تقي زاده

تقي زاده

mardi, 19 décembre 2017 22:33

Jared Kushner réordonne le Moyen-Orient

Personnalité très contestée par les propres membres de l’administration Trump, Jared Kushner a la totale confiance du président. Il a reçu pour mission de réordonner le Moyen-Orient selon le « principe de réalité », contre la doxa de chaque camp. Après des succès tangibles en Arabie saoudite, il s’attaque à la question israélo-arabe.

Jared Kushner est une personnalité très secrète dont on ne sait pas grand-chose. Tout au plus qu’il avait une haute opinion de la Justice et se destinait à être procureur. Cependant lorsque son père fut arrêté et incarcéré pour fraude fiscale, il eut la certitude d’une injustice. Selon lui, son père était tombé dans un traquenard judiciaire. Il abandonna alors ses études de droit et tenta de relever l’entreprise familiale de promotion immobilière. Ce qu’il réussit avec succès. Durant cette période, il se construisit l’image la plus lisse possible de manière à se distancier des accusations portées contre son père.

Son beau-père, Donald Trump, lui fait extrêmement confiance au point de le charger de facto de diriger sa campagne électorale. Certains de ses adversaires manifestèrent leur surprise devant sa capacité à organiser cette campagne avec des moyens dérisoires et néanmoins de parvenir à la victoire.

Dès son arrivée à la Maison-Blanche, le président Trump le fait participer aux réunions les plus secrètes bien qu’il ne dispose pas de l’accréditation Secret-Défense ; une accréditation à laquelle il n’a toujours pas droit.

Espérant laisser un nom dans l’Histoire en réalisant une tâche que ses prédécesseurs ont tous évoquée sans jamais l’atteindre, le président Trump le charge de résoudre le conflit israélo-arabe et de pacifier le Moyen-Orient. C’est un pari d’autant plus risqué à tenir que le jeune homme (36 ans) s’est préalablement impliqué aux côtés d’Israël en soutenant financièrement Tsahal et des colonies juives en terre palestinienne. Cependant Kushner ayant un tel besoin de se faire accepter par son milieu, il est possible que ces dons aient une autre signification que celle qu’on leur attribue au premier abord.

Nommer à cette fonction une personnalité de confiance, mais dénuée d’expérience diplomatique, est un second pari du président Trump. Considérant l’échec des diplomates professionnels, celui-ci a misé sur une approche nouvelle d’un problème ancien. Pour cette mission, Jared Kushner a obtenu un rare privilège : il est le seul haut fonctionnaire dont les entretiens avec des personnalités politiques étrangères ne font pas l’objet de procès-verbaux. Personne ne pourra donc lui reprocher ses gaffes, ni même critiquer sa manière d’aborder les sujets. Pas même le secrétaire d’État, puisqu’il ne rend compte qu’au président.

De l’avis des personnalités qui l’ont rencontré, Kushner suit les mêmes principes que son beau-père : 
- d’abord prendre acte de la réalité, même si cela implique d’abandonner une rhétorique officielle bien rodée ; 
- deuxièmement, considérer tous les avantages qu’il peut tirer des accords bilatéraux antérieurs ; 
- et troisièmement, tenir compte autant que faire se peut du Droit multilatéral.

La seule différence avec son beau-père réside dans son mutisme parfait, évitant des déclarations provocantes ou contradictoires comme celles dont use le président pour secouer ses interlocuteurs.

Durant les dix derniers mois, Jared Kushner a multiplié les allers-retours vers le Moyen-Orient, particulièrement vers ses deux destinations de prédilection : l’Arabie saoudite et Israël. Nous venons d’assister, sans comprendre, au début de son action.

L’Arabie saoudite

- La réalité de l’Arabie c’était, du point de vue de Trump durant sa campagne électorale : 
• l’accumulation de pétro-dollars qui sont massivement des dollars payés par les USA pour un pétrole que les Saoudiens ne fabriquent pas. 
• le rôle central du royaume, sous contrôle du MI6 et de la CIA, dans la lutte contre le nationalisme arabe et la manipulation du terrorisme islamique. 
• sa crise de succession.

- Les accords bilatéraux, ce sont ceux du Quincy signés par Franklin Roosevelt en 1945, renouvelés par George Bush Jr. en 2005 jusqu’en 2065. Bien qu’ils n’aient jamais été publiés, de nombreuses personnes ayant participé à leur négociation les ont résumés ainsi : 
• Le roi d’Arabie accepte le contrôle des États-Unis sur son pétrole, tandis que ces derniers s’engagent à protéger le roi et par extension sa propriété privée, l’Arabie saoudite. 
• Le roi d’Arabie s’engage à ne pas faire obstacle à la création d’un État pour la population juive de l’ancien Empire ottoman, tandis que les États-Unis favorisent son rôle régional.

Jared Kushner a donc préparé le sommet du 21 mai 2017 qui réunit à Riyad la presque totalité des chefs d’État du monde musulman autour du président Trump. L’Arabie saoudite a immédiatement coupé les ponts avec les Frères musulmans et cessé de financer les groupes jihadistes partout dans le monde —en tous cas, presque tous, sauf au Yémen [1]—. Le royaume a usé de son influence pour convaincre les autres États musulmans présents. Cependant, cette réussite avait un coût : 
• Le Qatar a refusé la nouvelle politique US. Ne voulant pas avoir gaspillé pour rien 137 milliards de dollars [2] contre la Syrie, il a poursuivi son soutien à certains jihadistes. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont alors décidé unilatéralement son blocus. Si le secrétaire d’État Rex Tillerson a tenté de se tenir à l’écart de cette querelle, Kushner et le président Trump ont alors pris parti pour l’Arabie. 
• Kushner s’est engagé à aider le roi Salmane à régler comme il l’entend sa succession au trône.

Le coup de palais du 4 novembre

Jared Kushner s’est rendu trois jours en Arabie saoudite, fin octobre. Il a tenu de longues séances de travail avec le fils du roi, le prince Mohammed ben Salmane (MBS), et a établi avec lui la liste des membres de la famille royale qui seraient neutralisés. Ignorant ce que seraient les réactions de la Garde royale une fois le prince Muteb démis, il a donné à MBS l’assistance de mercenaires d’Academi (ex-Blackwater) pour procéder aux arrestations. Enfin, se souvenant de la campagne médiatique contre son père, il a fourni des spin doctors pour enrober ce coup de palais du discours lénifiant de la « lutte contre la corruption ».

Il avait déjà quitté Riyad lorsque le Premier ministre libanais, Saad Hariri —fils légal de Rafic Hariri, mais fils biologique d’un prince Fadh [3]— a été invité à se rendre d’urgence à Riyad « pour y être reçu par le roi Salmane ». La suite est connue [4] : le discours de démission d’Hariri et l’arrestation ou l’exécution de tous les princes susceptibles de contester ou de revendiquer la succession au trône.

Les centaines de cousins de MBS ayant été arrêtés, ils furent placés en résidence surveillée ou en détention. Les uns après les autres, ils acceptèrent —souvent sous la torture— de livrer leur fortune à leur suzerain. Celui-ci a ainsi récupéré plus de 800 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal [5].

Aucune voix ne s’est élevée dans le monde pour venir au secours de ces milliardaires déchus, siégeant jusque-là dans les plus prestigieux conseils d’administration.

Des témoins assurent que certains membres de la famille royale ont été hospitalisés et soignés avant de retourner en salle d’interrogatoire. MBS affirme avoir libéré plusieurs personnalités, dont le prince Metab lui-même, Turki ben Abdallah, le docteur Ibrahim ben Abdelaziz ben Abdallah al-Assaf (ancien ministre des Finances saoudien) et Mohammad ben Abdel Rahman al-Toubaichi (ex-chef du protocole à la cour).

L’histoire n’est certainement pas finie. Conformément aux instructions du président Trump, Jared Kushner va maintenant chercher à récupérer pour son pays une partie des fortunes confisquées.

L’affaire Hariri

Contrairement à ce que prétend la presse française, la libération du Premier ministre libanais ne doit pas grand-chose à Paris. Certes, le président Emmanuel Macron était intervenu, Saad Hariri ayant la triple nationalité saoudo-libano-française. Certes, il s’était rendu lui-même à Riyad, mais pour s’y faire humilier [6]. La seule action utile est venue de son homologue libanais, le président Michel Aoun.

La France s’est vu opposée une réalité simple : en droit international consulaire, les multi-nationaux ne peuvent disposer d’immunité diplomatique dans un pays dont ils sont ressortissants. Toutefois, le président Aoun a fait basculer la situation en ne défendant plus l’homme Saad Hariri, mais son Premier ministre Saad Hariri. Il ne fait aucun doute qu’arrêter et placer en résidence surveillée le chef du gouvernement d’un pays tiers en dehors de toute procédure judiciaire est un acte de guerre ; d’ailleurs la presse internationale bruissait de rumeurs d’un possible bombardement saoudien du Liban. Dès lors, le palais de Baabda a menacé de porter l’affaire devant le tribunal arbitral des Nations unies et de saisir simultanément le Conseil de sécurité. Il a également joint, via son homologue syrien Bachar el-Assad, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui fait le lien entre les pro et les anti-US. C’est ce dernier qui a téléphoné à Jared Kushner et obtenu avec son appui la libération du Premier ministre. Et d’ailleurs, dès que celui-ci fut libéré, il se rendit au Caire remercier al-Sissi.

La question israélo-arabe

Reste la question israélo-palestinienne.

La crue réalité, c’est : 
• Depuis 70 ans, Israël n’a cessé de grignoter les territoires de ses voisins. Il occupe actuellement le Golan syrien, les fermes de Chebaa libanaises, une très grande partie des territoires palestiniens de 1967 dont presque tout Jérusalem-Est. 
• Les dirigeants de la Résistance palestinienne ont presque tous été neutralisés par Israël : beaucoup ont été assassinés, Tel-Aviv a divisé les Palestiniens en factions rivales, ceux qui restent au Fatah ont été largement corrompus par leurs ennemis, tandis que ceux du Hamas ont ouvertement collaboré avec le Mossad pour éliminer leurs rivaux [7]. Il ne reste à combattre pour leurs droits que quelques petits groupes comme le Jihad islamique et le FPLP-CG. 
• Certes, les Palestiniens et les autres peuples arabes et/ou musulmans conservent le sens de la Justice et militent pour le respect des droits inaliénables du peuple palestinien. Mais en l’absence de représentation politique crédible, ils ne peuvent rien faire, sinon défiler par dizaines de millions le « Jour de Jérusalem ».

Les accords bilatéraux, ce sont : 
• La réalisation du projet exprimé par la déclaration britannique Balfour et par les 14 points du président états-unien Wilson en créant Israël [8]. 
• La lettre adressée au Premier ministre Ariel Sharon par le président George Bush Jr. qui réfute le droit au retour des réfugiés palestiniens et reconnait les territoires conquis, depuis 1949, comme faisant partie intégrante d’Israël [9].

Les accords multilatéraux, ce sont : 
• Les résolutions 242 [10] et 338 [11] du Conseil de sécurité des Nations Unies et l’article 49 de la 4e Convention de Genève.

Seuls le président Trump et quelques-uns de ses conseillers connaissent le scénario que Jared Kushner a écrit. Il a poursuivi la politique de ses prédécesseurs de réduction de la question israélo-arabe à un simple différent israélo-palestinien. Dans la ligne de John Kerry, il a favorisé la réconciliation entre le Fatah et le Hamas contre Israël, et est parvenu à leur faire signer (mais ni au FPLP-CG, ni au Jihad islamique) un accord, le 12 octobre au Caire [12]. Il a fait nommer à la tête du Hamas un ami d’enfance du leader du Fatah Mohammed Dahlan, préparant la fusion des deux mouvements.

Au demeurant, les factions palestiniennes tiennent toujours des discours radicalement différents. Pour le Fatah, Israël est une seconde Rhodésie, c’est un État colonial qui s’est auto-proclamé indépendant. Tandis que pour le Hamas, s’appuyant sur des Hadiths (et non pas sur le Coran), le problème est qu’une terre musulmane ne peut être gouvernée par des non-musulmans.

Le début des événements vient de commencer avec l’annonce du transfert de l’ambassade US de Tel-Aviv à Jérusalem.

À l’évidence, la Maison-Blanche teste sa capacité à passer en force. En effet, d’un côté, le plan de partage de la Palestine prévoyait effectivement que Jérusalem-Ouest soit la capitale de l’État hébreu. Mais d’un autre, le Conseil de sécurité condamna Israël lorsqu’il fit unilatéralement de Jérusalem-Ouest sa capitale [13].

Kushner dirige les négociations vers l’acceptation du statut quo, c’est-à-dire la perte pour les Palestiniens de très nombreuses terres illégalement occupées par Israël ; sachant que si les Palestiniens refusent ce mauvais accord, ils continueront inexorablement à perdre, jour après jour, d’autres territoires sans que la communauté internationale ne réagisse. Seule la délimitation géographique de leur État, quelle qu’elle soit, leur garantit l’intégrité définitive de leur territoire.

L’étrange réunion de l’Organisation de coopération islamique, qui vient de se tenir à Istanbul, a proposé de transférer la capitale de l’État palestinien de Ramallah à Jérusalem-Est [14]. Sauf que cela paraît difficilement faisable et n’a effectivement pas été fait. Peut-être ne s’agissait-il que d’un baroud d’honneur destiné à faire admettre cet abandon dans l’opinion publique musulmane.

Conclusion provisoire

Les adversaires du président Trump tentent par tous les moyens de le contraindre à renoncer à son conseiller Jared Kushner. Cependant celui-ci est toujours en place. Il a pour le moment réussi à mettre fin au soutien saoudien aux groupes terroristes et à résoudre la question de la succession au trône en en tranchant le nœud gordien, c’est-à-dire en neutralisant la famille royale. On regrettera la méthode employée : pendre des vieillards par les pieds et les torturer jusqu’à ce qu’ils lâchent leurs comptes bancaires. Il n’en reste pas moins que toutes les autres solutions, ou pis l’absence de solution, auraient conduit à une guerre civile. La faute n’en revient pas à Jared Kushner, mais à ceux qui ont si longtemps accepté ce régime barbare et médiéval des Séoud.

De même, il est aujourd’hui extrêmement injuste, non pas de transférer l’ambassade US à Jérusalem-Ouest, mais de renoncer à établir le gouvernement palestinien à Jérusalem-Est. Là encore la responsabilité n’en revient pas à Jared Kushner, mais à la « communauté internationale », et particulièrement aux gouvernements sionistes arabes, qui ont laissé durant 70 ans Israël grignoter la ville, appartement par appartement.

Alors que depuis 70 ans, les diplomates occidentaux s’ingénient à multiplier et à complexifier les conflits du Moyen-Orient, Jared Kushner est le premier à en résoudre. Le conseiller présidentiel au visage d’ange est un redoutable organisateur.

[1] « L’Arabie saoudite et les Émirats n’ont pas rompu avec les Frères musulmans », Réseau Voltaire, 15 décembre 2017.

[2] Chiffre révélé par l’ancien Premier ministre, cheikh Hamad bin Jassim.

[3] Et non d’un prince Abdallah comme je l’ai écrit une fois par erreur. NdA.

[4] « Coup de Palais à Riyad », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 7 novembre 2017.

[5] “Saudis Target Up to $800 Billion in Assets”, Margherita Stancati & Summer Said, Wall Street Journal, November 8, 2017. Ce chiffre contredit les assertions de MBS pour qui les sommes saisies ne dépassent pas les 100 milliards de dollars : “Saudi Arabia’s Arab Spring, at Last. The crown prince has big plans for his society”, Thomas L. Friedman, The New York Times, November 23, 2017.

[6] « Le camouflet infligé au président Macron en Arabie saoudite », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 14 novembre 2017.

[7] « Des agents du Mossad dans l’unité d’Al-Qaida qui a attaqué le camp de Yarmouk », Réseau Voltaire, 31 décembre 2012.

[8] « Qui est l’ennemi ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 août 2014.

[9] « Lettre de George W. Bush à Ariel Sharon », par George W. Bush, Réseau Voltaire, 14 avril 2004.

[10] « Résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU », ONU (Conseil de sécurité) , Réseau Voltaire, 22 novembre 1967.

[11] « Résolution 338 du Conseil de sécurité de l’ONU », ONU (Conseil de sécurité) , Réseau Voltaire, 22 octobre 2003.

[12] « Réconciliation palestinienne », Réseau Voltaire, 13 octobre 2017.

[13] Le rejet par le Conseil de sécurité de la Loi sur Jérusalem, en 1980, n’est pas entré dans la question de savoir si Israël avait choisi comme capitale Jérusalem-Ouest ou Jérusalem dans sa totalité. Il a condamné le principe d’une déclaration unilatérale, considérant que le statut de Jérusalem ne pouvait être modifié que par une négociation israélo-palestinienne. Cf. Résolutions 476 et 478.

[14] Cette proposition vise à court-circuiter une proposition saoudienne de réduction du territoire de Jérusalem-Est et de transfert de la capitale palestinienne dans un de ses faubourgs, Abou Dis, qui est déjà séparé du reste de la ville par le Mur de séparation.

L’association pour le dialogue interreligieux Coexister publie une enquête sur les mots-clés que 2 000 collégiens et lycéens associent aux différentes religions.

A quoi associent les jeunes Français les différentes religions?
Ce procédé original montre que les jeunes ont un minimum de connaissance des trois religions monothéistes, bien que certains clichés aient la vie dure.


À quoi pensent les jeunes Français si on leur dit « judaïsme », « christianisme », « islam » ou « athéisme » ? C’est à cette question que répond une enquête de l’association Coexister dont La Croix publie les résultats en exclusivité.


L’association, qui promeut le dialogue interreligieux et intervient régulièrement dans les établissements scolaires publics et privés, organise notamment un atelier consacré à la « déconstruction des préjugés » sur les religions. Lors de cet atelier, les élèves sont invités à remplir une fiche sur laquelle ils notent les trois mots qu’ils associent aux trois religions monothéistes, ainsi qu’à l’athéisme. Ils indiquent également la religion dont ils se sentent « le plus proches ».


Au fil du temps, l’association, créée en 2009, a collecté plus de 50 000 de ces fiches. « Nous avons réalisé que nous avions là une matière importante qui méritait d’être analysée », explique Samuel Grzybowski, fondateur de Coexister. En l’occurrence, ce sont les réponses de 1 896 élèves, du collège au BTS, qui ont été dépouillées et synthétisées. Pas de critère scientifique de représentativité ici, mais les convictions religieuses de ces jeunes – dont 80 % sont scolarisés dans le privé – sont assez proches de celles de l’ensemble de la population, avec 0,76 % se sentant « proches » du judaïsme, 49,2 % du christianisme, 6,53 % de l’islam et 42,61 % de l’athéisme. Que montrent donc ces réponses ?


D’abord, que les jeunes ont finalement peu de préjugés, emblématiques en cela de générations qui n’ont pas connu les grandes heures de l’anticléricalisme. « Kippa » et « synagogue » viennent en premier pour le judaïsme, « Église » et « Jésus-Christ » pour le christianisme, « mosquée », « voile » et « Coran » pour l’islam. « Cela montre qu’il y a une transmission minimale des connaissances du fait religieux », analyse Charles Mercier, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Bordeaux.


De plus, les réponses les plus données sont toujours respectueuses. « Dans les top 10”, il n’y a aucun mot violent, agressif ou raciste », se félicite Samuel Grzybowski. La présence importante de « génocide » et « Hitler » dans les mots associés au judaïsme est sans doute à mettre en lien avec l’étude de la Shoah au cours de la scolarité. Seul bémol, pour Samuel Grzybowski : « Les non-musulmans écrivent systématiquement Mahomet” au lieu de “Mohammed”, alors que cette appellation est jugée péjorative par beaucoup de musulmans. »


Clichés et visions négatives transparaissent malgré tout dans les réponses, mais de manière plus marginale. « Dans ce type d’ateliers, il y a souvent une autocensure de la part des élèves, qui ont tendance à donner ce qu’ils pensent être les “bonnes réponses” plutôt que leur réponse spontanée », fait d’ailleurs observer Charles Mercier. « Radins », « Rabbi Jacob » ou « banquiers » reviennent en mode mineur dans les mots associés au judaïsme. Idem pour l’islam, auquel les jeunes répondent régulièrement « couscous », « terroristes » ou « Arabes ».


Plus marginalement, le christianisme est synonyme pour certains de « coincés », « vieux » ou encore « croisades ». À noter que l’athéisme n’est pas épargné : « ignorance », « incompréhensible » ou « indécis » figurent parmi les adjectifs qui lui sont parfois associés.


Plus intéressante est l’analyse des mots associés à une religion selon que les répondants s’en sentent proches ou pas. Sans être spectaculaires, ces différences manifestent, selon Samuel Grzybowski, que « les trois mots qu’ils associent à leur religion touchent plus souvent à l’intériorité, alors que ceux qu’ils associent aux autres religions concernent plus facilement des signes extérieurs ». Ainsi, « Jésus-Christ » est le premier mot associé au christianisme par les jeunes chrétiens, quand « Église » est celui préféré par les non-chrétiens.


Mais l’exemple le plus frappant est sans aucun doute celui du voile islamique : il est le deuxième mot le plus associé à l’islam par les non-musulmans (33,92 % des élèves le citent), alors qu’il n’arrive qu’en neuvième position chez les élèves musulmans (9,76 %). « On voit ici, explicite Charles Mercier, que ce signe extérieur, qui cristallise les débats en France, est beaucoup plus caractéristique de l’islam pour les non-musulmans que pour les musulmans ».

la-croix

L’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution réaffirmant le droit du peuple palestinien à l’autodétermination.

L’Assemblée générale de l’ONU a reconnu, mardi 19 décembre, une résolution stipulant le droit des Palestiniens à l’autodétermination.

Le ministre des Affaires étrangères de l’Autorité autonome palestinienne Riyad Al-Maliki avait déjà déclaré que l’Assemblée générale de l’ONU allait adopter une résolution reconnaissant le droit des Palestiniens à l’autodétermination.

Il a estimé que l’adoption de cette résolution serait une « gifle cinglante » pour Washington qui avait apposé, lundi soir, son veto à une résolution de l’ONU condamnant sa reconnaissance unilatérale de Qods comme capitale d’Israël.

Présenté par l’Égypte, le texte, qui réclamait que la décision de Donald Trump de reconnaître Qods comme capitale d’Israël soit révoquée, a été approuvé par tous les membres du Conseil de sécurité à l'exception des États-Unis.

La résolution, parrainée par l’Égypte, stipulait que « le statut de Qods devait être résolu par la négociation et que toute décision ou action visant à altérer le caractère, le statut ou la composition démographique de Qods n’avait pas de force légale, est nulle et non avenue et doit être révoquée ».

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a rencontré le président français Emmanuel Macron à Paris aujourd’hui 19 décembre pour « discuter de l’adaptation continue de l’Alliance à un environnement sécuritaire difficile et des préparatifs du prochain sommet de l’OTAN à Bruxelles. »

Lors d’une conférence de presse conjointe avec le président Macron, le secrétaire général de l’OTAN a salué « la contribution significative de la France à la défense collective de l’OTAN », faisant état de troupes françaises « engagées et professionnelles » qu’il avait rencontrées lors de sa visite à la base de l’OTAN en Estonie.

Stoltenberg effectue une visite de deux jours en France, au cours de laquelle il s’entretiendra aussi avec Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

Le président français, Emmanuel Macron a quant à lui déclaré :

« Je pense que l’OTAN a un rôle très important à jouer, en particulier dans la guerre contre Daech en Syrie et en Irak », a déclaré M. Macron. « En outre, l’OTAN devrait jouer un rôle aussi important dans la construction d’infrastructures de sécurité dans [ces pays] après la guerre. L’OTAN peut également intervenir en Afghanistan dans tous les domaines, et c’est une nouvelle zone opérationnelle pour l’OTAN. Nous avons parlé de toutes les tensions au Moyen-Orient, au Proche-Orient et en Afrique, car de notre point de vue, ces échanges stratégiques sont très importants. », a ajouté le président français.

Macron a également salué l’OTAN d’assurer la sécurité et la défense des pays du continent européen comme la France.

Une question s'impose: le président français qui parle d'un ton tellement admiratif du rôle de l'OTAN dans la sécurité de l'Europe, a-t-il vraiment une idée précise des principes de la défense unifiée européenne dont il parlait beaucoup au début de son mandat?

En Libye, la Chambre des représentants de Tobrouk a été fermée par un groupe armé.

Selon les sources locales au Yémen, un groupe armé a fermé, mardi 19 décembre, la Chambre des représentants de Tobrouk alors que celle-ci devait se réunir ce soir pour étudier la modification de l’accord de Skhirat.

Selon la chaîne de télévision al-Jazeera, l’émissaire des Nations unies en Libye Ghassan Salamé entend se rendre à Tobrouk afin de rencontrer Aguila Salah Issa, président de la Chambre des représentants. La modification de l’accord de Skhirat sera au menu de cette rencontre, a-t-on appris d’al-Jazeera. 

Le commandant en chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), Khalifa Haftar, a déclaré, dimanche 17 décembre, que l’accord politique libyen de Skhirat avait expiré et avec lui le mandat du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale.

L’accord de Skhirat a été signé le 17 décembre 2015 au Maroc, sous les auspices des États-Unis et de l’Europe. C’est dans le cadre de cet accord que les partis et groupes politiques libyens sont tombés d’accord sur la formation d’un gouvernement d’union national.

Depuis Washington, le ministre français des Affaires étrangères a déclaré que Paris était prêt à durcir la pression sur l’Iran pour son programme balistique.

En visite à Washington pour rencontrer des responsables américains, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré, lundi 18 décembre, lors d’une conférence de presse, que la France et les États-Unis étaient prêts à durcir les pressions sur l’Iran, concernant son programme balistique, éventuellement par des sanctions.

Cette conférence de presse a suivi une rencontre entre Jean-Yves Le Drian et le secrétaire d’État américain Rex Tillerson où les deux hommes ont discuté d’un éventail de sujets dont l’accord nucléaire, signé entre l’Iran et les 5+1, le programme balistique de l’Iran et les évolutions en cours dans la région.

Le haut diplomate français a accusé l’Iran des « tentatives hégémoniques ».

« Le mot n’a pas plu aux Iraniens, mais je le maintiens. La tentative hégémonique de l’Iran sur la région, c’est l’urgence, car c’est dans le cadre d’un règlement de paix en Irak et en Syrie qu’on peut enrayer ce processus », a-t-il prétendu, cité par Reuters.

Le Drian a ajouté qu’il se rendrait en Iran début janvier pour faire part aux Iraniens des préoccupations de Paris au sujet de leur programme balistique.

Dans une autre partie de son point de presse, le ministre français des Affaires étrangères a réaffirmé que son pays distinguait les questions balistiques et régionales de celles relatives à l’accord nucléaire.

Il s’est ensuite réjoui que Washington saisisse de plus en plus le message de l’Europe, insistant sur le respect de l’accord nucléaire.

Pendant les derniers mois, la France a, à plusieurs reprises, dénoncé le programme balistique de la République islamique d’Iran et s’est dite prête à coopérer avec l’administration Trump afin de contrer ce programme.

Samedi 16 décembre, le porte-parole du Quai d’Orsay avait fait part des préoccupations de Paris quant aux « agissements » de l’Iran et à son programme balistique.

« Ces questions devront être traitées séparément de l’accord nucléaire, lors des discussions avec les responsables iraniens », a ajouté le porte-parole du Quai d’Orsay.

Pour leur part, des responsables politiques et militaires iraniens ont, plus d'une fois, annoncé que les questions défensives et sécuritaires dont celles liées au programme balistique ne sont pas négociables.  

Le vice-président des Etats-Unis Mike Pence a décidé de reporter son voyage controversé au Proche-Orient, a annoncé lundi la Maison Blanche sur fond de tensions dans la région et de vote crucial à venir au Congrès. 
 
M. Pence devait en particulier prononcer un discours devant la Knesset, le parlement israélien.

La Maison Blanche a déclaré que ce report n'était pas liée aux violences et aux vives tensions diplomatiques nées de la décision unilatérale et controversée de Donald Trump de déclarer Jérusalem capitale d'Israël.

Annoncée le 6 décembre, la reconnaissance unilatérale de la ville comme capitale d'Israël, qui rompt des décennies de diplomatie américaine et internationale, continue à causer l'émoi avec des manifestations dans les Territoires palestiniens et plusieurs pays arabes et musulmans principalement.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a annulé une rencontre prévue avec M. Pence, affirmant que les Etats-Unis n'avaient plus de rôle à jouer dans le processus de paix israélo-palestinien. Le Fatah avait appelé à des manifestations dans et autour de Jérusalem mercredi pour protester contre sa visite.

Le grand imam d'Al-Azhar a également refusé de s'entretenir avec lui tout comme le pape des coptes d'Egypte Tawadros II qui a estimé que M. Trump avait "fait fi des sentiments de millions d'Arabes".

Même si elle n'a pas déclenché la spirale de violence redoutée, la décision américaine et les violences qu'elle a suscitées ont causé la mort de huit Palestiniens, fait des centaines de blessés et conduit à des dizaines d'arrestations.
Certains massacres commis dans des villages rohingyas dans l'ouest de la Birmanie ont été clairement planifiés par l'armée birmane, aidée par les populations bouddhistes, affirme Human Rights Watch dans un nouveau rapport mardi consacré à la localité de Tula Toli. 
 
 
 
S'appuyant sur des dizaines de témoignages de survivants, l'ONG montre comment les forces de sécurité ont piégé les musulmans rohingyas sur les berges d'un fleuve pour ensuite tuer et violer hommes, femmes et enfants et incendier la petite ville.
 
"Les atrocités de l'armée birmane à Tula Toli n'ont pas seulement été brutales, elles ont été systématiques", a déclaré Brad Adams, directeur de Human Rights Watch Asie.

"Les soldats ont tué et violé des centaines de Rohingyas avec une efficacité particulièrement cruelle, qui n'a pu qu'être planifiée à l'avance", a-t-il ajouté.

De nombreux villageois ont déclaré à Human Rights Watch que le chef de l'organisation locale, membre de l'ethnie Rakhine (bouddhiste), leur avait dit de se rassembler sur la plage, prétendant qu'ils y seraient en sécurité.

Les forces de sécurité ont ensuite encerclé la zone, tirant sur la foule rassemblée et ceux qui tentaient de fuir.

"Ils attrapaient les hommes et les forçaient à s'agenouiller puis ils les tuaient. Ensuite ils empilaient leurs corps. D'abord ils les abattaient et s'ils étaient encore vivants, ils les achevaient à coups de machettes", a raconté Shawfika, 24 ans, dont le mari et le beau-père ont été tués sous ses yeux.

Hassina Begum, 20 ans, a tenté de dissimuler sa fille d'un an, Sohaifa, sous son foulard, mais un soldat l'a aperçue. "Il a pris ma fille et l'a jetée vivante dans les flammes", a-t-elle raconté.

"L'ONU et les gouvernements étrangers doivent veiller à ce que les responsables de ces graves abus rendent compte de leurs actes", a conclu Brad Adams.

La semaine dernière, Médecins sans frontières a estimé qu'au moins 6.700 Rohingyas avaient été tués entre fin août et fin septembre.

Les violences ont poussé environ 655.000 Rohingyas à fuir au Bangladesh voisin. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a évoqué des éléments de "génocide".
Un haut responsable de la sécurité iranienne a déclaré lundi que l'Iran continuerait à fournir une assistance consultative au gouvernement syrien jusqu'à l'élimination totale du terrorisme, a rapporté l'agence de presse Tasnim. 
 
L'Iran exploitera de nouveaux potentiels politiques et de sécurité pour contrer toute menace terroriste et ouvrira un nouveau chapitre dans la coopération régionale, a déclaré Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de l'Iran (CSSN).

Les groupes terroristes, qui se disent islamiques, mais dont les actions sont non islamiques, commettent des crimes odieux non seulement contre les non-musulmans, mais aussi contre les musulmans de la région. L'Irak et la Syrie font partie des pays ravagés par le terrorisme, a-t-il ajouté.

L'Iran, proche allié de la Syrie et de l'Irak, a joué un rôle majeur dans la guerre contre le terrorisme dans les deux pays.
mardi, 19 décembre 2017 22:17

La France est le "soutien au terrorisme"

Le président syrien Bachar al-Assad s'en est pris ouvertement lundi à la France, l'accusant de "soutien au terrorisme" et estimant qu'elle n'avait "pas le droit de parler de paix" en Syrie, ce qui a provoqué une réponse cinglante du gouvernement français. 
 
Sa diatribe intervient quelques jours après des déclarations de Paris accusant la Syrie d'avoir fait "obstruction" aux dernières négociations à Genève, qui ont échoué.

"La France a été le porte-étendard du soutien au terrorisme en Syrie dès les premiers jours" du conflit, a estimé M. Assad, en référence au soutien apporté par Paris aux groupes armés qui luttent contre le système depuis 2011 et que Damas qualifie de "terroristes".

"Elle n'est pas en position de donner une évaluation d'une conférence de paix", a-t-il déclaré à des journalistes, après avoir reçu à Damas une délégation de responsables et d'hommes d'affaires russes. "Celui qui soutient le terrorisme n'a pas le droit de parler de paix et n'a même pas le droit de s'ingérer dans les affaires syriennes", a-t-il précisé.