrocarbures, le programme est aussitôt suspendu par le gouvernement de la République islamique. Il fallut la sanglante guerre Iran-Irak (1980-1988) pour changer la donne. Seul face à l’agresseur irakien, le gouvernement iranien a mesuré sa faiblesse devant une coalition faisant bloc avec Saddam Hussein. La participation des puissances occidentales, les livraisons d’armes chimiques à l’Irak, la destruction en plein vol d’un Airbus iranien lui ont fait prendre conscience du danger.
C’est dans ce contexte que les dirigeants iraniens ont vu dans le nucléaire civil un atout technologique, un attribut de la souveraineté et une source de fierté nationale. La possession de l’arme nucléaire, elle, est jugée impie par les autorités religieuses, et aucun programme nucléaire militaire n’a été officiellement engagé en Iran. Ses accusateurs ont constamment prétendu le contraire, mais sans fournir la moindre preuve. Le discours obsessionnel contre Téhéran, en réalité, confond délibérément deux choses : la capacité technologique de produire des armes nucléaires, et la décision politique de produire de telles armes. Au motif que cette capacité a été atteinte, on accuse Téhéran de vouloir se doter de la bombe. Mais ce raisonnement est d’une criante perversité, puisqu’au lieu de demander des comptes à ceux qui ont la bombe, on s’acharne contre un État qui n’en veut pas.
Montée de toutes pièces, la « menace nucléaire iranienne » est une supercherie qui vise à neutraliser un grand pays non-aligné. Souverain, désendetté, farouchement attaché à son indépendance, l’Iran a un potentiel qui effraie les tenants de l’ordre impérial. Les dirigeants iraniens ont signé l’accord de 2015 parce qu’ils privilégient le développement de leur pays. Ils veulent la levée des sanctions pour satisfaire une population de 80 millions d’habitants. L’accord sur le nucléaire soumet ce grand pays à un régime de contrôle international sans précédent, mais Téhéran l’a accepté. En accusant l’Iran de « soutenir le terrorisme », Trump veut interrompre ce processus de normalisation. Poussé par les marchands d’armes, il poursuit la diabolisation de l’Iran d’une façon grotesque. L’impérialisme ne désarme jamais, et les mensonges continueront. Mais l’Iran sait que le temps joue en sa faveur, et il saura résister aux provocations d’une superpuissance en déclin.
Bruno Guigue
Russie : « Le regard irrationnel des États-Unis sur l’Iran doit radicalement changer »
L’ambassadeur permanent de Russie auprès de l’ONU, Vasily Nebenzya, a déclaré ce samedi que le Congrès du dialogue national syrien n’avait en aucune façon vocation à affaiblir le processus des pourparlers de Genève et qu’il devait au contraire lui servir de tremplin.
Interrogé par la chaîne de télévision Russia 1, Vasily Nebenzya a souligné : « Les accusations selon lesquelles vous voudrions nuire au processus des pourparlers de Genève sont fausses. »
Un Congrès du dialogue national syrien, organisé par la Russie, la Turquie et l’Iran, s’est tenu à Sotchi les 29 et 30 janvier. Il a rassemblé des représentants de toutes les forces présentes en Syrie. La déclaration finale du Congrès, qui développe 12 clauses, met l’accent sur la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie et la tenue de prochaines élections.
Nebenzya a aussi fait allusion à l’accord sur le nucléaire iranien et affirmé : « Le regard irrationnel des États-Unis sur l’Iran doit radicalement changer. »

En janvier, Donald Trump a prolongé la suspension des sanctions économiques contre l’Iran. Il a toutefois fixé un délai de 120 jours pour renforcer cet accord et menace à nouveau de s’en retirer « à tout moment ».
Idlib : al-Nosra brûle le drapeau de l’ASL
Les terroristes présents dans la province syrienne d’Idlib se sont violemment affrontés.
Des dizaines d’éléments du groupe terroriste Front al-Nosra (rebaptisé Front Fatah al-Cham) ont pris d’assaut, ce samedi 3 février, la ville de Benesh dans la province d’Idlib et sont entrés en conflit avec des éléments de l’Armée syrienne libre (ASL).
La chaîne Al-Mayadeen, citant son journaliste sur place, a annoncé que le groupe terroriste Front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda, avait lancé une vaste offensive contre la ville de Benesh, sous le contrôle des terroristes de l’ASL.
Dans le cadre de cette attaque, les éléments d’al-Nosra ont baissé le drapeau de l’ASL avant de le mettre à feu. Ils ont également capturé un grand nombre d’éléments fidèles à l’ASL.
En protestation contre l’incursion du Front al-Nosra contre leur ville, les habitants de Benesh ont manifesté et réclamé le retrait des éléments terroristes d’al-Nosra et le renversement de leur drapeau.
Située à 8 km à l’est d’Idlib, chef-lieu de la province du même nom, la ville de Benesh se trouve au sud des villages chiites assiégés de Foua et Kefraya.
Le Front al-Nosra qui, à maintes reprises, a changé de nom pour cacher ses antécédents terroristes, a pris d’assaut la ville d’Idlib et après des affrontements avec l’ASL, en a pris le contrôle.
Des soldats afghan tués dans l'attaque d'une base militaire à Kaboul
Cinq hommes armés ont attaqué un bataillon de la 111e division de l'armée à Kaboul lundi matin à 5h dans le quartier de Charrah-i-Qambar, situé dans la cinquième circonscription de police, et tiré sur l'Académie de défense nationale Marshal Fahim, selon des sources.
Plus tôt, Daech avait affirmé que ses combattants avaient attaqué l'Académie de défense nationale Marshal Fahim, mais le ministère de la Défense a rejeté cette affirmation, déclarant que la cible des assaillants était "un bataillon de la 111e division de Kaboul" et précisant que les assaillants ont utilisé des fusils d'assaut et des lance-grenades.
Selon le communiqué, après quelques heures de combat, les militaires ont pu abattre deux assaillants. L'un des terroristes a été arrêté par l'armée et deux autres se sont fait exploser lors des affrontements.
Les soldats ont également saisi un lance-grenades, quatre fusils AK-47 et un gilet d'explosif, selon le communiqué.
Kaboul, qui compte près de cinq millions d'habitants, a été victime de nombreuses attaques terroristes ces dernières années.
Les talibans ont revendiqué les attaques meurtrières perpétrées à l'hôtel Intercontinental et dans le centre-ville de Kaboul les 20 et 27 janvier respectivement.
Les Etats-Unis emmènent Daesh en Afghanistan pour justifier sa présence
Le leader de la révolution islamique d'Iran, l'ayatollah Seyed Ali Khamenei, met en garde contre le nouveau plan américain transférer les terroristes de l'EIIL (Daesh, en arabe), battus en Syrie et en Irak, en Afghanistan afin de justifier leur présence militaire et garantir la sécurité d'Israël.
Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : "En relocalisant les terroristes de Daech en Afghanistan, les Etats-Unis ont l'intention de légitimer leur présence dans la région (de l'Asie du Sud-Ouest) et de créer une marge de sécurité pour le régime sioniste", a averti l'ayatollah Khamenei.
Il a également déploré lundi la mort d'une douzaine de soldats afghans lors d'un attentat suicide perpétré par l'EIIL contre une académie militaire à Kaboul, capitale afghane, et prévient que ce crime et d'autres commis par Daech en Afghanistan sont le prélude à une nouvelle vague. D’insécurité orchestrée par les USA.
Le leader souligne que "aux terroristes soutenus par les Etats-Unis. Ils ne se soucient pas de tuer des musulmans, des chiites et des sunnites, "la seule chose qu'ils veulent est de provoquer l'insécurité dans la région.
« Etats-Unis C'est la principale raison de l'insécurité en Afghanistan. Tous les massacres en Afghanistan au cours des 20 dernières années pour des causes apparemment sectaires ont été conduits directement et indirectement par des éléments américains. Ils (les Américains) continuent d'essayer d'y provoquer l'insécurité pour garantir leur présence et relancer leurs objectifs politiques et économiques », explique le leader.
L'Iran a dénoncé à plusieurs reprises le nouvel aventurisme militaire américain dans la région et a révélé que le plan de Washington est de relocaliser les membres de l'EIIL en Afghanistan et en Asie centrale pour les empêcher de les éradiquer complètement.
L'expert militaire afghan Jawid Kohestani a révélé plus tôt qu'il y avait des avions occidentaux transportant des membres de l'EIIL depuis l'Irak et la Syrie vers la base aérienne de Shindand dans la province afghane de Herat et les envoyant ensuite dans d'autres régions du pays.
Selon les dernières estimations de la Russie, il y aurait actuellement environ 10 000 terroristes à Daech en Afghanistan, la plupart d'entre eux «venant de Syrie et d'Irak».
L'Iran célèbre le 40ème anniversaire de la "Décennie de l'Aube"
Le peuple iranien a entamé jeudi 1er février les cérémonies officielles du triomphe de la Révolution islamique, une période de dix jours appelée "Daheye Fajr" ou "Aube de l'Aube", depuis le retour de l'exil de l'Imam Khomeiny (P) jusqu'à la victoire finale de la nation perse.
Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Les cérémonies ont commencé aujourd'hui à 09h33 du matin, heure locale, coïncidant avec le retour au pays (1er février 1979) du fondateur de la République islamique, l'Imam Khomeiny (repos en paix), après avoir été exilé en France.
Un acte pertinent a eu lieu dans le mausolée de l'imam Khomeiny à Téhéran (capitale perse) auquel sont venus des milliers d'Iraniens de différents secteurs sociaux et un grand nombre de responsables gouvernementaux et militaires. Les écoles ont aussi sonné leurs cloches en même temps et les églises et les synagogues se souviennent de cette date historique.
Imam Khomeiny a passé 14 ans en exil, principalement dans la ville sainte de Najaf (Irak). Mais il devait aussi vivre dans des pays comme la Turquie et la France, avant de retourner en Iran. A son retour, l'ayatollah Khomeiny a été reçu par des millions de personnes à Téhéran.
Son retour dans la patrie encouragea le peuple à intensifier sa lutte révolutionnaire de sorte que dix jours plus tard, le 11 février, la chute du régime monarchique des Pahlavi et la victoire de la révolution islamique d'Iran furent réalisées.
Un éveil du président turc sera-t-il imaginable?
Soutenu par Riyad, le Haut comité des négociations (opposition syrienne) a boycotté le Congrès du dialogue national syrien qui se déroule dans la station balnéaire de Sotchi en Russie, tandis que les Kurdes syriens en proie à la guerre menée par les Turcs à Afrin ont pris la même position.
Selon l’éditorialiste du journal Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, tout cela éveille une seule et même interprétation, en ce sens que les États-Unis ont décidé de faire échouer ces pourparlers et de raviver les feux de la guerre en Syrie. Et pour ce faire, le gouvernement américain compte sur les Forces démocratiques de la Syrie (FDS) et sur le Conseil de l’Éveil arabe.
Apparemment, les États-Unis insistent à maintenir leurs forces en Syrie, pour éviter de répéter leur erreur en Irak et empêcher un retour de Daech comme une « force terroriste » sur la donne syrienne.
« Mais cette approche repose sur une politique de base : revivifier le plan de démembrement de la Syrie et de la Turquie, en revenant au traité de Sèvres, conclu en 1920 ; ce qui prévoit la création d’un État kurde sur les terrains arrachés à l’Irak, à la Syrie et à la Turquie. Ce traité a finalement été révisé par le traité de Lausanne (1923), conclu avec la Turquie d'Atatürk. »
N’ayant ménagé aucun effort, pendant 7 ans, pour aider à faire aboutir le plan américain pour déstabiliser son voisin de sud-est et ex-allié arabe, en facilitant, entre autres, le transfert d’armes, d’argent et d’hommes armés depuis les pays arabes du golfe [Persique] vers la Syrie, les responsables turcs surtout le président Erdogan ont désormais réalisé que la magie américaine contre la Turquie pourrait se traduire par les agissements en faveur d’une partition de ce pays, ajoute le journaliste arabe.
« Appelant la fermeture de la base d’Incirlik, le journal pro-gouvernemental Yeni Safak a tout récemment écrit :
Les États-Unis sont devenus l’ennemi de la Turquie. Washington suit le plan de destruction de la Turquie, tout comme ils l’avaient prévu pour l’Irak et la Syrie. »
Et l’éditorialiste de Rai al-Youm d’ajouter :
« Erdogan a répété ces derniers jours ses menaces d’anéantir les terroristes le long des frontières sud de la Turquie et pour déjouer le plan américano-israélien contre la sécurité, la stabilité et l’unité nationale de son pays.
La question qui s’impose consiste à savoir que fera Erdogan pour affronter ce plan.
Rappelons que la menace d’Erdogan d’ouvrir le front de Manbij et nettoyer cette ville des forces kurdes est encore loin d’être réalisée et les Turcs devraient attendre des mois voire des années avant de pouvoir y mener leur incursion.
En fait, non seulement les États-Unis ont rejeté de retirer leurs forces de cette ville, mais encore, ils ont continué leur appui en équipements et armements militaires aux Kurdes. L’attaque sur Manbij sera donc la confrontation avec les États-Unis.
Par ailleurs, le gouvernement syrien observe avec précaution la situation à Afrin et Manbij, mais il n’a pas encore pris la décision définitive d’y affronter l’intervention militaire turque. Mais le communiqué émis dimanche après une visite entre le président syrien Bachar al-Assad et le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Jaberi Ansari laisse présager que la patience de Damas touche à sa fin.
D’après le texte, les deux hommes ont parlé des dangers de l’agression perpétuelle turque contre la Syrie et des moyens d’empêcher que cela compromette les efforts dans le sens d’un règlement pacifique de la crise.
Les autorités turques, de l’aveu de leur entourage, n’ont pas confiance en la Turquie et ses actions. Or, le président Erdogan espère toujours un départ d’Assad pour faire remplacer son gouvernement, par un autre, plus proche du voisin turc.
C’est pour atteindre ces objectifs que le président turc a soutenu durant sept ans la campagne militaire des États-Unis et de leurs alliés arabes contre la Syrie, en vain.
Maintenant que les États-Unis semblent préférer les Kurdes à Ankara, parvenir à ces buts devient encore plus difficile pour la Turquie d’Erdogan.
L’homme pragmatique qu’est Erdogan n’aurait d’autre choix que de se placer dans le camp de l’ennemi de Washington qui regroupe l’Iran, la Russie, la Syrie et dans une certaine mesure, l’Irak. Or, tout comme les journalistes pro-Erdogan l’ont signalé, il n’y aura aucun problème, si la Turquie change de politique et se coalise avec les « ennemis d’hier » pour faire face aux « ennemis d’aujourd’hui » qui veulent son démembrement.
De l’autre côté, les opposants syriens, ayant boycotté Sotchi, vont probablement intensifier les opérations militaires et si c’est le cas, il est sûr et certain que la Russie ne va pas facilement renoncer aux acquis qu’elle a obtenus en Syrie aux coups très lourds financiers, militaires et humains.
La balle est donc dans le camp d’Erdogan. S’il souhaite véritablement préserver la sécurité, la stabilité et l’unité de la Turquie, il va devoir choisir ses options, avec sérieux et rapidité ; or, l’intégrité territoriale de la Turquie est liée à celle de ses voisins irakien et syrien. Erdogan saura-t-il mener à bien sa tâche ? »
Syrie : Le Drian n’envisage pas d’avancées à Sotchi
Au dernier jour d'une visite de quatre jours au Japon, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a prétendu ce lundi 29 janvier depuis Tokyo que la réunion de paix sur la Syrie à Sotchi ne permettra pas d'avancer après l'échec des négociations de Vienne samedi.
À Paris, le ministère a par ailleurs indiqué que la France ne participerait pas à cette réunion, rapporte l’agence AFP.
« La France ne participera pas aux travaux qui y seront menés », a annoncé un porte-parole du Quai d'Orsay dans un point de presse électronique.
Le chef de la diplomatie française a également prétendu que s’il y a eu un échec à Vienne, c'est parce que le gouvernement syrien n'était pas dans la négociation.

Au regard de Jean-Yves Le Drian, « Sotchi ne permettra pas non plus cette avancée, puisqu’une partie essentielle ne sera pas là en raison précisément du refus de négocier du gouvernement syrien, à Vienne ».
« La réalité c'est que la fin de la puissance territoriale de Daech fait renaître d'autres conflits (...) qui ne peuvent se régler que lorsqu'il y aura une solution politique », a affirmé M. Le Drian, cité par l’AFP.
Fox News: « Il est temps que Trump voie la réalité de la Syrie en face »
Le site de la chaîne américaine Fox News publie un article intitulé « Il est temps que Trump voie la réalité de la Syrie en face » signé Jennifer Cafarella, responsable de la planification du renseignement à l'Institut des études sur la guerre (Institute for the Study of War).
« L'administration Trump a hérité d'une mauvaise situation en Syrie, mais elle a réussi à aggraver les choses. Il n'y a pas de meilleure manière d’illustrer le problème en évoquant la Turquie, membre de l'OTAN, qui a demandé à la Russie, principal adversaire de l'OTAN, d'attaquer le partenaire local des États-Unis en Syrie malgré l’opposition de ces derniers.
Il est temps de faire plus que d'essayer de gérer cette crise particulière. Il est temps de repenser les politiques fondamentales qui nous ont amenés ici.
L'administration Trump a de bonnes idées. Elle cherche justement, par exemple, à se démarquer de l’exclusive focalisation d’Obama sur Daech, poursuite l'article.
Elle identifie l'Iran comme une menace primaire et s'est verbalement engagée à destituer Bachar al-Assad, prétendant privilégier la reprise de ses relations avec la Turquie, anéantir al-Qaïda et recentrer les États-Unis sur la catastrophe humanitaire de la Syrie.
Voilà les vrais objectifs que la politique américaine devrait viser. En fait, ce sont les moindres objectifs essentiels que les États-Unis doivent atteindre pour garantir leurs intérêts nationaux vitaux au Moyen-Orient, et ce, dans le cadre d'une stratégie globale.
Le problème est que la stratégie du secrétaire d'État, Rex Tillerson, ne permet pas d'atteindre ces objectifs. Les États-Unis doivent rapidement modifier la façon dont ils exercent la politique dans les domaines clés.
Bases militaires russes. L'administration a tacitement cédé à Vladimir Poutine la chose la plus importante qu'il ait jamais recherchée en Syrie: des bases aériennes et navales russes permanentes sur la Méditerranée orientale.
Ces bases forcent l'OTAN à élaborer de nouveaux plans, pour qui pousserait la Russie, à refuser l'accès (de l’Occident) aux principales routes maritimes et à l'espace aérien au Moyen-Orient. Les États-Unis et leurs alliés auront besoin de forces aériennes et navales bien préparées pour défendre la Méditerranée orientale, qui est considérée depuis plus de 25 ans comme un lac pour l’OTAN.
Acceptation de Bachar al-Assad. La politique américaine en Syrie consiste à accepter Assad et son régime de facto, indépendamment des déclarations d'administration difficiles. Tillerson fait valoir que le déploiement soutenu des forces américaines dans les zones tenues par les Forces démocratiques syriennes (FDS) met les États-Unis sur la voie du départ d'Assad. Le contraire est vrai. Les Unités de protection du peuple (YPG) qui dominent les FDS, ne contrôlent le territoire que dans le nord et l'est de la Syrie, généralement loin du centre syrien qui compte le plus pour Damas et l'opposition. Elles n'ont jamais réellement combattu le gouvernement syrien et eu l'intention de renverser Assad avant même que le président turc Recep Tayyip Erdogan ne décide d’intervenir militairement au nord de la Syrie.
Les « zones de désescalade ». L'accord de cessez-le-feu que le président Trump a signé en novembre 2016 avec la Russie est synonyme de reddition non seulement face à la Russie, mais à l'Iran. Il favorise lourdement Assad. Dans cet accord, la Russie a, à en croire les autorités américaines, promis de contraindre l'Iran à retirer ses forces du sud de la Syrie. Cela n'est jamais arrivé.
Le processus de paix. Le processus diplomatique en Syrie est une farce depuis au moins 2015. La Russie a coopté la voie diplomatique pour maintenir Assad au pouvoir avec une résistance limitée des États-Unis. L'objectif américain semble être des élections. Assad gagnerait et Poutine en serait rassuré. »
Les États-Unis doivent donc faire face à la réalité en Syrie et reconnaître leurs faiblesses face à la Russie et l’Iran. Ils doivent reconnaître les limites de leurs acolytes actuels sur le terrain. Ils ne peuvent s’en tenir à une mascarade diplomatique et doivent mettre en œuvre une véritable stratégie. Le temps est venu alors pour les États-Unis d'abandonner leur politique actuelle et reconnaître la réalité de la Syrie.
La Ligue arabe contre la candidature d’Israël au membership du Conseil de sécurité
Le secrétaire général de la Ligue arabe a demandé aux pays africains de rejeter la candidature d’Israël pour adhérer le Conseil de sécurité de l'ONU.
Selon l’agence de presse Xinhua, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a appelé dimanche 28 janvier les États africains à rejeter la candidature d'Israël pour occuper un siège du Conseil de sécurité des Nations unies.
S’exprimant lors de la 30e session ordinaire de la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de l'Union Africaine (UA), Ahmed Aboul Gheit a affirmé que la Ligue arabe demandait aux États africains de faire preuve de solidarité envers les Palestiniens qui vivent sous l’occupation israélienne.
Israël envisage de se présenter candidat pour devenir membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2019-2020, une décision par laquelle le régime israélien espère se procurer une meilleure place sur la scène internationale.
« Je voudrais remercier les pays africains qui, malgré les pressions ouvertes internationales exercées sur eux, se sont toujours tenus aux côtés des Palestiniens », a-t-il déclaré.
Le secrétaire général de la Ligue arabe a affirmé qu’en rejetant la candidature d’Israël au membership du Consiel de sécurité dont les résolutions sont constamment bafouées par le régime israélien, les pays africains pourront renforcer leur solidarité avec d'autres pays face à l’occupation palestinienne.